Le scrutin présidentiel du 31 octobre en Côte d’Ivoire s’est déroulé dans le calme après une campagne électorale pacifique, déclare le Chef de l’ONUCI, M. Choi Young-Jin
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Conseil de sécurité
6415e séance – matin
LE SCRUTIN PRÉSIDENTIEL DU 31 OCTOBRE EN CÔTE D’IVOIRE S’EST DÉROULÉ DANS LE CALME APRÈS
UNE CAMPAGNE ÉLECTORALE PACIFIQUE, DÉCLARE LE CHEF DE L’ONUCI, M. CHOI YOUNG-JIN
L’enthousiasme de la population s’est traduit par un taux
de participation supérieur à 80%, assure-t-il devant le Conseil de sécurité
Le scrutin présidentiel du 31 octobre en Côte d’Ivoire s’est déroulé à la date prévue, dans le calme et le respect des principes démocratiques et à l’issue d’une campagne marquée par la discipline et le respect mutuel des candidats, a déclaré, ce matin devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d’Ivoire et Chef de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), M. Choi Young-Jin. Il a également mentionné l’enthousiasme de la population, qui s’est traduit par un taux de participation supérieur à 80%, « un des plus élevés au monde ».
Trois jours après la tenue du premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, M. Choi, qui s’adressait au Conseil par vidéoconférence depuis Abidjan, a assuré qu’aux termes du calendrier électoral qu’elle a établi, la Commission électorale indépendante devrait publier les résultats provisoires de l’élection aujourd’hui au plus tard. Elle a cependant commencé à annoncer les résultats préliminaires, a-t-il dit, en précisant que plus de 2,5 millions de bulletins ont été décomptés publiquement.
Le résultat final du scrutin doit être annoncé le 10 novembre, a ajouté le Représentant spécial, qui a précisé qu’au cas où aucun candidat n’aurait obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés le 31 octobre, un second tour de scrutin devrait avoir lieu le 28 novembre, la campagne électorale pour ce second tour commençant le 12 novembre.
M. Choi est revenu sur les derniers développements du processus électoral, depuis son dernier exposé, dans le cadre de consultations, devant le Conseil de sécurité, le 28 septembre, et a rappelé qu’il avait alors pu insister sur les percées réalisées durant le mois écoulé, avec l’adoption le 9 septembre de la liste électorale définitive de quelque 5,7 millions d’électeurs, qu’il avait lui-même certifiée « expressément » le 24 septembre.
Le Représentant spécial a ensuite décrit les étapes franchies en octobre. Il a qualifié de succès la distribution des cartes d’identité et d’électeurs, effectuée à partir du 7 octobre, assurant que les Ivoiriens étaient enchantés de recevoir enfin ces documents, puisque la question de l’identification des électeurs avait été au centre de la crise. M. Choi s’est ensuite félicité de la bonne tenue de la campagne électorale, qui avait commencé le 15 octobre, en faisant observer que les candidats s’étaient conformés au Code de bonne conduite élaboré par la Commission électorale indépendante, lui-même inspiré du Code de conduite établi en 2008 sous les auspices du Secrétaire général. Si les réunions de campagne électorale à travers le pays ont suscité passion et émotion, elles se sont déroulées dans une atmosphère pacifique grâce à la discipline et au respect manifesté par tous, a-t-il précisé.
M. Choi a déclaré que le nombre très faible de violations des droits de l’homme lors du scrutin était remarquable, étant donné que la réunification du pays n’est toujours pas réalisée. Le peuple ivoirien a démontré à la communauté internationale sa maturité et sa détermination à mettre fin à la crise, a-t-il estimé.
Le Chef de l’ONUCI a précisé que la mission avait fourni et continuerait de fournir une assistance technique et logistique à la Commission électorale indépendante, y compris pour assurer le transport des bulletins de vote au siège de la Commission à Abidjan, dès que cette dernière indiquera quand et où collecter les sacs contenant les suffrages.
LA SITUATION EN C ÔTE D’IVOIRE
Rapport du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (S/2010/537)
Daté du 18 octobre, soit deux semaines avant l’élection présidentielle, ce rapport, qui fait suite à une demande exprimée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1933 (2010), par laquelle il a prorogé jusqu’au 31 décembre 2010 le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), porte essentiellement sur les événements survenus depuis le rapport du 20 mai dernier en rapport avec l’établissement de la liste électorale définitive, le 6 septembre, et sa certification, le 24 septembre, par le Représentant spécial du Secrétaire général.
M. Ban Ki-moon, qui félicite les dirigeants politiques ivoiriens et le Facilitateur pour avoir franchi le « cap important » de l’établissement de la liste électorale et « rend hommage à la patience du peuple ivoirien », juge « essentiel que les parties et les institutions nationales veillent à ce que les élections se déroulent cette fois comme prévu ». Dans sa résolution 1933, le Conseil de sécurité rappelaitque « la dernière élection présidentielle avait eu lieu en Côte d’Ivoire le 22 octobre 2000 » et se déclarait « profondément préoccupé par les retards que continue de subir le processus électoral et par l’absence de calendrier prévoyant la tenue d’élections ouvertes, libres, justes et transparentes » dans le pays.
Le Secrétaire général revient sur les étapes du processus d’établissement de la liste électorale définitive qui ont suivi la suspension du processus électoral en janvier 2010. Il détaille, en particulier, les procédures de vérification des 5 277 392 électeurs inscrits sur la liste provisoire (dite « liste blanche ») et les recours concernant le million d’électeurs inscrits sur la liste supplémentaire (dite « liste grise »). Il rappelle que c’est le 5 août que le Premier Ministre, M. Guillaume Soro, a fixé la date du premier tour de l’élection présidentielle au 31 octobre, que l’ensemble des parties ont accepté, le 6 septembre, la liste électorale définitive de 5 725 720 noms et que le Président de la Côte d’Ivoire, M. Laurent Gbagbo, a signé, le 9 septembre, le décret autorisant la délivrance des cartes d’identité et d’électeur.
M. Ban rappelle aussi qu’à la suite d’une réunion du Cadre permanent de concertation sous les auspices du Facilitateur et Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré, le 21 septembre à Ouagadougou, son Représentant spécial pour la Côte d’Ivoire et Chef de l’ONUCI, M. Choi Young-Jin, a certifié la liste électorale définitive le 24 septembre, la jugeant « fiable, équilibrée et crédible ».
Le Secrétaire général précise qu’après la certification, la Commission électorale indépendante et l’ONUCI ont arrêté un plan d’exécution des tâches restant à accomplir en vue des élections: délivrance de plus de 11,6 millions de cartes d’identité et d’électeur; établissement de la carte électorale des 10 179 lieux de vote et 20 073 bureaux de vote; recrutement et formation de 66 000 agents des bureaux de vote; la coordination des observateurs électoraux, transport du matériel nécessaire au scrutin, mise en place d’un centre de décompte des voix, et prise de mesures destinées à assurer la sécurité du scrutin.
Dans ce dernier domaine, M. Ban rappelle que l’ONUCI continuera d’aider les autorités ivoiriennes à assurer les conditions de sécurité nécessaires pour mener à bien le processus de paix, « en particulier au cours de la phase sensible que constitue le processus électoral ». Il se dit heureux que le Conseil de sécurité ait approuvé, par sa résolution 1942 (2010) du 29 septembre, une augmentation provisoire des effectifs militaires et de police autorisés de l’ONUCI de 8 650 à 9 150 hommes pour une durée maximum de six mois, comme il l’avait recommandé. Sans sous-estimer les « difficultés techniques » restant à surmonter, il se dit convaincu qu’elles peuvent être réglées avec la participation active de partenaires ivoiriens responsables et l’appui de l’ONUCI, du système des Nations Unies et de la communauté internationale.
M. Ban estime par ailleurs que « le climat politique et de sécurité constructif et calme instauré par l’Accord politique de Ouagadougou ainsi que l’esprit de compromis et de consensus qui a animé la Côte d’Ivoire jusqu’ici sont encourageants et augurent bien de l’avenir pour les élections ». Il exhorte les partis politiques et les candidats à se conformer scrupuleusement au Code de conduite, signé sous ses auspices à Abidjan le 24 avril 2008, et précise que son Représentant spécial « continuera de suivre de près l’évolution de la situation et à consulter étroitement les principales parties prenantes ».
Le Secrétaire général annonce que son prochain rapport, qui paraîtra en novembre, « examinera en détail le premier tour de l’élection présidentielle » du 31 octobre « ainsi que les questions concernant les prochaines étapes en Côte d’Ivoire, notamment les dispositions à prendre pour déterminer l’action future de l’ONUCI ». Il ajoute que, « par mesure de prudence », l’ONU et la communauté internationale « doivent être prêtes à faire face aux difficultés qui pourraient survenir à l’issue du premier tour, ainsi qu’à la nécessité d’un deuxième tour de scrutin » fixé le cas échéant par la Commission électorale indépendante au 28 novembre.
M. Ban engage les dirigeants politiques et le peuple ivoirien à « respecter les résultats de cette élection et à régler tout problème électoral par les voies appropriées ». L’ONU, le Facilitateur et la communauté internationale sont « prêts à aider les parties à régler tous les problèmes qui pourraient se poser tout au long du processus électoral pour que le processus de paix puisse être mené à bien, a-t-il assuré avant de conclure.
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