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FEM/1783

Commission de la condition de la femme: appels renouvelés à une nouvelle théorie du développement plus sensible au programme d’action de Beijing

04/03/2010
Conseil économique et socialFEM/1783
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-quatrième session

9e et 10e séances – matin et après-midi


C OMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: APPELS RENOUVELÉS À UNE NOUVELLE THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT PLUS SENSIBLE AU PROGRAMME D’ACTION DE BEIJING


La Commission de la condition de la femme a organisé aujourd’hui deux tables rondes sur les perspectives régionales de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et sur le lien entre cette mise en œuvre et celle des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ces tables rondes ont permis aux délégations de renouveler leurs appels à une nouvelle théorie du développement plus sensible au Programme d’action de Beijing, texte fondateur des politiques actuelles de promotion de la femme.


Le verdict d’une Universitaire d’Ottawa a été clair: « les efforts visant la réalisation des OMD ne s’inspirent en aucune façon du Programme d’action de Beijing ».  L’émancipation de la femme, a renchéri la représentante du groupe « Development Alternatives with Women for a New Era » (DAWN), appelle à un cadre de « développement alternatif », étant donné que les crises actuelles ont montré les défauts du système en vigueur.


Adoptés en 2000 par les États Membres de l’ONU, les OMD se déclinent en huit objectifs à atteindre d’ici à 2015.  Quatre d’entre eux ciblent directement ou indirectement les femmes, à savoir les Objectifs 3 et 5 relatifs à la promotion de l'égalité des femmes et à la santé maternelle, et les Objectifs 4 et 6 sur la mortalité infantile et le VIH/sida, qui dans les pays en développement, frappent les femmes de manière disproportionnée.


Les perspectives régionales de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing ont été expliquées par les représentants des cinq Commissions pertinentes de l’ONU.  En Afrique, la plupart des nations se sont engagées à mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes et les conflits armés.


Selon la Secrétaire exécutive adjointe de la Commission, c’est une avancée « décisive » car ces textes sont orientés vers le renforcement des droits de l’homme, la protection des civils et la formation des personnels médicaux, policiers et juridiques à la problématique du genre.


« Dans 30% des zones urbaines, 30% des femmes n’ont toujours pas de revenus propres. »  C’est le constat posé pour la région d’Amérique latine et des Caraïbes où « le bien-être des femmes et de leur famille dépend de l’accès aux marchés du travail et à un emploi décent ».


En Asie occidentale, les pays arabes partent du principe que pour mettre fin aux discriminations quotidiennes, « c’est d’abord au sein des instances dirigeantes que l’égalité de genre doit être réalisée », alors qu’il s’agit en Europe, d’opérer une réforme culturelle pour « apprendre aux hommes à remplir les responsabilités familiales qui leur incombent en tant que maris de femmes actives ».


L’accès au microcrédit, le soutien aux entrepreneures et l’investissement accru dans l’agriculture -nécessaire pour relever le niveau de vie des familles dans les zones rurales- sont autant d’efforts indispensables pour que les femmes de la région d’Asie-Pacifique, qui forment 60% de la population totale de la région, puissent apporter leur contribution à la réalisation transversale des OMD et du Programme d’action de Beijing.


La Commission de la condition de la femme poursuivra son débat de haut niveau demain, vendredi 5 mars, à partir de 10 heures.



SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »


Table ronde 1


La table ronde sur les « Liens entre la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) » a commencé par une intervention de Mme EVA RATHGEBER, Professeur à l’Université d’Ottawa/Université Carleton, qui a présenté les conclusions de la réunion d’experts, organisée au mois de novembre 2009, en prévision des travaux de la Commission.


Sa déclaration liminaire a été suivie par celles de la Coordonnatrice résidente de l’ONU en Albanie et de la Coordonnatrice des programmes de formation du Groupe « Development Alternatives with Women for a New Era » (DAWN).


Dans leurs conclusions, a expliqué l’Universitaire d’Ottawa, les experts ont estimé que, dans les efforts visant la réalisation des OMD, l’on n’avait pas toujours tiré parti du Programme d’action de Beijing.  Nombreux sont les efforts qui ne sont pas suffisamment sexospécifiques, en particulier en matière de lutte contre la pauvreté, de création d’emplois ou d’accès à l’éducation primaire.


De plus, les conditions macroéconomiques essentielles à la réalisation des OMD ne sont pas réunies dans beaucoup de pays.  Bien souvent les autorités publiques n’ont établi aucune priorité, comme en témoigne la négligence du secteur agricole.


Les experts ont mis l’accent sur l’importance de la bonne gouvernance et de la sensibilisation de l’opinion publique.  La création d’emplois décents doit être la priorité, ainsi que le renforcement de la présence des femmes en politique, la budgétisation sensible à l’égalité entre les sexes et la garantie des droits fondamentaux dans le secteur informel.


Comme priorités, les experts ont aussi cité l’accès universel à une nourriture de bonne qualité, à l’éducation, à la santé, y compris sexuelle et reproductive, et l’adaptation aux changements climatiques.


S’appuyant sur le partenariat établi entre l’ONU et l’Albanie pour la réalisation des OMD, Mme GÜLDÜN TÜRKÜZ COSSLETT, Représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Coordonnatrice résidente de l’ONU en Albanie, a souligné l’importance d’une coordination plus efficace de l’ONU, notamment en matière de programmation.  Elle a expliqué que les programmes élaborés conjointement par l’ONU et le Gouvernement albanais intégraient une dimension sexospécifique et s’axaient sur le développement des capacités du Gouvernement pour appuyer la réponse du secteur public aux besoins, tout en renforçant la présence des femmes dans les processus de prise de décisions.


En l’occurrence, l’amélioration de la coordination entre l’ONU et le Gouvernement albanais a débouché sur une meilleure collecte des données et une plus grande intégration de la dimension sexospécifique dans les politiques et programmes.  Le nombre de femmes élues au Parlement albanais est actuellement de 16%, ce qui est un progrès.


La Coordonnatrice des programmes de formation du Groupe DAWN, Mme ZO RANDRIAMARO, a estimé que « l’émancipation de la femme appelle à la mise en œuvre d’un cadre de développement alternatif ».  Dénonçant le taux « inacceptable » de mortalité maternelle en Afrique subsaharienne, elle l’a expliqué, entre autres, par le fait que les services sociaux de base étaient sapés par la déréglementation et les principes du libre marché mais aussi par manque de volonté des gouvernements.


Elle a appelé à l’imposition d’un cadre de responsabilisation de la société civile et de « sanctions » pour non-application des OMD et du Programme d’action de Beijing.  Le respect des droits de la femme est un impératif moral mais aussi une nécessité pour le développement, a-t-elle souligné.  Elle a donc appelé à un « changement de paradigme » pour établir un cadre macroéconomique plus centré sur les femmes et capable de combler le fossé entre les nantis et les démunis.


Après ces déclarations liminaires, les délégations ont partagé leur vision du lien entre les OMD et le Programme d’action de Beijing.


Les représentantes de l’Espagne, qui intervenait au nom de l’Union européenne, et de la Suisse ont aussi préconisé une démarche capable d’inclure la sexospécificité dans les politiques de réalisation des OMD, tandis que la représentante d’Israël a réclamé des instruments plus efficaces capables de tenir compte de la vulnérabilité des femmes.  « Souvent sans voix, elles ne bénéficient pas toutes des retombées des programmes de développement », a-t-elle plaidé.


La crise mondiale actuelle doit être considérée comme l’échec des politiques de développement appliquées jusqu’ici, a renchéri la représentante de DAWN qui a affirmé: « il faut repenser le modèle du développement lui-même car il n’est pas propice à l’égalité entre les sexes ».


Mais, a argué la représentante de l’Iran, il faut créer des systèmes institutionnels adéquats qui prennent en compte les situations politique, économique et culturelle de chaque pays.  Le dialogue social a été vu, dans ce contexte, comme la voie à privilégier.  La représentante de la Confédération syndicale internationale s’est expliquée: « Tout doit se faire dans un cadre de concertation afin de permettre à chacun de contribuer efficacement à la mise en œuvre des OMD et du Programme d’action de Beijing ».


Pour cela, a rappelé le représentant de la Colombie, il faut renforcer les capacités des femmes par leur accès à l’éducation et à l’emploi.  Il faut insister, a poursuivi son homologue de la Jordanie, sur la valeur ajoutée qu’apporterait la pleine émancipation des femmes dans la réalisation des OMD.


L’importance de la volonté politique a été soulevée à maintes reprises par les délégations.  La représentante du Canada s’est demandée, compte tenu de la nature même des politiciens, « Comment soutenir la volonté politique sur une période de 15 à 20 ans? ».


Outre les gouvernements et les décideurs, le principe de responsabilisation doit également s’appliquer à la population, a répondu le représentant du Bénin, avant que la représentante de DAWN ne rétorque que « c’est aux gouvernements de savoir comment impliquer les populations, les femmes notamment, et les inciter à s’approprier les initiatives lancées en matière de sexospécificité ».


La création prochaine au sein de l’ONU d’une nouvelle « entité composite » chargée de la promotion de la femme a également été commentée à plusieurs reprises.  Cet organe devra être chargé d’intégrer le genre dans toutes les politiques de l’ONU, et se concentrer sur la réalisation des OMD 3 et 5 relatifs à l’égalité des sexes et à la santé maternelle, a notamment estimé le représentant de la Belgique qui a réclamé, à l’instar de son homologue de la République de Corée, la création de l’entité « le plus vite possible ».


Ce nouvel organe devra insister sur l’appui aux différents États en tenant compte de leurs spécificités, a précisé la représentante de la Côte d’Ivoire, avant que la représentante de DAWN n’insiste sur un budget qui devrait être d’au moins un milliard de dollars.  « Ça ne sert à rien de créer une telle entité si elle n’a pas les moyens de son action ».


En conclusion, la représentante du Groupe d’experts est revenue sur le fait que les rapports intérimaires sur la réalisation des OMD ne mettaient pas tous l’accent sur la dimension genre.  Elle a aussi reconnu qu’une approche unique ne pouvait être imposée à tous les pays et que chacun devait élaborer un système qui lui est propre.  Elle a insisté sur l’importance des statistiques ventilées par sexe.  Pour impliquer les hommes et surtout les jeunes gens dans la promotion de la femme, elle a encouragé les États à recourir aux technologies de mise en réseaux comme « Facebook » pour les sensibiliser.  Adhérant à ces propos, la représentante du PNUD a souligné le rôle que peuvent jouer les parlements de jeunes.


Table ronde 2


« Les perspectives régionales s’agissant des progrès réalisés et des lacunes qui subsistent sur le plan de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing », a été le thème de la deuxième table ronde à laquelle ont participé les Secrétaires exécutifs des cinq commissions régionales des Nations Unies.


Dans sa déclaration, Mme NOELEEN HEYZER, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a affirmé que près de 30 pays de la région avaient adopté des lois et des politiques axées spécifiquement sur la promotion des droits de la femme; la quasi-totalité des gouvernements ayant au moins mis en place des mécanismes du type « Département de la promotion de la femme ».  En dépit de ses initiatives importantes, les obstacles et les défis demeurent, 15 après l’adoption du Programme d’action de Beijing, a reconnu la Secrétaire exécutive.  La région est responsable de la moitié du taux mondial de mortalité maternelle avec près de 250 000 morts par an dues à l’accouchement ou à des complications postnatales.


Mme Heyzer a attiré l’attention sur la situation particulière des femmes des petits États insulaires en développement, « des pays isolés, vulnérables, aux faibles capacités et condensant tous les problèmes auxquels nous faisons face en matière d’émancipation de la femme à l’échelle régionale ».  Elle a déploré la très faible représentation des femmes dans les parlements, de l’ordre de 3% dans certaines îles.


Cette question a été soulevée en novembre dernier lors de l’examen régional à Bangkok de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, a-t-elle indiqué.  La réunion a donné lieu à l’adoption d’une déclaration qui réaffirme l’engagement des États membres de la CESAP de réaliser les objectifs du Programme par des mesures concrètes.  Pour les participants, la nouvelle « entité composite » de l’ONU permettrait de donner un nouvel élan aux efforts régionaux, en renforçant la coordination entre les 25 organisations onusiennes regroupées dans le Mécanisme de coordination Asie-Pacifique.


Mme Heyzer a souhaité que les réponses à la crise économique et financière internationale tiennent compte des besoins des femmes et incitent à leur émancipation.  L’accès au microcrédit, le soutien aux entrepreneurs et l’investissement accru dans l’agriculture -nécessaire pour relever la productivité et le niveau des familles dans les zones rurales- sont autant d’efforts indispensables pour que les femmes de la région, qui forment 60% de la population totale de la région Asie-Pacifique, puissent apporter leur contribution à la réalisation transversale des OMD et du Programme d’action de Beijing, a estimé Mme Heyzer.


M. BADER OMAR AL DAFA, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), qui a axé sa déclaration sur les pays arabes, a souligné que grâce aux initiatives sexospécifiques lancées depuis 15 ans dans la région, l’espérance de vie des femmes n’a cessé d’augmenter, comme en témoignent la baisse du taux de mortalité maternelle et l’amélioration du degré d’éducation à tous les niveaux.  La parité garçon-fille à l’école primaire a été atteinte dans la majorité des pays arabes, a-t-il précisé.  Concernant le traitement des femmes, il a affirmé que « les choses changent dans la région » grâce à l’adoption de lois pour la protection des femmes tout en encourageant leur participation active à la vie publique.


Des mesures temporaires spéciales ont été prises dans plusieurs pays pour accélérer la représentation des femmes dans les parlements et les gouvernements, a noté M. Al Dafa, qui a précisé que l’Iraq et les Émirats arabes unis étaient les deux meilleurs élèves de la région.  Il a affirmé que l’évolution de la situation dans les pays arabes depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing était le signe d’une volonté politique commune d’inverser la tendance.  Ces pays partent du principe que pour mettre fin aux discriminations quotidiennes, c’est d’abord au sein des instances dirigeantes que l’égalité de genre doit être réalisée, a-t-il relevé.


M. JAN KUBIS, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a d’abord souligné le caractère très divers de la situation économique et sociale dans la région.  Toutefois, des traits communs ressortent, qui résultent des politiques menées depuis 15 ans, a-t-il ajouté.  Il a ainsi indiqué que la criminalisation de la violence à l’égard des femmes ou encore la fourniture d’une assistance et d’une protection aux femmes et enfants victimes de violence étaient des éléments partagés à l’échelle régionale.  En particulier, la violence domestique a fait l’objet de législations spécifiques que certains pays adoptaient pour la première fois de leur histoire, s’est-il ensuite félicité.  L’une des priorités actuelles des pays est l’amélioration de la situation économique des femmes, un changement qui requiert des efforts constants de la part des gouvernements pour contrer la féminisation de la pauvreté en temps de crise, a ajouté M. Kubis.


Il a estimé qu’à tous les niveaux de l’action politique, rien de significatif ne peut être accompli sans une volonté commune, car « sans volonté politique, les ressources financières et humaines ne suivent pas », a-t-il souligné.  Il a ainsi estimé que l’égalité salariale, la budgétisation sensible au genre, la protection sociale et l’amélioration de la situation des migrantes demeurent tributaires des avancées législatives auxquelles sont prêts à consentir les États.  Il a conclu en plaidant pour une amélioration des collectes de données afin de constituer des corpus statistiques fiables sur lesquels baser les politiques.  Sur un plan plus culturel, il faut sensibiliser les sociétés au fait que les hommes doivent remplir les responsabilités familiales qui leur incombent en tant que pères mais aussi maris de femmes actives, a-t-il enfin dit.


Mme LALLA BEN BARKA, Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique et sociale pour l’Afrique, a mis l’accent sur les progrès accomplis dans les pays du continent au plan législatif pour combattre plus efficacement le fléau de la violence sexuelle.  Près de 50% des pays de la région ont adopté des lois pour mettre fin aux mutilations génitales, a-t-elle par exemple expliqué.  Elle a aussi noté que la plupart des nations africaines ont pris l’engagement solennel de mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes et les conflits armés.  Il s’agit d’une avancée décisive car ces résolutions sont largement orientées dans le sens du renforcement des droits de l’homme, de la protection des civils et appellent à l’intensification des programmes de formation des personnels médicaux, policiers et juridiques à la problématique du genre.  Soixante et onze pour cent des pays du continent indiquent avoir pris des mesures spéciales pour intégrer cette problématique dans leurs politiques environnementales, y compris agricoles, a encore signalé Mme Ben Barka.


Elle a conclu en disant que la réaffirmation des engagements politiques en matière de genre dans les déclarations adoptées par les commissions régionales, était inutile si la fourniture de ressources adéquates n’est pas assurée.


Mme SONIA MONTANO VIRREIRA, Représentante de la Commission économique et sociale pour l’Amérique du Sud et les Caraïbes (CEPALC), a rappelé qu’avant la crise économique et financière internationale, la région avait enregistré des résultats économiques importants, la croissance soutenue ayant permis de réduire les principaux indices de pauvreté.  Toutefois, la féminisation de la pauvreté n’a jamais été durablement jugulée dans la région, a-t-elle ajouté.  Les pays reconnaissent la nécessité d’accroître la part des femmes dans les rouages de l’économie et de la vie publique pour sortir les femmes de la marginalité qui les cantonne trop souvent dans les économies informelles, a encore estimé Mme Virreira.  Dans 30% des zones urbaines de la région, 30% des femmes n’ont toujours pas de revenus propres, ce qui brise toute possibilité d’émancipation et, ce faisant, rend ces individus encore plus vulnérables à la violence et à tous les effets néfastes de l’exclusion.  Pour Mme Virreira, le bien-être des femmes et de leur famille dépend dans ce contexte de crise de l’accès des femmes aux marchés du travail et à un emploi décent.  Parallèlement, les États doivent construire une culture de la paix favorable à la contribution, sur un pied d’égalité, des femmes à l’essor des sociétés, a-t-elle dit.


Après ces interventions, la représentante de l’Indonésie à réagit à la déclaration de la Secrétaire exécutive de la CESAP en arguant de la nécessité pour les décideurs de renforcer les stratégies de réduction des risques de catastrophes naturelles, car « la problématique environnementale dans la région est aujourd’hui la clef ».  Des banques de données fiables et exhaustives pour permettre une identification des besoins en termes de capacités nécessaires à la mise en œuvre des objectifs internationaux de développement doivent être créées, a dit à son tour la représentante de la République de Corée.


Des données ventilées par sexe, des mécanismes de suivi qui s’appuient sur des indicateurs décrivant les gains et les acquis en matière de genre, voilà ce qu’il faut pour passer plus rapidement des paroles aux actes, a-t-elle insisté.


Pour la déléguée du Cap-Vert, parlant de l’Afrique, la clef de l’émancipation des femmes passent « effectivement par la participation active et en nombre des femmes aux processus de décisions en matière de santé maternelle et d’éducation ».  Chez nous, a-t-elle affirmé, l’amélioration de l’accès gratuit aux soins avant, pendant et après l’accouchement ou encore le renforcement des mesures de lutte contre la violence sexuelle sont des chantiers supervisés par des femmes.


Elle a également reconnu la nécessité de mener régulièrement des campagnes de sensibilisation auprès des hommes pour leur inculquer l’importance des enjeux de l’égalité entre les sexes.  Son homologue du Mexique a plaidé pour une utilisation sexospécifique des technologies de l’information.  L’Internet et la radio sont les meilleurs alliés des femmes pour combattre le sexisme.


La représentante du Mexique a été rejointe en celui par celui du Niger.  Revenant à la vision régionale, la représentante du Danemark a indiqué que le Conseil des ministres des pays nordiques organise régulièrement des réunions régulières sur l’établissement de plans d’action prenant dûment en compte la dimension sexospécifique des problèmes contemporains.


Nos objectifs sont communs même si nos méthodes diffèrent, a-t-elle continué, en précisant que le partage des meilleures pratiques et la tenue d’un dialogue ouvert et souple étaient indispensables pour avancer sur des thèmes aussi « cruciaux » que la parité et le pouvoir.  Plusieurs délégations, dont celle d’Israël, ont plaidé la politique des quotas.  « Il faut parfois forcer la main à ceux qui ne conçoivent pas qu’il faut des femmes dans les parlements et à la tête des entreprises et des unités de recherche », a estimé la représentante israélienne.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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