En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/1027

LA RÉUNION PRÉPARATOIRE DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE SOULIGNE LE LIEN ENTRE DÉVELOPPEMENT, PROMOTION DE L’AGRICULTURE ET ESSOR RURAL

24/02/2009
Conseil économique et socialENV/DEV/1027
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Réunion préparatoire intergouvernementale

3e et 4e séances - matin et après-midi                      


LA RÉUNION PRÉPARATOIRE DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE SOULIGNE LE LIEN ENTRE DÉVELOPPEMENT, PROMOTION DE L’AGRICULTURE ET ESSOR RURAL


La Réunion préparatoire à la dix-septième session de la Commission du développement durable (CDD-17), qui s’est ouverte hier, s’est intéressée aujourd’hui aux questions intersectorielles relatives à l’agriculture et au développement rural, et a organisé, dans le cadre de ces deux thèmes, deux tables rondes.


Ce matin, après les exposés de deux experts qui ont donné un aperçu des apports de l’« agroécologie » ou de l’« écoagriculture » au développement, les participants à la première table ronde de la journée ont relevé les effets positifs que peut avoir une agriculture bien pratiquée sur les écosystèmes.  La discussion interactive qui a suivi ces deux présentations a donc été tournée vers les pratiques agricoles durables permettant de ménager l’environnement, notamment les sols, au moment où, à travers le monde, la proportion de terre arable par tête d’habitant a diminué de manière significative.  L’utilisation de biocombustibles de deuxième génération a été encouragée par un certain nombre de participants à la discussion, afin notamment de préserver la sécurité alimentaire.  Les intervenants à la table ronde ont également noté que le stockage des récoltes devait être amélioré, et qu’il fallait à cet égard investir dans les infrastructures et les installations adéquates.  Beaucoup de délégations de pays en développement ont cependant relevé que ces efforts ont besoin d’être soutenus par une aide financière substantielle de la communauté internationale et par les politiques adoptées au niveau mondial qui doivent favoriser un meilleur accès des productions des pays défavorisés aux marchés internationaux.  La recherche scientifique constitue un investissement primordial, ont d’autre part remarqué des participants, qui ont lancé un appel en faveur d’un meilleur partage des connaissances et des expériences.


Au cours de la table ronde de l’après-midi, le représentant de l’Institut du développement rural a estimé que la mise en place d’un bon régime foncier était la clef du développement rural.  Les politiques en matière foncière devraient se concentrer sur la distribution « la plus égalitaire possible » des terres, a-t-il préconisé.  Quant au deuxième panéliste de cette table ronde, il a pour sa part estimé que les politiques doivent aller plus loin dans l’amélioration de l’accès aux terres, aux technologies et dans la promotion de la formation des femmes.  Représentante d’une organisation qui promeut l’égalité entre hommes et femmes en milieu rural, l’experte a expliqué que cette égalité était indispensable pour assurer la durabilité du développement dans les campagnes.  Dans la discussion qui a suivi, le représentant des États-Unis, a, entre autres, expliqué l’engagement de son pays dans l’aide au développement rural.  Il a indiqué que les États-Unis soutenaient de nombreux pays en développement dans les domaines de la formation à l’utilisation des nouvelles technologies agricoles et de communication.  L’objectif visé est celui de parvenir à réduire les disparités qui existent entre les zones rurales et les milieux urbains, a-t-il expliqué.


La Réunion préparatoire de la Commission du développement durable poursuivra ses travaux demain, mercredi, le 25 février, à 10 heures, en examinant les questions relatives au régime foncier et à la sécheresse.


ORIENTATIONS POSSIBLES ET MESURES ENVISAGÉES POUR ACCÉLÉRER LA MISE EN ŒUVRE


Agriculture (E/CN.17/2009/3)


Interdépendance et questions intersectorielles (E/CN.17/2009/9)


Déclarations liminaires


M. NORMAN UPHOFF, Professeur d’agriculture gouvernementale et internationale à l’Université de Cornell, a rappelé les conditions défavorables qui prévalent de nos jours envers les activités agricoles, et a à cet égard cité la diminution du ratio de terres arables par habitant, les changements climatiques, la résistance aux maladies et l’augmentation du coût de l’énergie.  Il a expliqué le concept d’« agroécologie », qui se traduit par exemple dans un système d’intensification de la culture du riz, qui change le mode de gestion des plantes et de l’eau pour accroître l’abondance et la diversité des récoltes et de la production.  Il a montré les résultats atteints dans la production du riz selon les méthodes utilisées, en citant les cas de Madagascar, du Cambodge, de Cuba et du Mali.  Il y a maintenant 35 pays où les changements de gestion de la riziculture et du riz en tant que plante ont donné des résultats positifs, a-t-il indiqué.  Ces méthodes prouvent que l’utilisation de compost donne de meilleurs résultats que celle des engrais chimiques, a-t-il aussi précisé.  Il a donc encouragé les délégations à mettre en pratique dans leurs pays ces méthodes qui utilisent moins d’eau et ont une plus grande rentabilité agricole.  Ce n’est pas une solution à tous les problèmes du secteur agricole, mais c’est une solution qui présente des avantages à ne pas négliger, a-t-il assuré.  C’est une méthode qui reste à améliorer et qui offre de grandes opportunités, a tenu à souligner Norman Uphoff.


Mme SARA SCHERR, Présidente et Directrice générale de la société « ECOagriculture Partners », a expliqué comment les activités de la communauté des agriculteurs dépendent des écosystèmes.  Elle a aussi indiqué que la production annuelle des cultures a des effets et des impacts sur la moitié de la surface du globe terrestre.  Les stratégies utilisées à certains endroits ne sont pas forcément valables dans d’autres lieux, a-t-elle poursuivi.  Dans certains cas, dans le cadre de la conservation des zones de préservation, il peut y avoir des espaces écologiques autour des domaines agricoles, a-t-elle indiqué.  Mme Scherr a invité la communauté internationale à minimiser la pollution par les intrants agricoles dans les activités de production alimentaire.  Elle a aussi appelé à maintenir la diversité et à ne pas semer le même type de plante sur des milliers d’hectares.  En utilisant la teneur en carbone du sol, nous pouvons améliorer la productivité, a-t-elle dit.  Elle a aussi parlé des stratégies d’« écoagriculture » qui peuvent atténuer les effets des changements climatiques et bénéficier aux agriculteurs.  Le système d’élevage intensif peut aussi être changé, a-t-elle noté.  Elle a donc encouragé les décideurs à adopter des plans et des actions permettant de mettre en pratique l’écoagriculture.  Ces politiques doivent prendre en compte les actions de lutte contre les changements climatiques, rechercher l’exploitation de biocarburants durables et agir en partenariat avec les agriculteurs, a-t-elle notamment précisé.  Elle a enfin invité à veiller à ce que les accords qui seront pris à Copenhague soulignent l’importance cruciale de l’utilisation des sols.



Table ronde et débat interactif


« Une révolution verte » dans les pays en développement doit être lancée, et ceci devrait aller de pair avec une amélioration de l’accès à l’alimentation, a déclaré la représentante du Soudan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, en lançant le débat sur les questions intersectorielles relatives à l’agriculture.  Cet appel à la « révolution », relayé notamment par la Suisse, vise à aboutir à la mise en place d’une agriculture durable, objectif qui est recherché tant au niveau national qu’international.


Un paradoxe a néanmoins été souligné par la représentante de l’Indonésie, qui a relevé qu’il y avait une nette augmentation de l’insécurité alimentaire, alors que, dans le même temps, les produits alimentaires se diversifient.  En outre, la majorité des personnes qui vivent dans un état de sous-alimentation résident dans des zones rurales de pays en développement et sont essentiellement impliquées dans les activités du secteur de l’agriculture, a indiqué la représentante.  Elle a donc estimé que la réforme de l’agriculture doit s’inscrire dans un cadre global.  De son côté, le représentant d’Oman, qui s’exprimait au nom du Groupe arabe, ainsi que ceux de l’Inde et de la FAO, parmi d’autres, ont proposé l’adoption d’une politique agricole mondiale intégrée et basée sur des objectifs internationaux.  La réforme du secteur agricole doit être au centre des politiques de développement, a quant à lui ajouté le représentant de la Norvège.


L’agriculture peut avoir un effet positif sur les écosystèmes et sur le phénomène des changements climatiques, ont d’autre part relevé les intervenants, en indiquant que leur conclusion s’appuyait sur les informations relatives au système agroécologique présenté par les experts.  Cette approche est basée sur le principe de la promotion d’une forme d’agriculture qui ait un impact minimal sur les sols et les écosystèmes.


Les délégations ont aussi souvent appelé la communauté internationale à mettre l’accent sur la promotion de l’usage de biocombustibles produits selon des normes durables.  Combiner les biocarburants avec la sécurité alimentaire est en effet essentiel, a noté le représentant du Japon, qui a souhaité que soit favorisée la production des biocombustibles de deuxième génération.  Il est important de gérer les risques que peuvent poser les biocombustibles, a à cet égard confirmé le représentant des Pays-Bas.


Au Canada, on encourage l’adoption de pratiques agricoles durables, aussi bien pour les Canadiens que pour le reste du monde, a indiqué le représentant du Canada.  À partir des années 80, les agriculteurs canadiens ont adopté des méthodes qui protègent les sols de l’érosion.  En outre, des efforts de recherche sont déployés pour essayer de comprendre les effets qu’ont les flux d’émissions de gaz à effet de serre sur les exploitations agricoles canadiennes, a ajouté le représentant.  En ce qui la concerne, l’Union européenne a adopté des mécanismes de contrôle de la promotion, de la production et de l’usage des biocombustibles, de manière à en éviter les impacts négatifs, a indiqué le représentant de la Commission européenne.


La représentante des États-Unis a fait part aux autres délégations de l’approche pratique qu’a adoptée son pays pour accroître la productivité et la qualité des produits, notamment grâce à des installations améliorées de stockage après les récoltes.  Elle a souligné l’importance qu’il y a à disposer d’un bon système de recherche scientifique et d’éducation, de bonnes institutions politiques, et de bonnes stratégies de communication pour bien faire circuler les informations.   Les États-Unis travaillent avec des centres de recherche internationaux pour arriver à concevoir et mettre en œuvre des protocoles plus élaborés d’évaluation des sols par exemple, a dit la représentante.  La représentante du Groupe des jeunes a elle aussi apporté l’appui des jeunes à la promotion d’une meilleure éducation qui permettrait notamment des innovations dans le domaine de la conservation des récoltes et des denrées agricoles.


Dans certains pays, la recherche doit être soutenue par les partenaires internationaux, faute de moyens suffisants au niveau local, ont fait valoir plusieurs délégations.  Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui prenait la parole au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a ainsi attiré l’attention sur le déclin du budget de recherche dans les pays de cette région.


Dans leurs interventions au cours de cette table ronde, les États Membres ont très souvent réitéré les appels déjà lancés à l’adresse des pays développés, afin qu’ils soutiennent les efforts déployés par les pays en développement en vue de réformer le secteur agricole.  Outre l’aide financière, la représentante du Soudan, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appelé la communauté internationale à aider les pays en développement à adopter des politiques adaptées à leurs milieux naturels et leurs conditions socioéconomiques afin qu’ils puissent créer des structures permettant à leur agriculture d’être compétitive.  Elle a aussi demandé l’apport d’un soutien pratique à ces pays de la part du système des Nations Unies, ceci notamment pour permettre aux petits exploitants agricoles d’utiliser les technologies modernes.


Au nom du Groupe africain, le représentant du Sénégal, soutenu par celui de l’Algérie, a demandé un renforcement de l’aide internationale destinée à soutenir les programmes du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  La délégation sénégalaise a invité les gouvernements et les donateurs internationaux à augmenter l’aide financière aux centres de recherche africains travaillant sur l’agriculture et l’élevage.


« L’Union européenne, qui a déjà beaucoup contribué à lutter contre la crise alimentaire, est favorable à un partenariat global », a expliqué le représentant de la Commission européenne, en précisant que l’Union européenne souhaitait améliorer le partage de l’information et des meilleures pratiques.  Pour le représentant de la Chine, la communauté internationale devrait créer des mécanismes de transfert de technologie.


Plusieurs intervenants, comme la délégation de l’Algérie, ont fait remarquer la nécessité d’améliorer les installations et les capacités nationales de stockage après les récoltes.  On constate en effet beaucoup de pertes de revenu des agriculteurs à cause de mauvaises conditions de stockage et de conservation des récoltes, a noté le représentant d’Oman.


La représentante de la Jamaïque, qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS), a rappelé les problèmes que rencontrent ces pays en termes d’agriculture.  Elle a cité entre autres les obstacles posés à l’accès aux marchés, la mauvaise gestion de l’eau, les effets des changements climatiques, les catastrophes naturelles, le manque de programmes de contrôle et de suivi de l’empli des pesticides, ainsi que le coût élevé des transports.  Dans les États fédérés de Micronésie, où l’agriculture et la pêche sont vitales, il faut notamment mettre fin aux pratiques de pêche non durables et restaurer les barrières de corail, a déclaré le représentant de cette fédération.


À l’image de plusieurs autres intervenants, qui ont lancé un appel à la libéralisation du commerce international, en suivant à cet égard les recommandations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les représentants des Pays-Bas et de la Fédération de Russie, ont souhaité que l’accès aux marchés mondiaux soit amélioré pour tous les pays et notamment pour les exportations des produits agricoles provenant des pays en développement.  De son côté, le représentant du Nigéria a abordé la question des subventions versées à la production et à la vente des denrées agricoles par les pays développés, qui entravent le développement du secteur agricole des pays en développement.


Concluant le débat, Mme Scherr a souligné que le commerce agricole doit être encouragé comme élément important du développement.  Actuellement, il ne représente que 10% du niveau de la production nationale des pays, a-t-elle rappelé.  Elle a par ailleurs relevé le besoin de procéder à des investissements pour restaurer les terres arables dégradées.  Si nos sols sont dégradés, ce n’est pas la peine d’y déverser des engrais.  Il faut d’abord redonner vie à ces sols, a fait valoir de son côté M. Uphoff, qui a estimé que la seule approche agroécologique n’était pas la solution aux problèmes qui se posent.  Il nous faut une agriculture moderne et, au XXIe siècle, on devrait aller vers l’éclosion de techniques permettant la naissance d’une agriculture postmoderne, a-t-il déclaré, en invitant les délégations à procéder à des échanges d’expériences.


Développement rural (E/CN.17/2009/4)


Interdépendance et questions intersectorielles (E/CN.17/2009/9)


Déclarations liminaires


M. TIM HANSTAD, représentant de l’Institut du développement rural, a estimé que le régime foncier était la clef du développement rural.  C’est sur cette base, a-t-il dit, que la terre acquiert sa valeur, que les exploitants décident collectivement de la part qui peut revenir à chacun, et que les systèmes de crédit se développent.  L’intervenant a ajouté que les politiques en matière foncière devaient se concentrer sur la distribution « la plus égalitaire possible » des terres dans le cadre du droit. 


Soulignant la nécessité d’accroitre le rôle des femmes et des savoirs traditionnels dans la relance du développement rural, le panéliste a déclaré qu’il revenait aux gouvernements de formaliser le droit foncier, non seulement à l’échelle des individus mais aussi des collectivités.  Un élan collectif a pour effet de dynamiser le secteur en question dans son ensemble, a-t-il dit, avant de mettre l’accent sur la nécessité d’améliorer les aides à la formation et les conditions d’accès aux prêts.  Les petits exploitants doivent pouvoir être en mesure de connaitre leurs droits fonciers et, éventuellement, de les défendre, a encore noté M. Hanstad.


Mme ROSALUD DE LA ROSA, représentante de l’organisation WOCAN, qui promeut l’égalité entre hommes et femmes en milieu rural, a expliqué que l’égalité de genre était indispensable pour assurer la durabilité du développement dans les campagnes, cela « dans un cadre respectueux des droits de l’homme ».  Elle a ajouté que WOCAN se heurtait, dans la conduite de ses tâches, à des mentalités « rétrogrades et conservatrices » dans les campagnes.  Les inégalités pèsent sur le développement dans le secteur agricole, car cet univers est souvent dominé par les hommes, ceci en particulier dans les pays du Sud, a-t-elle dit.  Elle a indiqué qu’il était de ce fait très difficile d’obtenir des données fiables sur la situation sur le terrain et, de ce fait, de formuler des recommandations basées sur une évaluation claire des besoins. 


Changer les mentalités en matière d’égalité des sexes est une entreprise laborieuse, qui ne donne des résultats que sur le long terme, a encore dit l’oratrice.  Or, a-t-elle lancé, la conjonction des crises actuelles exige d’accélérer notre action pour que soient réduites des disparités entravant à la fois le développement humain des femmes et le développement économique de groupe extrêmement fragilisés par les crises climatique et alimentaire, a-t-elle fait remarquer.  Mme de la Rosa a estimé qu’il fallait accroître la pression sur les décideurs, afin que les politiques mises en œuvre aillent plus loin dans l’amélioration de l’accès aux terres, aux technologies, et à la formation des femmes.  Ces efforts sont d’autant plus importants pour le devenir des communautés que l’exode rural laisse derrière lui de nombreuses femmes seules, qui, désœuvrées, héritent de la lourde tâche d’assurer la sécurité alimentaire des foyers.


Table ronde et débat interactif


Les participants à la discussion ont eux-aussi souligné que le milliard de pauvres peuplant les zones rurales subissaient de plein fouet les conséquences de la crise économique et financière. 


La représentante du Soudan, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que l’amélioration de la productivité agricole et la croissance devaient être au cœur des stratégies de réduction de la pauvreté rurale.  L’accès à l’énergie est nécessaire pour relancer le développement des campagnes, a-t-elle dit.  Elle a précisé que l’eau devait faire l’objet de programmes prioritaires visant à assurer la présence dans les zones les plus reculées du minimum technique nécessaire à l’irrigation.  Il faut d’autre part parer aux effets adverses des changements climatiques, a-t-elle souligné.  La représentante a également déploré que les technologies de l’information et des communications fassent cruellement défaut dans les pays en développement, les agriculteurs de ces pays restant à l’écart des progrès de l’économie mondiale.  Elle a jugé que fournir la formation nécessaire et combler le fossé numérique pourraient aider à sortir les communautés rurales de l’isolement et attirer le secteur privé. 


D’autres États Membres ont estimé qu’il est important d’intégrer davantage les savoirs traditionnels dans les stratégies de développement rural.  Le représentant de Tonga, qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement, a ainsi déclaré que le rôle des communautés rurales, « véritables gardiennes de l’essence de nos cultures », était précieux non seulement sur le plan économique, mais aussi pour promouvoir une gestion respectueuse de l’environnement des ressources naturelles.  Il a indiqué que dans les pays comme le sien, le tourisme vert était en pleine expansion, et que les communautés rurales devraient pouvoir profiter des bénéfices de cet essor auquel elles participent.  C’est ainsi qu’il a fait savoir qu’à Tonga, les fermiers dont les terres sont exploitées à des fins touristiques participaient à l’élaboration de projets de loisir.


Les délégations de la République tchèque, qui parlait au nom de l’Union européenne, et de la Suisse ont fait valoir les avancées réalisées dans leur région dans le domaine de la qualité des produits agricoles.  Le délégué tchèque a notamment évoqué le développement des fermes « bio », qui sont à l’origine d’un marché qui a entrainé un bouleversement des méthodes d’exploitation et de gestion des ressources naturelles en Europe.  Il a noté les apports de ces pratiques à la cause environnementale, notamment en matière de santé et de revitalisation des campagnes.  Il a estimé que cette évolution répondait à l’exigence accrue des consommateurs, « en quête d’information sur ce qu’ils mangent. »  Au-delà, la revalorisation des conditions de travail et de vie en milieu rural a un impact positif sur la protection des forêts, des écosystèmes, ainsi que sur la gestion de l’eau, a encore relevé le représentant tchèque.  Son homologue suisse a lui aussi mis en relief les aspects positifs de l’agriculture « bio » sur la gestion des terres et des bétails.  Il a estimé que ce modèle pouvait être exporté dans les pays en développement, afin que ces derniers puissent à la fois relancer leur agriculture et renforcer la qualité de leur sol grâce aux nouvelles technologies. 


D’autres délégations ont abordé la question de l’aide au développement rural.  La délégation des États-Unis notamment, a expliqué le plein engagement de son pays dans cet effort en indiquant que la durabilité du développement des communautés rurales était essentielle pour la viabilité environnementale, sociale et économique des nations.  Il a souligné que son pays appuyait de nombreux pays en développement dans les domaines de la formation aux nouvelles technologies agricoles et de communication, l’objectif étant de parvenir à la réduction des disparités entre zones rurales et urbaines.  Pour le bien des générations futures, celles vivant au cœur des États-Unis et ailleurs dans le monde, les campagnes doivent offrir les mêmes opportunités d’emploi et la même qualité de vie que les villes, a dit le représentant. 


Le représentant du Maroc, en fin de séance, a déclaré que son pays préconisait la création d’un fonds multilatéral.  Ce mécanisme aurait pour objectif le renforcement des capacités et le transfert de technologies à des conditions préférentielles, ainsi que le financement des mesures d’adaptation aux effets des changements climatiques sur le développement rural dans les pays en développement. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.