Conférence de presse sur la Journée mondiale de l’eau
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA JOURNÉE MONDIALE DE L’EAU
Alors que le monde célèbre aujourd’hui aux Nations Unies la Journée mondiale de l’eau, le Président de la 64ème session de l’Assemblée générale, en cours, M. Ali Abdussalam Treki, qui avait à ses cotés M. Jan Eliasson, Président de la 60ème session de l’Assemblée, et M. Akil Akilov, Premier Ministre du Tadjikistan, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle les trois personnalités ont expliqué comment les progrès relatifs à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement peuvent faire avancer la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la réduction de la pauvreté, à l’amélioration de la santé maternelle, à la réduction de la mortalité infantile, ainsi qu’à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.
Les participants à la conférence de presse, qui avait lieu cet après-midi à New York, ont invité les États Membres à utiliser l’élan de la discussion de ce jour pour contribuer à faire le lien entre les questions relatives à l’eau et l’examen des OMD qui aura lieu en septembre prochain à l’Assemblée générale.
M. Ali Abdussalam Treki, Président de la soixantième-quatrième session de l’Assemblée générale, s’est réjoui du niveau de la participation des États Membres et des autres parties prenantes à la célébration de la Journée mondiale de l’eau, dont les manifestations se déroulent toute la journée à l’Assemblée générale. Y prennent part des représentants des gouvernements, des agences, programmes et organisations du système de l’ONU, comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et des représentants de la société civile et du secteur privé.
M. Treki a souligné à quel point il est utile que la communauté internationale travaille de façon unie pour relever les défis liés à l’eau, à mi-parcours de la Décennie internationale d’action sur le thème “L’eau, source de vie” (2005-2015). Mais, a-t-il regretté, « nous avons eu du retard dans la mise en œuvre des engagements pris à ce titre. » Le dialogue d’aujourd’hui donne l’occasion de souligner l’interaction entre l’eau, les changements climatiques, les catastrophes naturelles ; ainsi que les liens entre l’eau et la paix et la sécurité, a indiqué le Président de l’Assemblée. « J’espère que ce dialogue contribuera aux efforts menés en vue de trouver une solution mondiale aux problèmes liés à l’eau », a-t-il déclaré.
Il a soutenu la proposition du Président du Tadjikistan de proclamer 2012 l’Année internationale de la diplomatie de l’eau, avant d’annoncer à cet égard la soumission probable d’un projet de résolution à l’Assemblée générale dans les prochains mois. Il s’est aussi félicité de l’engagement constant de M. Eliasson, qui a lancé, en 2005, la Décennie internationale d’action sur l’eau, source de vie.
M. Akil Akilov, Premier Ministre du Tadjikistan, dont le pays avait lancé l’initiative ayant abouti aux déclarations relatives à l’Année internationale de l'eau douce et à la Décennie internationale d’action sur le thème « l’eau, source de vie », a constaté que la proclamation de l’Année de l’eau douce montre que tout le monde est d’accord pour accélérer la mise en œuvre du programme d’action sur l’eau. « Mon pays a pris de nombreuses initiatives en faveur de cette ressource, à la fois sur le plan international, sur le plan régional et sur le plan national », a-t-il précisé.
Si le Tadjikistan dispose de réserves en eau importantes grâce à ses glaciers et ses lacs, les quantités étant supérieures à 800 milliards de km3 d’eau douce et représentant plus de la moitié du potentiel d’eau potable d’Asie centrale, il ne profite que de 15% des ressources de ses cours d’eau. Cette eau est en effet captée par les pays situés en aval qui l’utilisent pour l’irrigation. Ainsi, 40% de la population du Tadjikistan n’ont pas accès à l’eau potable, en particulier dans les zones rurales. Il nous faut réhabiliter notre système d’irrigation en Asie centrale et construire une réserve d’eau durable, a poursuivi le Premier Ministre tadjik, qui a rappelé combien le volume d’eau de la mer d’Aral avait décliné.
Le Premier Ministre tadjik a mentionné cependant les progrès accomplis dans l’accès à l’eau dans son pays, grâce notamment à des projets mis en œuvre avec l’aide de pays donateurs. Les objectifs tadjiks en matière d’eau sont intégrés à la Stratégie de développement national et à la Stratégie de réduction de la pauvreté, a-t-il ajouté.
M. Akilov a appelé à accélérer le mouvement en vue de l’atteinte des objectifs fixés en matière d’eau pour la Décennie 2005-2015. Il a enfin lancé une invitation à l’adresse des représentants des États Membres de l’ONU, des gouvernements, des organisations internationales et régionales, des représentants de la société civile et du secteur privé, pour qu’ils participent à la Conférence internationale de haut-niveau pour l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre de la Décennie internationale d’action sur l’eau, source de vie, qui aura lieu du 8 au 10 juin 2010 dans la capitale de son pays, Douchanbé.
Intervenant à son tour, M. Jan Eliasson, qui avait lancé, en 2005, la Décennie internationale d’action sur le thème “L’eau, source de vie”, a réitéré le geste qu’il avait effectué à la tribune de l’Assemblée générale en levant un verre d’eau, « signe naturel pour les habitants d’un pays comme le mien », a-t-il dit, « mais signe de luxe pour ceux de nombreux autres pays. » Il a en effet rappelé que 885 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable.
En outre, 2.6 milliards de personnes n’ont pas d’accès à l’assainissement, c’est-à-dire aux toilettes et latrines, ce qui fait que 40% de la population mondiale vivent dans des conditions qui favorisent les maladies et un fort taux de mortalité, a relevé le Président de la 60ème session de l’Assemblée et ancien Ministre des affaires étrangères de la Suède.
Je suis allé au Darfour, où le manque d’eau est un gros problème, comme en Lybie et au Tchad, a poursuivi M. Eliasson. J’ai vu des puits empoisonnés, des femmes marchant des heures pour aller chercher de l’eau, des enfants mourir de dysenterie. « Face à cette tragédie humanitaire, nous devons mobiliser les efforts et nous battre pour la dignité des êtres humains, car le droit à l’eau est en réalité un droit de l’homme », a-t-il affirmé, inclus dans le droit à la vie de l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Les gouvernements doivent accorder plus d’importance à l’aide extérieure qu’ils peuvent offrir en matière d’eau, a souhaité M. Eliasson qui les a aussi invité à accorder plus de priorité à l’eau au plan national, expliquant l’effet multiplicateur de mesures en faveur de l’eau et de l’assainissement. Si on investit un dollar dans ce domaine, on en retire 8 ou 9 en productivité, a-t-il assuré.
Enfin, M. Eliasson a annoncé qu’aujourd’hui, à Stockholm, le Prix de l’eau était décerné au professeur Rita Colwell, experte américaine en santé publique, pour son combat contre certaines des maladies liées à l'eau, notamment le choléra. Il a aussi mentionné l’initiative de sensibilisation sur les problèmes d’assainissement, qui consiste à battre le record du monde de « la file d’attente pour les toilettes la plus longue du monde».
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