Conférence de presse mensuelle du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE MENSUELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a annoncé ce matin avoir transmis au Président du Conseil de sécurité un résumé du rapport de la Commission d’enquête concernant les incidents qui ont affecté le personnel, les installations et les opérations des Nations Unies au cours du récent conflit dans la bande de Gaza et le sud d’Israël.
La communication du résumé de ce rapport a constitué la matière principale de la conférence de presse mensuelle du Secrétaire général, au cours de laquelle M. Ban s’est également exprimé sur la grippe A(H1N1), les situations au Sri Lanka et au Népal et la crise économique mondiale.
Il a en outre répondu à des questions portant notamment sur la fréquence de ses déplacements loin du Siège, les 100 premiers jours de la nouvelle présidence américaine et la récente libération de généraux libanais à la demande du Tribunal spécial pour le Liban.
Le Secrétaire général a insisté sur le caractère « indépendant » de la Commission d’enquête sur les incidents qui se sont produits entre le 27 décembre et le 19 janvier, prenant soin de rappeler qu’elle « n’est pas un organe judicaire ni un tribunal » et qu’elle « n’a pas fait de conclusion à caractère juridique ni traité de questions de responsabilités juridiques ». « Mon intention, en créant cette Commission, était d’obtenir un rapport précis des faits ayant entouré ces graves incidents et de leurs causes, afin de déterminer où pourrait résider la responsabilité, et en tenant compte de la complexité de la situation », a-t-il dit.
M. Ban a également souligné que, comme c’est le cas pour toutes les commissions d’enquête des Nations Unies, le rapport est un « document interne ». Il contient des informations transmises à la Commission de manière « strictement confidentielle », ainsi que des informations dont la révélation pourrait porter préjudice à la sécurité ou à la conduite des Nations Unies, a-t-il affirmé.
C’est pour cette raison, a-t-il ajouté, que le Secrétariat a publié un résumé du rapport, destiné à être partagé avec le Conseil de sécurité et divers autres organes. « Ce résumé est un reflet fidèle et objectif du rapport complet », a expliqué M. Ban.
Le Secrétaire général a affirmé à plusieurs reprises, face aux questions des journalistes, qu’il respectait « pleinement l’indépendance, les activités et les conclusions » de la Commission. Il a en outre rejeté toute accusation d’« édulcoration » du rapport dans son résumé. « Il ne doit pas y avoir de doute sur ce point », a-t-il dit.
M. Ban a ajouté qu’il n’avait « pas l’intention » de créer une nouvelle commission d’enquête sur les questions qui n’entraient pas dans le cadre du mandat de la présente Commission. « J’ai l’intention de traiter de tous les autres incidents concernant le personnel des Nations Unies au cas pas cas, dans le cadre d’un dialogue avec le Gouvernement israélien », a-t-il indiqué.
Le Secrétaire général a précisé que le Gouvernement israélien l’avait informé des réserves et des objections qu’il émettait à l’égard de certains éléments du résumé.
Pour M. Ban, le rapport doit rappeler plus largement à chacun qu’il n’y a toujours pas de progrès en vue d’une paix durable au Moyen-Orient. « Nous avons besoin d’un nouvel élan dans la recherche d’une solution au conflit du Moyen-Orient », a estimé le Secrétaire général, pour qui « les négociations israélo-palestiniennes doivent reprendre, et la communauté internationale s’engager ».
Par ailleurs, M. Ban a rappelé que le Tribunal spécial pour le Liban, qui a ordonné le 29 avril la libération de quatre généraux détenus dans le cadre de l'enquête sur l’assassinat de l'ancien Premier Ministre libanais Rafiq Hariri en 2005, était un organe indépendant, créé sur la base d’une résolution du Conseil de sécurité et dont les décisions s’imposent à tous.
Au sujet de la grippe A(H1N1), M. Ban, tout en notant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne prévoyait pas actuellement de relever son niveau d’alerte, a rappelé que beaucoup d’éléments restaient inconnus et qu’il convenait de demeurer sur ses gardes.
« Quelle que soit la trajectoire de l’actuelle épidémie, elle nous a rappelé à quel point le monde actuel est interconnecté », a déclaré le Secrétaire général, pour qui, face à ce genre de risque, le mot clef est « solidarité mondiale ».
M. Ban a annoncé qu’il demanderait aux gouvernements, dans les prochaines semaines, de conclure un « accord sur le partage d’échantillons de matériaux viraux et autres, ainsi que de données sur les épidémies », conformément aux règles sanitaires internationales, et de s’entendre sur la mise en place de « mécanismes de financement à long terme » afin de permettre aux pays pauvres d’être mieux armés face à des menaces sanitaires mondiales et de fournir à l’OMS les ressources dont elle a besoin.
Il a également souhaité que les gouvernements reviennent sur toutes les restrictions aux voyages imposées, sauf s’il existe des preuves scientifiques établies de risques.
Présent à ses côtés lors de la conférence de presse, le Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine, M. David Nabarro, a rappelé que l’OMS ne recommandait pas de restrictions aux voyages. « Tout montre que de telles mesures auraient très peu d’effets sur la propagation du virus mais provoqueraient en revanche de grosses perturbations pour la communauté internationale », a-t-il ajouté.
Constatant que la crise économique mondiale n’était pas finie, M. Ban a indiqué qu’il lancerait un mécanisme d’alerte précoce, l’« Alerte mondiale des Nations Unies à la vulnérabilité », sur les conséquences sociales de la crise.
Le Secrétaire général a affirmé qu’il suivait quotidiennement la situation au Sri Lanka. Il a appelé à une pause dans les combats pour des raisons humanitaires, afin de permettre un meilleur accès de l’aide, notamment médicale. Il a demandé aux autorités de cesser de recourir aux armes lourdes dans les zones où les civils étaient particulièrement menacés et a appelé les rebelles du Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) à laisser partir les civils et à mettre fin aux recrutements forcés. Pour M. Ban, « la protection des civils et le respect du droit international humanitaire sont prioritaires ».
Le Secrétaire général s’est de même déclaré « gravement préoccupé » par la situation au Népal et a lancé un appel « au dialogue et au consensus pour préserver et renforcer les acquis du processus de paix ».
Prié de commenter les 100 premiers jours de la nouvelle Administration américaine, M. Ban s’est dit « très heureux de travailler avec le Président Obama et sa nouvelle équipe », dont il a jugé « très encourageant » le soutien aux Nations Unies et au multilatéralisme. Il s’est également montré « très encouragé » par l’attitude des États-Unis à l’égard de la question des changements climatiques, tout en l’invitant à prendre des « initiatives plus concrètes ».
Interrogé sur ses nombreux déplacements, le Secrétaire général a reconnu avoir « beaucoup voyagé loin du Siège ces derniers temps ». Il a toutefois ajouté qu’il n’avait aucune difficulté pour communiquer et consulter ses collaborateurs lors de ses voyages.
M. Ban a expliqué qu’il recevait beaucoup d’invitations et que sa présence était jugée essentielle dans de très nombreuses réunions internationales, telles que les Conférences de donateurs sur la Somalie, sur Haïti et de nombreux sommets multilatéraux. « J’essaie de trouver un équilibre entre mes fonctions de diplomate de haut rang et celles de Chef de l’Administration des Nations Unies », a-t-il affirmé.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel