ECOSOC/6439

L’ECOSOC ouvre son débat sur les activités opérationnelles de l’ONU dans le domaine de la coopération internationale pour le développement

09/07/2010
Conseil économique et socialECOSOC/6439
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session de fond de 2010

27e et 28e séances – matin & après-midi


L’ECOSOC OUVRE SON DÉBAT SUR LES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE L’ONU DANS LE DOMAINE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT


L’ONU gagne du terrain dans la coordination de l’aide au développement et s’adapte mieux à la demande, en tirant les leçons des expériences acquises, notent les intervenants


Poursuivant sa session de fond de 2010, le Conseil économique et social (ECOSOC) de l’ONU a entamé aujourd’hui son débat consacré aux « activités opérationnelles des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement », qui se poursuivra jusqu’au 13 juillet, sous la présidence de M. Alexandra Cujba, de la Moldova, Vice-Président de l’ECOSOC.


« Ce segment devrait permettre d’apporter une contribution importante au Sommet de septembre qui examinera les 10 années d’efforts de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), à cinq ans de l’échéance fixée », a rappelé M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui a ouvert le débat ce matin.


Au cours de la première Table ronde, qui était animée par Mme Solita Monsod, économiste et ancienne Secrétaire à la planification socioéconomique des Philippines, les intervenants ont examiné la question suivante: « prise en charge et maîtrise des programmes par les pays et renforcement des capacités: Les concepts ont-ils été concrétisés? »


En matière d’aide au développement, le rôle des Nations Unies s’est accru dans plusieurs domaines, a expliqué M. Servacius B. Likwelile, Secrétaire permanent adjoint au Ministère des finances et des affaires économiques de la République-Unie de Tanzanie.  Le premier concerne la coordination de l’aide par l’ONU, qui peut notamment jouer un rôle de passerelle entre les petits donateurs.  « Il y a eu une évolution majeure au sein du système des Nations Unies », a reconnu M. Ahmed Shide, Ministre d’État aux finances et au développement économique de l’Éthiopie, remarquant que l’Organisation s’adapte désormais mieux à la demande, ce qui facilite la multiplication des accords de partenariat.


Un autre domaine d’action de l’ONU consiste à fournir davantage de conseils en matière de politique ou encore de conseils techniques, a expliqué le représentant tanzanien.  Il est important que les Nations Unies présentent un réel avantage comparatif par rapport aux autres acteurs du développement et bailleurs de fonds, a-t-il précisé.  Il a donné l’exemple des initiatives menées sur le terrain par des agences onusiennes, en application du concept « Unis dans l’action », qui conduisent ces agences à donner des indications claires permettant de mieux diffuser les enseignements tirés de l’expérience.


Au cours de la discussion qui a suivi ces exposés, le débat s’est orienté vers les conditions que les donateurs imposent parfois à la fourniture de l’aide au développement, comme l’envoi de consultants sur le terrain.  À l’instar de la plupart des intervenants, M. Likwelile a insisté pour que cette aide soit fournie de manière à répondre avant tout aux priorités nationales des États.  M. Shide, le Ministre d’État éthiopien aux finances a cependant fait valoir que le recours à des experts extérieurs permet d’obtenir de meilleurs résultats, tout en recommandant que leur intervention soit décidée conjointement entre les donateurs et les acteurs nationaux du développement.  De son côté, le représentant du Brésil a attiré l’attention sur le rôle de l’ONU qui doit veiller à ce que les pays en développement gardent une certaine marge de manœuvre.


Lors de la deuxième Table ronde, organisée sur le thème « capacités des pays », les participants ont tenté de répondre à la question suivante: « Le système des Nations Unis est-il équipé pour répondre aux besoins et aux priorités des pays « récipiendaires » de programmes? »  Le premier intervenant, M. Nikhil Seth, Directeur du Bureau de l’appui à l’ECOSOC et de la coordination du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a relevé l’importance de cette question, soulignant que les Nations Unies doivent disposer de compétences de pointe afin d’être en mesure de fournir des conseils techniques de qualité.


Donnant le témoignage de ce que le système de l’ONU a permis d’accomplir au Tadjikistan, son Ministre du développement économique et du commerce, M. Farrukh Hamraliev, a signalé que les institutions des Nations Unies dans le pays continuent de renforcer leurs capacités et d’en évaluer les besoins.  Il a mentionné notamment l’assistance qui a été fournie au Comité national pour les situations d’urgence après qu’un séisme et des inondations aient affecté le Tadjikistan, ainsi qu’une aide pour le lancement de projets en matière de santé.


Dans le cas du Pérou, M. Carlos Pando Sánchez, Directeur de l’Agence péruvienne de coopération internationale, a expliqué que le système des Nations Unies veille à une bonne harmonisation de son action et à éviter les doubles emplois, tout en tenant compte des avantages comparatifs de chaque agence.  Il a insisté sur le dialogue des agences onusiennes avec le gouvernement national.  De son côté, M. John Hendra, Coordonnateur résident des Nations Unies au Viet Nam, l’un des pays pilotes pour les initiatives « Unis dans l’action », a précisé que les 16 plans et programmes différents relevant du système de l’ONU ont pu être réduits à un seul cadre d’action.


M. Richard Kennedy, représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a ensuite présenté les efforts de cette Organisation en matière de renforcement des capacités nationales.  Quant à M. Nicholas Rosellini, Administrateur assistant adjoint et Directeur régional adjoint du Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique, il a signalé les efforts menés par le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) en Asie et Pacifique afin de mettre en équation les capacités régionales d’ensemble et les besoins spécifiques des équipes de pays.


En fin de journée, les délégations ont entendu un exposé spécial sur les résultats de la Conférence tripartite de haut niveau sur l’initiative « Unis dans l’action » et les enseignements tirés des évaluations menées par les pays et les perspectives.


Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux lundi, le 12 juillet, à 10 heures dans la salle de l’ECOSOC.



ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT


Déclaration liminaire


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a ouvert le segment de l’ECOSOC consacré aux activités opérationnelles des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement en souhaitant que les travaux de ce segment permettent d’améliorer la gouvernance des activités opérationnelles du système des Nations Unies.  Dans deux mois, les chefs d’État et de gouvernement se réuniront pour faire le bilan de 10 années de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, ceci à 5 ans de l’échéance fixée, a-t-il rappelé.  Il a souhaité que les débats au sein de l’ECOSOC permettent à celui-ci d’apporter une contribution importante au Sommet de septembre.  M. Sha a ensuite présenté quatre rapports du Secrétaire général, relatifs à la suite donnée aux recommandations de politique générale de l’Assemblée générale et du Conseil, en précisant qu’ils donnaient une idée de l’ampleur du chemin encore à parcourir.


Table ronde sur le thème « Prise en charge et maîtrise des programmes par les pays et renforcement des capacités: Les concepts ont-ils été concrétisés? »


M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova), Vice-Président du Conseil économique et social, a rappelé la résolution récente de l’Assemblée générale qui a appelé à renforcer la cohérence de l’action du système de l’ONU, en favorisant la participation des décideurs des pays en développement aux activités opérationnelles des organes intergouvernementaux.  Il a mentionné, à cet égard, l’importance du renforcement des capacités de ces pays.


C’est Mme SOLITA MONSOD, Professeur d’économie et ancienne Secrétaire à la planification socioéconomique des Philippines, qui a animé la table ronde de ce matin, après avoir résumé celle qui s’est tenue hier sur la coopération en matière de développement, au cours de laquelle les participants ont examiné aussi bien l’offre que la demande de coopération internationale.


M. SERVACIUS B. LIKWELILE, Secrétaire permanent adjoint pour la gestion des finances publiques, du Ministère des finances et des affaires économiques de la République-Unie de Tanzanie, a constaté que la demande en matière d’assistance extérieure évoluait.  Le rôle des Nations Unies a également changé et s’est accru dans quatre domaines.  Le premier concerne la coordination de l’aide, que l’ONU peut assurer, y compris en jouant un rôle de passerelle entre les petits donateurs et en améliorant la collecte de données relatives à l’aide.  Le deuxième consiste à fournir davantage de conseils en matière de politique ou encore de conseils techniques, par exemple en matière d’échanges, de coopération régionale, et sur la question des changements climatiques.  Le troisième concerne la promotion de la coopération Sud-Sud, et le dernier, la mise en perspectives des initiatives prises dans le contexte des évolutions politiques afin de garantir la stabilité des résultats.


L’assistance des Nations Unies, qui représente une petite partie des ressources de développement que reçoivent les pays à revenu intermédiaire, peut jouer un rôle stratégique quand elle soutient des interventions qui ont un fort impact en matière de développement, a poursuivi l’expert.  Dans les pays qui sortent d’un conflit, les activités de l’ONU visent à assurer et consolider

la paix et préparer le redressement.  Dans les pays en transition économique, le système des Nations Unies doit pouvoir faire preuve de souplesse et tenir compte de l’évolution des besoins, a préconisé M. Likwelile.


L’aide au développement doit être fournie de manière à répondre aux priorités nationales des États, a ensuite rappelé M. Likwelile, pour qui il est important d’avoir une vision à long terme du développement et de construire des capacités nationales solides pour gérer l’assistance extérieure.  Dans les pays qui ont adopté une approche basée sur le concept « Unis dans l’action », cette dernière a été grandement facilitée lorsque des efforts de coordination de l’aide avaient déjà été menés par les gouvernements.  En même temps, la notion d’appropriation nationale suppose davantage que l’appropriation par le seul gouvernement: il faut en effet aussi y impliquer d’autres acteurs, comme la société civile et le secteur privé.


Parmi les difficultés rencontrées, M. Likwelile a cité le fait que le système des Nations Unies a parfois du mal à intégrer ses activités au niveau des pays dans un cadre national d’ensemble, ce qui risque de l’écarter des grands programmes mis en place dans ceux de ces pays où les bailleurs de fonds  fournissent déjà leur aide de manière intégrée.  Or, il est important que les Nations Unies apparaissent comme disposant dans certains domaines d’un réel avantage comparatif, ceci afin de se positionner clairement par rapport aux autres acteurs du développement et bailleurs de fonds.  Cet avantage comparatif  devrait être basé sur le rôle normatif et de pourvoyeur de conseils techniques que joue le système onusien, a estimé l’officiel tanzanien.  Dans le cadre des initiatives déployées dans le cadre du concept d’opération « Unis dans l’action », les agences onusiennes déployées sur le terrain doivent être en mesure de donner des indications claires permettant d’institutionnaliser les changements et de mieux diffuser les enseignements tirés de l’expérience.  Les États doivent quant à eux se doter d’un cadre de développement plus équilibré qui leur donne la capacité d’opérer sur des perspectives à la fois micro et macroéconomiques.  Enfin, il faut maîtriser la trop grande bureaucratisation qui affecte la coopération pour le développement.


M. AHMED SHIDE, Ministre d’État aux finances et au développement économique de l’Éthiopie, ancien responsable du Bureau de développement pastoral et rural de son pays, a rappelé que la table ronde de jeudi après-midi avait montré qu’il existait un accord sur le fait qu’une évolution majeure a été opérée au sein du système des Nations Unies, qui s’adapte désormais mieux à la demande, ce qui facilite la multiplication des accords de partenariat.  Le système des Nations Unies est sensé intervenir dans ce cadre pour renforcer les capacités de développement, a-t-il ajouté, en ajoutant que l’avantage comparatif des Nations Unies réside dans leur neutralité et dans leur aptitude à renforcer les capacités au plan local.  Les Nations Unies ont également un rôle important de catalyseur important dans la mobilisation des ressources des bailleurs de fonds.


Les Nations Unies jouent aussi un rôle important pour aider les gouvernements à s’attaquer aux causes profondes des conflits, a rappelé le Ministre éthiopien.  Il a en outre estimé que les cadres d’aide au développement sont aujourd’hui mieux adaptés aux priorités nationales des États.  Toutefois, il reste encore à les aligner sur les modalités de mise en œuvre.  En outre, il est admis que le recours à des experts extérieurs permet d’obtenir de meilleurs résultats.  Mais il serait plus soutenable à long terme d’utiliser davantage des expertises nationales ou locales, ce qui pose aussi le problème de la capacité à retenir au pays les compétences nationales une fois formées, a fait remarquer M. Shide.  Il conviendrait aussi que les Nations Unies accordent une importance plus grande aux technologies qui sont les plus adaptables aux conditions existant sur le terrain et au renforcement des capacités techniques et scientifiques nationales, a souligné le ministre.  Enfin, M. Shide a rappelé que, dans certains pays, le système des Nations Unies dispose pour les programmes de développement de très peu de ressources.


Débat interactif


Ouvrant le débat interactif après les exposés, le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne (UE), a souhaité que chaque pays prenne la direction de son propre développement.  L’UE entend donc aligner ses programmes de développement sur les cycles nationaux, a-t-il expliqué, ce qui permet notamment de réduire le coût des opérations.  De façon générale, il a noté que le cadre d’aide au développement est de plus en plus conforme aux priorités des politiques nationales.  Il a en outre souligné la nécessité d’une prise en charge des politiques de développement non seulement par les autorités nationales, mais aussi par d’autres acteurs nationaux, comme les parlements et la société civile.  Il a d’ailleurs insisté sur l’importance du renforcement des capacités de la société civile, y compris des femmes, dont la participation aux processus de prise de décisions est essentielle.


De son côté, le représentant de Cuba s’est préoccupé qu’on tourne toujours autour du même modèle de développement, alors qu’il faut tenir compte des différentes façons de procéder selon les pays.  Il a aussi remarqué que les donateurs envoient souvent à Cuba des consultants extérieurs qui ne connaissent pas suffisamment les particularités de son pays.  « Nous n’avons pas besoin de ces consultants », a-t-il assuré, notant les hautes compétences des experts cubains et estimant qu’il fallait éviter des frais inutiles causés par les financements extérieurs.


Réagissant à ces remarques, le Ministre de l’Éthiopie a reconnu qu’il ne fallait pas imposer de consultants à un pays, mais que leur intervention devait relever d’une décision conjointe entre les donateurs et ceux qui conçoivent les programmes de développement au plan national, comme cela se fait dans son pays.


Le représentant de Cuba s’est aussi étonné qu’on cite souvent la Déclaration de Paris comme si c’était un instrument des Nations Unies, alors que ce n’est pas le cas.  Cet instrument est pourtant souvent utilisé pour imposer des conditionnalités d’usage ou au versement de l’aide, a-t-il noté.


« L’assistance multilatérale ne tient pas toujours compte des priorités nationales et le financement du développement s’accompagne souvent de conditionnalités », a aussi regretté le délégué du Brésil, ouvrant ainsi un débat animé sur la question des conditionnalités.  Il a souligné la nécessité pour les donateurs de ne pas imposer leurs exigences aux pays bénéficiaires et de veiller à respecter pleinement les programmes nationaux de développement.  Soulignant en outre le rôle important que doivent jouer les Nations Unies pour aider les pays en développement à mettre en place un cadre adéquat de partenariat avec les donateurs, il a ajouté que cette action de l’ONU ne peut être efficace que si elle se fonde sur les plans nationaux qui sont élaborés par le gouvernement national en lien avec les parties prenantes.  L’ONU doit veiller à ce que les pays en développement gardent une certaine marge de manœuvre, a-t-il demandé.


Appuyant cette remarque, les représentants de la République-Unie de Tanzanie, et de la Chine, ont rappelé que le pays qui prend en charge son développement doit décider lui-même du système à mettre en place, tout en cherchant à le concilier avec les souhaits des donateurs.  S’il faut chercher à profiter de stratégies conçues à l’extérieur, il ne faut cependant pas les imposer, a ajouté le délégué tanzanien.  Il a toutefois reconnu l’attente des donateurs, en ce qui concerne notamment les passations de marchés publics, et invité à limiter les risques qu’ils prennent.  Il faut donc parfois prendre des mesures pour remplir certaines conditions demandées par les donateurs, a-t-il ajouté.  À cet égard, le représentant d’Israël a signalé que son pays a modifié ses programmes en tenant compte de la demande des partenaires, ce qui rallonge la durée de préparation mais permet de parvenir à un programme plus efficace.


Répondant aussi sur la question de la conditionnalité dans l’aide au développement, le Ministre d’État aux finances de l’Éthiopie a indiqué que son pays, qui a sa propre conception du développement, a pu jusqu’à présent éviter que des conditions lui soient imposées.  Cela n’a pas entraîné de réduction de l’aide, a-t-il précisé.  Les représentants du Kenya et du Viet Nam ont assuré du bon dialogue entre leurs pays et les donateurs qui leur apportent une aide au développement.  Le délégué vietnamien a expliqué que si son pays a dû initialement avoir recours à des consultants extérieurs, cela n’est plus le cas à présent.


L’application du modèle « Unis dans l’action » conçu par l’ONU a également été l’objet de questions, comme celle posée par le représentant du Maroc qui s’interrogeait sur les résultats des expériences menées avec les pays pilotes.   Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a précisé que son pays ayant déjà fait des progrès avant de mettre en place ce modèle, l’approche « Unis dans l’action » a permis de renforcer un processus conjoint.  Celui d’Israël a jugé ce processus très utile, mais invité à réfléchir aux moyens d’impliquer le plus grand nombre de pays et de parties prenantes autres que celles du système de l’ONU, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud.  Il faut aussi veiller à l’efficacité des actions entreprises sur le terrain, a-t-il averti.


Enfin, pour répondre au représentant du Bélarus qui demandait si le moment était venu d’actualiser les accords en cours d’exécution dans les pays, le représentant de la République-Unie de Tanzanie a indiqué qu’il fallait d’abord dresser le bilan de la situation.  Un Conseiller au Bureau de l’appui à l’ECOSOC et de la coordination a assuré que l’ECOSOC veille à évaluer les besoins des pays, afin d’élaborer des outils adaptés.  Il faut aussi voir quelles sont les ressources disponibles aux Nations Unies et les examiner, a-t-il précisé.


Table ronde sur le thème « Capacités des pays: Le système des Nations Unis est-il équipé pour répondre aux besoins et aux priorités des pays de programmes? »


La Table rondeétait animée parM. NIKHIL SETH, Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination du Département des affaires économiques et sociales, avec la participation de MM. Farrukh Hamraliev, Ministre du développement économique et du commerce du Tadjikistan; Carlos Pando Sánchez, Directeur de l’Agence péruvienne de coopération internationale; Richard Kennedy, de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel; John Hendra, Coordonnateur résident des Nations Unies au Viet Nam; et Nicholas Rosellini, Administrateur assistant adjoint et Directeur régional adjoint du Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique.


Présentations liminaires


M. NIKHIL SETH, Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination du Département des affaires économiques et sociales, a rappelé que le monde avait subi durant ces 5 dernières années des changements dramatiques, ajoutant que la volatilité et la vulnérabilité étaient devenues les nouveaux concepts déterminants.  Plus que jamais il n’y pas de solutions qui soient valables pour tous les pays, a-t-il rappelé, en citant notamment les problèmes spécifiques qui se posent aux pays enclavés ou ceux que rencontrent les pays à faible revenu.  Les Nations Unies doivent être capables de réagir et de le faire avec souplesse, a poursuivi M. Seth, qui a estimé qu’elles devaient disposer de compétences de pointe afin d’être en mesure de fournir des conseils techniques de qualité.  Il faut aussi favoriser la prise en charge de leurs problèmes par les pays eux-mêmes, a-t-il rappelé.


M. FARRUKH HAMRALIEV, Ministre du développement économique et du commerce du Tadjikistan, a expliqué que son pays avait adopté toute une série de documents essentiels, comme sa Stratégie nationale de développement et sa Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.  Le Tadjikistan est l’un des premiers pays au monde à avoir déterminé ses priorités nationales en fonction des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il ajouté.  Les institutions des Nations Unies dans le pays, dont le nombre est passé de 15 à 19, continuent de renforcer leurs capacités et d’évaluer les besoins qui s’y posent, afin d’en renforcer les capacités.  L’Équipe de pays de l’ONU a ainsi organisé en 2009 toute une série de manifestations et d’études que M. Hamraliev a jugée extrêmement constructive.  Il a expliqué que le système des Nations Unies avait également apporté une assistance au Comité national pour les situations d’urgence après un séisme et des inondations, ajoutant que tous ces plans ont été élaborés sur la base d’une nouvelle politique de planification commune du Tadjikistan.  Les institutions de l’ONU ont aussi permis de lancer différents projets en matière de santé, comme la lutte contre le sida, le paludisme ou la tuberculose, a expliqué le Ministre.  De même, l’appui de l’ONU a permis d’améliorer la situation des femmes.


Le Ministre a souhaité que les Nations Unies apportent un appui dans différents autres secteurs, comme la réhabilitation des forêts et des ressources naturelles, ou encore le commerce régional, la promotion des droits de l’homme, le bien-être social.  Les conséquences des différentes crises mondiales continuent toutefois de saper les efforts du Tadjikistan, a reconnu le Ministre, qui a souhaité un renforcement du potentiel des différentes agences de l’ONU afin qu’elle puisse renforcer leur coopération avec les pays de programmes, conformément aux priorités définies par ceux-ci.


M. CARLOS PANDÓ SÁNCHEZ, Directeur de l’Agence péruvienne de coopération internationale, a rappelé que le Consensus de Monterrey, la Déclaration de Doha, la Déclaration de Paris et le Programme d’action d’Accra représentaient les bases de l’aide publique au développement.  Le Pérou, république unitaire et non fédérale, a néanmoins entrepris un processus poussé de décentralisation en faveur des collectivités locales, ce qui implique un transfert de responsabilités de l’État central vers ces dernières, a-t-il expliqué.  Il a rappelé que la priorité en matière de développement, définie au niveau central, était accordée à la sécurité humaine, qui comprend notamment comme objectif l’accès universel à une éducation de qualité, à l’eau potable et à l’assainissement; l’utilisation durable des ressources naturelles et de l’environnement, le développement de la science et des techniques dans le pays, l’intégration dans le marché mondial, et la lutte contre toute forme d’exclusion et de discrimination, ainsi que la mise en place d’institutions transparentes, démocratiques et efficaces.


M. Sánchez a expliqué que, dans le cadre de la mise en œuvre du plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, qui comprend notamment la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement mais aussi la gouvernance démocratique, le pays bénéficie d’efforts considérables et conjoints de la part de l’ensemble du système des Nations Unies.  Ce dernier, a-t-il ajouté, veille à une bonne harmonisation de son action et à éviter les doubles emplois, tout en tenant compte des avantages comparatifs de chaque agence.  Parmi les pratiques optimales du système des Nations Unies dans le pays, M. Sánchez a cité la mise en place de bureaux décentralisés de plusieurs agences de l’ONU, comme le PNUD ou l’UNICEF, qui accompagnent le processus de décentralisation.  Le système des Nations Unies dans son ensemble a donné des conseils techniques et politiques, a ajouté M. Sánchez, qui a salué la complémentarité dans l’action de la FAO, de l’Organisation interaméricaine de la santé, du PAM et de l’UNICEF.  Entre autres exemples, il a cité celui d’une bibliothèque virtuelle de coopération internationale, dans laquelle il a vu un outil fondamental pour le suivi des projets exécutés grâce à la coopération internationale.  Autre exemple de la coordination au sein du système des Nations Unies: la création d’un Fonds pour la réalisation des OMD, chargé d’accompagner la mise en œuvre de projets nationaux.  Il a cité notamment un projet axé sur l’enfance, un autre touchant à l’adaptation des ressources environnementales afin de minimiser les effets négatifs des changements climatiques et un programme de gestion de la main-d’œuvre des jeunes.  Il a insisté sur le fait que le système des Nations Unies dialogue avec le gouvernement national et quelques gouvernements régionaux à la fois pour l’élaboration des programmes, et pour leur exécution.


M. Sánchez a également rappelé que le Pérou, pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure dans la classification internationale, commence lui-même à offrir de la coopération internationale.  Dans ce cadre, il a reçu cette année l’appui des Nations Unies pour élaborer son premier catalogue d’offre en matière de coopération.  Le Pérou est sûr d’atteindre à 95% les OMD d’ici à 2015, mais il faudra voir quelles lacunes resteront alors à combler, a conclu M. Sánchez.


M. JOHN HENDRA, Coordonnateur résident des Nations Unies au Viet Nam, et ancien Coordonnateur résident en Tanzanie, a rappelé que le Viet Nam a été l’un des pays pilote pour les initiatives « Unis dans l’action ».  Les Équipes des Nations Unies ont en général les compétences essentielles pour venir en aide aux pays dans lesquels elles travaillent, mais l’expérience des programmes pilotes d’« Unis dans l’action » montre qu’une harmonisation des agences est nécessaire, a-t-il reconnu.  Ainsi, au Viet Nam, la manière de travailler des différents acteurs du système des Nations Unies a été modifiée, et l’on a pu passer de 16 plans et programmes différents à un seul cadre d’action, en tirant parti des avantages comparatifs de chaque institution et en réorganisant leur travail autour d’équipes thématiques.


Cette réorganisation a été considérée comme la plus radicale initiative du projet « Unis dans l’action » lors de l’évaluation dirigée par le pays d’accueil, a ajouté M. Hendra, qui a ajouté que l’Équipe de pays des Nations Unies était désormais beaucoup plus consciente de la nécessité de travailler avec les gouvernements locaux.


Autre changement important, celui qui a consisté à passer d’une logique de concentration sur des prestations de services à des conseils plus généraux et de politique générale, ce qui permet de mettre en place un espace pour le dialogue politique.  M. Hendra a expliqué que l’ONU avait renforcé son rôle dans le domaine du plaidoyer, là encore pour parler d’une seule voix, et s’était dotée au Viet Nam d’une seule équipe intégrée de communication pour traiter de différentes questions comme les minorités, le rôle des femmes ou les changements climatiques.  Ceci permet d’avoir un dialogue avec le gouvernement et les partenaires, a-t-il expliqué.


Rappelant qu’il n’existait pas de modèle unique, M. Hendra a ensuite expliqué que le système des Nations Unies devait s’adapter aux évolutions du pays.  Ainsi, le Viet Nam va bientôt entrer dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire.  D’un autre côté, il doit faire face aux conséquences des différentes crises mondiales, a-t-il souligné.  Le pays souhaite de plus en plus recevoir des conseils de haut niveau, ce qui oblige le système des Nations Unies à modifier la composition de ses effectifs pour l’adapter aux nouveaux besoins, a poursuivi M. Hendra, pour qui il faut maximiser le rôle normatif ou d’assistance technique des Nations Unies.  Mais il faut pour cela modifier le profil des effectifs, qui travaillent trop sur la gestion des programmes, et faire davantage appel à des compétences dans le domaine environnemental ou dans celui de l’analyse sexospécifique, pour travailler sur des questions transversales.  Dans tous les pays pilotes, et notamment au Viet Nam, l’unité d’action du système des Nations Unies a permis de mieux traiter des questions transversales, a affirmé M. Hendra.  Au Viet Nam, on s’est ainsi concentré sur les aspects juridiques, et les Nations Unies ont mis l’accent sur le plaidoyer afin d’organiser les donateurs ou encore en faveur de l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale plus favorable à l’égalité des sexes.  Mais, pour M. Hendra, il n’y a pas assez de fonctionnaires spécialisés dans le dialogue politique, et il faut en outre investir dans la formation et le perfectionnement du personnel.  Il a estimé qu’au Viet Nam, les Nations Unies, après quatre ans d’expérience d’« Unis dans l’action », ont aujourd’hui les capacités nécessaires pour agir et optimiser l’action du système des Nations Unies dans un pays à croissance rapide, ce qui n’était pas le cas auparavant.


M. RICHARD KENNEDY, représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a présenté les efforts de l’ONUDI en matière de renforcement des capacités nationales, notamment dans le cadre de l’initiative « Unis dans l’action ».  Il a estimé que le renforcement des capacités nationales a été rendu possible grâce à une meilleure coopération et cohérence au sein du système des Nations Unies.  Mettant l’accent sur la gestion des ressources humaines, il a déclaré qu’il n’est plus possible d’obtenir un emploi à l’ONUDI sans passer par un processus de recrutement strict à Vienne, ce qui permet de passer en revue les compétences réelles des candidats.  Nous avons renforcé nos capacités sur le terrain et une politique qui encourage la mobilité du personnel technique.  Nous déléguons plus d’autorité à nos bureaux sur le terrain, même s’il demeure des lourdeurs administratives et financières, a dit M. Kennedy.  Il a cité un nouveau programme de coopération lancé avec le PNUD il y a cinq ans qui permet de garantir une présence continue de l’ONUDI dans 18 pays et de répondre rapidement aux demandes d’assistance.  Les niveaux de nos services d’appui ont augmenté de 40% en cinq ans, sans augmentation de budget, s’est-il félicité.


M. NICHOLAS ROSELLINI, Administrateur assistant adjoint et Directeur régional adjoint du Bureau régional de l’ONU pour l’Asie et le Pacifique, a déclaré que le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) Asie et Pacifique a été mis en place en 2006, mais ne fonctionne vraiment que depuis 18 mois.  Présentant des exemples de succès dans l’harmonisation des capacités régionales, il a cité la création de programmes en matière de parité entre les sexes et de prévention de la violence sexiste.  Il a dit que le GNUD avait pour souci de mettre en équation les capacités régionales d’ensemble et les besoins spécifiques des équipes de pays opérant en Asie-Pacifique.  Nous devons mieux définir les moyens de partager des connaissances et produire une meilleure cartographie des capacités en matière de ressources humaines dans la région Asie et Pacifique, afin de mieux répondre aux demandes des équipes de pays, a-t-il insisté.


Débat interactif


Une partie importante du débat a été consacrée aux compétences des Équipes des Nations Unies.  Le représentant du Bangladesh a affirmé qu’elles ajoutaient réellement une certaine valeur de par leurs compétences, et aussi qu’elles constataient des changements rapides dans les situations sur le terrain, du fait par exemple des changements climatiques.  Son homologue du Brésil a souhaité la mise en œuvre d’une politique de ressources humaines qui permettrait de disposer de fonctionnaires dotés des aptitudes nécessaires à la mise en place des programmes, y compris la familiarité avec les langues locales.  Il a souhaité que le système des Nations Unies utilise davantage les capacités nationales.  M. ROSSELLINI a fait observer que le PNUD faisait appel depuis longtemps aux experts nationaux, ajoutant qu’ils permettaient en outre une réduction des coûts de transaction.  Pour sa part, M. HENDRA a déclaré que la qualité de l’action dans les différents pays dépendait beaucoup de la qualité des fonctionnaires nationaux et de leur engagement, ajoutant qu’ils étaient souvent de grande qualité et qu’ils bénéficiaient d’une large latitude d’action.


Rappelant qu’on assistait depuis longtemps à des débats assez intenses sur l’impact administratif et budgétaire de la gestion des ressources humaines, lereprésentant de Cuba a demandé s’ils avaient un impact sur les conditions d’emploi sur le terrain.  M. KENNEDY a constaté que, si on voulait être plus efficace dans un environnement de ressources financières réduites, il fallait nécessairement de meilleurs fonctionnaires produisant davantage de résultats. Dans le cas de petites institutions très spécialisées comme l’ONUDI, le personnel est limité, et il faut alors veiller à implanter les spécialistes dans les pays où ils seront le plus efficaces.  La mobilité et le travail sur le terrain sont très importants pour l’ONUDI, a-t-il ajouté.


La représentante des États-Unis ayant demandé comment mettre en place un système efficace de coordonnateurs résidents, M. HENDRA a répondu qu’il fallait continuer d’ouvrir largement le recrutement de cette catégorie de personnel.  Environ un tiers sont aujourd’hui issus du PNUD, contre 80% à 90% il y a 15 ans, a-t-il ajouté, avant de préciser combien le processus d’évaluation et de recrutement était rigoureux.  Il faut rechercher les coordonnateurs résidents en fonction des besoins, a-t-il ajouté, en faisant remarquer qu’on s’acheminait vers un nouvel environnement plus complexe.  Ainsi, pour les pays de programme qui accèdent à des niveaux plus élevés de développement, par exemple au statut de pays à revenu intermédiaire, les Équipes de pays doivent faire beaucoup plus de politique générale.  Il faut donc investir dans la formation générale des coordonnateurs résidents tout en veillant à l’approfondissement de leurs compétences techniques et à celles de leurs aptitudes sur les questions de fond.  Le représentant du Brésil a estimé que le rôle du coordonnateur résident comme principal représentant du système des Nations Unies dans un pays donné devrait être renforcé, car la coordination des activités opérationnelles sur le terrain est essentielle pour éviter les chevauchements et les surcoûts qui en résultent.


À la représentante du Royaume-Uni qui avait notamment demandé quels types de demandes les pays adressaient le plus souvent à des bureaux régionaux, M. ROSELLINI a répondu qu’elles étaient très variées mais principalement transsectorielles, ce qui se traduit par exemple par des questions ayant trait à la parité ou au renforcement des capacités, car les demandes sectorielles sont généralement adressées directement aux agences.


En conclusion, le modérateur du débat, M. NIKHIL SETH, a constaté l’importance des Objectifs du Millénaire pour le développement dans l’élaboration des cadres des politiques nationales, y voyant une indication que la réalisation des OMD n’est pas seulement une priorité au plan mondial, mais est aussi profondément intégrée au niveau national.


Exposé spécial sur le thème « Résultats de la Conférence tripartite de haut niveau sur l’initiative “ Unis dans l’action  ”: Enseignements tirés des évaluations menées par les pays et perspectives »


Animé par  M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova), Vice-Président de l’ECOSOC, ce débat a vu les interventions de M. Ho Quang Minh, Directeur général du Département des relations économiques internationales du Viet Nam, et de M. Dao Xuan Quang, Administrateur général du Département des relations économiques internationales du Ministère de la planification et de l’investissement du Viet Nam.  M. Servacius B. Likwelile, Secrétaire permanent adjoint pour la gestion des finances publiques au Ministère des finances et des affaires économiques de la République-Unie de Tanzanie, est également intervenu.


Le débat qui a suivi a entendu les interventions des représentants de la Belgique, au nom de l’Union européenne; du Royaume Uni; de l’Irlande; de la République-Unie de Tanzanie; du Bangladesh et du Canada, et a notamment été l’occasion de mettre en évidence les avantages comparatifs de l’initiative pour la réalisation des OMD.


Dans une intervention liminaire, M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova), Vice-Président de l’ECOSOC, a indiqué qu’une évaluation indépendante de l’initiative « Unis dans l’action » sera menée cette année.  Il a précisé que le compte rendu de cette évaluation sera disponible pour le prochain examen par l’Assemblée générale des activités opérationnelles des Nations Unies.

M. HO QUANG MINH, Directeur général du Département des relations économiques internationales et du Ministère de la planification et de l’investissement du Viet Nam, a indiqué que le but de la Conférence tripartite de haut niveau sur l’initiative « Unis dans l’action »: Enseignements tirés des évaluations menées par les pays et perspectives, était d’améliorer les efforts déployés et a vu la participation de 23 pays récipiendaires de programmes, de 21 pays donateurs, du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) et de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU.  Il a indiqué que cette Conférence s’est tenue autour des travaux de plusieurs groupes thématiques.  Afin d’accélérer la mise en œuvre de l’examen triennal complet de 2007 et de l’initiative « Unis dans l’action », il a été réaffirmé la validité de la Déclaration de Kigali qui estime qu’il n’est pas judicieux de revenir aux méthodes du passé et que l’initiative « Unis dans l’action » permet d’améliorer les stratégies en simplifiant les procédures au niveau des pays.  Un appel a été lancé d’utiliser pleinement les capacités du système de l’ONU afin d’atteindre des résultats escomptés dans la mise en œuvre.  Il a ajouté que la déclaration finale des pays donateurs salue l’amélioration de la mise en œuvre de l’initiative « Unis dans l’action », et que la Vice-Secrétaire générale s’est félicitée de la grande contribution de cette initiative à la cohérence à l’échelle du système.  En outre, il a mentionné l’offre de l’Uruguay d’organiser en 2011 une autre réunion intergouvernementale sur la question.


M. SERVACIUS B. LIKWELILE, Secrétaire permanent adjoint pour la gestion des finances publiques au Ministère des finances et des affaires économiques de la République-Unie de Tanzanie, a dit que la responsabilisation mutuelle, l’efficacité des équipes pays, et une bonne évaluation étaient autant de facteurs qui permettaient d’améliorer la mise en œuvre des programmes de développement.  Il a mis l’accent sur l’importance d’un coordonnateur résident unique qui doit être appuyé par une équipe pays.  Il a dit que la motivation des pays donateurs dépendra d’un engagement collectif de tous les États Membres de l’ONU.  Cette motivation dépend de la fourniture de preuves garantissant que l’on pourra apporter les avantages comparatifs de l’initiative « Unis dans l’action » à la mise en œuvre des OMD, a-t-il encore ajouté.


Débat interactif


Intervenant au nom de l’Union européenne, le représentant de la Belgique a salué les résultats de l’évaluation de la mise en œuvre de l’initiative « Unis dans l’action » provenant de Maputo, Kigali et Hanoi, et qui démontrent que l’on ne peut plus revenir en arrière pour pratiquer une gestion fragmentée.  Il a salué l’efficacité d’un financement prévisible et pluriannuel qui facilite la mise en œuvre des réformes.


La représentante de l’Irlande s’est dite consciente de la nécessité d’accorder davantage d’appui aux coordonnateurs résidents.  Notant que les évaluations montrent que les réformes aboutissent à des économies et à des réductions des coûts de transactions, elle a souhaité que ces conclusions soient exploitées au plus vite pour enrichir la planification future au niveau des équipes de pays.


Répondant à une question de la représentante du Royaume Uni sur les moyens de mieux soutenir les équipes-pays, M. HO QUANG MINH a indiqué que le rapport du Secrétaire général soulignait bien les défis qui subsistent.  Il a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un cadre commun qui tienne compte des spécificités de chaque pays.  Il a estimé que la réforme ne concernait pas seulement l’ONU, mais aussi les pays récipiendaires.  Il faut un engagement politique au plus haut niveau à l’ONU et au niveau des gouvernements nationaux, a-t-il insisté.


De son côté, M. SERVACIUS LIKWELILE, de la République-Unie de Tanzanie, a estimé critique de respecter le concept de prévisibilité et celui de la disponibilité, afin de pouvoir envisager l’avenir de l’initiative « Unis dans l’action ».  Il a mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure communication dans les deux sexes et d’un message cohérent.  Conserver une mémoire institutionnelle au niveau des experts nationaux est une autre nécessité, a-t-il ajouté.  Enfin, le représentant a estimé que l’initiative avait produit des dividendes positifs en matière de cohérence et d’appropriation nationale en jugeant néanmoins nécessaire l’apport d’un appui supplémentaire pour améliorer cette expérience.


Le représentant du Bangladesh s’est félicité de l’appropriation nationale par le Viet Nam et la Tanzanie.  « Nous comprenons mieux les points forts et les défis à relever grâce à ces évaluations », a dit de son côté la représentante du Canada.  Tout en saluant l’importance de l’initiative « Unis dans l’action », elle a souligné la nécessité d’améliorer le système de gouvernance au Siège de l’ONU à New York pour mieux répondre aux besoins des pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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