Les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine doivent bénéficier du même appui et montrer le même professionnalisme que celles de l’ONU, déclare Ban Ki-moon
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LES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L’UNION AFRICAINE DOIVENT BÉNÉFICIER DU MÊME APPUI ET MONTRER LE MÊME PROFESSIONNALISME QUE CELLES DE L’ONU, DÉCLARE BAN KI-MOON
On trouvera ci-après le texte intégral de la déclaration du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, au cours de la réunion du Conseil de sécurité consacrée à l’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine, qui a eu lieu le vendredi 22 octobre:
Ce débat est une excellente occasion de donner suite aux débats de l’année dernière sur les moyens de renforcer le partenariat entre l’ONU et l’Union africaine, et en particulier d’améliorer la capacité de maintien de la paix de l’Union africaine. Le travail réalisé par les organisations régionales au titre du Chapitre VIII de la Charte est indispensable. La création d’une architecture africaine de paix et de sécurité est essentielle pour une stratégie efficace à long terme de prévention et de règlement des conflits. Elle appelle un appui durable de la part de la communauté internationale.
L’Union africaine et les organisations sous-régionales africaines ont consenti des efforts importants pour la prévention, la médiation et le règlement des conflits sur le continent. Souvent, son personnel a dû faire le sacrifice ultime. Rien que cette année, l’Union africaine a perdu 15 de ses soldats de la paix en Somalie. En outre, 44 soldats de la paix originaires de pays africains fournisseurs de contingents ont perdu la vie en servant la cause du maintien de la paix dans le monde.
Le débat tenu l’an dernier et le rapport du Groupe d’experts Union africaine-Organisation des Nations Unies présidé par l’ancien Premier Ministre italien, M. Romano Prodi, ont décrit en détail les défis auxquels l’Union africaine est confrontée dans la conduite des opérations de maintien de la paix autorisées par les Nations Unies. Le rapport dont le Conseil est saisi aujourd’hui fait le point de la situation concernant l’action entreprise par l’ONU pour aider l’Union africaine à surmonter ces obstacles.
Ces dernières années, l’ONU et l’Union africaine ont établi des partenariats dans de nombreux domaines, de l’alerte rapide à la prévention des conflits, en passant par le maintien de la paix et la consolidation de la paix. Ces partenariats ont permis de renforcer la coopération entre le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et le Conseil de sécurité, ainsi qu’entre le Secrétariat de l’ONU et la Commission de l’Union africaine.
À cet égard, je tiens à remercier vivement le Président de l’Union africaine, le Président Mutharika du Malawi, et les dirigeants des États africains, pour leur attachement à la cause de la paix et de la sécurité et pour leur volonté de travailler en étroite coopération avec l’ONU. Je remercie également le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Jean Ping, et le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, M. Ramtane Lamamra, qui contribuent tant au resserrement des liens de coopération entre nos organisations. Comme nous le savons tous, les possibilités offertes par cette coopération n’ont pas encore été pleinement exploitées.
En juillet, l’ONU a ouvert son bureau auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba. Le Sous-Secrétaire général, M. Muburi-Muita, qui est parmi nous aujourd’hui, y a pris ses fonctions le mois dernier. Nous espérons que ce bureau facilitera une approche cohérente, conséquente et stratégique du travail de la collaboration entre l’ONU et l’Union africaine. En septembre, j’ai ouvert la réunion inaugurale d’une Équipe spéciale conjointe ONU-Union africaine sur la paix et la sécurité. Cette équipe spéciale est chargée de conduire le dialogue entre nos organisations au plus haut niveau, en vue d’explorer les moyens d’améliorer notre capacité de réaction rapide, pour que nous puissions prévenir les conflits au lieu de réagir simplement aux crises.
Nous menons aussi un examen approfondi des trois premières années de mise en œuvre du Programme décennal de renforcement des capacités pour l’Union africaine. Je présenterai pendant la présente session de l’Assemblée générale des recommandations pour renforcer encore la gestion du programme, la coopération, la coordination et le suivi.
Le renforcement des capacités n’est qu’une partie de l’équation. L’Union africaine continue d’éprouver des difficultés à réunir les ressources nécessaires pour appuyer ses initiatives de maintien de la paix. Le Darfour et la Somalie en sont deux exemples manifestes. Nous devons trouver une solution pour fournir à l’Union africaine des ressources prévisibles, durables et souples lorsqu’elle entreprend des opérations de maintien de la paix autorisées par le Conseil au titre du Chapitre VIII de la Charte.
Les opérations de maintien de la paix de l’UA doivent bénéficier du même appui que tous les membres des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, y compris en ce qui concerne le remboursement. Dans le même ordre d’idées, les soldats de l’UA doivent observer les mêmes normes professionnelles que le personnel de l’ONU. C’est notamment la raison pour laquelle le Secrétariat collabore avec l’UA pour élaborer des directives et renforcer la capacité à protéger les civils et à réduire au minimum le nombre de victimes civiles.
Je tiens à souligner une nouvelle fois que j’attache une grande importance au partenariat entre l’Union africaine et l’ONU. Au cours des mois à venir, je présenterai un rapport qui contribuera à définir une vision stratégique pour la coopération entre l’ONU et l’UA dans le domaine de la paix et de la sécurité. Notre partenariat s’est montré très fructueux jusqu’à présent et offre de grandes perspectives pour l’avenir. Œuvrons tous ensemble à l’élaboration de mécanismes efficaces aux fins de l’application d’une approche à long terme de la prévention et du règlement des conflits et de la mise en place d’un système fiable de maintien de la paix, conformément à la Charte. Efforçons-nous d’établir un modèle qui fonctionne pour l’Afrique et dont les enseignements et les applications peuvent nous être utiles dans le cadre de notre coopération avec d’autres organisations régionales.
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