Conférence des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud: des délégations soulignent qu’il faut préserver la complémentarité des coopérations Sud-Sud et Nord-Sud
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Conférence de haut niveau
sur la coopération Sud-Sud
Plénière – Deuxième journée
3e & 4e séances – matin & après-midi
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LA COOPÉRATION SUD-SUD: DES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT QU’IL FAUT PRÉSERVER LA COMPLÉMENTARITÉ DES COOPÉRATIONS SUD-SUD ET NORD-SUD
(Publié tel que reçu)
NAIROBI, 2 décembre -- La Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud a conclu aujourd’hui son débat général, entamé hier, en entendant de nombreuses délégations souligner la nécessité de parvenir, en plus de la promotion de la coopération Sud-Sud, à une meilleure complémentarité entre les coopérations Sud-Sud et Nord-Sud.
Bien que le commerce des pays du Sud ait en moyenne augmenté de 13% par an depuis 1995, pour atteindre 20% du total des échanges commerciaux mondiaux en 2007, a déclaré la représentante de l’Inde, la persistance de certains défis montre qu’au-delà de la coopération Sud-Sud, la coopération Nord-Sud et la coopération triangulaire impliquant les pays du Nord restent indispensables à la réalisation des objectifs de développement.
Le représentant de la Fédération de Russie a, quant à lui, estimé qu’il était indispensable pour la communauté internationale de rechercher de nouvelles formes de coopération au niveau régional ou sous-régional et d’assurer une meilleure coordination des investissements en matière de développement. Si la délégation du Brésil, dont le pays est de plus en plus sollicité en matière de coopération Sud-Sud, a souhaité que les programmes de coopération Sud-Sud soient menés et conçus de manière plus flexible qu’ils ne l’ont été à ce jour, celle de l’Indonésie a défini la coopération Sud-Sud comme étant « un axe de politique étrangère qui permet de promouvoir le développement national au niveau des pays et de forger un ordre mondial basé sur la liberté, la paix durable et la justice sociale ».
Le représentant de l’Afrique du Sud a souligné l’importance de la coopération régionale et notamment celle démontrée par le dispositif de lutte contre la pauvreté et la faim, établi par l’IBAS (Inde, Brésil et Afrique du Sud). Il a décrit cette initiative comme étant « une démonstration patente de la diversité et de l’originalité de la coopération Sud-Sud ». Rappelant que l’Afrique avait créé le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) comme projet de développement collectif du continent mettant l’accent sur la sécurité de la personne humaine dans un esprit de coopération Sud-Sud, le représentant du Japon a, pour sa part, tenu aujourd’hui à préciser que son pays a été le premier à offrir un appui substantiel et de longue durée à la coopération Sud-Sud, par le biais de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), dont la première manifestation a eu lieu en 1993.
Consciente de l’importance qu’il y a à renforcer les capacités pour la réalisation des objectifs de développement, l’Inde a mis en place la Coopération technique et économique indienne (ITEC), dès 1964. Cent cinquante-huit pays situés à travers les régions Asie-Pacifique, Afrique, Amérique latine et Caraïbes et Europe de l’Est en ont profité à ce jour, a déclaré la représentante de l’Inde, dont le pays vient d’ouvrir une nouvelle une ligne de crédit de plus de 5 milliards de dollars pour les 5 ans à venir, en faveur des pays d’Afrique.
Parallèlement à son débat général, la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud a tenu, cet après-midi, une table ronde portant sur le renforcement du rôle du système des Nations Unies dans l’appui de la coopération Sud-Sud et sur la coopération triangulaire. Ce matin, de 11 h 30 à 13 heures, s’est également tenue une « séance d’idées » sur les priorités et les possibilités existant en matière de coopération Sud-Sud pour les pays les moins avancés (PMA). Les conclusions de ces échanges seront présentées demain après-midi.
La Conférence reprendra ses travaux demain, jeudi, le 3 décembre, à 15 heures pour débattre notamment du contenu du document final issu de ses travaux.
CONFÉRENCE DE HAUT NIVEAU DES NATIONS UNIES SUR LA COOPÉRATION SUD-SUD
Promotion de la coopération Sud-Sud au service du développement
Suite du débat général
M. APINAN PHATARATHIYANON (Thaïlande) a déclaré que la Thaïlande jouait un rôle majeur dans la promotion de la coopération Sud-Sud en fournissant une aide technique à d’autres pays en développement depuis les années 70, ce que lui permet son statut de pays à revenu intermédiaire. Il a cité la mise en place de programmes de partage d’expériences, en rappelant que la coopération Sud-Sud était un principe important de promotion d’une complémentarité mutuelle et de solidarité. Il a précisé que le montant de l’aide au développement versé par la Thaïlande avait triplé au cours des dernières années. Nous avons aidé à la construction d’infrastructures comme par exemples des barrages hydroélectriques, a-t-il dit, avant de mettre l’accent sur les efforts d’intégration menés par son pays au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE). Il a précisé que l’amélioration de la connectivité et l’autonomisation des populations étaient les deux thèmes principaux des débats du quinzième Sommet des États membres de l’ANASE qui s’est tenu en octobre dernier, et qui s’est concentré sur les questions ayant trait à la diffusion de l’information et à la circulation des personnes. Nous avons une coopération triangulaire avec Singapour et nous allons coopérer bientôt avec l’Argentine, a-t-il ajouté. Il a félicité le Soudan pour les recommandations formulées en vue d’améliorer la coopération Sud-Sud, y compris la coopération triangulaire. En outre, il a souligné la nécessité d’examiner les moyens d’assurer la meilleure complémentarité entre les coopérations Sud-Sud et Nord-Sud.
M. JAVIER LOAYZA BAREA (Bolivie) a estimé que la coopération Sud-Sud était un vecteur de développement qu’il fallait renforcer à l’avenir. Il a déclaré qu’il fallait réfléchir à des modèles de coopération plus bénéfiques et efficaces en vue de favoriser l’intégration régionale des pays en développement, comme en témoigne l’exemple de l’Alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique latine (ALBA). En Bolivie, des actions ont été lancées au niveau communautaire, ce qui veut dire que les dividendes qui en sont issus doivent profiter en priorité aux communautés locales. Il n’en reste pas moins que des difficultés se posent pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015, a déclaré M. Loayza BAREA. Une question fondamentale pour ma délégation est celle concernant le respect de l’environnement, qui doit aller de pair avec le développement, a ajouté le représentant, qui a insisté sur la nécessité d’adopter un cadre éthique pour une gestion viable des ressources de la planète.
M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est réjoui que les principes de la coopération Sud-Sud soient reconnus tant par les pays en développement que par les pays développés et le système des Nations Unies. Il a précisé que son pays venait de conclure sa première évaluation au sein du Groupe d’évaluation des Nations Unies. Nous devons nous rappeler de la réalité du milliard de personnes qui souffrent de la faim, a-t-il dit, avant d’appeler au développement d’une interdépendance entre pays du Sud par le biais d’investissements, de transferts de technologie, et d’échanges d’expériences et de solutions. Les partenariats entre les pays du Sud sont essentiels pour répondre aux besoins spécifiques de l’Afrique, a-t-il ajouté, avant de demander le renforcement de l’Unité spéciale du PNUD pour la coopération Sud-Sud. M. Sangqu a rappelé que la coopération Sud-Sud devait être promue en complémentarité de la coopération Nord-Sud. Il a souligné l’importance de la coopération régionale en citant le Nouveau Partenariat stratégique Asie-Afrique (NAASP), la coopération afro-arabe, le Forum de coopération sino-africain ou encore le partenariat Afrique-Inde et le Sommet Afrique-Amérique du Sud. Il a déclaré que l’initiative IBAS (Inde, Brésil et Afrique du Sud) était une démonstration de la diversité de la coopération Sud-Sud. Il a rappelé que l’Afrique avait créé le NEPAD comme programme de développement collectif centré sur la promotion de la sécurité humaine dans un réel esprit de coopération Sud-Sud. Il a salué les nombreux programmes développés par le NEPAD dans des domaines critiques du développement, comme l’agriculture, les infrastructures, ou encore les technologies de l’information et des communications (TIC).
M. BUDI BOWOLEKSONO (Indonésie) a déclaré qu’émanciper le Sud et promouvoir la coopération Sud-Sud étaient d’une importance stratégique pour son pays. Pour l’Indonésie, la coopération Sud-Sud est un axe de politique étrangère qui permet de promouvoir le développement national et de forger un ordre mondial basé sur la liberté, la paix durable et la justice sociale, a dit le représentant. Afin de mettre en œuvre le Plan d’action de Buenos Aires, nous avons lancé au niveau national des programmes d’éducation et de formation destinés à des dizaines de milliers de participants dans les domaines des petites et moyennes entreprises, de l’investissement, de l’agriculture, de la microfinance, de l’autonomisation des femmes, des énergies renouvelables, des pêcheries viables, de la gouvernance et de la prévention des risques de catastrophes, pour n’en nommer que quelques-uns, a souligné M. Bowoleksono. Au niveau régional, l’Indonésie a, au travers de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, entrepris des activités dans la réduction des risques de catastrophes et la promotion des systèmes d’alerte rapide, a précisé le représentant. Enfin, au niveau interrégional, l’Indonésie a lancé en 2005, conjointement avec l’Afrique du Sud, un Nouveau Partenariat stratégique Asie-Afrique, destiné à servir de passerelle entre les deux continents, a conclu M. Bowoleksono.
M. VALERYYEGOSHKIN (Fédération de Russie) a déclaré que son pays souscrivait pleinement aux principes et concept de la coopération Sud-Sud et au Plan d’action de Buenos Aires, qui reste pertinent à plus d’un titre. La Fédération de Russie est d’avis que ce type de coopération a un rôle spécial à jouer dans la création d’une architecture mondiale du développement, a dit le représentant. Il a préconisé cependant de mettre au point des méthodologies pour la collecte de données afin de mieux évaluer les progrès accomplis par les pays dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Dans ce contexte, le représentant a salué les efforts déployés à cet égard par l’Unité de la coopération Sud-Sud, agissant sous l’égide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il a estimé que l’un des principaux moyens de renforcer la capacité de la coopération Sud-Sud était de l’élargir à une coopération triangulaire.
Mme MARIA JACQUELINE MENDOZA (Venezuela) a déclaré que le Venezuela se félicitait de l’accent mis sur l’importance de la coopération Sud-Sud, alors que le monde fait face à une nouvelle crise profonde de l’univers capitaliste. Elle a estimé que la coopération Sud-Sud devait être renforcée en tant qu’outil complémentaire dont disposent les pays pour réaliser les objectifs du développement durable. Le Venezuela participe activement à la mise en œuvre de la coopération Sud-Sud, a-t-elle précisé, en rappelant que son pays a été un des initiateurs de la création du Fonds pour la coopération technique entre les pays du Sud. Citant des modèles de coopération régionale, sous-régionale et interrégionale, la représentante du Venezuela a mentionné l’Alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique latine, le Fonds Petro-Caribe, Petro-Sur, ou encore la Banque du Sud (el Banco del Sur). Elle a précisé que le Venezuela venait d’accueillir le deuxième Sommet entre les pays d’Amérique du Sud et les pays d’Afrique, dont la fin des travaux s’est traduite par l’adoption d’un Plan d’action concret en matière de coopération Sud-Sud.
S’exprimant au nom de l’Association sud-asiatique de coopération régionale (SAARC) et du Dialogue pour la coopération en Asie (ACD), M. J.P.B. DISSANAYAKE (Sri Lanka) a déclaré que cette Conférence était particulièrement bienvenue, au moment où l’économie mondiale est confrontée à une situation de crise, particulièrement grave pour les pays dont la croissance est intrinsèquement liée à leurs exportations. Il a estimé qu’il était important d’intensifier la coopération bilatérale, sous-régionale et interrégionale entre pays en développement dans tous les domaines. Le Sri Lanka occupe une niche à part avec le bilan impressionnant en matière de développement social et humain qui a été le sien au cours de la période postindépendance, a affirmé le représentant, en reconnaissant la formation des ressources humaines nationales comme premier pilier du développement. Aussi, le Gouvernement sri-lankais a-t-il décidé très tôt d’offrir une assistance technique aux pays du Sud, notamment en ouvrant des centres d’excellence pour accueillir les professionnels d’autres pays, a indiqué M. Dissanayake. Le représentant a ensuite expliqué que la menace du terrorisme au cours des 30 dernières années avait érodé les gains de développement de son pays. La fin du conflit, le 18 mai dernier, a été un catalyseur d’optimisme dans notre pays, a poursuivi M. Dissanayake. Aussi, a-t-il insisté pour que la Conférence exprime son soutien aux pays émergeant d’un conflit, en vue de les aider à se reconstruire et à se réhabiliter.
Mme IRENE FREUNDENSCHUSS-REICHL, Directrice générale à la coopération pour le développement de l’Autriche, a déclaré que la coopération Sud-Sud, y compris la coopération triangulaire, n’était pas un substitut à la coopération Nord-Sud. En tant que praticiens du développement, a-t-elle dit, nous devons saluer les initiatives Sud-Sud qui ne peuvent que bénéficier à la communauté internationale dans son ensemble et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Elle a estimé qu’il fallait parvenir à un consensus sur les complémentarités des coopérations Sud-Sud et Nord-Sud. Elle a dit qu’il fallait être à l’écoute des propositions du Sud. Elle a ajouté que les valeurs du partenariat et de la solidarité véhiculées par la coopération Sud-Sud méritaient d’être partagées par tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. D’un point de vue technique, a-t-elle insisté, il n’y a aucune raison d’évaluer la coopération Sud-Sud en utilisant d’autres normes que celles utilisées pour la coopération Nord-Sud. Même si nous pouvons avoir des perceptions différentes des contextes politiques et historiques qui ont mené au développement de tel ou tel processus, que nous les appelions « aide publique au développement » (APD) ou « expression de solidarité », nous travaillons tous avec les mêmes outils, les mêmes contraintes et les mêmes objectifs, a ajouté Irène Freundenschuss-Reichl.
Par ailleurs, elle a souligné l’importance des recommandations de la Conférence des Nations Unies sur le financement du développement qui s’est tenue à Monterrey en 2002, ainsi que celles de la Déclaration de Paris de 2005 et du Plan d’action d’Accra, de 2008, pour la réalisation des OMD. Elle a également mis l’accent sur le récent symposium de haut niveau qui s’est tenu a Vienne les 12 et 13 novembre 2009 sur le thème de « la Coopération pour le développement responsable et transparente: vers un cadre plus inclusif », et qui a été l’occasion de faire le point sur les expériences acquises en ce domaine. En ce qui concerne la coopération Sud-Sud, a-t-elle dit, ce symposium a été l’occasion d’identifier des défis techniques et méthodologiques, comme par exemple, la difficulté de s’accorder sur des définitions communes en ce qui concerne la collecte de données et la définition de critères aux fins de l’évaluation de l’impact des programmes. Estimant que la coopération pour le développement devenait plus complexe et plus technique avec la mondialisation, elle a formé le vœu que cette Conférence soit l’occasion de rendre la coopération Sud-Sud plus cohérente, plus efficace, et plus transparente, dans l’intérêt de la réalisation des OMD.
M. ALI BENZERGA (Algérie) a déclaré que cette Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud représentait une occasion de réfléchir aux moyens de redynamiser les travaux entrepris, il y a 30 ans, à Buenos Aires. Ce type de coopération permet de favoriser l’intégration régionale, a-t-il jugé, notant cependant les limites qui se posent aux pays en développement dans un contexte de crises multiples. Le représentant a estimé qu’il fallait diversifier la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire pour relever ces défis, citant à cet égard les possibilités offertes dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). En dépit des progrès accomplis, l’Afrique demeure en marge de l’économie mondiale, a observé le représentant, qui a souhaité en conclusion que l’ONU redouble d’efforts pour consolider la coopération Sud-Sud.
Mme PRENEET KAUR (Inde) a estimé que le moment était venu d’examiner les manières de renforcer la coopération Sud-Sud, 30 ans après l’adoption du Plan d’action de Buenos Aires sur la coopération technique entre les pays du Sud. Nous devons tout mettre en œuvre pour parvenir à un système économique mondial durable et plus juste, a-t-elle dit, en exhortant les institutions de Bretton Woods à changer leur processus de prise de décisions et à donner la parole aux pays en développement. Elle a dit qu’il était nécessaire de prendre en compte les attentes spécifiques des pays les moins avancés (PMA), des petits États insulaires en développement (PEID) et des pays sans littoral. Elle a précisé que le projet panafricain « E-Network », qui a pour objet de combler le fossé numérique entre l’Afrique et le reste du monde, était un des projets de coopération Sud-Sud les plus importants de l’Inde. Elle a également cité le succès de l’initiative « Team 9 » qui encadre une coopération entre l’Inde et l’Afrique de l’Ouest. Elle a indiqué que l’Inde avait accordé plus de 3 milliards de dollars de crédit aux pays africains et que 5,4 milliards de dollars de crédits supplémentaires allaient être ouverts dans les 5 prochaines années. Elle a cité l’ouverture des marchés indiens aux produits des 34 pays africains les moins développés. Consciente de l’importance capitale du renforcement des capacités pour la réalisation des objectifs de développement, l’Inde a mis en place la Coopération technique et économique indienne (ITEC) dès 1964, dont ont bénéficié 158 pays à travers l’Asie et le Pacifique, l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes et l’Europe de l’Est, a indiqué Mme Kaur. Dans le cadre de l’ITEC, qui est le symbole de l’engagement indien dans l’esprit de la coopération Sud-Sud, l’Inde a fourni des fonds pour la formation de 5 000 personnes par le biais de 42 instituts. Bien que le commerce des pays du Sud ait augmenté de 13% par en moyenne depuis 1995, pour atteindre 20% du commerce mondial, la représentante de l’Inde a jugé qu’au-delà de la coopération Sud-Sud, la coopération Nord-Sud et la coopération triangulaire impliquant les pays du Nord étaient essentielles pour réaliser les objectifs de développement.
Mme MARIA SAMPIO FERNANDES (Brésil) a rappelé que le Président Lula da Silva s’était fait le champion de la coopération Sud-Sud dans les différents sommets et réunions de haut niveau qui se sont tenus sur ce thème au niveau interrégional. Elle a ensuite affirmé que la coopération Sud-Sud ne devrait pas être vue comme une étape préliminaire ou un « stage de formation » préalable pour permettre à un pays en développement de devenir un pays donateur. En ce qui concerne spécifiquement son pays, la représentante a expliqué que l’Agence brésilienne de coopération verra prochainement son statut juridique, ses personnels et ses ressources financières renforcés, afin de faire face à la demande de plus en plus importante et diversifiée qui s’exprime dans le cadre de la coopération Sud-Sud. S’agissant du rôle du système des Nations Unies, Mme Sampio Fernandes a préconisé de mettre davantage le réseau de bureaux des Nations Unies sur le terrain au service de la coopération Sud-Sud. Attirant enfin l’attention sur la coopération triangulaire, la représentante a jugé qu’il fallait renoncer à la tentation d’établir des normes strictes pour les initiatives lancées dans ce cadre et être prêt à réaliser le potentiel de cette nouvelle modalité de coopération dans le cadre d’une approche plus flexible.
M. SHIGEKI SUMI (Japon) a déclaré que son pays recevait encore de l’aide au développement, il y a de cela 50 ans. Il a rappelé la décision du Japon de participer en 1954 au Plan de Colombo, dans lequel figurait le cadre de l’assistance technique dont bénéficiait alors le Japon pour sa reconstruction. Il a précisé que le Japon avait adopté une charte de l’aide au développement en 1992 qui souligne les principes de la contribution du Japon dans ce domaine. Mettant l’accent sur le renforcement des capacités, il a dit que le Japon accordait une priorité au transfert de technologie de l’information et des communications et à l’assistance technique en général. C’est dans ce contexte que le Japon participe à la coopération triangulaire depuis 30 ans, a-t-il dit, en citant des programmes de formation dont ont bénéficié 138 pays. Il a mentionné des réunions annuelles tenues entre le Japon et l’ANASE sur le thème de la promotion de la coopération Sud-Sud. En décembre 2008, le Japon a appuyé l’Équipe spéciale du PNUD sur la coopération Sud-Sud en convoquant un atelier sur l’efficacité de la coopération Sud-Sud, a précisé le représentant. Illustrant les efforts de son pays en direction de l’Afrique, il a rappelé que le Japon avait, dès 1993, accueilli la première Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD). Il a indiqué que la TICAD 4 a eu lieu en mai 2008, à Yokohama, pour se concentrer notamment sur l’application des principes du développement durable en Afrique. La coopération entre l’Asie et l’Afrique a toujours été un point essentiel du processus de la TICAD, a-t-il ajouté, avant de réaffirmer l’appui du Japon au développement sous forme de coopération triangulaire.
M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a déclaré qu’en tant que petit pays en développement, le Botswana était en faveur de la promotion de projets relevant de la coopération Sud-Sud. Au niveau mondial, nous souhaitons participer plus régulièrement aux forums de coopération entre l’Afrique et l’Asie, ainsi qu’entre l’Afrique et l’Amérique latine. Paradoxalement, la crise économique et financière actuelle nous fournit l’occasion de renforcer et de diversifier la coopération Sud-Sud, a estimé le représentant, pour qui la préservation des ressources transfrontalières et des écosystèmes est une question importante que le Botswana aimerait voir davantage prise en compte dans le cadre de cette coopération. Aussi, le représentant a-t-il souhaité que plus de ressources soient allouées à l’avenir à ces questions.
M. TURKI MOHAMAD SAQR (République arabe syrienne) a estimé que la Coopération Sud-Sud était encore trop faible et qu’elle méritait d’être développée. Il a relevé qu’un milliard de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté, alors qu’une petite minorité détenait et consommait 80% des richesses mondiales. Il a souhaité que soit opérée une meilleure distribution des biens entre le Nord et le Sud et a rappelé que les changements climatiques étaient le fait des actions des pays les plus développés, alors que ses conséquences affectent surtout les pays en développement. La coopération Sud-Sud ne doit pas se substituer à la coopération Nord-Sud, a dit le représentant, en exhortant les pays développés à respecter les engagements pris lors des grandes conférences des Nations Unies sur le développement, dont l’engagement d’accorder 0,7% du niveau de leur PIB à l’aide publique au développement (APD). Il a souhaité que cette Conférence soit en mesure d’énoncer clairement ce qu’il faut faire pour promouvoir la coopération Sud-Sud. Illustrant la contribution de la Syrie à la coopération Sud-Sud, il a cité la conclusion de partenariats stratégiques avec la Malaisie, les Philippines, la Turquie et le Venezuela.
M. WAHID ALKHARUSI (Oman) a, après avoir déclaré que son pays était favorable au renforcement de la coopération Sud-Sud, attiré l’attention sur la « pandémie » que représentent les accidents de la route, et qui pourrait devenir, aux yeux d’Oman, la troisième cause de mortalité dans le monde d’ici à 2020 si la communauté internationale n’agit pas maintenant. Les accidents de la route font des victimes au sein des communautés que la coopération Sud-Sud s’efforce d’aider, a-t-il fait observer. Devant la gravité de ce qu’il a qualifié de « problème de santé publique », le représentant a demandé qu’il soit fait mention de cette question dans le document final de la Conférence. Il a également formé le vœu que tout le soutien nécessaire soit apporté à la Déclaration de Moscou, issue de la première Réunion ministérielle sur la sécurité routière, qui s’est tenue en novembre 2009 à Moscou.
M. RAJA NUSHIRWAN ZAINAL ABIDIN (Malaisie) s’est déclaré ravi que le document final de la Conférence reprenne à son compte les principes fondamentaux de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, dont l’application doit aller au-delà des cadres habituels pour pouvoir profiter à tous les pays en développement. Selon lui, il faudrait améliorer les programmes de coopération Sud-Sud et faire en sorte qu’ils soient orientés vers l’obtention de résultats. La Malaisie ne ménage pas sa peine pour y parvenir, comme en témoigne le fonds fiduciaire qu’elle a ouvert avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) afin de dispenser une formation à des professionnels travaillant dans le domaine de l’éducation. Il a conclu en affirmant que la valeur de la coopération Sud-Sud allait au-delà des simples dividendes que les pays en développement peuvent en retirer.
M. DOUGLAS TENDAI MOMBESHORA, Vice-Ministre de la santé du Zimbabwe, a déclaré que, tout en appréciant le rôle joué par les partenaires au développement dans le cadre de la coopération Sud-Sud, il était urgent pour eux de coopérer dans des domaines qui sont d’un intérêt visible pour les peuples du Sud. Rejetant ensuite l’imposition de lois ou de règlementations cœrcitives, il a demandé la levée des sanctions unilatérales prises par certains pays occidentaux contre le Zimbabwe, ce qui l’empêche de réaliser pleinement son développement. En outre, a poursuivi le Vice-Ministre, des efforts concertés doivent être déployés pour résoudre le problème de la dette extérieure devenue ingérable pour un certain nombre de pays en développement. M. Mombeshora a préconisé de l’annuler complètement, plutôt que de poursuivre les actions en cours telles que l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM). Par ailleurs, en vue de créer un environnement favorable à la coopération Sud-Sud, il serait nécessaire de refonder l’architecture financière internationale, en particulier en révisant les cadres actuels de gouvernance de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), a dit le Vice-Ministre. Il a également souligné le besoin de l’apport d’un soutien adéquat par les fonds, programmes et agences spécialisées en ce qui concerne la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire. À cet égard, a souligné le Vice-Président, le PNUD a un rôle majeur à jouer dans la mobilisation d’un réseau international basé dans le Sud.
M. KOH TIN FOOK (Singapour) a déclaré que son pays contribuait à la promotion du développement par le biais de son « Programme spécial de coopération ». Il a dit que le Programme spécial de coopération de Singapour représentait la modeste contribution de son pays à la promotion de la coopération Sud-Sud, de la coopération Nord-Sud et de la coopération triangulaire. M. Koh a ajouté que ce Programme reflétait la conviction profonde de Singapour que le renforcement des capacités humaines, par le biais de l’éducation et de la formation, était un des meilleurs moyens d’accomplir le développement. Depuis sa création en 1992, plus de 63 000 participants originaires de 160 pays ont pris part au Programme spécial de coopération de Singapour qui accorde une priorité à l’environnement, au développement durable, au renforcement des capacités pour le commerce et le développement économique, ou encore, à la gestion des maladies contagieuses. Outre la coopération Sud-Sud, Singapour a plus de 30 partenaires parmi les pays développés et les organisations internationales, a-t-il ajouté. Enfin, il a estimé que la coopération Sud-Sud permettra d’obtenir de bons résultats si chaque partie joue son rôle en fonction de ses ressources et de ses expériences.
M. VALDRACK L. JAENTSCHKE (Nicaragua) s’est félicité des initiatives emblématiques prises dans le cadre de la coopération Sud-Sud, telles que l’initiative PetroCaribe qui permet aux pays voisins du Venezuela de bénéficier de tarifs préférentiels en matière d’achat de pétrole. Un climat de solidarité et d’amitié est né en Amérique du Sud du fait de ce type d’initiatives, a-t-il assuré, avant de dire que la coopération Sud-Sud visait à réaliser le bonheur des peuples.
Mme KANIKA PHOMMACHANH (République démocratique populaire lao) a déclaré que la communauté internationale avait fait beaucoup de progrès en matière de coopération Sud-Sud depuis l’adoption, en 1978, du Plan d’action de Buenos Aires. Elle a estimé que la coopération Sud-Sud changeait le paysage des relations internationales, en particulier en facilitant la circulation de flux financiers et l’intégration régionale. En tant que pays enclavé, a-t-elle encore dit, la République démocratique populaire lao estime que les pays les moins avancés (PMA), les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays enclavés devaient être les premiers bénéficiaires de la coopération Sud-Sud. Elle s’est particulièrement inquiétée des difficultés que rencontrent ces groupes de pays dans la réalisation des OMD. À l’instar de la coopération Nord-Sud, a-t-elle ajouté, la coopération Sud-Sud doit garder à l’esprit les besoins particuliers de ces groupes de pays qui sont les plus vulnérables. Elle a salué les progrès constants accomplis par le système des Nations Unies dans la promotion de la coopération Sud-Sud, et s’est particulièrement félicitée de la contribution de l’Équipe spéciale du PNUD pour la coopération Sud-Sud sous la forme du renforcement des partenariats public-privé et de l’accès aux nouvelles technologies. Elle a insisté que la promotion de la coopération Sud-Sud exigeait une augmentation importante de moyens et a exhorté les pays donateurs à investir dans cette coopération, dans l’intérêt de la réalisation des objectifs de développement internationalement agréés.
M. CLIFFORD MOMBA (Swaziland) a dit que la coopération Sud-Sud illustrait la solidarité entre pays en développement dans le domaine économique. Il a souligné cependant que le Sud n’était pas seulement le destinataire d’une assistance financière et technique, mais était également en mesure de contribuer aux efforts de développement au niveau international. Bien conscient des problèmes qui se posent en temps de crise en ce qui concerne les ressources, le représentant du Swaziland a estimé que le soutien du système des Nations Unies aux diverses initiatives de coopération Sud-Sud était d’autant plus justifié dans ce contexte.
Mme MARÍA VICTORIA DÍAZ DE SUAREZ (Colombie) a exprimé la volonté de la Colombie de trouver des solutions aux défis du développement dans l’intérêt des populations, tout en évitant de défendre les intérêts des multinationales ou ceux de cercles voulant préserver des bénéfices coloniaux. Elle a dit que la Colombie souhaitait avoir des partenaires et non pas des donateurs. Elle a estimé que la coopération Sud-Sud ne devait pas être exclusive et que les pays devaient pouvoir avoir accès à d’autres mécanismes de soutien dans l’intérêt de la réalisation des objectifs de développement. Nous devons renforcer les capacités des pays pour y promouvoir un meilleur équilibre à l’avenir, en prenant en compte leurs besoins et leurs capacités réelles en matière de développement, a-t-elle ajouté, avant de mentionner la tenue en mars 2010, en Colombie, de la Conférence d’examen de la mise en œuvre de la Convention internationale sur les mines antipersonnel.
M. MOHAMMAD ZAREAIN (République islamique d’Iran) a déclaré que l’Iran accorde beaucoup d’importance à la coopération Sud-Sud qui permet de favoriser l’interdépendance entre pays en développement et de créer un environnement durable à l’intégration régionale. Il a suggéré de prendre des mesures concrètes pour harmoniser les lois, règlementations et procédures douanières des pays d’une même région. L’Iran est, par exemple, en train de négocier avec ses voisins du golfe Persique pour favoriser les échanges commerciaux avec eux, a dit le représentant. Par ailleurs, notre pays est engagé dans des initiatives avec des pays d’Afrique, a poursuivi le représentant, qui a cependant appelé au maintien de la coopération Nord-Sud, à laquelle la coopération Sud-Sud ne saurait totalement se substituer.
M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) s’est associé à la déclaration du Soudan, faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ainsi qu’à celle de l’Égypte, prononcée au nom du Mouvement des non-alignés. Il a espéré que les accords obtenus à Nairobi permettront de renforcer la coopération Sud-Sud et que les engagements pris ne resteront pas lettre morte. Il a dit que la coopération Sud-Sud devait compléter et non remplacer la coopération Nord-Sud. Il a rappelé que l’amélioration de la coopération Sud-Sud, en contribuant au renforcement de la stabilité mondiale et à la croissance internationale, ne pourra que bénéficier aux pays du Nord.
Mme BEGUM TAJ, Directrice de la coopération multilatérale au Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré que 30 ans après Buenos Aires, la plupart des pays du Sud continuaient de se heurter à de nombreuses difficultés socioéconomiques. Aussi, la coopération Sud-Sud devrait-elle permettre à ces pays de s’intégrer durablement dans l’économie mondiale, a souligné la représentante. Elle a indiqué qu’à l’échelle nationale, la Tanzanie avait mis l’accent sur des partenariats visant à améliorer la gestion des terres arables et des engrais. La représentante a remercié les pays ayant accordé leur aide à la Tanzanie, tout en souhaitant que dans le cadre de cette opération, ils prennent en compte les priorités nationales des États.
Mme AMAT AL ALIM ALSOSWA (PNUD) s’est félicitée de l’accroissement des flux financiers et commerciaux entre les pays du Sud. Elle a aussi salué le fait que 40 % des investissements étrangers directs (IED) des pays en développement allaient aux PMA. Soulignant l’impact des pays émergents, elle a rappelé que de 50% de l’IED allant au Botswana, en République démocratique du Congo, au Lesotho, au Malawi et au Swaziland provenaient de la seule Afrique du Sud. Néanmoins, elle a noté que la communauté internationale faisait face à des défis immenses en matière de lutte contre la pauvreté et de promotion d’opportunités pour tous. Elle a espéré que les sources de financement continueront à se diversifier et que les pays en développement sauront collaborer et échanger leurs expériences de la manière la plus efficace possible. Elle a dit la volonté du PNUD de créer une plate-forme pour l’Afrique et l’Asie et le Pacifique afin de favoriser le partage des meilleures pratiques. Elle a cité un projet qui a permis de réunir six pays d’Afrique pour leur permettre de partager leurs expériences en matière de protection sociale et de transferts d’argent.
M. DANIEL CHUBURU (Argentine), au nom de la Conférence ibéro-américaine, a présenté les conclusions du dix-neuvième Sommet ibéro-américain, qui s’est tenu la semaine dernière au Portugal et dont les travaux ont mis l’accent sur la coopération horizontale et triangulaire. Il a précisé que ce Sommet a vu la présentation de la troisième édition du rapport sur la coopération Sud-Sud dans la zone ibéro-américaine et les 22 pays qui la composent. Le rapport a été publié avec la collaboration du Système économique latino-américain et caribéen (SELA) et du PNUD. M. Chuburu a indiqué que le dix-neuvième Sommet ibéro-américain a été l’occasion d’adopter des décisions et d’établir des principes en matière de coopération Sud-Sud. Il a regretté que ces décisions et principes aient été arrêtés sans savoir ce qui se passait au même moment à New York dans le cadre des préparatifs de la Conférence de Nairobi. Néanmoins, il s’est félicité que le Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud présentera très prochainement des recommandations très complètes sur ce type de coopération.
M. HARRY S. JOOSEERY, Observateur de Partners in Population and Development, a indiqué que son association représentait les intérêts de 57% de la population mondiale, c’est-à-dire les groupes les plus défavorisés. Faisant observer que la santé génésique et le planning familial étaient souvent passés sous silence au profit des programmes de lutte contre la pauvreté dans le cadre de la coopération Sud-Sud, il a estimé que cette tendance devait être inversée. Le représentant s’est également félicité de la déclaration faite ce matin par l’Indonésie, qui a indiqué qu’il fallait mettre l’accent sur ces questions à l’avenir, et il a espéré que de nombreux autres États Membres et autres organisations non gouvernementales (ONG) feraient bientôt de même.
M. ALI MCHUMO, Directeur de la gestion du Fonds commun des produits de base, s’est limité à donner deux exemples pratiques des partenariats lancés par l’organisation intergouvernementale qu’il dirige avec des pays en développement. Le Fonds commun soutient ainsi des projets de pêcherie à Djibouti, au Yémen et au Maroc. Ces projets visent à prêter assistance aux coopératives de pêcheurs en leur permettant de placer leurs produits sur les marchés nationaux et étrangers, a dit M. Mchumo. Le Fonds est également impliqué dans un projet d’habitat modulaire en bambou en Éthiopie et au Népal, qui a l’ambition de former des agriculteurs locaux à la construction de ce genre de logements. M. Mchumo a souligné en conclusion la nécessité de prendre en compte des problèmes aussi divers que le manque d’investissements agricoles et l’insuffisance des infrastructures lorsque l’on élabore des projets de coopération Sud-Sud.
M. VICENTE PAOLO YU, de l’organisation « South Center », a rappelé que le cadre de la coopération Sud-Sud a été créé en prenant appui sur les principes énoncés dans le Plan de Marrakech et le Plan d’action de Doha. Nous avons besoin d’un dialogue commun et d’un engagement actif des pays du Sud et des pays du Nord pour parvenir à des approches équitables qui permettraient de faire face aux défis du développement, a dit l’intervenant. Il a estimé que la coopération Sud-Sud devait être appuyée par des actions provenant du Groupe des 77 et de la Chine, du Mouvement des non-alignés (MNA) et de l’ensemble des institutions du Sud. Il a exprimé la volonté de l’organisation « South Center » de continuer à servir de « Think Tank » aux questions relevant de la coopération Sud-Sud, ceci dans la mesure de ses moyens et dans le souci de promouvoir la coopération Sud-Sud aux fins de la réalisation des objectifs de développement internationalement agréés.
M. VITALICE MEJA, Observateur de l’organisation « Social Watch », a déclaré que la Banque mondiale et le FMI étaient responsables de la crise économique et financière actuelle, et qu’à ce titre ils n’avaient pas de rôle à jouer dans les efforts déployés pour relancer le développement, à moins de changer radicalement leurs structures de gouvernance. La coopération Sud-Sud exige, elle, des structures et des politiques qui « placent l’homme au centre » et garantissent un emploi décent pour tous et le respect de la justice sociale, contrairement aux prescriptions erronée des institutions de Bretton Woods. À cet égard, la société civile peut jouer un rôle important dans le renforcement de la coopération Sud-Sud, a estimé en conclusion, l’observateur.
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