SG/SM/12306

Conférence de presse mensuelle du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon

11/06/2009
Secrétaire généralSG/SM/12306
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE MENSUELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON


La grippe A(H1N1), les changements climatiques, le processus de paix au Moyen-Orient, le Sri Lanka, le Pakistan et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ont été au centre de la conférence de presse mensuelle que le Secrétaire général de l’ONU a donnée aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York.


Parvenu à mi-mandat, Ban Ki-moon a émis l’espoir qu’il serait jugé « sur ses actes et non sur la rhétorique » et souligné qu’un soutien politique et financier constant de la part des États Membres lui était nécessaire pour réaliser les objectifs qu’il s’est fixés. 


Dès le début de sa conférence de presse, le Secrétaire général est revenu sur l’annonce, faite aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du passage au niveau 6 d’alerte maximale face à la grippe A(H1N1).  Il a affirmé qu’il n’y avait pas lieu de s’alarmer car, bien qu’infectieux, ce nouveau virus n’est pas aussi grave que prévu et le taux de mortalité qui lui est associé relativement bas.


« Nous devons cependant rester prudents », a enjoint Ban Ki-moon, rappelant que si le virus a principalement touché les pays développés jusqu’à présent, cette situation était susceptible d’évoluer.  Les nations les plus pauvres, déjà touchées par d’autres maladies, ont des systèmes de santé moins performants et leurs populations ont tendance à repousser le moment de se soigner, a-t-il prévenu.  De plus, l’hémisphère Sud s’apprête tout juste à entrer dans la saison propice aux épidémies de grippe.


« La bonne réponse est de faire preuve de solidarité au niveau mondial », a déclaré le Secrétaire général, qui a rappelé que, face à un virus qui se joue des frontières, le meilleur moyen de le combattre à domicile est encore de le combattre partout où il apparaît.


Dans ce contexte, l’accès aux vaccins, aux antiviraux et aux antibiotiques demeure crucial, a poursuivi Ban Ki-moon.  « C’est la raison pour laquelle la Directrice générale de l’OMS et moi-même avons mobilisé plus d’une vingtaine de compagnies pharmaceutiques lors d’une réunion qui s’est tenue à Genève le mois dernier.  Leurs dirigeants ont accepté de consacrer une partie de leur production aux nations vulnérables.  Les premières doses seront disponibles en septembre prochain », a précisé le Secrétaire général.


Il a jugé essentiel d’éviter les décisions imprudentes ou discriminatoires, telles que les interdictions de voyager ou les barrages commerciaux.  Une coordination multisectorielle, a-t-il aussi jugé, s’avère indispensable.  Il a invité le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les partenaires de la société civile à se joindre aux efforts des Nations Unies.  Une réunion du Comité directeur pour les questions touchant la grippe aura d’ailleurs lieu préalablement au Forum de haut niveau sur la santé mondiale qu’il a convoqué lundi.


Venant à la crise économique et à ses répercussions, Ban Ki-moon a déclaré qu’il comptait adresser une lettre aux membres du G-8, qui se réunissent en Italie au mois de juillet, pour leur demander de redoubler d’efforts.  Seuls 10% des 25 milliards de dollars supplémentaires d’aide publique au développement (APD) promis à l’Afrique en 2005 à Gleneagles ont été versés, a-t-il fait observer.  « La crise économique ne peut servir d’excuse pour renoncer aux engagements pris, c’est même une raison de plus de les tenir », a lancé M. Ban.


De même, pour espérer parvenir à un accord à la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), prévue à Copenhague en décembre prochain, des ressources additionnelles seront également nécessaires pour permettre aux pays en développement de prendre les mesures d’atténuation et d’adaptation qui s’imposent, a relevé le Secrétaire général.


S’agissant du Moyen-Orient, il s’est déclaré encouragé par l’allocution prononcée au Caire, par le Président américain, Barack Obama, estimant qu’elle avait impulsé un nouvel élan au processus de paix.  « Les droits des peuples, palestinien et israélien, à l’autodétermination, à un État et à la sécurité forment la base de toute politique à venir », a souligné Ban Ki-moon, avant de condamner le blocus imposé à la bande de Gaza, « aux conséquences humanitaires graves mais aux dividendes politiques et sécuritaires infimes ».


Ban Ki-moon a dit avoir réitéré aux autorités israéliennes sa demande de réouverture des points de passage afin de pouvoir acheminer aide humanitaire et matériaux de construction vers Gaza.  Le Secrétaire général a également estimé qu’il était urgent qu’Israël mette un terme à l’expansion de ses colonies en Cisjordanie et démantèle ses avant-postes, comme l’a demandé encore récemment le Président Obama.  Quant à la situation au  Liban, il a déclaré que lorsque des dirigeants politiques coopèrent en faisant preuve de souplesse et d’esprit de compromis, il est toujours possible de surmonter les divergences.


Abordant la situation au Sri Lanka, M. Ban a dit avoir adressé aujourd’hui même une lettre au Président Mahinda Rajapaksa sur le suivi que ce dernier compte donner aux engagements de son gouvernement concernant, en particulier, l’ouverture d’une enquête transparente et impartiale sur les violations présumées du droit international perpétrées pendant les phases finales du conflit.


Entre-temps, le Gouvernement a répondu favorablement à certaines de ses préoccupations quant à l’accès humanitaire aux camps de personnes déplacées.  Le Secrétaire général s’est dit encouragé par l’engagement pris pour faciliter le retour de 80% d’entre elles d’ici à la fin de l’année.  Ceci étant, les conditions de vie dans les camps demeurent difficiles, a-t-il reconnu, soulignant qu’il continuerait de demander que des efforts soient fournis pour faciliter la liberté de mouvement et la réunification des familles.


Pour éviter que l’histoire ne se répète, a suggéré le Secrétaire général, le Gouvernement sri-lankais doit tendre la main à la minorité tamoule, ainsi qu’à toutes les autres communautés.  « Les premières étapes vers la réconciliation doivent débuter dès maintenant », a-t-il prévenu.


Le Secrétaire général s’est également dit très préoccupé par l’évolution de la situation au Pakistan, où une attaque perpétrée la semaine dernière à Peshawar a coûté la vie à plusieurs personnes, dont deux employés des Nations Unies.  Rappelant que les combats avaient provoqué le déplacement de près de 3 millions de personnes, et qu’un appel humanitaire d’un montant de 543 millions de dollars venait d’être lancé, M. Ban a précisé qu’à peine un quart de ce montant avait été réuni pour l’instant.


Il a prévenu qu’en cas d’échec à répondre aux besoins actuels, l’aide alimentaire pourrait être interrompue et les stocks de médicaments s’amenuiser d’ici à la fin du mois.  « J’appelle donc la communauté internationale, en particulier les donateurs les plus importants, à répondre rapidement et généreusement aux besoins urgents du Pakistan, sous peine de voir le pays sombrer dans la crise. »


Par ailleurs, il a confirmé qu’il venait de choisir un troisième membre pour la « Commission Bhutto », chargée d’enquêter sur l’assassinat de l’ancienne Première Ministre du Pakistan.  Je suis aussi, a-t-il ajouté, en train de finaliser les discussions à ce sujet avec le Gouvernement.


Le Secrétaire général a également commenté la situation en République populaire démocratique de Corée (RPDC) et le projet de résolution que le Conseil de sécurité s’apprête à adopter sur les derniers essais nucléaires menés par la RPDC.  Il a expliqué que, comme tous les autres États Membres des Nations Unies, la RPDC était tenue de respecter les régimes de sanctions qui lui sont imposés par le Conseil.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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