Conférence de presse sur la Journée internationale de la femme
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME
Intitulée cette année « Égalité des droits, égalité des chances: progrès pour tous », la Journée internationale de la femme, qui est commémorée le 8 mars, marquera le quinzième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, a indiqué cet après-midi la Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme. Mme Rachel Mayanja a appelé à faire preuve de vigilance pour aider tous les pays à promouvoir la parité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.
La conférence de presse qu’elle animait, au Siège des Nations Unies, a réuni M. Audun Lysbakken, Ministre de l’enfance, de l’intégration sociale et de l’égalité de la Norvège; Mme Gertrude Mongella, Secrétaire générale de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qui a conduit à l’adoption de la Déclaration de Beijing; et Mme Patricia Licuanan, ancienne Présidente de la Commission de la condition de la femme.
Mme Mayanja a expliqué que la Journée internationale de la femme était célébrée un peu en avance, afin de profiter de la présence à New York de nombreux ministres et représentants d’ONG de défense des droits des femmes, qui participent à la cinquante-quatrième session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies.
La Commission, qui a débuté ses travaux lundi, examine l’état de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, adoptés en 1995 par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Cette session est l’occasion pour les États Membres de partager leurs bonnes pratiques et d’expliquer les obstacles qu’ils ont rencontrés dans la mise en œuvre des textes adoptés à Beijing, a indiqué Mme Mayanja. « Nous attendons aussi des idées innovantes pour aller de l’avant. »
Mme Gertrude Mongella, qui fut la Secrétaire générale de la Conférence historique de Beijing sur les femmes en 1995, ancienne Présidente du Parlement panafricain et également enseignante et diplomate de la République-Unie de Tanzanie, a constaté que tous les domaines couverts par le Programme d’action de Beijing sont cruciaux pour la promotion de la femme. Ce Programme d’action appelle les États Membres à prendre des mesures concrètes pour la promotion de la femme dans les 12 domaines suivants: pauvreté, éducation et formation, santé, violence contre les femmes, conflits armés, économie, prise de décisions, mécanismes institutionnels, droits de l’homme, médias, environnement et petites filles.
Répondant à une question sur l’état d’avancement de l’Afrique dans ces domaines, elle s’est félicitée des progrès accomplis par les pays africains, dont beaucoup, comme la République-Unie de Tanzanie, sont en bonne voie pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en ce qui concerne l’éducation primaire.
Si le continent africain est encore en retard dans ces domaines, en comparaison avec d’autres régions, c’est à cause de ses ressources limitées, a-t-elle expliqué. Les 12 domaines d’action sont d’importance égale et il est difficile de donner priorité à un domaine par rapport à un autre, a aussi estimé Mme Mongella. Elle a évoqué les problèmes de santé qui sont sans comparaison en Afrique avec les autres pays du monde.
La persistance des conflits en Afrique constitue un autre obstacle à la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, a-t-elle ajouté. « La mise en œuvre du Programme d’action de Beijing ne peut être réalisée tant que la paix ne sera pas instaurée dans les pays africains concernés », a affirmé Mme Mongella, qui a souligné combien cette question était complexe en Afrique en raison des luttes pour le pouvoir politique. Elle a appelé les femmes à prendre les choses en main, comme cela a été le cas au Rwanda. Les Rwandaises ont pu ainsi contribuer à la reconstruction de leur pays, sur les plans économique et politique, en participant aux décisions.
En ce qui concerne l’Asie et le Pacifique, Mme Patricia Licuanan, qui est aussi enseignante, psychologue sociale et militante des droits de l’homme, a assuré que les pays de la région avaient beaucoup appris au cours des 15 dernières années, à la fois par leurs échecs et par leurs succès. « Nous avons compris, par exemple, que le microfinancement devait atteindre un certain niveau pour avoir un réel impact et que l’intégration des questions relatives aux femmes devait être accompagnée de mécanismes efficaces », a-t-elle expliqué.
Mme Licuanan a aussi parlé des crises qui touchent plus fréquemment la région Asie-Pacifique, à cause des conséquences des changements climatiques. Les femmes sont plus touchées par les crises et, en même temps, elles apportent une contribution importante à la recherche de solutions, a-t-elle fait remarquer. Pour que les femmes soient mieux protégées dans l’éventualité de crises futures, il est nécessaire pour le Conseil de sécurité de continuer à accorder une attention particulière à la situation des femmes dans les conflits armés, notamment en adoptant des résolutions sur la question. Les femmes doivent participer plus activement aux négociations de paix, a-t-elle insisté
Interrogée sur la question sensible des droits reproductifs dans les discussions au sein de la Commission de la condition de la femme, Mme Licuanan a indiqué qu’aux Philippines, cette question taraude l’Église catholique qui est « paranoïaque » à ce sujet.
De son côté, le Ministre de l’enfance, de l’intégration sociale et de l’égalité de la Norvège, un des rares hommes ministres dans ce domaine, a souligné la responsabilité qui incombe aux hommes. Parmi les actions entreprises dans son pays, il a mentionné les efforts de mobilisation des hommes, la création de centres d’accueil pour les femmes, ainsi que la poursuite des responsables de violence à l’encontre des femmes afin de les traduire en justice.
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