FEM/1784

Commission de la condition de la femme: inquiétude face à la sous-représentation persistante des femmes dans la vie politique

05/03/2010
Conseil économique et socialFEM/1784
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-quatrième session

11e et 12e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: INQUIÉTUDE FACE À LA SOUS-REPRÉSENTATION PERSISTANTE DES FEMMES DANS LA VIE POLITIQUE


À son cinquième jour, le débat de haut niveau de la Commission de la condition de la femme a été l’occasion pour de très nombreuses délégations, parmi la trentaine qui a pris la parole, d’exprimer leur inquiétude face à la persistance d’écarts importants dans la représentation des hommes et des femmes en politique, sphère pourtant essentielle pour mettre les stratégies publiques au service de l’égalité entre les sexes.


La Commission a également organisé une table ronde consacrée à la « Commémoration du trentième anniversaire de la CEDAW* » au cours de laquelle les délégations ont reconnu l’impact positif de la Convention sur la lutte pour la parité hommes-femmes.


Si certains pays, notamment l’Algérie, le Lesotho et le Suriname ont pu se vanter d’une meilleure représentation des femmes en politique, la majorité des délégations a été forcée de constater que les progrès restent lents dans ce domaine.


« Il n’existe aucun obstacle réel à l’entrée des femmes en politique au Sri Lanka et pourtant elles ne représentent que 5% des parlementaires et 3% des autorités locales », a notamment déploré le représentant de ce pays.


Même des pays développés comme l’Irlande ont signalé qu’alors que leurs citoyennes occupaient de nombreux postes à responsabilités, elles étaient encore largement sous-représentées en politique.


Dans le rapport qu’il a soumis à la Commission**, le Secrétaire général parle d’une « sous-représentation manifeste » des femmes au niveau des processus de décisions les plus élevés.  Il dénonce le manque de volonté des partis politiques et des hommes dirigeants ainsi que les stéréotypes sexistes et les attitudes discriminatoires, en particulier la prétendue incapacité des femmes à diriger.


Il relève, par exemple, que de nombreux électeurs, y compris les femmes, continuent de préférer des candidats masculins.  Tout en convenant que la politique a permis de réaliser une « avancée importante », le Secrétaire général signale que leur application reste inégale.


Il a pointé aussi le doigt sur la difficulté à concilier vie professionnelle et vie familiale, obstacle important à la pleine participation des femmes à la vie politique et publique.  De nombreuses délégations ont d’ailleurs aujourd’hui mis en avant les mesures prises par leur pays pour améliorer le système des crèches et des garderies.


Lors d’une séance précédente,  la représentante de l’Union interparlementaire (UIP) avait signalé que plus d’un quart des Parlements dans le monde comptent moins de 10% de femmes.  Elle avait attribué la marginalisation des femmes en politique au financement des campagnes, à la violence des campagnes électorales et à la discrimination.  Elle avait notamment accusé les partis politiques d`être de véritables « goulets d’étranglement » pour la progression des femmes en politique.


Au cours de la table ronde sur les 30 ans de la CEDAW, « un jalon qui est venu combler les lacunes des législations nationales », une des 23 experts du Comité chargé de suivre l’application du texte dans les États parties a insisté sur l’objectif commun de la CEDAW et du Programme d’action de Beijing.


Elle a avoué que ce dernier texte était « plus explicite » sur les mesures à prendre.  Le Comité, a-t-elle confié, se base sur le Programme d’action pour formuler ses recommandations aux États parties à la Convention.


La Commission de la promotion de la femme poursuivra son débat lundi 8 mars à partir de 10 heures.


La Commission de la condition de la femme poursuivra son débat lundi 8 mars à partir de 10 heures.


*  Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard

   des femmes

** E/CN.6/2010/2



SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »


Suite du d ébat général


Mme VABAH KAZAKU GAYFLOR, Ministre du genre et du développement de Libéria, a expliqué que son gouvernement avait lancé en 2009 un programme ambitieux pour accélérer la mise en œuvre du troisìème Objectif du Millénaire pour le développement (OMD 3) relatif à l’égalité entre les sexes et renforcer la participation des femmes à la vie économique.  Ce programme s’adresse à des dizaines de milliers de femmes, en particulier celles vivant dans les zones rurales.  Elles bénéficient ainsi d’une formation dans les domaines agricoles et d’un accès élargi au microcrédit et aux marchés, a dit la responsable libérienne.  Elle a ajouté que ce programme était complété par des initiatives appuyées par la Banque mondiale ou encore la « Nike Fondation ».


Notre objectif est de faire des femmes des moteurs du développement, a résumé Mme Gayflor.  S’agissant de la lutte contre la violence à l’égard des femmes au Libéria, elle a souligné que son Gouvernement avait mis en place une cour de justice chargée de traduire en justice les auteurs de crimes sexuels.  De plus, grâce à des fonds externes, le Gouvernement a pu construire dans la capitale les premiers logements pour abriter les survivantes de la violence sexuelle.


M. JOHN MOLONEY, Ministre d’État chargé de l’égalité, des personnes handicapées et de la santé mentale de l’Irlande, a indiqué que la croissance économique de son pays était imputable au fait que le nombre de femmes présentes sur le marché du travail avait augmenté de 60% depuis les années 90, conséquence des différentes mesures incitatives prises par le Gouvernement.  Il a notamment évoqué l’introduction d’un revenu minimum, l’amélioration du système des crèches  et la prolongation du congé de maternité.  Il a précisé que les femmes occupaient un plus grand nombre de postes à responsabilités mais qu’elles étaient encore sous-représentées en politique.


Le Ministre a ensuite expliqué que l’Irlande avait adopté une stratégie de lutte contre la traite et contre la violence faite aux femmes.  Il a affirmé que la sexospécificité était une des priorités des programmes d’aide au développement de son pays, lequel accorde une attention particulière à la crise alimentaire et à la pauvreté extrême.  M. Moloney a également fait part de l’attachement de son pays à la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.


Mme MATHABISO LEPONO, Ministre de la parité et de la jeunesse, des sports et des loisirs du Lesotho, a en particulier souligné les progrès réalisés par son pays en matière de parité et d’émancipation des femmes.  Afin d’accroître la représentation des femmes dans les structures gouvernementales locales, une loi a été adoptée en 2005 qui garantit un quota de 30% aux élections locales.  Au sein des cabinets ministériels, les femmes occupent 32,2% des postes, tandis qu’il y a 45,5% de femmes juges, 60% de vice-ministres et 27% de femmes parlementaires.  Conscient de l’importance de l’éducation comme moyen d’émanciper les femmes et les filles, le Gouvernement du Lesotho rend progressivement l’éducation gratuite, accessible et obligatoire.  Le Lesotho a même dépassé la parité en matière d’accès à l’éducation primaire, dont bénéficient 82% de filles et 75% de garçons.  La Ministre a également affirmé que la violence contre les femmes et les filles, la mortalité maternelle, le VIH/sida et le trafic des êtres humains constituaient des défis tenaces pour le Gouvernement, et a énuméré les différents plans, lois et actions mis en oeuvre pour les combattre.


Mme CHINAMI NISHIMURA, Vice-Ministre des affaires étrangères du Japon, a indiqué que la nouvelle administration de son pays accordait une attention particulière à la promotion de l’égalité entre les sexes.  Une société véritablement équitable, a-t-elle estimé, exige une bonne coopération et une bonne collaboration avec les organisations internationales et les ONG.  Après avoir évoqué la création, en 2005, de l’Initiative pour le genre et le développement, Mme Nishimura a convenu qu’il était difficile de passer au-delà du plafond de verre et que malgré les progrès réalisés, il restait encore beaucoup à faire.  Le Japon, a-t-elle ajouté, lancera cette année son troisième plan de base pour l’égalité entre les sexes et compte notamment améliorer sons système de crèches, a-t-elle dit, avant d’indiquer que la loi contre la violence domestique avait été amendée afin d’élargir son champ d’application et établir de meilleurs systèmes de protection.  La Vice-Ministre a aussi attiré l’attention sur le plan de lutte contre la traite.


Mme HOU SAMITH, Secrétaire générale du Conseil national pour les femmes du Cambodge, a notamment affirmé que son pays avait établi des cadres légaux, politiques et institutionnels pour régler les problèmes de la violence contre les femmes et du trafic des femmes et des filles.  De même, la participation des femmes dans la prise de décisions à tous les niveaux a été accrue.  Il y a, a-t-elle dit, des femmes vice-gouverneurs dans tous les districts et provinces.  Le pourcentage des femmes élues comme conseillères communales a doublé, tandis qu’au moins une femme siège parmi les trois responsables de villages.  Bien que des progrès importants aient été réalisés, le Ministère de la condition de la femme reste confronté à des obstacles dans le domaine de la promotion de l’égalité entre les sexes et de l’émancipation des femmes, a-t-elle souligné.  Elle a ainsi mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser davantage à l’importance de la parité dans le développement et la réduction de la pauvreté.


M. HAMIDOU GARBA MAMADOU, Secrétaire général du Ministère de la promotion de la femme et de la protection de l’enfance du Niger, a indiqué que son Gouvernement avait mis en place une initiative genre, appuyée par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le projet de renforcement de l’équité en matière de genre financé par la Banque africaine de développement (BAD).  Ces deux projets, a-t-il dit, sont assortis de stratégies de sensibilisation et de formation à l’appui d’une véritable politique en faveur de l’émancipation des femmes nigériennes.  Quelque 22 cellules genres ont été créées au sein des ministères et de certaines institutions de l’État, afin notamment de faciliter la conduite de politiques sectorielles ciblées, a encore précisé M. Mamadou.  Pour le responsable nigérien, le rapprochement récent entre les chefs coutumiers et le Gouvernement ont permis de faire évoluer les mentalités dans le sens d’une plus grande tolérance et d’une meilleure compréhension quant à la nécessité de promouvoir les droits de la femme.  La mise en œuvre d’un document de consensus nous permettra de faire reculer les violences dont sont victimes les femmes et les jeunes filles et garantir un plein épanouissement de la femme nigérienne, a souhaité M. Mamadou.


Mme OURO-AISSAH AKANTI, Directrice de la coopération et de la promotion des activités économiques de la femme du Ministère de la promotion de la femme du Togo, a noté que le processus d’intégration de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a permis de connaître un début de réduction des disparités de genre dans certains secteurs sensibles tels que la sécurité, les médias et le rôle de la femme.  Au Togo, l’éducation pour tous comme base de l’égalité des chances et de la lutte contre la pauvreté sur le long terme, est un des points clefs de la stratégie de développement du Gouvernement, a-t-elle dit.  Concernant la santé, elle a mis en avant le plan national 2009-2013 dans le cadre duquel des actions précises ont été engagées à court, moyen et long termes.  Sur le plan économique, une stratégie nationale pour la microfinance couvrant la période 2008-2012 met un accent particulier sur le renforcement de certaines filières agricoles où excèlent les femmes.


Mme FAITH WEBSTER, Directrice exécutive du Bureau de la condition de la femme de la Jamaïque, a indiqué que son Gouvernement était particulièrement préoccupé par le problème de la violence faite aux femmes et avait déployé de nombreuses mesures pour lutter contre ce fléau.  Elle a notamment évoqué l’adoption d’une loi contre la violence domestique et la pornographie infantile.  Elle a également indiqué qu’un Comité avait été établi pour élaborer une politique nationale sur le genre et que le Gouvernement avait fait de nombreux efforts dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la santé sexuelle et reproductive et de l’éducation.  Mme Webster a ensuite signalé que la participation des femmes au processus de prise de décisions demeurait faible.  Elle a notamment indiqué que malgré le fait que 50% des syndiqués étaient des femmes, 39% seulement des postes à responsabilités leur étaient offerts.  Leur absence est notable dans les conseils d’administration des banques, a-t-elle ajouté.


Mme MARIE-JOSEE BONNE, Conseillère spéciale au Ministère de la santé et du développement social des Seychelles, a fait savoir que la principale activité de son Gouvernement en 2010 serait de finaliser le rapport qu’il présentera à la CEDAW à sa session d’octobre.  Elle a ajouté que son pays comptait réaliser un audit national sur la question de la violence domestique en vue de modifier le Code pénal et de fournir ainsi une protection renforcée aux victimes de la violence fondée sur le genre.


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a indiqué que son pays avait créé un plan d’action national pour les femmes et un ministère pour le développement des enfants et l’émancipation de la femme, et qu’il centrait notamment ses efforts sur l’émancipation économique des femmes.  Il a indiqué que 32% des femmes sri-lankaises étaient employées dans le secteur informel et 40% dans le secteur formel et que le nombre de femmes inscrites à l’université avait augmenté de plus de 50%, un bon présage pour l’avenir, a-t-il dit.  Il a par ailleurs précisé que 48% des travailleurs migrants originaires du Sri Lanka était des femmes.


Après avoir passé en revue les acquis dans le secteur de la santé, M. Kohona a indiqué qu’alors qu’il n’existe aucun obstacle à l’entrée des femmes en politique, 5% seulement des parlementaires et 3% des autorités locales étaient des femmes.  Il a invoqué des défis socioculturels pour expliquer cette situation qui a poussé le Gouvernement à lancer plusieurs programmes pour promouvoir la représentation des femmes.  Il a aussi parlé de la loi contre la violence domestique et de l’aggravation du harcèlement sexuel dans le pays.


M. SIRODJIDIN ASLOV (Tadjikistan) a souligné que son pays avait intégré des cellules gouvernementales spécialisées sur les questions de genre à tous les niveaux.  Un conseil de coordination s’assure qu’un appui politique et financier est maintenu pour permettre l’intégration durable de ces questions dans les législations nationales, a-t-il ajouté, en mettant l’accent sur les efforts menés actuellement pour renforcer le droit à la propriété des femmes.  L’amélioration de l’éducation des filles dans les zones rurales est également une priorité du Gouvernement, de même que la promotion de l’entreprenariat pour réduire le chômage des femmes, particulièrement touchées en ces temps de crise, a encore dit le représentant.


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a déclaré que l’égalité entre les sexes était nécessaire pour réduire la pauvreté et promouvoir la croissance économique.  Malgré la situation favorable des femmes danoises, il reste encore beaucoup à faire, a reconnu le représentant, en parlant de l’écart des salaires, de la faible présence des femmes aux plus hauts postes et du problème de la violence et de la traite.  Il a indiqué que le Gouvernement venait de lancer une charte qui engage les entreprises à assurer l’égalité entre les sexes aux postes de direction. Plusieurs plans d’action contre la violence domestique ont été lancés ainsi que des mesures pour faciliter l’émancipation des femmes migrantes.  Le représentant a expliqué que le marché du travail pouvait être discriminatoire mais que des initiatives avaient été lancées pour corriger la situation et combler, par exemple, l’écart des salaires.


M. AHMAD AL JARMAN (Émirats arabes unis) a indiqué que son pays continuait de consentir des efforts importants pour établir une culture de l’équité et de la justice, notamment dans les secteurs de l’éducation et dans les médias.  Nous nous efforçons de lever les obstacles sociaux et psychologiques dans la sphère du travail et nous encourageons par des mesures concrètes la participation active des femmes dans les processus de prise de décisions politiques.  Le représentant a par ailleurs parlé du sort des femmes palestiniennes en exhortant notamment la communauté internationale à intensifier son appui et son assistance aux habitantes des territoires occupés et des camps de réfugiés.


M. HERMAN SCHAPER (Pays-Bas) a estimé que les résultats accomplis jusqu’à présent étaient insuffisants et qu’il fallait mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing avec plus de vigueur.  Il s’est réjoui que la présence des femmes sur le marché du travail se soit renforcée dans son pays.  Il a engagé les gouvernements à renforcer leurs politiques en matière de santé en accordant une attention particulière aux problèmes de la violence et du VIH/sida ainsi qu’aux droits sexuels et reproductifs.  Il a estimé que les jeunes devaient être sensibilisés à l’importance de l’égalité entre les sexes et participer aux processus de prise de décisions.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a plaidé pour un effort synergique visant à atténuer les efforts de la crise économique mondiale sur les femmes, à les préserver de la discrimination et des abus de toutes sortes et à mobiliser les fonds et ressources nécessaires à la réalisation des objectifs internationaux de développement.  Pour le représentant, l’adoption de la résolution A/63/311 de l’Assemblée générale a marqué une étape importante en faveur de l’émancipation des femmes à travers le monde.  En établissant une entité de l’ONU chargée de l’égalité des sexes et de l’émancipation de la femme, les Nations Unies pourront unifier leur action.  Le représentant a souligné que le nombre de femmes algériennes élues à l’Assemblée nationale était passé de 13 en 2000 à 38 en 2007.


Mme CELIA CHRISTOPHER (Saint-Kitts-et-Nevis) a indiqué que les femmes de son pays avaient accès à l’éducation et que la violence domestique avait été criminalisée en 2000.  Elle a reconnu que la représentation des femmes à tous les niveaux des processus de prise de décisions demeurait un défi important.  Des progrès ont été réalisés à l’exception du domaine politique où l’on est encore loin d’avoir atteint la masse critique de 30%, a-t-elle indiqué.  Elle a néanmoins signalé qu’une femme occupait actuellement le poste de Ministre du genre.


Après avoir passé en revue les diverses conventions signées par son pays, la représentante a estimé que la protection des droits des fillettes résidait au cœur du Programme d’action de Beijing, car une enfance heureuse est, selon elle, nécessaire à l’épanouissement des femmes adultes.  Elle a ensuite indiqué que son gouvernement avait renforcé ses politiques de protection des filles et avait lancé des programmes éducatifs à l’intention des parents afin de protéger les filles des « prédateurs mâles ».  Les mères adolescentes peuvent dorénavant poursuivre leur éducation, a-t-elle ajouté.


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a assuré que son gouvernement accordait la plus haute importance à la promotion des droits des migrantes.  Nous nous livrons périodiquement, dans le cadre du Conseil des Ministres de la promotion de la femme d’Amérique centrale, à un examen de la situation de ces femmes vulnérables tant dans leur pays d’origine que dans le pays d’accueil, a-t-elle signalé.  C’est également à cette échelle que les pays de la région se sont engagés dans un dialogue direct et ouvert sur les mesures de protection sociale à privilégier pour atténuer l’impact négatif de la crise économique et financière internationale sur les femmes et les jeunes filles, qui, au Salvador, représentent 53% de la population totale, a encore indiqué la représentante.


M. GÉRARD ARAUD (France) a engagé les États Membres à réaffirmer leur condamnation de la violence faite aux femmes et de l’excuse qu’est le « relativisme culturel ».  Il a évoqué la tenue, au mois de novembre dernier, de la réunion des Ministres de la promotion de la femme de l’Union de la Méditerranée, avant de se dire convaincu que l’égalité entre les sexes est une condition essentielle du développement économique.  Il a de plus indiqué que la France participerait à la création, avec le Liban, la Jordanie et le Maroc, de la Fondation des femmes pour la Méditerranée.  La cause de la violence faite aux femmes est celle de l’humanité tout entière, a-t-il ajouté, évoquant notamment les violences subies par les femmes de la région des Kivus en République démocratique du Congo (RDC).  Le représentant a poursuivi en affirmant que les stéréotypes du genre sont un des obstacles les plus difficiles à surmonter, mais que la France s’était engagée à lutter contre ce phénomène.  Il a signalé l’existence d’une proposition de loi qui permettrait de renforcer la législation actuellement en vigueur en France.


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a souligné que son Gouvernement a initié des programmes volontaires pour, par exemple, aider les mères célibataires à lancer leur propre entreprise.  L’accent est mis sur la formation et le renforcement des compétences, a-t-il ajouté.  Il a ensuite dit un mot sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes dans son pays, qui s’appuie sur une loi adoptée en 1996 pour aider les victimes au travers d’un réseau d’établissements spécialisés déployé sur l’ensemble du territoire.  Nous participons également de manière très active à la campagne lancée en 2008 par Ban Ki-moon, « Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes! », une initiative que nous avons relayée au plan national, en menant notre propre campagne complémentaire, « Stamp It Out », a-t-il fait savoir.  Il a précisé que cette dernière campagne avait pour but de mettre fin aux stéréotypes sexistes sur lesquels reposent des croyances patriarcales qui bloquent tout progrès en matière d’égalité entre les sexes.


Mme BELEN SAPAG (Chili) a indiqué que son pays était dirigé par une femme et que son Gouvernement avait réussi à mettre en œuvre plusieurs politiques paritaires à l’échelle nationale.  Elle s’est félicitée de la création prochaine, au sein de l’ONU, de la nouvelle « entité composite » et a voulu qu’elle ait des ressources suffisantes.  Elle a ensuite indiqué que des programmes de protection sociale pour les femmes enceintes et les enfants avaient été mis sur pied dans son pays, et qu’une loi sur la planification familiale avait également été adoptée.  La représentante a aussi évoqué les programmes lancés pour enrayer la violence faite aux femmes.  Un plan d’action sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité a également été adopté en 2008, a-t-elle ajouté, avant de se féliciter de la nomination de Mme Margot Wallström au poste de Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit.


M. MORACHI SINHASENI (Thaïlande) a indiqué que son Gouvernement se faisait fort de promouvoir l’émancipation de la femme thaïlandaise par le biais des médias, qui représentent selon lui une arme de choix pour mettre fin aux stéréotypes sexistes.  La Thaïlande s’efforce également d’appliquer les recommandations des experts de la CEDAW, en ce qui concerne notamment le mariage et les relations familiales, a-t-il ajouté.  Le représentant a de plus signalé que la situation climatique et les dernières catastrophes naturelles d’ampleur régionale ont incité son Gouvernement à accroître la participation des femmes aux activités de protection de l’environnement.  Chaque année, nous remettons des prix pour récompenser la contribution de femmes à la promotion de l’égalité entre les sexes et à la préservation de notre patrimoine naturel, a encore fait savoir le représentant.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a indiqué que l’émancipation de la femme syrienne était consacrée par la Constitution et les lois du pays, ainsi que par le climat socioculturel qui a été édifié en Syrie au cours des dernières années.  Le représentant s’est dit étonné que le rapport du Secrétaire général passe sous silence la situation des femmes vivant sous occupation étrangère, notamment celle des femmes du Golan syrien occupé, alors que sa délégation avait présenté un rapport détaillé sur ce point.  « Cette lacune est inexcusable et porte atteinte aux efforts déployés par l’ONU en matière d’émancipation de la femme », a-t-t-il estimé.


M. AK ABDUL MOMEN (Bangladesh) a notamment souligné qu’en plus des 62 femmes siégeant au Parlement, son pays pouvait se targuer d’une participation importante des femmes aux plus hauts niveaux politiques.  Notre Premier Ministre et le leader de l’opposition sont des femmes, a-t-il indiqué.  Il a ajouté que dans le domaine du maintien de la paix, où le Bangladesh est très présent, de nombreuses Casques bleus bangladaises ont été déployées dans des zones sensibles.  La mise en œuvre de la résolution 1325 sur les femmes et les conflits armés doit aller de pair avec l’augmentation de la participation des femmes aux processus de paix, de gestion des crises régionales et de relèvement postconflit, a-t-il estimé.


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a indiqué que son pays avait connu une transformation profonde ces dernières années grâce à l’avènement de la démocratie et à l’adoption d’un plan national sur la parité.  Le Gouvernement a également adopté des lois pour enrayer la violence domestique, a dit le représentant en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.  Il a aussi évoqué la loi sur la réglementation du travail domestique, tout en soulignant que la discrimination sur le marché du travail et les écarts salariaux persistent.  Il s’est félicité des progrès réalisés dans le domaine de la santé et a engagé la communauté internationale à renforcer son aide aux pays en développement.


      M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a souligné que son pays plaçait l’appui à la famille au centre de ses politiques nationales.  La femme est la clef de voûte de la famille et Malte est attachée, sous ce principe, à la défense du droit à la vie, a ajouté le représentant.  En renforçant l’autonomie des femmes, le rôle de la famille est lui-même revalorisé, a-t-il encore affirmé, précisant que Malte mettait en œuvre des politiques et des mesures propices à l’accès au marché du travail des mères de famille.  Un effort particulier est fourni dans les domaines de la formation afin, entre autres, de favoriser le retour au travail des mères dans les mois ou les années suivant l’accouchement, a également expliqué M. Borg.  Il a aussi souligné que Malte s’efforçait, dans le cadre d’un dialogue avec toutes les parties concernées, d’améliorer l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle de ses citoyens.


Mme TSEGGA GAIM MISGUN, Directrice du Département des services sociaux et de la réintégration de l’Union nationale des femmes d’Érythrée, a indiqué que son pays avait enregistré d’énormes progrès en matière d’éducation des filles.  Des mesures de discrimination positive ont été introduites et le taux d’inscription à l’université est passé de 12 à 34%, a-t-elle notamment expliqué.  Elle a indiqué que le taux de mortalité maternelle avait chuté et que des lois pénalisant les mutilations génitales féminines avaient été adoptées.  Elle a signalé que 34% des personnes qui profitaient des réformes agraires étaient des femmes.  La représentante a cependant ajouté que les efforts consacrés à la réduction de la pauvreté extrême connaissaient d’importants défis du fait de la récurrence de la sécheresse.  Elle a ensuite estimé que l’absence de paix dans la corne de l’Afrique avait laissé de graves séquelles sur la population civile, en particulier les femmes et les enfants.  Elle a engagé la communauté internationale à demander le retrait des troupes éthiopiennes d’Érythrée.


M. HENRY M. MAC DONALD (Suriname) a assuré qu’en dépit des disparités persistantes entre hommes et femmes, des progrès ont été accomplis dans son pays en matière de participation des femmes à la vie politique.  Dans les cabinets ministériels, nous sommes passés d’une représentation de 6% en 1987 à 18% en 2005, a-t-il dit.  Il a ajouté qu’au Parlement, la représentation féminine était passée de près de 8% en 1987 à 25% en 2005.  Le représentant a également fait savoir que des études approfondies étaient actuellement en cours pour évaluer au plus près la question de l’égalité entre les sexes et la position de la femme dans la société.  Ce sera sur la base des résultats que nous identifierons les disparités les plus graves et tenterons d’y remédier par des politiques volontaristes engageant toutes les forces sociales du Suriname, a-t-il affirmé.


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan) a indiqué que les femmes soudanaises occupaient 18,6% des sièges au Parlement et qu’elles bénéficiaient du droit de vote depuis les années 60.  Les Soudanaises peuvent former des partis politiques dont plusieurs comptent aujourd’hui des femmes aux plus hauts postes, a-t-il expliqué.  M. Mohamad a aussi signalé que des politiques avaient été lancées pour améliorer la maternité et la santé des femmes.  Il s’est réjoui des progrès importants du programme « L’éducation pour tous » et du fait que les inégalités dans l’éducation secondaire avaient pu être corrigées.  Le représentant a également fait part des programmes de microcrédit et de la Stratégie nationale contre la violence faite aux femmes.  Il a ensuite estimé que la communauté internationale devait accorder une attention particulière à la situation des femmes vivant sous occupation étrangère et annuler la dette des pays les moins avancés.


M. BERTIN BABADOUDOU (Bénin) a évoqué les progrès réalisés dans son pays ces dernières années grâce aux investissements du Gouvernement et de la société civile.  Depuis 2001, des documents de base visent à faire de l’égalité le fondement d’une participation égale à la prise de décisions nationale et locale et à améliorer l’accès des femmes aux ressources productives et à leur contrôle, a ajouté le représentant.  Il a expliqué que l’exécution des plans nationaux en matière de genre avait pour objectif d’améliorer l’environnement juridique en vue de valoriser durablement le statut social et consolider les mesures de protection de la femme et de la fille béninoises.  Des lois contre le harcèlement et la mutilation ont été adoptées à cette fin, et le Gouvernement s’emploie à encourager activement la scolarisation égale des garçons et des filles ainsi que la participation accrue des béninoises à l’activité économique du pays.  Le représentant a conclu en appuyant la création de la nouvelle « entité composite » de l’ONU sur le genre, qui constituera selon lui un cadre déterminant pour synchroniser la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé que l’émancipation des femmes était une condition sine qua non pour la réalisation des OMD, et que la communauté internationale devait être à la hauteur de ses engagements en matière d’aide au développement.  Il a rappelé que l’émancipation des femmes était une réalité en Inde depuis près de trois millénaires, et que l’égalité de statut entre hommes et femmes avait joué un rôle important lors de l’indépendance du pays.  En 2001, l’Inde a mis sur pied une Politique nationale pour l’émancipation des femmes qui vise notamment, le renforcement de leur participation à la vie politique et économique, leur accès à l’éducation et aux soins de santé et l’élimination de la violence à leur égard.  M. Puri a également évoqué l’adoption du onzième plan quinquennal pour le développement couvrant la période 2007-2012 et qui met l’accent sur le rôle des femmes dans l’économie.  Il a aussi attiré l’attention sur le lancement de la campagne « L’éducation pour tous ».


      M. PETKO DRAGANOV, Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a plaidé pour que le commerce devienne un instrument d’émancipation des femmes et de réalisation de la parité entre les sexes.  La crise a démontré le besoin d’un changement complet de nos approches pour rendre la mondialisation plus équitable, a-t-il ajouté.  Nous devons nous baser sur ce que nous savons, et par exemple, le fait qu’il existe une très forte corrélation entre l’égalité de genre et la compétitivité nationale, a souligné M. Draganov.  Il a fait savoir que la CNUCED, par le biais de son nouveau programme sur le commerce, le genre et le développement, jouerait son rôle pour promouvoir, dans les pays les plus durement frappés par la crise la participation des femmes à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de développement socioéconomique et humain.


Mme PAM RAJPUT, Caucus des femmes de la région Asie-Pacifique, a souligné qu’en dépit des résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes et les conflits armés et l’appel personnel du Secrétaire général en faveur de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, ces dernières étaient toujours confrontées à des problèmes majeurs, dans la région.  La montée du péril climatique et du fondamentalisme religieux ou encore la conjonction des crises économique, énergétique et alimentaire nourrissent la violence fondée sur le sexe, a-t-elle estimé.  Elle a appelé les gouvernements à réaffirmer plus que jamais leur engagement à lutter efficacement contre l’impunité, et leur a demandé d’associer les femmes aux efforts de protection de l’environnement.


Table ronde sur le thème « Commémoration de l’adoption, il y a 30 ans, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) »


Mme DUBRAVKA SIMONOVIC, Experte du Comité CEDAW et Directrice de la Division des droits de l’homme du Ministère des affaires étrangères de la Croatie, a indiqué que la CEDAW et le Programme d’action de Beijing étaient essentiels à l’émancipation des femmes et qu’il importait de se concentrer sur les voix convergentes qui existent entre ces deux initiatives.  Elle a rappelé qu’en 1999 la CEDAW avait été améliorée par l’ajout de son Protocole facultatif, avant d’annoncer qu’au cours de cette session la Commission allait adopter une résolution « très importante » qui réaffirme l’importance de la parité homme-femme.  La ratification universelle de la CEDAW n’a pas encore été atteinte mais des progrès importants ont été réalisés, dont la levée des réserves à certains articles.


Mme Simonovic a aussi annoncé qu’à partir de 2010, le Comité CEDAW tiendra trois séances annuelles, ce qui lui permettra d’examiner davantage de rapports de pays.  Elle a rappelé que 127 États n’avaient pas présenté les rapports dus.


Insistant sur l’objectif commun de la CEDAW et du Programme d’action de Beijing, Mme Simonovic, a toutefois estimé que le Programme d’action de Beijing était plus explicite en ce qui concerne les actions à prendre.  Le Comité CEDAW, a-t-elle avoué, se base sur ce texte pour formuler ses recommandations aux États Membres.  Les lois antidiscriminatoires sont un autre exemple des liens très forts qui existent entre la CEDAW et le Programme d’action, a ajouté l’experte, avant d’appeler les États à utiliser ces deux instruments d’une manière intégrée.


Mme SAPANA PRADHAN-MALLA, Avocate népalaise et spécialiste de la défense des droits de la femme, a déclaré que dans de trop nombreux cas, les normes et dispositions juridiques des pays peuvent constituer une discrimination car ces règles dépendent de pratiques coutumières archaïques, comme par exemple certaines formes de mariage.  Le problème auquel nous nous heurtons c’est en quelque sorte que le désavantage des femmes est institué de droit, a-t-elle dit.  Il faut ainsi des années pour faire bouger les choses car les modifications de législations prennent du temps à cause des oppositions dans les parlements qui peuvent bloquer toute avancée.  Une fois que les législations sont enfin alignées sur le droit international, c’est au tour des mentalités d’évoluer.


La spécialiste a assuré que l’adoption de la CEDAW a posé un véritable jalon.  La CEDAW a pu, comme en Inde, combler des lacunes pour lutter par exemple contre le harcèlement sexuel au travail.  Elle a pu parfois être utilisée comme une référence par des autorités nationales dans des cas de jurisprudence.  « En résumé, la CEDAW intervient quand il ne reste plus que des règles coutumières, parfois aussi graves que le viol conjugal, qui s’opposent de manière flagrante au droit international, fondé sur un consensus quasi universel ».


La CEDAW est un instrument de sensibilisation pour faire évoluer les mentalités autant que les législations.  En concernant autant les juristes que les acteurs de la société civile et les organisations des droits de l’homme, la Convention aide sans nul doute à faire comprendre que les droits de la femme ne vont pas à l’encontre des droits de l’homme, a déclaré la panéliste.


M. ANDREW BYRNES, Professeur australien de droit international et auteur de plusieurs publications sur la CEDAW, a estimé que les recommandations de la CEDAW portant sur la lutte contre la violence, la participation à la vie politique et publique, les mesures temporaires spéciales, la santé et le statut des femmes migrantes ont fini par former de véritables recommandations d’une politique générale sur les femmes.  Ces notions aussi ont fait leur chemin.  Par exemple, la notion de diligence nécessaire, qui vise à empêcher que les femmes ne soient victimes de discriminations commises par des acteurs non étatiques, relève authentiquement du principe de « responsabilité de protéger », a encore signalé M. Byrnes.


Il a ajouté que d’autres notions, comme celle d’égalité de fond qui sous-tend la Convention, sont acceptées en principe par les pays.  À eux maintenant d’instaurer une telle égalité dans les faits.  Pour aider les États, nous pouvons imaginer des mécanismes régionaux, a poursuivi le panéliste.  Il a prévenu que le chemin est encore loin car les États ont du mal à concevoir le lien entre le respect de la CEDAW et l’obligation de protéger, qui est un concept contraignant à leurs yeux.  Il a indiqué que le Comité CEDAW, par ses activités de plaidoyer et son efficacité interpellatrice, était un outil précieux.  Ses membres devraient être invités plus régulièrement par les commissions nationales des droits de l’homme et par les parlements, qui veillent au respect de ses principes, a-t-il préconisé.


Échange de vues


Le représentant de la Belgique a parlé de la nature des réserves émises contre certaines dispositions de la CEDAW, notamment les articles relatifs aux capacités juridiques des femmes et à la citoyenneté.  Il les a trouvées soit trop floues, soit contraires aux objectifs de la Convention, avant de prévenir que l’accumulation des réserves risque à terme de saper l’efficacité de la CEDAW, voire son fonctionnement même.  Il s’est interrogé sur la manière d’en limiter le nombre.


 La CEDAW reste une source d’inspiration et son système d’indicateurs ventilés par sexe permet de mesurer très efficacement les progrès réalisés dans sa mise en œuvre mais aussi dans celle du Programme d’action de Beijing, a commenté la représentante du Mexique qui a rappelé que son pays fût l’un des premiers à intégrer la CEDAW à ses législations.


La Convention, a renchéri son homologue du Japon, a notamment permis de placer la question de la discrimination à l’égard des femmes au cœur du dialogue entre États.  Il s’agit là d’un acquis fondamental, a-t-elle estimé, en souhaitant que la notion de lutte contre la discrimination soit élargie et interprétée « non plus sous le seul angle juridique mais aussi en termes de paix et de développement ».


Dans ce contexte, la représentante de l’Indonésie s’est inquiétée de la montée du fondamentalisme, qui « menace » les acquis de la Convention.  Elle a dénoncé un fondamentalisme qui agit comme une atteinte à la lettre et à l’esprit de la Convention », a-t-elle dit, avant de s’interroger sur les moyens dont dispose la communauté internationale pour contrer cette tendance.


Elle a également préconisé que le Comité CEDAW émette une recommandation générale sur la nécessité d’appliquer les dispositions de la Convention dans les conflits armés, « où les droits de la femme sont dramatiquement bafoués ».


Des délégations ont en outre appelé à l’augmentation de la fréquence des sessions du Comité CEDAW pour renforcer la portée du texte et assurer des progrès suffisants et rapides dans sa mise en œuvre.  La nécessité de promouvoir plus avant le rôle de partenaire des parlements a aussi été mise en avant.


Les parlements jouent un rôle essentiel pour présenter des projets de lois reflétant directement les objectifs de la CEDAW, a souligné l’Avocate népalaise.  La société civile, a-t-elle poursuivi, peut relayer les activités de plaidoyer du Comité CEDAW auprès des tribunaux, en utilisant directement les recommandations des expertes.  Pour faire vivre la Convention, « il est crucial que la jurisprudence des pays puisse l’invoquer, a-t-elle insisté, avant de laisser l’Universitaire australien répondre sur la question du fondamentalisme.  Il a appelé à une lutte quotidienne pour « gagner les cœurs et les esprits ».  Il doit s’agir d’un combat dans tous les domaines de la vie politique, juridique et culturelle.


Répondant à son tour aux délégations, l’Experte de la CEDAW a indiqué que pour réduire le nombre des réserves, le Comité CEDAW avait adopté une recommandation.  « Des progrès ont été accomplis puisque des États parties envisagent de les retirer en cas d’incompatibilité flagrante à la bonne marche de la Convention ».  Elle a appelé les États parties à se familiariser davantage avec les mesures temporaires spéciales et a demandé aux pays en conflit ou postconflit de mentionner dans leur rapport au Comité CEDAW ce qu’il en est des mesures sexospécifiques qu’ils ont prises, au titre de l’obligation de protéger.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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