Conférence de presse du Représentant du Tchad sur la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT)
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C ONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT DU TCHAD SUR LA MISSION DES NATIONS UNIES EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET AU TCHAD (MINURCAT )
Le Représentant permanent du Tchad auprès des Nations Unies, M. Ahmad Allam-mi, a indiqué ce matin que son pays venait d’entamer des pourparlers au Secrétariat de l’ONU sur la recherche d’une solution visant le retrait de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT).
Au cours d’une conférence de presse donnée au Siège de l’Organisation, à New York, l’Ambassadeur tchadien a expliqué qu’au moment où les relations entre le Tchad et le Soudan connaissent une réelle amélioration, une partie des Forces de défense et de sécurité peuvent quitter la frontière entre les deux pays pour se concentrer sur le maintien de l’ordre dans les camps de réfugiés.
« Depuis un an qu’elle est déployée, la MINURCAT dont le mandat est de protéger les réfugiés soudanais au Tchad et les déplacés, a été d’un grand secours, notamment par le biais des Détachements intégrés de sécurité », a reconnu M. Allam-mi. Il a cependant ajouté que le temps était venu de discuter avec les partenaires de la MINURCAT de la pertinence du maintien de la Mission, « dans l’intérêt des réfugiés, des déplacés et du Tchad lui-même. »
« Une rumeur court, et d’après elle, nous souhaiterions ce retrait parce que des élections législatives auront lieu en 2010. Selon la même rumeur, nous ne voudrions pas qu’il y ait des témoins du fait d’éventuelles fraudes au cours du scrutin. Cela est totalement faux et, de toute manière, la Mission n’est pas mandatée pour surveiller quelque scrutin que ce soit », a fait remarquer M. Allam-mi. « Ce rôle d’observation sera tenu par l’Union européenne qui, aux côtés d’autres membres de la communauté internationale, veillera à ce que les élections soient libres et transparentes », a encore indiqué le représentant.
M. Ahmad Allam-mi a ensuite expliqué que le Tchad n’était pas partisan du « tout ou rien en matière de retrait ». « Nous avons proposé le maintien de la composante civile et d’une partie de la composante militaire, le temps que les nombreux programmes de développement en cours soient lancés ou achevés. Mais l’on nous dit que la réduction ou le retrait de la composante militaire ne peut s’effectuer sans celui de la composante civile », a relevé le représentant. Il a souligné que le Tchad était ouvert à toute proposition de solution intermédiaire car « la présence internationale au Tchad est utile pour appuyer le renforcement des capacités nationales. »
Le représentant tchadien a par ailleurs estimé qu’il comprenait les réticences des partenaires de la MINURCAT « qui ont investi beaucoup d’argent dans cette mission. » « À ceux-là comme au Secrétariat, nous disons qu’il vaut mieux aider l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour à se
doter des moyens qui empêcheront la venue de nouveaux réfugiés du Darfour au Tchad, qu’à consacrer toujours plus d’argent à une mission qui a fait son temps », a estimé M. Allam-mi. Il a déclaré que le Tchad ne devait plus être perçu comme étant en situation d’attente d’autres flux de réfugiés, comme semble le supposer la communauté internationale.
« Vous devez aussi comprendre que la présence prolongée de l’ONU, en particulier dans l’est du pays où nos infrastructures sont fragiles, pose des problèmes: la circulation fréquente de véhicules lourds et la sollicitation excessive de petits aéroports, par exemple, affaiblissent encore plus ces infrastructures », a fait remarquer le représentant.
En conclusion, Ahmad Allam-mi a répété que le contexte politique et la situation sécuritaire ayant changé dans la région, le Gouvernement du Tchad a, « actuellement au moins, la possibilité de remplir la responsabilité qui lui incombe d’assurer la protection des personnes à l’intérieur des camps et en-dehors. »
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