Le Président bolivien souligne l’importance de la Conférence mondiale de Cochabamba sur les changements climatiques
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L E PRÉSIDENT BOLIVIEN SOULIGNE L’IMPORTANCE DE LA CONFÉRENCE MONDIALE DE COCHABAMBA SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Le Président de la Bolivie, M. Evo Morales, a annoncé aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, qu’« en réaction à l’échec de la Conférence de Copenhague », 35 000 personnes provenant de 140 pays, dont des représentants de 56 gouvernements, ont participé à la première Conférence mondiale des peuples surleschangementsclimatiques, que son pays a organisée dans la ville de Cochabamba, du 20 au 22 avril 2010. La Conférence a abouti à l’adoption de la « Déclaration universelle des droits de la Terre ».
M. Morales s’est félicité de la tribune que la Conférence a offerte aux mouvements sociaux soucieux de peser sur les négociations internationales en matière de changements climatiques, en particulier la Conférence internationale de Caucun, prévue en décembre de cette année.
Accompagnant le Président bolivien, aux côtés du Directeur de Indigenous Environmental Network, et des représentantes de Third World Network et de Blue Planet Project, Nnimmo Bassey, Président de l’ONG internationale les « Amis de la Terre », a précisé que la Conférence de Cochabamba a été organisée pour permettre aux activistes et aux citoyens ordinaires de faire connaître leurs préoccupations et de proposer des solutions à la crise du climat. Un des accords majeurs qui a émergé est que les changements climatiques sont causés par des facteurs systémiques qui exigent des changements de même nature.
À Copenhague, a-t-il dénoncé, la communauté internationale a conclu un accord résultant d’un processus non démocratique qui ne laissait la place qu’à des engagements « volontaires » en matière de réduction de gaz à effet de serre, alors que les peuples du monde se sont clairement entendus sur le fait que l’avenir de la planète et de l’humanité exige des « obligations réelles et des actions concrètes et vérifiables ». M. Bassey a rappelé que les scientifiques eux-mêmes ont montré qu’avec des solutions « volontaires », la moyenne des températures pourraient augmenter de 4 degrés dans les 20 prochaines années, ce qui signifierait la mise à mort de l’Afrique, des petits États insulaires, des pays arctiques et autres États vulnérables.
L’Accord conclu à Cochabamba réclame des réductions d’émissions à la source et pas uniquement par des mécanismes commerciaux qui n’ont rien à voir avec les changements climatiques, a-t-il insisté. Le Président des « Amis de la Terre » a insisté sur la nécessité de diminuer de 50% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990, durant la période 2013-2017, soit un an après l’expiration du Protocole de Kyoto, en 2012. Les pays, a-t-il aussi insisté, doivent consacrer au moins 6% de leur PIB aux efforts d’atténuation et d’adaptation aux effets des changements climatiques. Les moyens arrêtés à la Conférence de Copenhague ne sont qu’une « goutte d’eau dans un océan de besoins ». Étant donné qu’ils ne font aucune référence aux peuples autochtones, ils ne pourraient mener qu’à plus d’humiliation et de marginalisation, a renchéri le Directeur de Indigenous Environmental Network.
Tom Goldtooth a poursuivi en se félicitant de ce que les peuples autochtones de l’ensemble de la planète aient participé à la Conférence de Cochabamba. Il a exhorté les dirigeants mondiaux à réévaluer les liens entre leurs négociations et le caractère sacré de la « Terre nourricière ». Il a estimé que le projet de « Déclaration universelle des droits de la Terre » est un cadre international visant à la reconnaissance à la fois des droits de l’homme et des droits de la terre. Il a souhaité que la participation active de la société civile et des mouvements sociaux soit garantie à Cancún ainsi qu’à toutes les autres futures réunions sur les changements climatiques.
Qualifiant la Conférence de Copenhague de « processus exclusif », Mina Ramon de Third World Network a plaidé pour le rejet de tout accord adopté en violation des principes démocratiques des Nations Unies. Les peuples réunis à Cochabamba, a-t-elle dit, ont appelé à un référendum mondial sur les changements climatiques et se tiennent prêts pour Cancún, a-t-elle prévenu.
Sur le même ton, Maude Barlow de Blue Planet Project, a espéré que la « Déclaration sur les droits de la Terre nourricière » soit un jour perçue comme une déclaration sœur de la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Changer le système pas le climat », a-t-elle dit, en paraphrasant le slogan de la Conférence de Cochabamba, avant de rappeler une des recommandations relatives au refus total de privatisation de l’eau.
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