Conférence de presse sur l’Année internationale de biodiversité célébrée en 2010
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’ANNÉE INTERNATIONALE DE BIODIVERSITÉ CÉLÉBRÉE EN 2010
Hier, à New York, l’Année internationale de la biodiversité a été lancée pour la région de l’Amérique du Nord, occasion aujourd’hui pour trois experts de cette question de présenter des projets de lutte contre la perte en biodiversité. Au cours d’une conférence de presse tenue au Siège des Nations Unies, et organisée par Charles Dickson, spécialiste des communications au sein du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Représentant permanent de la Norvège auprès des Nations Unies, la Directrice du Groupe Énergie et Environnement au PNUD et le Directeur du Projet Phu My Lepironia ont mis en évidence la nécessité de se mobiliser et les fruits provenant des mesures déjà prises pour préserver la biodiversité.
Le lancement officiel de cette Année internationale a eu lieu à Berlin, en République fédérale d’Allemagne, le 11 janvier, après que l’Assemblée générale des Nations Unies ait déclaré 2010 l’« Année internationale de la biodiversité ». Cette Année internationale sera l’occasion de sensibiliser l’opinion sur l’importance de la biodiversité et de prendre conscience du coût humain qu’entraîne sa perte.
« La perte en diversité biologique coûte en effet chaque année entre 1,5 et 3 milliers de milliards d’euros », a précisé l’Ambassadeur Morten Wetland qui faisait part des résultats de la Conférence sur la biodiversité, organisée par le Gouvernement norvégien, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB), qui s’est tenue à Trondheim, du 1er au 5 février 2010. Sixième conférence de Trondheim sur ce sujet depuis le Sommet de Rio, celle de cette année avait pour thème l’« Obtention de bons objectifs de biodiversité en travaillant pour le développement durable ».
Le Représentant permanent de la Norvège a précisé que les liens entre changements climatiques et biodiversité étaient au cœur des débats de cette conférence. Il a, à cet égard, notamment expliqué combien la préservation des forêts est cruciale pour contrer les changements climatiques. Pour lutter contre la déforestation, la Norvège s’est d’ailleurs engagée à acheter des crédits carbones à hauteur de 500 millions d’euros, dans le cadre du programme des Nations Unies « REDD » qui vise à réduire les émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts, a-t-il rappelé. Il a ajouté que 173 millions de crédits carbone ont déjà été achetés, auprès de pays comme la Tanzanie ou l’Indonésie.
En l’absence d’Ahmad Djoghlaf, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique, Mme Veerle Vandeweerd, Directrice du Groupe Énergie et Environnement au PNUD, a retransmis les propos qu’il a tenus concernant les préparatifs à la dixième Conférence des États parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 10), qui aura lieu au Japon du 18 au 29 octobre 2010. L’objectif de cette Année internationale est d’accroître la sensibilisation sur l’impact de la perte de biodiversité, a-t-elle dit.
« La diversité biologique ne concerne pas seulement l’environnement, mais aussi le monde des affaires et la vie quotidienne de tous les citoyens. Les trois quarts de la population mondiale dépendent de la biodiversité pour survivre. Les vies de 2,3 milliards de personnes dépendent des zones sèches et celles de 1,1 milliard d’individus dépendent de la pêche traditionnelle », a indiqué Mme Vanderweerd. Elle a expliqué que la population pauvre doit couvrir ses besoins en exploitant l’écosystème environnant, alors que, dans le même temps, elle contribue aussi à sa dégradation. Dans ces conditions, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) deviennent encore plus difficiles à atteindre, a-t-elle en outre souligné.
Le PNUD agit dans deux domaines principaux, a précisé Mme Vanderweerd. Il contribue tout d’abord à la préservation des 22% de terres dans le monde qui sont désignées comme zones protégées et exploitées par les gouvernements ou les populations autochtones. Il cherche aussi à impliquer les industries, comme l’industrie minière et celle du tourisme, dans les efforts de préservation de la biodiversité.
En 2006, a rappelé M. Dickson, c’est le projet « Phu My Lepironia Project » qui a reçu le Prix de l’Initiative Équateur. Cette initiative rassemble les Nations Unies, la société civile, les entreprises, les gouvernements et les communautés pour renforcer les capacités et souligner les efforts de terrain menés dans les régions tropicales, qui visent à réduire la pauvreté au travers de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité.
« Le projet Phu My Lepironia vise la protection des zones humides et la préservation de la biodiversité, tout en assurant des revenus à la population locale », a expliqué M. Tran Triet, qui en est le Directeur. Il a donné l’exemple de petits projets menés dans des villages vietnamiens. « Nous protégeons les zones humides que les communautés locales exploitent depuis des centaines d’années en y créant des zones protégées. Ces communautés sont ainsi en mesure d’exporter leur production; mais les récoltes sont maintenues à des niveaux propices à un développement durable », a-t-il expliqué. « L’objectif est à la fois de protéger la biodiversité et de conserver les moyens de subsistance des communautés locales ».
Ce projet a été lancé en 2004, a ajouté M. Triet, avec un financement suffisant pour une année. Constatant qu’on ne pouvait en tirer des bénéfices en une seule année, il a expliqué qu’il était prévu que le projet s’autofinance par la suite. « Nous bénéficions toujours de soutiens financiers, a-t-il indiqué, mais nous nous approchons progressivement du moment où nous pourrons nous autofinancer. »
Mme Vandeweerd a reconnu qu’il fallait du temps pour que les projets de développement s’enracinent dans les communautés locales, grâce à leurs ressources propres et à l’engagement de leurs membres. Mais, a-t-elle ajouté, les projets mis en œuvre avec succès dans un pays constituent des exemples qui peuvent être reproduits dans d’autres pays. Répondant à une question sur les stocks de poissons soumis à la pêche intensive, Mme Vandeweerd a souligné l’importance des ressources sous-marines et reconnu que le monde est en train de les détruire. Les fonds sous-marins sont particulièrement riches, et nous discutons de la façon de traiter ce problème, a-t-elle assuré.
En ce qui concerne la chasse à la baleine, l’Ambassadeur de la Norvège a reconnu qu’elle était pratiquée par les pêcheurs norvégiens dans l’Atlantique Nord, mais il a aussi assuré que des critères étaient fixés pour les contraindre à rester dans une exploitation qui s’inscrive dans les limites de la durabilité.
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