Conférence de presse sur les défis du recensement de la population et de l’habitat dans les pays postconflit
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C ONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES DÉFIS DU RECENSEMENT DE LA POPULATION ET DE L’HABITAT DANS LES PAYS POSTCONFLIT
Les défis auxquels font face les pays postconflit dans les recensements de la population et de l’habitat ont été expliqués aujourd’hui par les expériences du Libéria, de l’Iraq et de la République démocratique du Congo (RDC).
Au cours d’une conférence de presse organisée par la Division de statistique du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DESA), le Directeur de cette Division, M. Paul Cheung, a indiqué que, dans le cadre du Programme de recensement 1995-2015, coordonné par son Département, 226 pays ou régions ont déjà prévu ou effectué des recensements pour le cycle de 2010.
Quelque 78 d’entre eux ont conduit un recensement représentant le nombre exact de 1 453 442 000 personnes soit 21% de la population mondiale. En 2010, 61 pays ou régions ont prévu d’organiser un recensement et 57 autres en 2011.
Dans les pays postconflit, ces exercices sont d’autant plus importants que les données collectées permettent d’établir des plans de développement et les feuilles de route de la reconstruction mieux ciblées.
Le Libéria, qui a mené un recensement en 2008, n’a qu’un seul conseil à donner, a dit M. Edward Liberty, Directeur général de l’Institut de statistiques et des services géo-information de son pays. « Ménagez-vous un accès direct auprès de vos dirigeants pour régler les problèmes qui ne manqueront pas d’émerger. »
Après 14 années de conflit, il s’agissait au Libéria de connaître l’ampleur des déplacements de population, de la mortalité maternelle, des dégâts infligés à l’habitat, de l’affaiblissement du développement rural et de la chute des taux de scolarité, a précisé M. Liberty. Ce faisant, le Directeur général a cité comme défis le manque de personnel qualifié, le mauvais état des infrastructures des transports et de communication et l’absence de ressources financières.
Avec ses homologues iraquien et congolais, il s’est félicité de l’assistance technique du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), « bras armé de l’ONU en ce qui concerne le recensement de la population », a dit le Coordonnateur exécutif des recensements pour le Fonds, M. Rogelio Fernández-Castilla.
En Iraq, où le recensement existe depuis longtemps, cet exercice a permis de chiffrer à 800 000 le nombre de personnes déplacées par le conflit, et à 1 million, le nombre de réfugiés.
Le recensement, a affirmé Mme Nuha Al-Sharma, Directrice générale de l’Organisation centrale pour les statistiques et les technologies de l’information (COSIT), s’est avéré être un « instrument de la paix ». Il a permis en effet de faire des allocations budgétaires davantage en adéquation avec les besoins spécifiques de chaque région.
En prévision du recensement d’octobre 2010, Mme Al-Sharma a souligné les difficultés liées à la conduite d’une si grande étude statistique dans un pays où la sécurité pose un problème. Elle a confirmé que les Iraquiens de la diaspora seront bien comptés dans le recensement, avant que le Directeur de la Division de statistique de DESA ne précise qu’au Kurdistan, le mouvement des populations ne sera pas pris en compte. Il répondait à une question sur l’opportunité de mesurer l’ampleur du « nettoyage ethnique » qui avait lieu dans la région sous le régime de Saddam Hussein.
Le Directeur de l’Institut national des statistiques (INS) de la RDC, où aura lieu prochainement le premier recensement depuis 27 ans, a tenu à contredire les médias en disant que « la RDC est un pays en paix et ce ne sont pas quelques poches de résistance qui empêcheront le recensement ».
M. Grégoire Kankwanda Ebulelang a expliqué le défi qui consiste à organiser, en juillet 2011, un tel exercice dans un pays qui sort de 10 ans d’un conflit meurtrier et qui, avec 2 345 km2 de superficie, est quatre fois plus grand que la France et 80 fois plus grand que la Belgique. Le Directeur de l’INS a indiqué qu’il s’agira de déployer quelque 70 000 agents sur le terrain.
Avec l’aide du FNUAP et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un groupe technique a été créé pour préparer les documents du recensement alors qu’un test a été lancé dans le domaine de la cartographie.
Les défis sont évidents, a-t-il dit, en citant, à son tour, le délabrement des infrastructures de transport et de communication et l’absence de moyens financiers. Lançant un appel à la communauté internationale, M. Kankwanda Ebulelang a fait remarquer que son gouvernement a obtenu du Parlement national les 3,5 millions de dollars que son Institut demandait. « La communauté internationale doit faire sa part », a-t-il dit.
Le Directeur de l’INS a annoncé une réunion, le 5 mars prochain, avec les partenaires dont le FNUAP, le PNUD mais aussi l’Union européenne et la Banque mondiale. La réunion sera suivie, à la fin du mois de mars, par une table ronde des bailleurs de fonds.
Il est évident que dans un pays où la distance entre Kinshasa et Lubumbashi est de 2 000 km et celle entre Kinshasa et Bukavu de près de 1 800 km, l’appui logistique de la Mission de l’ONU en RDC (MONUC) a été sollicité, a également annoncé le Directeur de l’INS.
La conférence de presse s’est tenue dans le cadre de la session annuelle de la Commission de statistique qui se tient au Siège de l’ONU à New York, du 23 au 26 février.
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