Conférence de presse à l’occasion du vingtième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant
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CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DU VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L’ENFANT
À l’occasion du vingtième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, Mme Radhika Coomaraswamy, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a annoncé le lancement, aujourd’hui, de plusieurs campagnes médiatiques de deux ans pour lutter contre la violation des droits de l’enfant en encourageant l’adhésion universelle aux deux protocoles facultatifs de la Convention.
Mme Coomaraswamy, qui intervenait aux côtés de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais, et de la Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme Hilde Johnson, au cours d’une conférence de presse cet après-midi au Siège de l’ONU, a affirmé qu’en garantissant l’universalité de ces deux textes et en « travaillant ensemble », il serait possible de mettre un terme au recrutement des enfants soldats et à la vente d’enfants.
« L’universalité implique un consensus moral, et le consensus moral devient alors le fondement de normes et du droit coutumier. C’est pourquoi, il est important de parvenir à un consensus universel », a affirmé Mme Coomaraswamy.
Elle a notamment expliqué que la ratification universelle du Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés permettrait de créer un cadre de prévention contre le recrutement d’enfants soldats et tiendrait les recruteurs pour responsables. Il délimiterait également des lignes directrices à suivre en cas de recrutement d’enfants soldats.
Le deuxième Protocole facultatif concerne la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants, et s’attache à répondre aux causes sous-jacentes de la vente d’enfants en prenant en compte leur situation familiale et communautaire et en appuyant les modifications de comportement.
« Les changements positifs opérés ces 10 dernières années, notamment l’adoption de nouvelles lois, la création de systèmes de protection plus performants et la plus grande visibilité accordée aux enfants exploités sont encourageants, mais ils demeurent insuffisants », a fait remarquer la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais. Ces campagnes de deux ans permettront de transformer l’engagement moral en faveur de la protection des enfants en un impératif juridique ».
Elle s’est dite très préoccupée par le sort des 115 millions d’enfants du monde qui sont contraints de travailler dans des situations dangereuses, y compris dans l’industrie du sexe.
Intervenant à son tour, la Directrice exécutive adjointe de l’UNICEF, Mme Hilde Johnson, a rappelé qu’à ce jour, 29 États Membres n’avaient toujours pas signé ou ratifié ce deuxième Protocole facultatif, tandis que le premier devait recueillir la signature ou la ratification de 36 États Membres avant de devenir universel.
Mme Hilde a par ailleurs expliqué que l’UNICEF travaillait avec les deux Représentantes spéciales dans 155 pays, tant au niveau national qu’au niveau international, afin d’éliminer les terribles abus dont sont victimes les enfants soldats et ceux qui sont contraints de travailler dans l’industrie du sexe.
« L’UNICEF vise notamment à encourager les États à promulguer des lois qui reprennent les dispositions des deux Protocoles facultatifs », a-t-elle expliqué. Elle a également précisé que l’UNICEF privilégiait les solutions axées sur les communautés pour faire face à toute carence des États en matière de protection des enfants.
Répondant à une question sur la situation des enfants en République démocratique du Congo (RDC), Mme Coomaraswamy a indiqué que le problème des enfants soldats et de l’exploitation et abus sexuels d’enfants ne s’améliorait pas. «Alors que l’armée régulière procède actuellement à la réintégration de groupes armés, d’anciens commandants rebelles continuent de recruter des enfants, les entraînant ainsi dans le cadre de l’armée régulière, ce qui est particulièrement préoccupant », a-t-elle souligné.
S’agissant d’Omar Khadr, qui est détenu par les États-Unis dans le Centre de détention de Guantanamo Bay depuis l’âge de 15 ans, Mme Coomaraswamy a indiqué que des négociations sont en cours entre les Gouvernements des États-Unis et du Canada pour autoriser son rapatriement. L’ONU insiste pour qu’il retourne au Canada et qu’il ne soit pas jugé comme criminel de guerre.
De son côté, Mme Pais a répondu à une question qui portait sur l’augmentation du trafic des filles à l’occasion d’importantes manifestations sportives. Évoquant la Coupe du monde de football, qui se déroulera en juin prochain en Afrique du Sud, elle a dit espérer qu’une « approche holistique » serait adoptée afin d’éviter ce type d’activités criminelles. Elle a ajouté que l’industrie du tourisme, les compagnies aériennes et les hôtels avaient pris des mesures visant à enrayer la traite et l’exploitation sexuelle.
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