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Conférence de presse

Conférence de presse sur les retombées des changements climatiques dans le domaine de l’eau

06/11/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES RETOMBÉES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LE DOMAINE DE L’EAU


Trois spécialistes des questions de l’eau ont souligné aujourd’hui aux Nations Unies l’ampleur de la crise de l’eau que risque de connaître la planète avec les changements climatiques, et ont déploré la passivité de la communauté internationale sur cette question. 


Le Directeur du programme de gestion et de transformation des conflits liés à l’eau de l’Université de l’État de l’Oregon, M. Aaron Wolf, a affirmé qu’« en terme d’échelle, il s’agissait de la crise la plus importante » à laquelle le monde était confronté, seuls le VIH/sida et le paludisme pouvant lui être comparés par le nombre de victimes que ces fléaux font chaque année.


Cette conférence de presse était organisée à l’issue d’une table ronde sur le thème du « renforcement de la gouvernance en matière de l’eau » organisée dans le cadre des travaux de la Deuxième Commission de l’Assemblée générale chargée des questions économiques et financières.


Le Secrétaire d’ONU-Eau de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales (DESA), M. Nikhil Chandavarkar, a souligné que si l’on parlait beaucoup des gaz à effet de serre, on négligeait le principal vecteur par lequel les changements climatiques affecteraient les gens, à savoir l’eau.  Or, d’ici à 2050, la Terre devrait compter près de trois milliards d’habitants supplémentaires et « l’on craint qu’il n’y ait pas suffisamment d’eau pour tout le monde », a-t-il observé.


M. Wolf a rappelé que 2,5 milliards de personnes ne bénéficiaient pas d’un réseau d’assainissement, soit un peu moins de la moitié de la population mondiale, tandis qu’un milliard, -une personne sur six- n’a pas accès à l’eau potable.  Le nombre de décès dus à l’absence d’eau potable est estimé entre 2,5 millions et 5 millions de personnes par an.  « Or, de manière surprenante, notre réponse face à ce problème a été minimale jusqu’à présent. » 


Et, a-t-il noté, lorsque l’on analyse les usages de l’eau, on s’aperçoit qu’ils sont partout: économiques, culturels, religieux, « tout reposant sur un approvisionnement sûr et stable des ressources en eau ».  Par conséquent, « la gestion de l’eau est avant tout une gestion des conflits », a souligné le professeur Wolf.  « Lorsque vous avez une situation de tension quelque part dans le monde, vous trouvez invariablement un cours d’eau », a-t-il souligné, citant les conflits entre l’Inde et le Pakistan, entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et entre Israël et les Palestiniens. 


Et pourtant, contrairement à une idée reçue, a-t-il noté, les guerres ouvertes sont rares dans l’histoire pour s’assurer le contrôle de ressources en eau, alors même que la plupart des bassins des grands fleuves sont partagés par plusieurs États.


À ses côtés, le Directeur général du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) de l’Institut international de gestion des ressources en eau (IWMI), M. Colin Chartres, a souligné que l’on ne s’attendait pas à une amélioration de la situation avec les changements climatiques.  Selon les prévisions, il faudra alimenter deux milliards et demi de terriens supplémentaires avec une ressource globale en eau réduite de 10%. 


« La bonne nouvelle, c’est qu’il existe toute une gamme de solutions », a-t-il expliqué.  Que ce soit pour constituer des réserves ou pour irriguer, des possibilités de réduire le gaspillage et d’optimiser la ressource existent, en gérant mieux les nappes aquifères en particulier. 


Cela nécessiterait des investissements estimés à 270 milliards de dollars pour aider les paysans pauvres d’Afrique subsaharienne et du sous-continent indien, en particulier.  Si cette somme peut sembler importante, M. Chartres a observé qu’il s’agissait d’une goutte d’eau dans la mer comparée aux montants utilisés pour renflouer le système financier international.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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