En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse de Margot Wallström, nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général pour la violence dans les conflits armés

09/02/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARGOT WALLSTRÖM, NOUVELLE REPRÉSENTANTE SPÉCIALE CHARGÉE DE LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES DANS LES CONFLITS ARMÉS


La nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, Mme Margot Wallström, a fait aujourd’hui sa première apparition devant la presse, au Siège de l’ONU à New York, aux côtés de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Asha-Rose Migiro, et du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy.


Assurée du « soutien sans faille » de ses deux collègues, Mme Wallström a dit avoir accueilli avec « fierté, modestie et enthousiasme » la responsabilité de s’attaquer à une question qui ne concerne pas seulement l’Afrique, a-t-elle souligné.  « Ce n’est pas culturel, c’est criminel. »


Face à une « mission irrésistible » dont, a rappelé la Vice-Secrétaire générale, le Secrétariat de l’ONU a fait une priorité, Mme Wallström a précisé qu’il ne s’agissait pas seulement de lutter contre l’impunité mais d’abord et avant tout de communiquer pour susciter « un bon dialogue et de bonnes discussions » sur la manière de s’attaquer à ce fléau qui touche aussi bien les pays en conflit que les pays sortant d’un conflit.  Le message de « tolérance zéro » de l’ONU doit être clairement compris, a insisté la nouvelle Représentante spéciale.


Mme Wallström, a tenu à rappeler la Vice-Secrétaire générale, ne partira pas de rien.  Mme Migiro a rappelé qu’aujourd’hui la violence sexuelle dans les conflits fait partie intégrante de l’examen global des questions de paix et de sécurité internationales. 


Dans sa résolution 1888 du 30 septembre 2009, le Conseil de sécurité avait prié le Secrétaire général de charger un représentant spécial « d’assurer une direction cohérente et stratégique, de s’employer utilement à renforcer les mécanismes de coordination des Nations Unies et de sensibiliser, notamment les gouvernements, y compris les représentants des forces armées et de la justice, ainsi que les parties aux conflits armés et la société civile, en vue de combattre, depuis le Siège et les bureaux de pays, la violence sexuelle en période de conflit », en s’appuyant d’abord sur l’initiative interinstitutions intitulée « Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit ».


L’ONU a compris depuis longtemps, a rappelé la Vice-Secrétaire générale, que la sensibilisation doit aller de pair avec le renforcement du système judiciaire.  Mme Migiro a attiré l’attention sur le Groupe de l’état de droit coordonné par son propre Cabinet.  Mais il faut faire plus, a-t-elle reconnu, car « les lois et les tribunaux ne suffiront pas tant que l’on ne règlera pas la question importante de l’accès à la justice ». 


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a, une nouvelle fois, été confronté aux critiques sur la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) et son « absence de stratégie » pour la protection des civils.  D’abord, a rappelé M. Le Roy, la MONUC dispose de plus ou moins 20 000 soldats en RDC, ce qui fait 20 Casques bleus pour 10 000 civils. 


Mais la Mission s’améliore, a-t-il assuré, en invoquant la stratégie globale qu’elle vient de faire adopter par le Gouvernement congolais et des initiatives telles que les équipes conjointes pour la protection des civils, les mécanismes d’alerte rapide, la formation dispensée aux soldats de la paix et les conseils prodigués au Gouvernement sur le renforcement du système judiciaire. 


S’agissant des cas d’abus sexuels commis par des Casques bleus, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a rappelé les décisions de rapatrier des membres du personnel de la MONUC après les conclusions de l’enquête menée par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI). 


Mais, a-t-il aussi rappelé, les poursuites judiciaires restent du ressort des pays d’origine et le dialogue est maintenu avec eux pour les convaincre de faire preuve de transparence.  En la matière, le rôle de l’ONU n’est « ni d’accuser ni de jeter l’opprobre », a souligné M. Le Roy*.


Quant à l’appui de la MONUC à des unités de l’armée congolaise accusée de viols, le Secrétaire général adjoint a souligné que la règle est de priver de cet appui toute unité qui se serait rendue coupable de tels actes.  Il a tout de même précisé que l’ONU n’appuie que 1 600 soldats sur les plus de 100 000 déployés par l’armée congolaise. 


De nationalité suédoise, Mme Wallström a été nommée le 2 février dernier par le Secrétaire général de l’ONU, quittant ainsi la vice-présidence de la Commission européenne**.  Elle s’est dite consciente que dans sa « mission irrésistible », l’important sera d’identifier les critères de succès et, pour ce faire, hiérarchiser les situations car, a-t-elle fait remarquer, « en deux ans, je ne peux pas aller partout et faire tout ».


*     http://www.un.org/fr/peacekeeping/dfs.shtml

**    SG/A/1220-BIO/4166 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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