Conférence de presse de M. Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. YVO DE BOER, SECRÉTAIRE EXÉCUTIF DE LA CONVENTION-CADRE DES NATIONS UNIES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
À 17 jours de l’ouverture de la Conférence de Copenhague, le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, M. Yvo de Boer, a dit n’avoir « aucun doute que la Conférence sera un succès », ajoutant que « les informations qui annoncent que la Conférence a échoué avant même d’avoir commencé sont tout simplement fausses ».
Copenhague doit marquer un tournant, le moment où l’on cesse de parler d’action et où l’on commence à agir », a estimé M. de Boer. « Nous avons besoin d’un dernier coup de rein qui peut être donné », a-t-il dit.
« Bien sûr, j’adapte ma définition du succès à ce qui peut être obtenu », a volontiers reconnu M. de Boer. « Mais si je viens ici au lendemain de la Conférence de Copenhague et suis en mesure de vous présenter les objectifs individuels des pays riches, les actions des pays en développement et les engagements individuels d’un total de 10 milliards de dollars, je pourrai alors déclarer que la communauté internationale, par le biais des Nations Unies, aura réellement fait du bon travail et c’est ce qui représente une définition solide du succès », a-t-il ajouté.
« Presque chaque jour, des pays industrialisés et des pays en développement prennent des engagements », a affirmé M. de Boer, qui a cité les annonces faites, cette semaine, par le Brésil et la Corée du Sud d’établir des « plans nationaux ambitieux » pour réduire les émissions de carbone de « manière très, très importante », ainsi que « l’offre très généreuse » faite par le Japon pour aider financièrement les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques et à en limiter les effets.
Le leadership politique promis par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet du Secrétaire général sur les changements climatiques, organisé en septembre à New York « est vivant, va bien et conduira au succès à Copenhague », a assuré M. de Boer, qui a ensuite défini les trois points que doit comprendre un accord à Copenhague pour faire de la Conférence un tel succès.
Cet accord « doit inscrire, noir sur blanc, les objectifs individuels de chaque pays industrialisé pour réduire les émissions de carbone, et cette liste doit « bien sûr inclure les États-Unis », a déclaré le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. L’accord doit ensuite fournir des éclaircissements sur l’importance des engagements des pays en développement, notamment des principales économies en développement. Enfin, Copenhague doit apporter des éclaircissements sur les financements à court et à long termes en matière d’assistance aux pays en développement, pour leur permettre de s’adapter aux changements climatiques et d’en limiter les conséquences.
À cet égard, M. de Boer a estimé que les pays riches devraient s’engager pour un montant total d’au moins 10 milliards de dollars, expliquer combien chaque pays donnera et comment chacun fera ensuite pour assurer à l’avenir, de manière durable et prévisible, des fonds très importants, « sans qu’on ait constamment à renégocier les engagements ».
M. de Boer a ensuite précisé que ces 10 milliards correspondaient à 10 milliards de dollars par an entre 2010 et 2012 pour permettre aux pays en développement de préparer des stratégies solides d’adaptation aux changements climatiques et de mitigation. Au fil du temps, a-t-il rappelé, nous aurons besoin de financement de l’ordre de « plusieurs centaines de milliards de dollars par an, mais nous parlons ici de la période 2020-2030 », a-t-il ajouté.
La manière dont les fonds seront versés est également très importante car, a déclaré M. de Boer, les pays en développement « ne font pas confiance au système de financement multilatéral mis en place après la Deuxième Guerre mondiale car il ne reflète pas les réalités politique et économique d’aujourd’hui ».
La Conférence de Copenhague doit aussi permettre de lancer une action immédiate dans les pays en développement pour qu’ils s’adaptent aux changements climatiques et mettent leur économie sur le chemin d’une « croissance verte », de mettre sur le marché les technologies propres et de développer les compétences de ces pays. Elle doit également lancer une action immédiate en faveur d’une coopération internationale pour préserver durablement les forêts. Si les poumons du monde disparaissent, le reste mourra! », a-t-il affirmé.
Enfin, a ajouté M. De Boer, les gouvernements doivent se mettre d’accord à Copenhague sur une date butoir pour intégrer tous ces objectifs dans un traité contraignant.
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