Conférence de presse du Coordonnateur du Groupe d’experts sur la République Démocratique du Congo (RDC), M. Dinesh Mahtani
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DU GROUPE D’EXPERTS SUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC), M. DINESH MAHTANI
Le Coordonnateur du Groupe d’experts sur la RDC, M. Dinesh Mahtani, a présenté aujourd’hui les grandes lignes du rapport final du Groupe qui paraîtra demain.
Lors d’une conférence de presse donnée au Siège, à New York, M. Mahtani a tenu à rappeler d’emblée que le Groupe d’experts, un organe indépendant créé en 2004 par la résolution 1533 du Conseil de sécurité pour surveiller les violations de l’embargo sur les armes, imposé aux groupes armés opérant en RDC, n’avait pas pour mandat de mener des enquêtes internes sur le fonctionnement de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUC).
« Cette année, la MONUC a été injustement malmenée dans des articles de la presse écrite basés sur de fausses informations, notamment de prétendues fuites de notre rapport », a lancé M. Mahtani.
S’adressant aux journalistes, il leur a demandé de poser directement « aux responsables de la Mission eux-mêmes » les questions concernant le supposé appui logistique de la Mission à des factions du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) dont certaines des opérations militaires auraient pris pour cible des civils et auraient ainsi attisé les tensions ethniques, en particulier au Nord-Kivu.
Le Coordonnateur a ensuite souligné que le rapport était long de plus de 90 pages et comprenait 200 annexes, ces dernières regroupant un volume « sans précédent » d’informations de première main comme des extraits d’entretiens, de témoignages oculaires ou encore des emails ou des retranscriptions de conversations téléphoniques.
« Le rapport se partage pour l’essentiel en deux grandes parties, l’une consacrée aux agissements des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), l’autre aux activités du CNDP », a précisé M. Mahtani.
Concernant le premier groupe, il a expliqué que le rapport mettait en avant les alliances que les FDLR ont formées avec d’autres groupes armés rwandais pour résister aux opérations militaires congolaises engagées dans le cadre de l’opération Kimia II.
« Le rapport donne des détails sur les individus qui aident ces réseaux, en RDC mais aussi à l’échelle régionale et internationale », a-t-il dit, ajoutant que cet appui consistait en la fourniture d’armes et de munitions aux FDLR ainsi qu’en des recrutements de soldats. M. Mahtani a attiré l’attention sur le rôle des leaders de la diaspora rwandaise, installés en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord, « et même d’organisations religieuses et caritatives », dans l’appui aux FDLR.
Le Coordonnateur a également souligné l’importance du trafic d’or et de cassitérite, l’exploitation de ces minéraux précieux, qui s’étend au Burundi, à l’Ouganda et à la Tanzanie, pouvant rapporter chaque année, d’après lui, « des millions de dollars aux groupes armés, au premier rang desquels les FDLR ».
S’agissant des activités du CNDP, M. Dinesh Mahtani a noté que si les éléments de ce groupe armé, commandé jusqu’à son arrestation en janvier dernier par le chef rebelle Laurent Nkunda, avaient été officiellement réintégrés dans l’armée régulière, « son commandement véritable continue de fonctionner par le biais de structures parallèles et en s’appuyant sur des réseaux locaux et illégaux de taxation ». Il a estimé qu’à la lumière des informations réunies par les rapporteurs, le CNDP continue de représenter une menace grave à la stabilité de la région.
Pour ce qui est de la formation des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le Coordonnateur a indiqué que les experts avaient découvert des irrégularités dans les livraisons d’armes et d’équipements à la RDC ainsi que dans la formation proprement dite fournie par des États Membres.
Il a invité les journalistes à poser leurs questions sur le sujet au représentant de la Chine, pays exportateur d’armes à la RDC cité dans le rapport. Il a déclaré que le Groupe recommandait, pour mettre fin aux détournements d’équipements militaires vers des groupes armés non étatiques, que le Comité des sanctions du Conseil de sécurité renforce le contrôle des exportations d’armes et d’équipements de ce type à la RDC, en particulier « celles réalisées par certains des cinq membres permanents du Conseil ».
En conclusion, M. Dinesh Mahtani a indiqué que le prochain Groupe d’experts sur la RDC, à la demande du Conseil de sécurité, consacrerait ses travaux aux activités industrielles d’extraction des minéraux, aux agissements des groupes armés opérant dans les Kivu, en Ituri et dans la Province orientale -« où l’Armée de résistance du Seigneur est très présente »-, et sur les réseaux de soutien aux mouvements rebelles mis en place par les diasporas régionale et internationale.
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