LA RÉUNION PRÉPARATOIRE À LA CDD-17 RECENSE LES MOYENS DE LA LUTTE CONTRE LA DÉSERTIFICATION ET DE LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L’AFRIQUE
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Commission du développement durable
Réunion préparatoire intergouvernementale
7e et 8e séances - matin et après-midi
LA RÉUNION PRÉPARATOIRE À LA CDD-17 RECENSE LES MOYENS DE LA LUTTE CONTRE LA DÉSERTIFICATION
ET DE LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L’AFRIQUE
L’Afrique et la désertification ont été au cœur des deux tables rondes organisées aujourd’hui par la Réunion préparatoire intergouvernementale aux travaux de la dix-septième session de la Commission du développement durable (CDD-17). Ces questions, ainsi que celles de l’agriculture, du développement rural, de la gestion des sols et de la sécheresse, font partie des six thèmes majeurs qui seront inscrits à l’ordre du jour de la CDD-17, dont les travaux auront lieu du 4 au 15 mai prochain.
Après les exposés qu’ont fait deux experts, trente-six orateurs se sont succédé au cours de la table ronde de ce matin pour débattre du thème de la désertification, un phénomène qui affecte plus d’une centaine de pays à travers le monde et menace la viabilité d’un grand nombre d’entre eux, notamment en Afrique.
Un responsable de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a expliqué comment les termes de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification permettaient de faire face à plusieurs questions fondamentales, comme la pauvreté, la crise alimentaire, les changements climatiques, la conservation de la biodiversité, le reboisement, les énergies renouvelables et les migrations qui résultent très souvent de la dégradation de l’environnement. Plusieurs délégations ont fait le lien entre le texte de ce traité et deux autres conventions des Nations Unies, qui ont trait aux changements climatiques et à la biodiversité, et elles ont lancé un appel pressant au renforcement de la synergie qui existe entre ces textes.
Les pays luttant contre la désertification ont fait état des plans et programmes nationaux qu’ils ont élaborés en la matière, avant d’appeler la communauté internationale à les aider à renforcer leurs capacités à faire face à ce phénomène et à ses impacts, notamment par la fourniture d’une aide financière et technique substantielle. Ils ont plaidé pour que, d’une part, le savoir-faire local soit mieux valorisé, et que, de l’autre, soit promu le renforcement des connaissances scientifiques et techniques qui doivent être mis à la disposition des pays affectés. L’aide doit cibler en particulier la lutte contre la dégradation des terres, a préconisé le représentant du Bureau de liaison de la Convention sur la lutte contre la désertification.
Parmi les mesures à promouvoir, des délégations ont cité les bienfaits de l’agroforesterie en matière de captage du carbone, et d’autres ont parlé des avantages de l’écotourisme. Les représentants de grands groupes comme ceux représentant les femmes et les autochtones ont souhaité une plus grande implication de leurs membres dans la lutte contre la désertification, en renforçant notamment leur droit à la propriété et au partage des ressources de la biodiversité.
Valoriser le rôle de la société civile, des savoirs autochtones et des médias est également nécessaire pour que l’Afrique réussisse le pari du développement, a déclaré la Directrice régionale du Secrétariat africain du Conseil international pour les initiatives écologiques locales, au cours de la table ronde de l’après-midi. La panéliste a ajouté que, dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le continent africain avait réalisé de vrais progrès, notamment dans les secteurs de la gestion de l’eau, de la promotion de l’agriculture de proximité et de l’adaptation aux effets des changements climatiques.
De son côté, le Directeur du Programme technique de l’« African Wildlife Foundation » a estimé que l’Afrique ne pourrait donner sa pleine mesure que dans un cadre de bonne gouvernance et de bonnes pratiques, « où la coopération régionale, y compris transfrontalière, ouvrira la voie à un progrès commun ».
La Réunion préparatoire de la CDD-17 se réunira à nouveau demain, vendredi, le 27 février, à 10 heures, et clôturera ses travaux dans l’après-midi. Auparavant, les délégations examineront les options politiques possibles. Elles entendront la présentation du projet de texte qui sera soumis à négociation au cours des travaux de la CDD-17, et elles procèderont à l’adoption du rapport des travaux de la Réunion préparatoire intergouvernementale.
ORIENTATIONS POSSIBLES ET MESURES ENVISAGÉES POUR ACCÉLÉRER LA MISE EN ŒUVRE
Désertification (E/CN.17/2009/7)
Interdépendance et questions intersectorielles (E/CN.17/2009/9)
Déclarations liminaires
M. ALEMNEH DEJENE, responsable de la politique du développement durable au Département de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a expliqué aux délégations, qu’au cours des négociations sur le texte de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), beaucoup d’attention avait été portée à l’Afrique. Dans les pays concernés par la désertification, il a mentionné l’existence de programmes nationaux de lutte contre la désertification, qui font partie de la revitalisation de l’agriculture et du lancement de la révolution verte. Il faut des partenaires pour définir les cadres nationaux, a-t-il poursuivi, ainsi que des synergies avec les domaines de la biodiversité et de l’énergie. L’expert a énuméré les obstacles qui se posent sur le terrain, comme par exemple les problèmes de gestion des sols. Dans les zones désertiques comme celles de l’Éthiopie, les engrais industriels ne suffisent pas à redonner vie à des sols épuisés, et il n’y a pas non plus assez de compost disponible dans le pays, a-t-il noté. Une étude conduite aux Pays-Bas a conclu qu’il fallait augmenter les options agricoles dans un écosystème fragile, a aussi indiqué le panéliste. Parmi les options politiques qui s’offrent pour une diversification de l’économie, M. Dejene a parlé des avantages de l’écotourisme qui pourrait être développé dans le nord de l’Éthiopie, cette région étant chargée d’histoire.
M. MELCHIADE BUKURU, Chef du Bureau de liaison de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a jugé que cet instrument devrait être très utile pour favoriser le développement durable à notre époque. Cette Convention permet en effet de faire face à plusieurs questions fondamentales. À cet égard, il a d’abord cité la pauvreté, en relevant que la carte montrant les impacts de la pauvreté correspond aussi à celle montrant les zones souffrant de la dégradation des terres. Si les recommandations en étaient appliquées, le texte de la Convention permettrait aussi de lutter contre la crise alimentaire et la malnutrition. Ses autres domaines dont traite la Convention ont un lien avec les changements climatiques, la conservation de la biodiversité, le reboisement, les énergies renouvelables et les migrations résultant de la dégradation de l’environnement, a dit l’expert. M. Bukuru a ensuite exposé les objectifs stratégiques de la Convention, qui vise, à travers la lutte contre la désertification, à générer des bénéfices au niveau national comme à l’échelle mondiale. Il a rappelé la nécessité d’augmenter les ressources destinées à la mise en œuvre de la Convention, grâce notamment à un partenariat mondial. L’aide doit bénéficier notamment à la lutte contre la dégradation des terres, a-t-il précisé. Le panéliste a ajouté qu’une meilleure gestion de l’eau est un autre moyen à employer pour lutter contre la désertification. Au niveau national, il a appelé la communauté internationale à veiller à l’application des trois Conventions de Rio. Il a aussi encouragé les États et autres organisations à faire mieux circuler les informations et les connaissances scientifiques et techniques. Les terres sèches et arides ne sont pas forcément des terres perdues, mais des terres d’opportunités à valoriser, a-t-il ajouté.
Table ronde et débat interactif
Les sécheresses de plus en plus intenses sont liées aux changements climatiques et entraînent la désertification, a constaté la représentante du Soudan, en parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et en ouvrant le débat interactif que la Réunion préparatoire intergouvernementale de la CDD17 a tenu sur ce thème. La représentante a indiqué que le Groupe des 77 et de la Chine encourageait les pays touchés par la désertification à acquérir les connaissances scientifiques et technologiques modernes permettant de lutter contre ce phénomène et à renforcer leurs capacités, notamment en valorisant le savoir-faire local. Il faut aussi favoriser l’usage des bonnes pratiques et augmenter celui des méthodes qui permettent d’augmenter la résilience, a-t-elle ajouté. Elle a souligné le potentiel qu’offre la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification pour assurer la sécurité alimentaire et la protection des terres. Elle a aussi demandé que soient consacrées des ressources supplémentaires aux pays pour qu’ils puissent faire face aux besoins qui se posent dans tous ces domaines, et elle a particulièrement souligné la nécessité de procéder à des transferts de technologie.
Les liens entre changements climatiques, désertification, sécheresse, pénurie en eau et conservation des sols est indéniable, a quant à lui indiqué le représentant de la République tchèque, qui intervenait au nom de l’Union européenne. Il a lancé un appel au renforcement des synergies existant entre les Conventions des Nations Unies qui ont trait aux changements climatiques, à la biodiversité et à la désertification. Il a assuré que l’Union européenne continuera de participer à la lutte mondiale contre la désertification, et que son aide se fera sous forme de transfert d’expertise et d’appui aux politiques nationales. Il a appelé la communauté internationale à appuyer la recherche scientifique sur les questions de la désertification et de la sécheresse, ceci pour, en particulier, développer la prévention, c’est-à-dire la surveillance des causes de ces phénomènes, et pour créer et renforcer des systèmes d’alerte précoce. Le représentant a aussi dit qu’il fallait combiner l’usage du savoir-faire local avec celui des technologies modernes. Il a proposé aux donateurs de soutenir les programmes nationaux d’adaptation, de façon à les intégrer dans les politiques de coopération. Il a suggéré que la prochaine CDD-17 engage les gouvernements à donner une priorité à la conservation des terres.
Les pays arabes ont mis au point des plans nationaux pour mettre en œuvre les recommandations de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a indiqué le représentant d’Oman, qui s’exprimait au nom de ces pays qui, dans leur grande majorité, souffrent de la désertification. Le Groupe arabe demande aux États Membres de conjuguer leurs efforts afin de pouvoir lutter plus efficacement contre la désertification, a-t-il déclaré. Il a proposé l’adoption d’une méthode holistique dans cette lutte, en considérant ses aspects politiques, biologiques et socioéconomiques. Il a aussi préconisé que soit adoptée une méthode participative, notamment pour permettre aux femmes de s’impliquer dans les efforts à mener.
Allant dans le même sens, le représentant de l’Afrique du Sud a recommandé que soit facilitée la pleine participation des communautés et des organisations civiles, dont notamment celles composées de femmes, dans les politiques de lutte contre la désertification. Cela passe par un meilleur accès des pauvres aux terres, et en particulier par une amélioration de la possibilité, pour les femmes, de devenir propriétaires, a estimé la représentante du Canada, avant d’indiquer que son pays a formé, au Rwanda, des coordonnateurs travaillant sur la question du droit des femmes à la propriété foncière. La représentante du Groupe des peuples autochtones a, quant à elle, souhaité que les populations autochtones soient davantage consultées, et que les connaissances scientifiques soient mises à la disposition de ces communautés. La représentante du Groupe des femmes a suggéré que soit créé, dans le cadre de la Convention, un mécanisme de participation permettant aux organisations de femmes de populations autochtones et de jeunes, notamment, d’être plus impliquées dans cette lutte.
De nombreuses délégations ont exposé les plans nationaux et les mesures destinés à lutter contre la désertification, élaborés par leurs pays. La délégation du Maroc a parlé à cet égard des projets de développement rural intégré, de conservation des parcs forestiers, de restructuration des palmeraies et de valorisation des oasis élaborés dans son pays. En Espagne, pays de l’Union européenne le plus touché par la sécheresse, le Gouvernement encourage les mesures d’économie en eau, a indiqué la délégation espagnole. En ce qui concerne son pays, le représentant de la République islamique d’Iran a parlé de l’efficacité du programme de captage du carbone mis en œuvre en Iran.
La région de l’Amérique du Sud et des Caraïbes connaît une désertification comparable à celle de l’Afrique, a relevé le représentant du Chili, tandis que la délégation de l’Argentine indiquait que ce pays a la plus grande superficie aride et semi-aride du sous-continent d’Amérique du Sud. La délégation de la Bolivie, quant à elle, a recensé les causes de la désertification, et a notamment cité à cet égard la mauvaise utilisation de l’eau, les feux de forêts ou le réchauffement et la fonte des glaciers.
Très affecté par les sécheresses cycliques et la désertification, le Cap-Vert connaît une dégradation de la qualité de ses sols, et seulement 10% des terres du pays sont des terres arables, a indiqué son représentant. Le Gouvernement cap-verdien a donc adopté des politiques à moyen terme visant une croissance durable, a-t-il expliqué avant de lancer un appel à l’aide internationale.
Comme les membres de beaucoup d’autres délégations, la représentante de l’Algérie a appelé la communauté internationale à apporter un soutien substantiel aux pays affectés par la désertification, aussi bien au plan des ressources financières que sur celui du transfert des technologies. La délégation algérienne a aussi émis l’espoir qu’une plus grande aide internationale soit apportée à l’appui du programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique, mené par le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), et à l’initiative de la « grande muraille verte du Sahara et du Sahel ». Pour sa part, le représentant du Nigéria a lancé un appel en faveur du renforcement du Fonds pour l’environnement mondial, et a demandé que d’autres fonds soient mobilisés pour faire face à tous les défis qui se posent en matière de sécheresse et de désertification.
La délégation d’Israël a proposé la mise en place des réseaux pour le partage des meilleures pratiques dans le domaine de la lutte contre la désertification et dans celui de la protection des sols arides.
La représentante de la France a engagé la Commission du développement durable à s’inscrire dans une dynamique positive et à mettre l’accent sur la recherche de solutions concrètes. Elle a cité diverses possibilités de mise en valeur des zones arides, comme la production d’énergie solaire, le développement de l’aquaculture, la promotion de l’écotourisme, le captage du carbone par une meilleure gestion des forêts et la pratique de l’agroforesterie, ou encore la création d’aires naturelles protégées. Elle a aussi parlé des méthodes durables de lutte contre la dégradation des terres, comme par exemple l’usage de cordons pierreux, de bandes herbeuses, et la promotion de l’agriculture de conservation. Pour sa part, le délégué de la Suisse a parlé des avantages de la régénération naturelle assistée, qui favorise la repousse des arbres sur les terres agricoles.
Afrique ( E/CN.17/2009/8 )
Interdépendance et questions intersectorielles (E/CN.17/2009/9)
Déclarations liminaires
Mme KOBIE BRAND, Directrice régionale du Secrétariat africain du Conseil international pour les initiatives écologiques locales ( ICLEI), a rappelé que l’Afrique se trouvait face à plusieurs crises humanitaires interconnectées, qui éclatent aujourd’hui après avoir été en gestation pendant plusieurs décennies. Ces crises sont dues à des pertes d’écosystèmes qui semblent irréparables. Pour inverser cette tendance et soutenir l’activité économique, Mme Brand a estimé qu’il fallait doter l’Afrique d’infrastructures adaptées, et que seule une action nouvelle menée au plan mondial et le lancement d’initiatives concrètes pourront permettre de réaliser des bénéficies quantifiables en faveur des communautés locales africaines. La panéliste a ajouté que dans le cadre du NEPAD, l’Afrique avait réalisé de vrais progrès, notamment dans les secteurs de la gestion de l’eau, de la promotion de l’agriculture de proximité et de l’adaptation aux effets des changements climatiques. Ce qu’il faut pour accélérer la réalisation de ces progrès, c’est coordonner les efforts déployés par de nombreuses institutions, conventions et accords, a préconisé Mme Brand.
Elle a ensuite souhaité que le Mécanisme d’évaluation intra-africaine soit renforcé et que les gouvernements du continent aident davantage les communautés locales, en promouvant leurs droits et en acceptant de décentraliser l’action du gouvernement central en matière de développement. La méthode consistant à assurer le paiement et la rémunération des services liés à l’utilisation des ressources provenant des écosystèmes est un exemple de double réussite, économique et écologique, a encore noté Kobie Brand. Elle a en outre cité la nécessité d’adapter les secteurs de l’éducation et de la formation aux nouveaux défis, et celle de valoriser le rôle de la société civile, des savoirs autochtones et des médias pour que l’Afrique réussisse le pari du développement. Enfin, elle a appelé les bailleurs de fonds à faciliter l’accès des pays en développement aux mécanismes de financement, ceci afin que les communautés locales bénéficient directement de l’aide publique au développement.
M. KADDU SEBUNYA, Directeur du Programme technique de l’« African Wildlife Foundation », a déclaré que la réduction de la pauvreté était le préalable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). L’Afrique a un potentiel, et l’application des programmes et politiques arrêtés au niveau panafricain devrait donner à ce potentiel l’occasion de s’exprimer, a-t-il ajouté. L’intervenant a estimé que l’Afrique ne pourrait donner sa pleine mesure que dans un cadre de bonne gouvernance et de bonnes pratiques, « où la coopération régionale, y compris la coopération transfrontalière, ouvrira la voie à un progrès commun ». M. Sebunya a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les mesures de conservation et d’appui aux initiatives des communautés locales, qui sont « garantes de la préservation de la faune et de la flore » et dont les droits doivent être reconnus.
Table ronde et débat interactif
La représentante du Sénégal, qui intervenait au nom du Groupe africain, a déclaré qu’en dépit des efforts déployés par les pays africains pour vaincre la pauvreté et rendre durable le développement du continent, des contraintes continuaient de peser sur l’avenir de l’Afrique. Il faut adopter des mesures urgentes pour régler « une fois pour toute » la question des pénuries alimentaires, la clef étant la diversification des cultures agricoles, a indiqué la représentante. Par ce moyen, nous jugulerons le phénomène migratoire et pousserons plus loin la modernisation de notre appareil de production, a-t-elle ajouté. Elle a également souhaité que le commerce international soit plus équitable afin de permettre l’accès des produits africains sur les marchés mondiaux. Il est également urgent que les pays développés honorent les engagements qu’ils ont pris au titre de l’aide publique au développement, a encore dit la représentante.
En écho, la représentante du Soudan, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que l’Afrique était le seul continent à n’être pas dans les temps en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Elle a estimé que l’effort à déployer à cet égard devait être régional et mondial, afin de faire en sorte que les bons résultats économiques enregistrés ces dernières années aient un effet durable sur la réduction de la pauvreté. La révolution verte en Afrique doit faire passer le continent d’une économie de subsistance à une économie tournée vers la conquête des marchés, où les profits les plus conséquents sont générés, a ajouté la représentante. À son tour, elle a affirmé que plus les négociations commerciales du Cycle de Doha restaient au point mort et s’éternisaient, plus la situation de l’Afrique allait se détériorer. Elle a également demandé que les partenaires les plus nantis en matière de développement intensifient leurs efforts en matière d’amélioration de la fourniture de l’aide. La délégation de la France a indiqué que des politiques agricoles et de promotion de la sécurité alimentaire menées par les pouvoirs publics et tournées vers les nouvelles technologies devaient former le socle sur lequel devaient s’aligner les donateurs.
La délégation du Maroc a, quant à elle, attiré l’attention sur la nécessité de renforcer la coopération Sud-Sud. Le continent africain et les pays les moins avancés (PMA) doivent continuer de bénéficier de la solidarité active du Groupe des 77 et de la Chine, et ce à travers un appui systématique au NEPAD et au Programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010, a dit la représentante marocaine. Selon elle, une action coordonnée doit permettre de réduire le fardeau de la dette, d’améliorer l’accès aux marchés, et de renforcer les capacités de gestion du processus de développement. La délégation de l’Algérie a emboîté le pas à celle du Maroc en indiquant que le Gouvernement algérien réalisait avec ses voisins des projets ambitieux d’intégration économique régionale pour désenclaver certaines zones, sauvegarder l’environnement, et améliorer la distribution de l’eau. Le représentant de la République démocratique du Congo (RDC), qui a lui aussi plaidé pour une approche intégrée des problèmes de l’Afrique, a souligné la vocation progressiste de son pays, qui est disposé, a-t-il dit, « à mettre à contribution ses potentialités humaines et ses 80 millions d’hectares de terres arables pour que le projet de révolution verte africaine devienne une réalité ».
De son côté, la délégation des États-Unis a rappelé que 120 millions d’Africains souffraient de la faim ou de la malnutrition, l’Afrique subsaharienne étant « l’épicentre » de l’insécurité alimentaire. Le représentant a préconisé de s’attaquer aux causes profondes du phénomène par le biais d’une coopération accrue entre les mécanismes appropriés et les pays en développement désireux d’investir dans la promotion d’une croissance durable.
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