Conférence de presse d’ONU-HABITAT: la crise de l’urbanisation galopante et la fracture urbaine au cœur des débats du forum urbain mondial de Rio
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CONFÉRENCE DE PRESSE D’ONU-HABITAT: LA CRISE DE L’URBANISATION GALOPANTE ET LA FRACTURE URBAINE AU CŒUR DES DÉBATS DU FORUM URBAIN MONDIAL DE RIO
Plus de la moitié de l’humanité vit désormais dans les zones urbaines de la planète, et cette catégorie de la population mondiale est en constante augmentation, ce qui rend plus difficile la résolution des problèmes posés par l’expansion des bidonvilles, ont expliqué, ce matin, trois responsables du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), après la clôture de la cinquième session du Forum urbain mondial, qui vient de se tenir à Rio de Janeiro, au Brésil.
Au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, à laquelle prenait part Mme Yamina Djacta, Directrice adjointe du Bureau de New York d’ONU-HABITAT, les participants à cette rencontre avec les médias ont salué la réussite de cette session du forum urbain mondial, tout en rappelant les enjeux et défis à relever dans les années à venir en ce qui concerne l’urbanisation galopante qui se produit dans de nombreuses régions du monde.
Mme Cecilia Martinez, Directrice du Bureau régional d’ONU-HABITAT pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a souligné le caractère démocratique et ouvert à tous de la récente session du Forum urbain mondial, dont les travaux ont eu lieu du 22 au 26 mars. Elle a estimé le nombre de participants à cette rencontre à 13 000, dont des ministres, des maires, des professionnels de différents corps de métiers impliqués dans les questions examinées, des représentants d’organisations non gouvernementales, et des dirigeants de communautés locales. Les participants au Forum étaient particulièrement préparés et avaient une maîtrise suffisante des questions posées pour pouvoir intervenir dans les discussions, ceci au cours des nombreux ateliers et réunions qui ont été organisés, a constaté Mme Martinez. C’est la preuve que ces questions sont mieux connues qu’avant, a-t-elle estimé.
Le Forum urbain mondial, qui a été créé par l’Assemblée générale des Nations Unies, se réunit tous les deux ans depuis 2002 pour examiner l’un des problèmes les plus urgents et aigus qui se posent à l’heure actuelle dans le monde, c’est-à-dire l’urbanisation galopante et son incidence sur les communautés, les villes, les économies, le changement climatique et les politiques. Le Forum est un « think tank », a précisé M. Sharad Shankardass, Porte-parole d’ONU-Habitat.
Le thème de la session de Rio: « Le droit à la ville – combler la fracture urbaine », est en harmonie avec le contenu du rapport phare publié par ONU-HABITAT sur « L’état des villes du monde 2010-2011 », qui a été rendu public le 18 mars dernier.
Ce rapport présente tout d’abord les tendances mondiales en ce qui concerne l’urbanisation, a indiqué M. Gora Mboup, Directeur de l’Observatoire urbain mondial. Le rapport explique les fondements de la crise urbaine actuelle, et ses conséquences, notamment en ce qui concerne la fracture existant entre les différentes couches de citadins sur le plan économique. Le rapport propose aussi des solutions au niveau des politiques à prendre.
Si aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes, en 2010, le pourcentage de la population urbaine passera à 70%, selon les estimations des experts. Un autre fait marquant est la constatation que les grandes villes et mégapoles ne sont plus situées dans les seuls pays développés, mais aussi dans les pays en développement, a signalé M. Mboup. Les 40 plus grandes villes du monde représentent actuellement 15% de la population mondiale, a-t-il ajouté.
M. Mboup a signalé que, selon les estimations d’ONU-HABITAT, 227 millions de personnes qui vivaient dans des taudis ont vu leurs conditions de vie s’améliorer depuis 2000, ce qui les a sorties de cette catégorie. Elles ont désormais accès aux services d’assainissement et à l’eau potable, et ne souffrent plus de l’entassement dans des logements exigües. C’est l’Asie qui a fait le plus de progrès en la matière, notamment la Chine et l’Inde, en sortant 172 millions de personnes des conditions de vie qu’elles connaissaient dans les bidonvilles. En ce qui concerne l’Afrique, environ 24 millions d’habitants de bidonvilles ont connu une amélioration de leurs conditions de vie au cours des dix dernières années. Ce chiffre est de 30 millions pour la région Amérique latine et Caraïbes.
Cette bonne nouvelle est cependant assombrie par l’augmentation du nombre de citadins dans le monde, qui entraîne une hausse, dans l’absolu, du nombre d’habitants des bidonvilles, a regretté M. Mboup. Ces personnes, qui étaient au nombre de 777 millions en 2000, et sont 828 millions en 2010, seront probablement 889 millions d’ici 2020, a-t-il précisé. La part de la population urbaine qui vit dans des bidonvilles est la plus forte en Afrique et en Asie du Sud, tandis que l’Amérique du Nord en compte le moins.
On parle de « fracture urbaine » lorsque les inégalités sociales sont flagrantes entre les habitants des bidonvilles et les autres habitants des villes. En effet, au sein d’une même ville, on constate des différences énormes dans le revenu, l’accès à la santé, et l’éducation. Certains groupes urbains souffrent même de la faim et de la malnutrition pendant que d’autres subviennent sans problème à leurs besoins alimentaires. La solution à cette fracture urbaine doit donc passer par des actions dans les quatre domaines principaux touchant les secteurs économique, social, politique et culturel, a expliqué M. Mboup.
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