LA RÉUNION DE L’ECOSOC AVEC LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS REVÊT CETTE ANNÉE « UN CARACTÈRE D’URGENCE » COMPTE TENU DE LA CRISE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
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Conseil économique et social
Réunion spéciale de haut niveau avec les institutions
de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce
et la Conférence des Nations Unies sur le commerce
et le développement
5e et 6e séances – matin et après-midi
LA RÉUNION DE L’ECOSOC AVEC LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS REVÊT CETTE ANNÉE « UN CARACTÈRE D’URGENCE » COMPTE TENU DE LA CRISE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
La réunion spéciale de haut niveau qu’organise chaque année le Conseil économique et social (ECOSOC) avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a pris aujourd’hui un caractère d’urgence, alors que la communauté internationale est plongée dans le marasme économique et financier.
« Quatre-vingt-dix millions de personnes de plus pourraient tomber dans la pauvreté cette année en raison de la crise, et le nombre de celles qui n’ont pas assez pour se nourrir, dépasser le milliard », a prévenu la Présidente de l’ECOSOC, Sylvie Lucas, dont les prévisions ont été confirmées par le « Rapport mondial de suivi 2009 » de la Banque mondiale, qui fait état d’une « urgence de développement ».
Les flux de capitaux privés vers les pays en développement chuteront probablement de plus de 700 milliards en 2009 par rapport à 2007, tandis que leur croissance ne dépassera pas 1,6%, soit à peine un quart des projections faites avant le début de la crise, indique ce rapport. En outre, le nombre de pauvres fera plus que doubler dans ces mêmes pays, qui risquent de ne pas réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.
Au-delà de son impact, cette crise, la pire depuis la Grande dépression, révèle l’inadéquation du système financier international issu des accords conclus en 1944 à Bretton Woods. Les participants à la réunion se sont donc félicités de l’engagement du G-20 à « réparer » le système financier et à renforcer les réglementations financières.
Le Vice-Ministre des finances de l’Égypte et Vice-Président du Comité financier et monétaire international du FMI a rappelé que dans son communiqué du 25 avril, son Comité appelle à une meilleure analyse des liens macrofinanciers, des effets de contagion internationaux et des sources de risque systémique. Le Comité attend aussi de la réforme du FMI, une augmentation des quotes-parts des économies dynamiques.
Du côté de la Banque mondiale, le représentant du Président du Comité du développement Banque mondiale/FMI a rappelé qu’un nouveau siège sera créé au Conseil d’administration de la Banque pour les pays d’Afrique subsaharienne et que des discussions sur la répartition future des actions de la Banque sont en cours.
S’agissant du système commercial, les participants ont salué l’engagement du G-20 de ne pas recourir au protectionnisme. La Directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a jugé vital de stimuler la croissance, en demandant aux pays industrialisés de mener des politiques commerciales « ouvertes sur l’extérieur ». L’objectif est de prendre des mesures dynamiques dans le cadre revitalisé des négociations du Cycle de Doha.
Le contexte actuel n’entraîne pas automatiquement une baisse de l’aide, a souligné le Président du Conseil du commerce et du développement de la CNUCED, soulignant que le G-20 a promis de consacrer 1 000 milliards de dollars à la crise. Si le Comité du développement a approuvé le décaissement de 100 milliards de dollars sur trois ans par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), il a néanmoins jugé utile que soient réexaminées les capacités financières de la BIRD et de la Société financière internationale (SFI) ainsi que l’adéquation des ressources concessionnelles versées aux pays de l’Association internationale de développement (IDA).
De son côté, le Comité monétaire et financier du FMI s’est dit favorable à une allocation générale des droits de tirage spéciaux (DST) équivalant à 250 milliards de dollars. Le Comité a aussi approuvé le financement immédiat de 250 milliards de dollars du FMI et incorporé par la suite à de nouveaux accords d’emprunts (NAE) qui seront abondés au maximum de 500 milliards.
En inaugurant cette réunion annuelle, le Secrétaire général de l’ONU a insisté sur l’importance de tenir toutes ces promesses sous peine de déboucher « sur une crise humanitaire majeure et une menace à la paix et à la sécurité ». Nous avons désormais l’opportunité, a estimé Ban Ki-moon, de progresser en direction d’un « New Deal vert ».
La réunion du Conseil s’est principalement tenue au sein de deux tables rondes informelles portant sur « la conduite à tenir face aux répercussions de la crise, notamment en ce qui concerne les mécanismes de gouvernance mondiale » et sur « le renforcement du processus intergouvernemental ouvert pour assurer le suivi de la question du financement du développement ».
Lors de ses remarques de clôture, prononcées à l’issue d’un débat informel entre États Membres, la Présidente de l’ECOSOC s’est dite convaincue que cette réunion apporterait une contribution significative aux travaux de la Conférence qu’organisera l’Assemblée générale début juin sur la crise économique et financière mondiale et son impact sur le développement. Pour sa part, le Conseil économique et social poursuivra avec toutes les parties prenantes concernées sa réflexion sur le sujet en vue de sa session de fond qui se tiendra en juillet à Genève, a ajouté Sylvie Lucas en conclusion.
Déclarations liminaires
Mme SYLVIE LUCAS, Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), qui inaugurait le débat, a indiqué que la rencontre entre l’ECOSOC et les institutions financières et commerciales se déroulait à une époque charnière pour l’économie mondiale, marquée par de profonds bouleversements. Elle a estimé que la crise avait d’ores et déjà gravement nui aux efforts déployés par les pays les plus pauvres et accentué l’ampleur des difficultés auxquelles pays développés et en développement se heurtent. « Quatre-vingt-dix millions de personnes de plus pourraient tomber dans la pauvreté cette année en raison de la crise, et le nombre de celles qui n’ont pas assez pour se nourrir pourrait dépasser le milliard », a poursuivi Mme Lucas. Il est de ce fait vital de s’attaquer aux problèmes humains de la crise économique et financière mondiale et d’agir de manière coordonnée et cohérente pour empêcher qu’elle ne se transforme en drame humain généralisé, a-t-elle encore estimé.
Sylvie Lucas a ensuite indiqué qu’une fois la crise surmontée, il faudrait relever d’énormes défis sur le pan du développement, et notamment réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il est donc important de se pencher sur le processus mis en place pour donner suite aux Conférences de Monterrey et de Doha, a-t-elle dit. Évoquant la réunion du jour, Mme Lucas a souhaité qu’elle soit fructueuse et qu’elle constitue une contribution importante à la recherche d’une réponse concertée, cohérente et globale à la crise économique et financière. À ce sujet, elle a fait savoir que le compte rendu des échanges sera transmis au Président de l’Assemblée générale en vue de la préparation du projet de document final de la Conférence internationale sur l’impact de la crise financière sur le développement, qui aura lieu début juin à New York.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que la réunion de cette année avec les institutions de Bretton Woods était plus importante que jamais. En effet, la crise financière et économique mondiale a révélé de graves faiblesses et lacunes dans le système économique international. Le système des Nations Unies, y compris les institutions de Bretton Woods, prévoit une plongée de l’économie mondiale en 2009, qui se traduira par une baisse du revenu moyen partout dans le monde, a-t-il indiqué. Pour atténuer cette situation, les membres du G-20 ont pris un certain nombre de mesures bienvenues, lors du récent Sommet de Londres. Ils ont, a rappelé le Secrétaire général, promis de « réparer » le système financier et de renforcer les réglementations financières. Ils ont reconnu la nécessité de réformer les institutions financières internationales et promis aussi de rejeter le protectionnisme et d’aider les populations les plus vulnérables dans le monde. Le G-20, a encore rappelé le Secrétaire général, s’est engagé à consacrer plus de 1 000 milliards de dollars à la crise.
Il ne s’agit que d’une première étape, a averti le Secrétaire général. Il faut désormais chercher les fonds et veiller à ce que les pays tiennent leurs promesses de contributions. Ban Ki-moon a estimé important de s’assurer qu’une partie importante des ressources additionnelles se dirigent vers les pays en développement afin de les aider à faire face à la crise et à préserver les gains durement acquis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). À tout le moins, les engagements existants pour augmenter l’aide aux pays les plus pauvres devront être tenus, a-t-il insisté. « Nous devons maintenant empêcher que la crise financière et la récession économique évoluent vers une crise humanitaire majeure et deviennent une menace à la paix et à la sécurité. » Pour leur part, a assuré le Secrétaire général, les Nations Unies sont en train de mettre en place un mécanisme de surveillance de la vulnérabilité et d’alerte à l’échelle du système. Mais pour faire face à ces défis, a souligné Ban Ki-moon, une coopération internationale sans précédent est indispensable. Nous devons aussi poursuivre l’effort de redressement de manière à promouvoir le développement durable, a-t-il précisé, car la crise, aussi dévastatrice soit-elle, offre l’opportunité de progresser en direction d’un « New Deal vert ».
Les récents évènements, a poursuivi le Secrétaire général, ont prouvé que le système actuel de la gouvernance économique mondiale n’était plus adéquat pour répondre aux défis qui se posent aujourd’hui. « Nos institutions et nos structures de gouvernance doivent devenir plus représentatives, plus crédibles, plus comptables de leurs actes et plus efficaces », a-t-il jugé. La confiance dans la dérégulation des marchés et leur autorégulation s’est fortement amoindrie, cédant la place à un engagement nouveau en faveur d’une réglementation et d’une supervision efficaces, non seulement au niveau des pays mais aussi au niveau international, a noté le Secrétaire général. Il s’est dit cependant inquiet de voir émerger de nouvelles formes de protectionnisme. Nous devons nous y opposer, non seulement dans le domaine du commerce, mais aussi dans ceux de l’investissement et des migrations internationales. Il y a un besoin urgent de compléter le Cycle de négociations de Doha, a également rappelé Ban Ki-moon.
La réforme du système économique international, qui se fera en plusieurs étapes et qui devra impliquer tous les pays, exigera que l’ONU, son rôle essentiel et sa composition universelle, soient pleinement engagés dans le processus. Nous aurons une occasion importante de faire des progrès en ce sens au mois de juin, a-t-il dit, quand l’Assemblée générale convoquera sa Conférence sur la crise économique et financière mondiale et son impact sur le développement. Le Secrétaire général a souhaité que cette réunion de l’ECOSOC apporte une contribution à ce débat et qu’un meilleur suivi du processus du financement du développement soit assuré.
Déclarations
M. DIAN TRIANSYAH DJANI, Représentant permanent de l’Indonésie auprès de l’Office des Nations Unies à Genève et Président du Conseil du commerce et du développement de la Conférence des Nations Unies (CNUCED), a déclaré que la crise actuelle confirmait la nécessité urgente de renforcer la cohérence ainsi que la gouvernance du système financier, monétaire et commercial international. Rappelant les trois piliers de la CNUCED, à savoir la recherche, la création d’un consensus et l’assistance technique, il a ajouté que les récentes réflexions menées au sein de la Conférence avaient fait ressortir que la dérégulation des marchés financiers avait ouvert la porte à la création d’instruments financiers détachés des activités productives de l’économie réelle.
Il a expliqué que le monde développé et les pays en développement souffraient ensemble des effets de la crise financière, les derniers accusant un net recul dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). La crise actuelle a un impact négatif sur les six domaines identifiés au titre du Consensus de Monterrey, a-t-il expliqué, la mobilisation des ressources financières au niveau national; la mobilisation des investissements directs étrangers (IED); la stimulation du commerce international; l’augmentation de l’aide financière et technique internationale; la réduction de la dette extérieure; et la création de systèmes monétaire, financier et commercial forts, au niveau international.
M. Djani a ensuite affirmé que le contexte actuel n’entraînait pas une baisse inévitable de l’aide, plusieurs pays donateurs ayant d’ailleurs réaffirmé leurs engagements en la matière, reconnaissant notamment le rôle d’une aide accrue pour stimuler la demande. Trouver une solution à la crise et empêcher une récidive constitue également un bon moyen d’appréhender au mieux les questions systémiques soulignées par le Consensus de Monterrey et de rendre plus durable le financement du développement, a dit le représentant.
Abordant les recommandations de la CNUCED, il a préconisé qu’à court terme, il fallait restaurer la stabilité financière et la croissance économique par le biais de mesures de rétablissement de la confiance et de stimulation de la demande pour lutter contre la crise du crédit et atténuer les répercussions de la crise sur la croissance et l’emploi. Il a poursuivi en notant qu’à moyen et long termes, le rôle des gouvernements serait plus important que jamais en ce qui concerne la gestion du système financier, aux niveaux national et international, et ce, pour renforcer la régulation et le contrôle des intermédiaires financiers. Pour éviter une crise systémique à l’avenir et réduire le risque de spéculations excessives et déstabilisantes, des systèmes d’alerte rapide devront être mis en place dans les pays et au plan international, a-t-il ajouté, en insistant sur le fait que le système financier mondial doit être réformé autour des principes de la transparence, de l’intégrité, de la reddition des comptes, de pratiques bancaires saines et de la gouvernance internationale.
Le commerce étant le moteur de la croissance économique, les pays en développement auront besoin d’une assistance pour développer leurs infrastructures économiques et leurs capacités productives, y compris le secteur agricole. Il faut aussi, a ajouté le représentant, examiner la question du lien entre les marchés financiers et les marchés des biens. La spéculation a en effet conduit à l’instabilité des taux de change, ce qui a eu des répercussions sur les flux commerciaux et la stabilité macroéconomique. Du point de vue de la CNUCED, il est important que les efforts prennent en compte à la fois le besoin urgent de stabiliser l’économie mondiale, ce qui est essentiel pour réussir l’intégration des pays en développement dans cette économie en réduisant leur vulnérabilité aux échanges internationaux et aux chocs financiers, a conclu l’orateur.
S’exprimant au nom du Président du Comité du développement, M. AGUSTIN CARSTENS, Directeur général chargé aux affaires internationales au Ministère des finances et du crédit public du Mexique, a rappelé que la conjoncture actuelle était critique pour les pays en développement. En effet, l’impact de la crise financière dans les pays développés se fait désormais ressentir durement dans les pays en développement. Cette crise est en train de se transformer en une véritable calamité, a-t-il lancé, affirmant que les progrès réalisés vers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont remis en cause. La Banque mondiale indique que plus de 50 millions de personnes ont déjà été jetées dans la plus extrême pauvreté, a souligné le Directeur général, fort préoccupé par une conjoncture où jusqu’à 400 000 enfants pourraient mourir chaque année.
Tous les membres de la communauté internationale sont tenus d’aider à atténuer l’impact de la crise, en particulier pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, a-t-il poursuivi. Lors de sa réunion d’hier, le Comité a demandé aux pays de concrétiser leurs promesses, notamment celles faites lors du récent Sommet de Londres, et de mobiliser des ressources additionnelles, ainsi qu’à tous les donateurs d’accélérer la mise en œuvre de leurs engagements à accroître l’aide. Le Comité a en outre souligné la nécessité d’aller au-delà des engagements existants, a encore indiqué M. Carstens.
Celui-ci a exprimé son appui à un certain nombre d’initiatives prises par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), qui s’efforcent de mobiliser des ressources à l’appui des pays les plus pauvres, en particulier dans quatre domaines prioritaires: la protection des plus pauvres; la revitalisation du financement du commerce; le développement des infrastructures; la création d’emplois; et l’appui au secteur financier dans les pays en développement. Il reste cependant beaucoup à faire, a jugé le Directeur général.
Le Comité soutient l’usage optimal du bilan de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) en prêtant jusqu’à 100 milliards de dollars sur trois ans. La Banque mondiale est une institution solide d’un point de vue financier, a reconnu M. Carstens, mais si le processus de relèvement de la crise prend du retard et qu’elle doit continuer à prêter de l’argent durablement, il viendra un moment où elle devra compter sur de nouvelles ressources.
Aussi, avons-nous demandé à la Banque de réexaminer la capacité financière de la BIRD et de la Société financière internationale (SFI), ainsi que l’adéquation des ressources concessionnelles versées aux pays de l’Association internationale de développement (IDA). Le Comité réexaminera ces questions plus tard cette année, a précisé le Directeur général.
Agustin Carstens s’est ensuite félicité des mesures prises pour renforcer la voix et élargir la participation des pays en développement dans le processus de décisions de la Banque mondiale. Ainsi, un nouveau siège sera créé au Conseil d’administration de la Banque pour renforcer la représentation des pays d’Afrique subsaharienne. Hier, le Comité a décidé de hâter les travaux en vue d’engager la seconde phase de la réforme visant à développer les principes, critères et propositions pour la répartition future des actions de la Banque entre les pays. Il a enfin mentionné l’éditorial qu’il a écrit pour « The Guardian » dans lequel il estime qu’il convient maintenant d’élargir le consensus dégagé par le G-20 à Londres à toute la communauté internationale et s’assurer que « les mots choisis avec soin » soient rapidement traduits en actes concrets.
Mme VALENTINE RUGWABIZA, Directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré que la communauté internationale traversait une période critique alors que la mise en œuvre des stratégies économiques et de développement s’avère plus nécessaire que jamais. La crise s’est produite au moment où la croissance mondiale était déjà à la baisse, plongeant progressivement les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans la récession, une récession, qui, aujourd’hui, frappe plus durement encore les pays en développement.
Le Fonds monétaire international (FMI) a prévu un déclin de la croissance mondiale de 1 à 1,5% en 2009, a poursuivi la Directrice générale adjointe de l’OMC, soulignant que ce recul allait avoir des répercussions importantes sur la stabilité économique de la plupart des pays et les conditions de vie des populations les plus démunies. Notamment, a-t-elle dit, les pays en développement auront plus de mal à obtenir des capitaux des pays développés, ce qui va intensifier leur vulnérabilité face aux défis liés à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Pour Mme Rugwabiza, il est vital dans un tel contexte de lutter énergétiquement contre toute forme de protectionnisme, et ce en stimulant la croissance et en demandant aux pays industrialisés de continuer d’honorer leurs engagements multilatéraux en menant des politiques commerciales « ouvertes sur l’extérieur ». L’objectif est d’éviter la baisse du volume du commerce mondial par le biais de mesures dynamiques prises dans le cadre revitalisé des négociations du Cycle de Doha, a déclaré Valentine Rugwabiza.
La levée des obstacles tarifaires et la poursuite de l’élargissement des programmes d’aide pour le commerce sont deux des leviers qui permettront de faire face collectivement à des problèmes liés entre eux. La réponse doit être rapide pour inverser la tendance actuelle à la baisse des flux financiers internationaux, due en partie aux changements budgétaires des pays frappés plus ou moins durement par la crise financière, a estimé la représentante de l’OMC.
M. HANY DIMIAN, Vice-Ministre des finances de l’Égypte et Vice-Président du Comité financier et monétaire international du Fonds monétaire international (FMI), a donné lecture du communiqué final adopté le 25 avril dernier par son Comité. Ce texte réaffirme la détermination du FMI à contribuer à la restauration de la stabilité financière et de la croissance mondiale. Il exprime l’engagement de veiller à la solidité des institutions ayant une importance systémique et au rétablissement de la santé financière des banques; de consentir l’effort budgétaire pour rétablir la croissance dans un cadre budgétaire crédible propre à la viabilité à long terme des finances publiques; de maintenir aussi longtemps que nécessaire des politiques monétaires expansionnistes favorables à la stabilité des prix; et enfin de développer des stratégies crédibles pour s’affranchir de l’intervention à grande échelle des pouvoirs publics au fur et à mesure que la crise se résorbera.
Le Comité a appelé les États Membres à s’abstenir de tout protectionnisme et à aboutir d’urgence à une conclusion « ambitieuse et équilibrée » du Cycle de Doha. Ils doivent s’assurer que le commerce international bénéficie d’un financement suffisant. Le Comité a également demandé au FMI de mettre des ressources substantielles à la disposition des États qui ont des besoins de financement extérieur. Il a pour sa part convenu d’accroître les ressources mises à la disposition du FMI à l’aide d’un financement immédiat de 250 milliards de dollars et incorporé par la suite à de nouveaux accords d’emprunts (NAE) qui seront abondés au maximum de 500 milliards de dollars. Ces NAE, a souligné le Comité, n’ont pas vocation à remplacer les quotes-parts. Le Comité a aussi insisté sur la nécessité de faire en sorte que le FMI dispose d’une capacité de financement suffisante pour répondre aux besoins des pays à faible revenu.
Pour renforcer le dispositif mondial de sécurité financière, le Comité s’est dit favorable au doublement de la capacité du FMI d’accorder des prêts concessionnels à ces pays; à l’achèvement rapide de la réforme des facilités en leur faveur; et à l’approbation rapide par les pays membres de l’amendement des Statuts relatifs à une allocation spéciale des droits de tirage spéciaux (DST) à caractère exceptionnel et d’une allocation générale de DST équivalant à 250 milliards de dollars.
Appelant au renforcement de la surveillance du FMI, le Comité a souligné l’importance de l’efficacité du dialogue et de la clarté dans la communication, et en particulier la franchise, l’impartialité et l’indépendance. Il a aussi réclamé une meilleure analyse des liens macrofinanciers, des effets de contagion internationaux et des sources de risque systémique. Le Comité a salué, à cet égard, le travail du FMI en collaboration avec le Conseil de stabilité financière. Enfin sur la réforme des quotes-parts, il a dit s’attendre à ce qu’elle entraîne une augmentation des quotes-parts des économies dynamiques et en particulier des pays émergents et des pays en développement. Le Comité a aussi jugé nécessaire d’envisager sans délai des réformes plus larges pour lui permettre de prendre une part active à la prise de décision stratégique du FMI.
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