SG/SM/12458

Conférence de presse mensuelle du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon

17/09/2009
Secrétaire généralSG/SM/12458
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE MENSUELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON


Changements climatiques, crise économique et financière internationale et désarmement nucléaire constituent les trois thèmes dominants de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale qui s’ouvrira le 23 septembre, a déclaré ce matin le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, lors de sa conférence de presse mensuelle.  Le Secrétaire général s’est dit convaincu qu’il s’agit d’une « année critique pour l’action de la communauté internationale, année qui appelle à des actions décisives sur divers fronts ».  Il a jugé le temps venu pour un « multilatéralisme renouvelé », qui devrait apporter des « résultats réels et concrets pour des personnes bien réelles ».


Le Secrétaire général a longuement insisté sur le thème des changements climatiques, « défi de notre temps » qui fera l’objet, mardi 22 septembre, d’un Sommet organisé à son invitation.  « Aucune autre question ne met autant en évidence le besoin de solidarité mondiale, aucun défi aussi puissant ne nous oblige à élargir nos horizons », a affirmé M. Ban.  S’il s’est refusé à se dire pessimiste, tout en ajoutant qu’il n’était pas non plus optimiste sur cette question, le Secrétaire général a fait part de sa « profonde préoccupation » face au rythme des négociations préparatoires à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui aura lieu en décembre à Copenhague.  « Il n’y a plus que 81 jours qui nous séparent de Copenhague et 15 jours de négociations », a-t-il rappelé, tout en mentionnant « l’incroyable complexité » de ces dernières.  Faisant référence à sa visite au début du mois dans l’Arctique, il a parlé de son « expérience effrayante » devant la fonte des glaciers, ajoutant que les changements climatiques « interviennent beaucoup plus vite que nous ne le pensions ». 


Le Sommet du 22 septembre « n’est pas un forum de négociations », a expliqué M. Ban, qui a cependant fait observer que jamais un tel nombre de dirigeants du monde n’avaient été réunis sur cette question à un moment donné.  Le Sommet « vise à établir un pont avec Copenhague », a ajouté le Secrétaire général.  « Nous voulons que les dirigeants du monde montrent qu’ils comprennent la gravité des risques qu’apportent les changements climatiques, de même que les avantages qu’il y aurait à agir maintenant, qu’ils s’engagent publiquement à sceller un accord à Copenhague et qu’ils donnent à leurs équipes de négociations des ordres de marche pour accélérer les progrès vers un accord juste, efficace et ambitieux ».  Parlant d’un « impératif moral et politique », il a demandé aux participants au Sommet du 22 septembre de « parler comme des dirigeants du monde, de dépasser les frontières nationales et d’œuvrer pour l’avenir du monde, des générations futures et de l’humanité » avant d’ajouter: « J’ai besoin de leur leadership politique ».


En ce sens, le Secrétaire général a souhaité que le Premier Ministre japonais nouvellement élu, M. Yukio Hatoyama, respecte les engagements de son parti en faveur d’une forte réduction des émissions de gaz à effet de serre de son pays et y a vu « un très bon exemple » de la part « d’un des pays qui émet le plus de gaz à effet de serre et une des plus grandes puissances économiques du monde ».  Il a également exprimé sa « profonde gratitude » face aux engagements pris en la matière par le Président des États-Unis, M. Barack Obama.


M. Ban a ajouté qu’avec la Chine, les États-Unis représentent les deux « pays clefs » susceptibles d’avoir un impact sur la négociation.  Mais, s’il a reconnu que la négociation de Copenhague sera surtout le fait des gouvernements, et notamment des pays industrialisés, étant donné leur responsabilité historique mais aussi leur capacité à réagir, il a aussi rappelé que « chaque État Membre des Nations Unies a un rôle à jouer », ainsi que « la société civile, les ONG, et même les familles ».


Autre thème dominant de la prochaine session de l’Assemblée générale, la crise économique et financière a désormais un an, a rappelé le Secrétaire général qui a estimé que, malgré de petits signes de reprise, « nous ne sommes pas encore sortis du tunnel ».  M. Ban a rappelé que ce ne sont pas les pauvres chroniques qui sont les plus affectés par cette crise, mais les travailleurs pauvres et ceux qui sont à la limite et dont le niveau de vie s’était notablement amélioré durant la dernière décennie.  Plus de 100 millions de personnes devraient tomber sous le seuil de la pauvreté cette année, a précisé le Secrétaire général.  « Nous devons amplifier la voix des plus vulnérables et nous assurer que le monde respecte ses engagements », a-t-il dit.  Il a promis de marteler ce point de vue, tant aux Nations Unies qu’au Sommet du G-20 de Pittsburgh.


Pour apporter les bonnes réponses, il faut savoir ce qui se passe sur le terrain et c’est difficile car nous ne disposons pas encore de toutes les informations nécessaires, a affirmé le Secrétaire général.  Il a rappelé que les Nations Unies travaillent avec les États Membres à créer le Dispositif mondial d’alerte vulnérabilités et impacts (GIVAS) et qu’il présentera la semaine prochaine à l’Assemblée générale un rapport sur la situation des plus pauvres et des plus vulnérables.


Le Secrétaire général a estimé qu’il existe actuellement une « réelle occasion » en matière de désarmement, du fait que tant les dirigeants des États-Unis que ceux de la Fédération de Russie se sont engagés à effectuer des réductions sensibles de leurs arsenaux nucléaires.  « Nous avons le vent en poupe », a estimé M. Ban, qui s’est déclaré convaincu qu’« avec un solide élan donné par les bons dirigeants, nous pouvons faire entrer en vigueur le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ».  Il a rappelé que, le 24 septembre, sera organisé une session spéciale en faveur d’une ratification rapide du Traité.  Il s’est également félicité que le Conseil de sécurité tienne le même jour, sous la présidence du Président Obama, une réunion au sommet sur la non-prolifération et le désarmement.


Interrogé sur les ressources nécessaires pour faire face aux incidences financières des priorités ainsi définies, le Secrétaire général a reconnu que la crise économique et financière risquait d’avoir des conséquences sur les objectifs et projets des Nations Unies et, en particulier, sur les questions de développement.  M. Ban a déclaré qu’il avait écrit aux dirigeants du G-20 afin qu’ils respectent l’engagement de 1 100 milliards de dollars pris lors du Sommet de Londres et, notamment, les 50 milliards promis au profit des pays les plus pauvres, ainsi que l’engagement qu’ils ont pris lors du Sommet du G-8 à Gleneagles (Écosse) d’accroître l’aide publique au développement d’ici à 2020.   Ces pays doivent également accélérer leur action en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et fournir les ressources financières et techniques nécessaires pour faire face aux changements climatiques, a poursuivi le Secrétaire général.


M. Ban a rappelé que, outre la réunion au sommet du Conseil de sécurité et la réunion relative au TICE, de très nombreuses manifestations et réunions seront organisées en marge du débat général de l’Assemblée générale.  Il a cité, parmi d’autres, la réunion du Quatuor sur le processus de paix au Moyen-Orient, une réunion du Fonds de partenariat pour la réduction des émissions de carbone forestier des Nations Unies; le soixantième anniversaire de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et celle des Conventions de Genève; une réunion ministérielle de l’Alliance des civilisations; une autre du Groupe des amis du Myanmar, une consultation ministérielle ANASE-ONU; une consultation ministérielle ONU-Union européenne; et le minisommet ONU-CARICOM.  M. Ban a annoncé son intention de participer au plus grand nombre possible de Ces réunions.


Interrogé sur la possibilité et les risques de s’entretenir avec certains dirigeants contestés, le Secrétaire général a rappelé que, de part sa fonction, il devait rencontrer tous les dirigeants du monde.  Il a ajouté qu’il était « certainement souhaitable » qu’il puisse rencontrer les gens « en personne »  pour « tenter de résoudre des divergences d’opinions, quand il y en a ». 


Concernant précisément le Président Ahmad Ahmadinejad de la République islamique d’Iran, le Secrétaire général a rappelé qu’il l’avait rencontré à diverses reprises et qu’il avait, à chaque fois, « rappelé instamment le Gouvernement iranien à respecter les dispositions du Conseil de sécurité ».  C’est aux dirigeants iraniens d’apporter la preuve que leur programme nucléaire est pacifique, a ajouté le Secrétaire général, qui a constaté que la « communauté internationale n’a pas encore toute la confiance voulue » en ce domaine.


Quant au Président José Manuel Zelaya du Honduras, M. Ban a rappelé que, « par principe, quand un dirigeant est élu selon les principes constitutionnels, son autorité doit être respectée, c’est un principe de la communauté internationale et des Nations Unies.  C’est pourquoi tous les États Membres des Nations Unies ont apporté leur soutien au Président Zelaya ».


Le Secrétaire général a condamné l’attentat-suicide perpétré aujourd’hui à Mogadiscio contre le quartier général de la Force de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). 


Le Secrétaire général s’est félicité de l’adoption en début de semaine par l’Assemblée générale de sa première résolution sur la responsabilité de protéger.  « Nous devons aller plus loin dans l’objectif de protéger des vies en prévenant les violations les plus graves des droits de l’homme », a-t-il déclaré.


Le Secrétaire général s’est dit inquiet des récentes évolutions relatives aux personnes déplacées, au processus politique et à la possible création d’un mécanisme de responsabilisation au Sri Lanka.  Il s’est par ailleurs dit « troublé » par la poursuite de la détention de deux membres du personnel des Nations Unies dans ce pays.  Il a déclaré s’être entretenu directement de ces questions, lundi dernier, avec le Président du Sri Lanka.  Il a envoyé son Sous-Secrétaire général aux affaires politiques dans le pays pour remettre une lettre au Gouvernement sri-lankais.


Le Secrétaire général a félicité l’Assemblée générale pour avoir accepté, cette semaine, sa proposition visant à renforcer les quatre entités des Nations Unies spécifiquement consacrées aux femmes par la création d’une solide « entité composite ».  Il a en outre relevé avec humour, tout en la jugeant incomplète, que la liste récemment publiée dans le magazine américain Forbes des « 100 femmes les plus puissantes du monde » contient les noms de quatre dirigeantes des Nations Unies: Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS); Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme; et Ann Veneman, Directrice exécutive du Fonds des Nations pour l’enfance (UNICEF).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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