Conférence de presse à l’occasion du lancement du nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur le recyclage des métaux spéciaux

C ONFERENCE DE PRESSE À L’OCCASION DU LANCEMENT DU NOUVEAU RAPPORT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L’ENVIRONNEMENT SUR LE RECYCLAGE DES MÉTAUX SPÉCIAUX

Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au Siège de l’ONU, à New York, M. Achim Steiner, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), M. Daniel A. Reifsnyder, Sous-Secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour l’environnement, M. Janez Potočnik, Commissaire de l’Union européenne pour l’environnement, et des experts ont appelé à accélérer le recyclage des « métaux spéciaux » afin de favoriser le développement du secteur des technologies propres et soutenir le développement durable.

M. Steiner a expliqué, au cours de cette rencontre avec la presse, que le rapport sur le recyclage, dont il procédait au lancement, illustre entre autres, les avantages que permettrait un meilleur recyclage des métaux les plus utilisés, en matière d'énergie et de lutte contre les changements climatiques.  Le rapport établit également, a-t-il dit, qu’un meilleur taux de recyclage du fer et du cuivre, particulièrement, rendra possibles d'importantes économies d'énergie et une forte baisse des émissions de gaz à effet de serre.

Reprenant l’un des constats du rapport, M. Reifsnyder a pour sa part indiqué qu’avec une économie mondiale engagée sur des voies écologiques, les technologies propres vont dépendre de plus en plus d'une amélioration rapide des taux de recyclage des métaux dit de « haute technologie » comme le lithium, le néodyme et le gallium.  Aujourd’hui, ces métaux ,qui sont nécessaires à la fabrication des principaux éléments des éoliennes, des cellules photovoltaïques, des batteries de voitures hybrides, des piles à combustible et des systèmes d'éclairage économes en énergie, existent dans la nature en quantité relativement limitée ou dans des lieux géographiques bien déterminés.

« Plus d’un milliard de téléphones mobiles ont été fabriqués l’année dernière.  Une bonne partie de ces téléphones ne sera pas recyclée et ira dans les poubelles.  Telle est l’une des illustrations de l’accroissement de déchets technologiques auquel on assiste dans les États développés », a souligné en outre M. Achim Steiner.  En conséquence, il est fondamental de passer de l’approche actuelle, à une autre exigeant plus de limitations et de contrôle dans le traitement des déchets technologiques, a-t-il souhaité, en conséquence.  Non seulement une forte hausse du taux de recyclage des produits en fin de vie épargne les réserves et limite le prix des métaux, mais elle permet aussi la création de nouveaux types d'emplois tout en assurant la pérennité des mines et des réserves naturelles, a rappelé également le Directeur exécutif du PNUE.

M. Thomas Graedel, Professeur d’écologie industrielle à l’Université Yale et auteur du rapport, expert présent à la conférence, a révélé que dans les pays développés, comme les États-Unis et l’Australie, l’utilisation de métaux spéciaux était trois à cinq fois plus importante que dans les États en développement.  Au niveau mondial, le taux de recyclage de métaux tels que le fer, l'acier, le cuivre, l'aluminium, le plomb et l'étain est compris entre 25 et 75% des quantités utilisées, et parfois moins dans certains pays en développement.

Face à ce constat, la nouvelle étude souligne qu’une augmentation de ce taux grâce à de meilleurs systèmes de collecte et d'infrastructures de recyclage, surtout dans les pays en développement, pourrait permettre d'économiser des millions voire des milliards de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre tout en créant un nombre important d'emplois verts.

Pour l’auteur de l’étude, à moins que le taux de recyclage des produits en fin de vie n'augmente fortement, l'industrie technologique moderne pourrait devoir se passer de ces métaux spéciaux et rares qui risquent d'être épuisés. « Dans quelques années, 15 ou 20 ans, certains métaux seront introuvables pour les industriels du secteur technologique », a-t-il ainsi prévenu.

Les procédés et technologies en matière de recyclage n’ayant pas énormément évolué depuis les années 1970, M. Graedel a défendu la nécessité de les restructurer.  « Il est véritablement urgent que les acteurs industriels intègrent la dimension du recyclage des métaux dans leurs activités économiques, en allant vers la mise en place de secteurs spécialisés en ce domaine au sein même de leurs entreprises.

L’Union européenne dispose d’une législation très claire en ce qui  concerne le recyclage des métaux.  La préoccupation, pour elle, réside surtout dans la mise en œuvre et l’application des obligations découlant de cette législation imposée aux entreprises, a pour sa part dit le Commissaire de l’Union européenne pour l’environnement, M. Janez Potočnik, avant d’indiquer que l’utilisation efficiente des ressources naturelles est une partie importante de la stratégie Europa 2020, adoptée en vue de parvenir à une économie intelligente, inclusive et durable.

Interrogé par la presse, M. Ashok Khosla, Coprésident du Groupe d’experts sur la gestion durable des ressources, et second expert, a reconnu, comme M. Steiner, l’importance de veiller aux conditions de sécurité dans lesquelles travaillent parfois les personnels en charge du traitement des déchets électroniques, avant de prévenir qu’il y a une urgence à agir vite.  « Si nous n’agissons pas maintenant, en matière de recyclage, nous risquerons très vite de subir les conséquences de cette négligence », a-t-il averti.

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