Conférence de presse de la Mission permanente du Costa Rica présentant la candidate de ce pays au poste de Secrétaire exécutif de la Convention sur les changements climatiques
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA MISSION PERMANENTE DU COSTA RICA PRÉSENTANT LA CANDIDATE DE CE PAYS AU POSTE DE SECRÉTAIRE EXÉCUTIF DE LA CONVENTION SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
« Nous sommes persuadés que Mme Christiana Figueres pourra jouer un rôle décisif en rassemblant les acteurs clefs du changement climatique », a déclaré ce matin Jorge Urbina, Représentant permanent du Costa Rica, au cours d’une conférence de presse de présentation de la candidate de ce pays au poste de Secrétaire exécutive pour la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Mme Christiana Figueres a indiqué que concernant la question du changement climatique, elle souhaitait mettre l’accent sur deux aspects. Le premier de ces aspects porte sur l’état des négociations ayant trait au climat et aux émissions de gaz à effet de serre après Copenhague et l’opportunité que représentera Cancun, en décembre 2010, tandis que le second a trait à ce qui doit être fait par la communauté internationale pour aller de l’avant. Répondant aux questions des correspondants de presse, Mme Figueres a également indiqué qu’elle croyait en la rigueur scientifique du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), qui a été mise en doute récemment. Elle a aussi parlé de « la contradiction, aux yeux de certains, que peut représenter la deuxième nomination d’un citoyen du Costa Rica à des très hautes fonctions au sein du système de l’ONU, » alors que ce pays ne compte que quatre millions d’habitants. Enfin, elle a répondu aux interrogations portant sur les responsabilités et les éventuels conflits d’intérêts d’une personnalité, si elle est placée au plus haut niveau de la lutte contre les changements climatiques, alors qu’elle a exercé des fonctions au sein d’une société privée.
Christina Figueres a estimé qu’en ce qui concerne les changements climatiques, le Sommet de Copenhague de décembre 2009 représentait un grand pas pour la communauté des nations, mais un petit pas pour l’humanité. Un grand pas, a-t-elle insisté, « parce que pour la première fois nous sommes parvenus à des engagements internationaux sur la nécessité de limiter l’augmentation de la température du globe à moins de deux degrés centigrades » d’ici la fin du siècle. Elle s’est aussi félicitée que pour la première fois, tous les pays émetteurs de gaz à effet de serre se sont engagés à prendre des mesures d’atténuation dans un cadre multilatéral. Parmi les autres points de satisfaction, elle a cité l’engagement qui a été pris par les pays industrialisés les plus riches de financer les programmes d’adaptation aux effets du réchauffement climatique et d’atténuation des conséquences du phénomène. Elle a rappelé à cet égard que les pays industrialisés se sont entendus sur la mobilisation de 30 milliards de dollars pour les trois prochaines années et à une intervention potentielle de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Elle s’est part ailleurs félicitée du fait que la déforestation ait été reconnue comme faisant partie du problème à résoudre.
Mme Figueres a néanmoins estimé que les conclusions de Copenhague n’étaient qu’un petit pas pour l’humanité, car l’objectif de limiter le réchauffement à moins de deux degrés centigrades manquait de clarté. Il faudrait mieux spécifier la cible à atteindre, a-t-il préconisé en rappelant que pour les petits États insulaires en développement, la différence entre 1,5 et 1,6 degré pouvait représenter « une question de vie ou de mort » économique, environnementale ou même physique. Par ailleurs, elle a noté que les offres ayant trait aux mesures d’atténuation sont très insuffisantes et ne peuvent permettre d’atteindre la limite de deux degrés d’augmentation de la température. Ces offres ne peuvent même que très difficilement permettre la limitation de l’augmentation à moins de trois degrés, a-t-elle estimé. Illustrant son propos, elle a cité des analyses évaluant à 3,9 degrés l’augmentation moyenne des températures d’ici la fin du siècle dans les conditions actuelles. Parmi les autres points faibles de l’accord de Copenhague, elle a regretté l’absence d’objectifs à moyen et à long termes en matière de réductions des émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés, ainsi que l’absence d’une architecture de financement et d’un accord juridiquement contraignant.
Répondant à une question sur la rigueur contestée des récentes études du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Christina Figueres a précisé qu’une erreur humaine ne pouvait remettre en cause la qualité d’ensemble de l’étude, la pertinence du phénomène, et les risques liés au changement climatique. « Ce n’est pas parce qu’une tomate est mauvaise que l’ensemble de la récolte est mauvaise », a-t-elle dit en saluant la pertinence d’un rapport de 3000 pages, rédigé par 300 scientifiques, qui ne saurait être remis en cause en raison d’une faute de frappe sur la date estimée des fontes des glaciers de l’Himalaya.
Elle a jugé que la prochaine Conférence des Nations Unies sur le réchauffement climatique, prévue au Mexique dans la station balnéaire de Cancun du 29 novembre au 10 décembre 2010, devait être orientée vers l’obtention de résultats. Ce sera un chemin difficile à parcourir, mais ce sera le seul que nous puissions emprunter, a-t-elle estimé en insistant sur la nécessité de faire preuve de créativité et d’innovation.
Interrogée sur le fait que le 9 décembre 2009 une autre citoyenne du Costa Rica a été nommée à une des plus hautes fonctions du système des Nations Unies- la question portait sur Rebeca Grynspan, promue Sous-Secrétaire général et Administratrice adjointe du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) – pouvait représenter un frein à sa propre nomination, Mme Figueres a estimé qu’il appartenait au Secrétaire général de se prononcer dans l’intérêt de l’ONU et de la lutte contre le changement climatique.
Mme Figueres a rappelé qu’elle travaillait dans le domaine du changement climatique depuis une quinzaine d’années. Elle a assuré qu’elle mettrait un terme à ses activités professionnelles et à ses interventions dans le monde des ONG et des institutions financières si elle était nommée, pour se consacrer entièrement à la question du changement climatique. Réagissant à une question, elle a fait remarquer que le chef du GIEC, Rajendra Pachauri, de l’Inde, avait eu la latitude de garder son poste au sein d’une entreprise privée tout en assurant ses fonctions à la tête du GIEC.
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