Conférence de presse de John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence

CONFÉRENCE DE PRESSE DE JOHN HOLMES, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE

Plus d’un an après le conflit qui a opposé les forces israéliennes aux militants du Hamas, la reconstruction de Gaza est au point mort, a déclaré ce matin le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, tout juste de retour du Moyen-Orient, où il s’est rendu pendant cinq jours pour évaluer la situation dans les territoires palestiniens occupés.

Plus que l’acheminement de l’aide alimentaire, c’est celui des matériaux indispensables à la reconstruction de la bande de Gaza qui préoccupe les Nations Unies, a relevé M. Holmes.  En effet, le maintien, par Israël, de la fermeture de tous les points de passage constitue un obstacle majeur à cet égard, même si ce blocus a pu être levé pour certains produits, notamment pour le verre destiné à remplacer les vitres soufflées par les explosions, et même si certains projets de réhabilitation des installations sanitaires pourraient être menés à bien.

Le Secrétaire général adjoint a expliqué qu’il n’était pas possible pour les Nations Unies d’accepter le ciment qui arrive illégalement d’Egypte par les tunnels qui mènent au sud de Gaza.  L’impossibilité d’entreprendre la reconstruction compromet par conséquent le développement de cette zone et la création d’emplois pour une population locale en proie à une grande frustration, a-t-il ajouté, avant de reconnaître qu’aucune perspective d’amélioration immédiate ne semblait se profiler.

Nous souhaitons la réouverture des points de passage, d’autant que leur fermeture, a estimé M. Holmes, n’est pas non plus dans l’intérêt des Israéliens.  Il a également attiré l’attention sur le fait que ce blocus ne faisait qu’encourager le développement des économies informelles et autres trafics dont les produits transitent par des tunnels reliant Gaza à l’Egypte.  Il semble que la levée du blocus dépende, pour Israël de la libération du caporal Gilad Shalit, toujours détenu par le Hamas, a relevé le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU.

En dépit de quelques progrès, portant notamment sur l’allègement des restrictions imposées par Israël aux mouvements de personnes, la situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est n’a pas beaucoup évolué, a poursuivi M. Holmes.  La construction du mur de séparation se poursuit, a-t-il souligné, tout comme l’expansion des colonies de peuplement, compromettant ainsi la solution de deux Etats coexistant en paix et en sécurité dans des frontières légitimes, a-t-il regretté.

Après avoir condamné vigoureusement l’attaque récemment perpétrée au Pakistan contre les locaux de l’ONG « World Vision International », qui a tué six personnels locaux, le Secrétaire général adjoint a évoqué la situation en Haïti, où 60% des 1,2 à 1,3 million de personnes ayant perdu leurs logements dans le séisme du 12 janvier disposent désormais d’un toit.  M. Holmes a assuré que tous les Haïtiens sans abri disposeraient d’une tente avant le 1^er avril, date qui marque généralement le début de la saison des pluies dans l’île.

En outre, 120 000 « logements de transition » seront prêts avant la saison des ouragans, qui débute en juin.  Ces abris ne pourront cependant permettre d’héberger que la moitié des sans-abris, a déclaré M. Holmes, en réponse à une question.  Nous espérons qu’un certain nombre de réfugiés pourront rentrer chez eux dans l’intervalle et que des abris supplémentaires pourront être construits après le mois de juin, mais avant que la saison des ouragans n’atteigne son apogée.  « C’est ce que nous pouvons faire de mieux à ce stade », a reconnu le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, avant de rappeler que l’Appel éclair en faveur d’Haïti n’avait été financé à ce jour qu’à hauteur de 49%.

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