Conférence de presse du contre-amiral Peter Hudson, Commandant de l’opération navale européenne « atalante », destinée à lutter contre la piraterie au large de la Somalie

C ONFÉRENCE DE PRESSE DU CONTRE-AMIRAL PETER HUDSON, COMMANDANT DE L’OPÉRATION NAVALE EUROPÉENNE « ATALANTE », DESTINÉE À LUTTER CONTRE LA PIRATERIE AU LARGE DE LA SOMALIE

« Ces derniers mois, il y a eu une évolution des moyens et des méthodes utilisées par les pirates en mer », a déclaré aujourd’hui, le contre-amiral Peter Hudson, commandant de l’« Opération Atalante », l’opération militaire menée par la force navale européenne au large des côtes somaliennes (EUNAVFOR), au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York.

L'opération que l'Union européenne mène depuis le 8 décembre 2008, a pour mission d’assurer la protection des navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM) et des navires de la marine marchande, et de prévenir ou intervenir, y compris en recourant à la force, afin de mettre fin aux actes de piraterie ou aux vols à main armée qui pourraient être commis dans les zones où les pirates opèrent, a expliqué M. Hudson.

La piraterie n’est pas un phénomène nouveau, elle a déjà existé dans cette région, par le passé, a fait remarquer le contre-amiral.  La différence avec le passé c’est qu’aujourd’hui, les pirates disposent de moyens plus sophistiqués et recourent à la violence pour parvenir à leurs fins.

« Aujourd’hui, les pirates s’aventurent à plus de 500 km des côtes, en lançant des attaques de plus en plus nombreuses et audacieuses ».  Entre les mois de février et mars, période la plus dangereuse de l'année pour les navires dans les eaux somaliennes, l’« Opération Atalante » a constaté une hausse des attaques pirates dans la zone.  Par exemple, alors qu’en mars 2009, 15 attaques avaient été commises, en mars 2010, leur nombre a atteint 33, dont la moitié a été repoussée par l’« Opération Atalante ».

En Somalie, les conditions de vie sont évidemment difficiles, et il n’existe pas beaucoup d’opportunités pour les jeunes gens qui finissent par se tourner vers la piraterie pour survivre.  Le succès de la lutte contre la piraterie passe par un long processus qui exige à la fois la coordination et la coopération entre les États et tous les acteurs concernés, ainsi qu’une approche globale de ce fléau, a souligné M. Hudson.

Des mesures ont ainsi été prises par l’« Opération Atalante » avec les acteurs de la région pour établir des échanges d’informations stratégiques dans cette lutte.  « Nous fournissons aux organisations ou entreprises privées des conseils appropriés pour la protection de leurs bateaux et cargaisons », a-t-il ajouté.  À ce jour, l’« Opération Atalante » a déjà escorté 72 cargaisons du PAM, qui ont permis de fournir des centaines de tonnes d’aide alimentaire en Somalie et elle a également escorté 42 cargaisons destinées à l’AMISOM.

      « On constate avec une énorme frustration que les pirates arrêtés finissent par être relâchés sans qu’aucune poursuite judiciaire n’ait été engagée contre eux », a indiqué en outre le contre-amiral.  En l’absence de poursuites judicaires, l’« Opération Atalante » décide de détruire les moyens logistiques et armes que les pirates ont utilisés dans leurs attaques.

Les personnes arrêtées par l’« Opération Atalante » et transférées au Gouvernement du Kenya font toujours l’objet d’une procédure judiciaire dans ce pays qui, a-t-il dit reconnu, devrait avec les Seychelles, bénéficier du soutien nécessaire pour mener à bien de telles poursuites judiciaires.

Interrogé sur le rôle de l’« EUNAVFOR » face aux activités de pêches illégales conduites par certains navires dans les eaux somaliennes, le commandant de la Force a indiqué que l’« Opération Atalante » a, chaque fois que cela était possible, informé le Gouvernement fédéral de transition somalien des cas suspects.

Le10 novembre 2008, le Conseil de l’Union européenne, cadre de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), avait adopté l’action commune mettant en place l’« Opération Atalante » et établissant le déploiement de la force navale au large des côtes somaliennes.  Son mandat devrait expirer le 12 décembre 2010.

*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel