SG/SM/12389

Conférence de presse mensuelle du Secrétaire général de l'ONU

29/07/2009
Secrétaire généralSG/SM/12389
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE MENSUELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU


De retour d’un voyage de six jours en Chine et en Mongolie, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a donné aujourd’hui sa conférence de presse mensuelle au cours de laquelle il est revenu sur l’importance qu’il y a à « signer un pacte » à l’issue de la Conférence internationale de Copenhague sur les changements climatiques, qui en décembre prochain, sonnera la fin des négociations sur le successeur du Protocole de Kyoto.* 


Ban Ki-moon a aussi été amené à commenter les situations au Soudan, en Afghanistan, en République populaire démocratique de Corée (RPDC), au Moyen-Orient, au Myanmar, au Nigéria, en Iran et au Sri Lanka.


« Lors de mon voyage en Chine », a-t-il confié, « j’ai mis l’accent sur la « responsabilité spéciale » de cette nation industrielle dans la lutte contre le changement climatique ».  Le Secrétaire général a indiqué qu’il avait assisté au lancement d’un programme « ambitieux » visant une réduction de 8% de la consommation énergétique en Chine. 


« J’ai aussi mis l’accent sur la nécessité pour les grands pays industriels d’aider les autres », a ajouté le Secrétaire général, en se félicitant de la promesse qu’ont faite les dirigeants chinois de jouer un rôle déterminant dans les négociations d’avant Copenhague. 


Face aux nombreuses questions posées sur une éventuelle intervention de sa part en faveur des Ouighours, Ban Ki-moon a dit qu’il attendait de recevoir des informations exactes avant toute action.  Il a dit ne rien savoir du chiffre de 10 000 disparitions avancé par les militants de cette région autonome de la Chine.  Le Secrétaire général a invoqué le « principe universel » du règlement pacifique des différends, avant de condamner le recours aux violences comme il l’avait déjà fait dans un communiqué. 


Il s’est ensuite longuement exprimé sur sa visite en Mongolie, un pays où « le changement climatique n’est pas un concept abstrait, mais une dure réalité ».   À cet égard, Ban Ki-moon a salué les efforts déployés par la Mongolie en matière de gestion des terres et de promotion de l’efficacité énergétique.  


Il a rendu hommage à ce pays, qu’il a jugé « exemplaire » dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et qui envisage, sur un autre plan, de déployer des Casques bleus dans le cadre de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) dont il a reconnu pour le moment l’incapacité à réduire les tensions entre le Tchad et le Soudan, deux États qui « reviennent sans cesse sur leurs promesses ». 


Concernant toujours son séjour en Mongolie, le Secrétaire général a indiqué qu’il y avait participé à la cérémonie d’ouverture d’une réunion internationale de réflexion sur la situation des pays en développement sans littoral.  Si tous les gouvernements étaient aussi engagés en faveur des objectifs de l’ONU que la Mongolie, le monde se porterait mieux, a estimé M. Ban.


En septembre prochain, a-t-il rappelé en parlant du Sommet sur la lutte contre les changements climatiques, qu’il a convoqué au Siège de l’ONU le 22 septembre prochain, une centaine de dirigeants du monde viendra insuffler le dernier élan nécessaire à la « signature d’un Pacte » à Copenhague.  


« Nous devons réunir ces dirigeants dans l’esprit du multilatéralisme et leur dire que nous voulons des actes et non plus des paroles ou de simples déclarations », a expliqué le Secrétaire général qui a dit attendre de Copenhague un programme « global, ambitieux et équitable ».  


Auparavant, il a annoncé qu’il se rendrait lui-même au mois d’août sur la calotte glaciaire de l’Océan arctique pour y constater le rythme de la fonte des neiges, puis à la Troisième Conférence mondiale sur le climat, organisée par l’Organisation météorologie mondiale (OMM), à Genève, du 31 août au 4 septembre 2009. 


Ban Ki-moon a déclaré qu’il voyait dans la rénovation du Siège de l’ONU, le symbole du renouveau climatique.  Il a indiqué qu’une fois les travaux achevés, la rénovation en cours de l’immeuble du Siège permettra d’en réduire de 50% la consommation énergétique et de 49% les émissions de gaz carbonique.  La lutte contre le changement climatique demeure une priorité, a insisté le Secrétaire général qui a indiqué que malgré les « difficultés » du début de son mandat, qui ont été relevées par un journaliste, il ne changera pas ses priorités. 


Évoquant l’ordre de ses priorités, il a cité en deuxième lieu le renforcement de l’efficacité de l’ONU et de la confiance que les peuples du monde ont en elle.  De nombreux pays, s’est-il expliqué, ont besoin d’une aide de l’ONU, que ce soit dans le domaine du maintien de la paix, dans celui de la médiation, ou dans d’autres formes d’assistance. 


La troisième priorité citée aujourd’hui par le Secrétaire général a été le Soudan, où le déploiement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) devrait atteindre 92% de ses effectifs autorisés d’ici à la fin de l’année.  Le Secrétaire général s’en est félicité.


Pour expliquer l’échec qu’a connu l’ONU dans la recherche d’une fin au conflit qui dure depuis cinq ans dans la province soudanaise du Darfour, le Secrétaire général a invoqué le manque de volonté politique des États Membres, des parties concernées et des pays qui peuvent offrir l’appui tant nécessaire, soit sous la forme d’une facilitation politique, soit sous celle du versement de ressources adéquates à la MINUAD. 


« Vous savez bien », a rappelé Ban Ki-moon, « que je n’ai cessé de réclamer les 26 hélicoptères dont la Mission a un besoin crucial.  Or à ce jour, elle n’en a reçu que six. »  Tout comme pour le changement climatique, a-t-il regretté, il semble que les dirigeants du monde s’avèrent parfois incapables d’avoir une vision qui aille au-delà des frontières de leurs pays.  


Toujours à propos du Soudan, M. Ban Ki-moon s’est, par ailleurs, dit encouragé par la décision qu’ont pris le Gouvernement soudanais et le Sud-Soudan d’accepter la décision de la Cour permanente d’arbitrage sur les frontières administratives d’Abye. 


Il a rappelé, à l’intention des États Membres, les crises humanitaires du Soudan, de la Somalie et du Pakistan, ainsi que le déficit de 5 milliards de dollars qui affecte déjà les efforts de la communauté humanitaire.  Avec l’appui financier et politique des États Membres, ces crises politiques et humanitaires peuvent être réglées, a affirmé le Secrétaire général.


La réponse humanitaire est également la priorité de l’ONU en Afghanistan, a-t-il poursuivi, avant d’annoncer son intention d’y renforcer le rôle du Coordonnateur humanitaire. 


S’il n’a pas commenté les appels lancés par le Royaume-Uni en faveur de l’établissement d’un dialogue entre le Gouvernement afghan et les Taliban modérés, le Secrétaire général a cependant attiré l’attention sur l’appui apporté par l’ONU au Pakistan, ceci sous la forme de la Commission indépendante chargée d’enquêter sur les circonstances de l’assassinat de l’ancien Premier Ministre, Benazir Bhutto.


La guerre contre le terrorisme est nécessaire; mais au Pakistan, la stabilité passe aussi par la réconciliation nationale, s’est expliqué le Secrétaire général.   


S’agissant du refus de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de poursuivre les Pourparlers à six et du choix qu’elle fait de réclamer à la place un dialogue direct avec les États-Unis, Ban Ki-moon s’est dit « profondément préoccupé » par le manque de progrès et par le mépris affiché par ce pays vis-à-vis du « message très clair » contenu dans la résolution 1874 du Conseil de sécurité. 


Le Secrétaire général n’a pas exprimé de préférence en faveur d’un forum aux dépens d’un autre, et a indiqué qu’il préférait appuyer toutes les formes de dialogue.  En revanche, il a refusé de dévoiler toute démarche qui serait « sa propre initiative » pour obtenir la libération des deux journalistes américaines détenues en RPDC.  Il a aussi avoué qu’il avait envisagé plusieurs fois de se rendre en RPDC, mais qu’il attend toujours « le moment opportun ».


Abordant ensuite la question de la position israélienne consistant à lier la poursuite des négociations avec les Palestiniens à la reconnaissance par les pays arabes d’Israël comme l’« État du peuple juif » avec l’impact que cela pourrait avoir sur la question du retour des réfugiés palestiniens, le Secrétaire général a indiqué qu’il préférait en revenir aux principes. 


Sans répondre à la question « fondamentale » du « droit au retour des réfugiés », il a rappelé que toute la communauté internationale a adhéré à l’idée d’avoir « deux États vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité », et que, dans ce cadre, Israël doit être reconnu. 


Il a attiré l’attention sur la multiplication des efforts diplomatiques, dont les siens, au sein du Quatuor.  Les résolutions pertinentes de l’ONU, a-t-il ajouté, doivent rester la base de toute négociation.


S’il a dit ne pas être au courant des risques de frappes israéliennes au Sud-Liban, le Secrétaire général s’est dit préoccupé par les violations de la résolution 1701 du Conseil de sécurité sur le retrait de toutes les troupes étrangères.  La Force des Nations Unies au Liban (FINUL) reste en contact avec toutes les parties pour éviter une escalade des tensions, a-t-il assuré en rappelant ces parties à leur devoir de coopération.    


 Le Secrétaire général a poursuivi sa conférence de presse en espérant que les autorités du Myanmar tiendront la promesse qu’elles ont faite au Conseil de sécurité d’amnistier les prisonniers politiques.  « Lorsque j’étais là-bas, j’ai plaidé », a-t-il souligné, « pour l’abandon des charges contre Aung San Suu Kyi. »  S’ils la condamnent, a-t-il prévenu, ils auront raté une occasion importante, voire trahi la communauté internationale, qui veut non seulement obtenir la libération du Prix Nobel qu’est Aung San Suu Kyi, mais également voir le Myanmar reprendre tous ses droits sur la scène internationale.  


Ban Ki-moon a aussi été appelé  à commenter la situation qui prévaut dans le delta du Niger et dans le reste du Nigéria.  Après souligné qu’il en a parlé avec le Président du Nigéria lors du dernier Sommet du G-8 à L’Aquila en Italie, il a condamné les pertes en vies humaines et les dégâts matériels occasionnés par les violences sectaires qui ont éclaté dans ce pays, et a émis l’espoir que leurs responsables seront traduits en justice.  Mais, a-t-il estimé, il faut que les Nigérians travaillent ensemble pour éliminer les causes sous-jacentes de ces violences religieuses.


Passant à la question de Chypre, le Secrétaire général s’est en revanche félicité des progrès notables enregistrés au fil des réunions, organisées sous les auspices de l’ONU, entre les dirigeants chypriotes grec et turc.  Aujourd’hui, s’est-il réjoui, ils discutent de questions aussi importantes que la sécurité et le droit à la propriété.


Ban Ki-moon a aussi commenté l’appel des Prix Nobel de la paix en faveur de la création d’une commission d’enquête sur les violations des droits de l’homme commises lors de la période postélectorale en Iran.  « Je suis la situation de près, et j’en évalue tous les paramètres », a-t-il répondu.


Le Secrétaire général, qui compte prendre quelques jours de vacances au courant du mois d’août, a conclu sa conférence de presse sur le suivi du Communiqué conjoint qu’il a signé avec le Président du Sri Lanka.  Il a confié qu’il s’est entretenu avec ce dernier lors du dernier Sommet du Mouvement des non alignés, qui a eu lieu à Charm-el-Cheick, en Egypte. 


« Je lui ai rappelé la nécessité de prendre des mesures pour améliorer la circulation et les mouvements des personnes déplacées dans les camps, ainsi que l’importance qu’il y a à tendre la main aux groupes minoritaires et à honorer son obligation d’assumer ses responsabilités en rendant des comptes», a confié le Secrétaire général qui a aussi évoqué la situation sri-lankaise avec les acteurs clefs que sont la Chine, l’Inde et le Japon.


* Protocole sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre, qui rattaché à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, expire en 2012.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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