Conférence de presse de Mark Bowden, Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en Somalie
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARK BOWDEN, COORDONNATEUR RÉSIDENT ET COORDONNATEUR HUMANITAIRE DES NATIONS UNIES EN SOMALIE
À la veille d’un nouveau cycle de financement, le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en Somalie, M. Mark Bowden, a lancé aujourd’hui un vibrant appel aux donateurs, arguant que les programmes et agences de l’ONU sur place risquent de commencer l’année les caisses vides.
Entouré de plusieurs membres de l’Équipe de pays des Nations Unies pour la Somalie, dont Rozanne Chorlton du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et Graham Farmer de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Mark Bowden a demandé 689 millions de dollars pour répondre aux besoins de la population en matière de santé, d’alimentation et d’éducation.
Le Coordonnateur humanitaire a imputé le déficit actuel à l’imprévisibilité des financements et à une baisse mondiale des dons sans pour autant exclure une certaine lassitude des donateurs. Il a aussi relevé les préoccupations de certains pays, comme les États-Unis, l’un des principaux donateurs, quant au possible détournement de l’assistance par des terroristes ou des groupes armés.
M. Bowden a insisté sur les efforts faits pour garantir la traçabilité de l’aide, mais a reconnu que les discussions à ce sujet n’étaient pas encore conclues. Ces questions sont à résoudre au plus vite, a-t-il dit, rappelant le contexte particulièrement difficile dans lequel l’ONU opère en Somalie.
La moitié de la population somalienne dépend d’une aide régulière alors que 1,8 million de personnes sont en situation de grave insécurité alimentaire et que 1,55 million sont des déplacés.
Le Coordonnateur humanitaire a jugé « totalement inadéquat » les moyens dont dispose l’ONU en Somalie. L’état de l’assainissement dans les camps de déplacés menace désormais les vies humaines. « La situation y est probablement l’une des pires au monde, en tout cas la pire que je n’aie jamais vue, particulièrement dans le sud et le centre du pays », a déclaré Mark Bowden.
Il a dit craindre une crise humanitaire encore plus grave dans la région. En Somalie, pays qui connait peut-être la crise la plus longue du monde, en raison d’un conflit et d’un effondrement des services gouvernementaux de base, mais aussi à cause des sécheresses répétées, les conséquences de l’inaction seraient terribles, notamment sur les pays voisins, Djibouti, l’Éthiopie et le Kenya, a prévenu le Coordonnateur humanitaire.
Si nous n’obtenons pas des fonds pour le premier trimestre de l’année, il y aura des morts presqu’immédiatement, notamment des enfants, a aussi averti Rozanne Chorlton, représentante de l’UNICEF en Somalie, en insistant sur l’impact positif de l’action humanitaire dans le pays.
La Somalie est débarrassée de la poliomyélite depuis 2007. Avec 1,5 million d’enfants et près d’un million de femmes en âge d’enfanter vaccinés, le pays est proche de se débarrasser du tétanos et de la rougeole. En outre, le nombre d’enfants scolarisés a augmenté de 100% l’année dernière alors que le Puntland a décrété la fin de l’excision dans certaines zones, a rappelé la représentante de l’UNICEF, assurant que « de grandes choses pouvaient être encore accomplies ».
Même sur le front de la piraterie, des progrès lents mais réels ont été faits, a déclaré Graham Farmer, Responsable de la FAO en Somalie. « Nous avons des idées qui peuvent marcher si l’on nous donne des ressources suffisantes », a-t-il assuré. Il a rappelé l’importance qu’il y a à aborder la question de la piraterie de manière multisectorielle, à la fois en sécurisant les côtes somaliennes et en développant des alternatives pour les populations.
Il a aussi expliqué la difficulté à arrêter et à traduire en justice les pirates; la loi exigeant que ces derniers soient pris en flagrant délit, ce qui est très difficile dans une situation où la quasi-totalité des pêcheurs sortent en mer armés. En outre, les outils législatifs et judiciaires du Kenya ne peuvent pas toujours relever ce défi, a-t-il souligné.
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