Conférence de presse du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE, M. JOHN HOLMES
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. John Holmes, a fait un point, cet après-midi devant la presse, sur ses récents déplacements au Yémen, aux Philippines et en Ouganda. Il s’est aussi fait l’écho de la ferme condamnation par le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, de l’attentat à Kaboul, en Afghanistan, qui a tué au moins cinq employés des Nations Unies et blessé neuf autres.
Se disant « horrifié » par ces événements revendiqués par les Taliban, M. Holmes a souligné que cet attentat qui s’ajoute aux attaques continues des derniers jours en Afghanistan, au Pakistan mais aussi à Bagdad, en Iraq, pèse de plus en plus sur les civils.
« En dépit de ces attaques, nous sommes déterminés à faire notre travail en Afghanistan et au Pakistan, à savoir apporter une aide aux populations de ces deux pays », a déclaré M. Holmes, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York. « La question est de déterminer dans quelle mesure nous poursuivons nos opérations tout en garantissant la sécurité de notre personnel ».
M. Holmes qui est également Coordonnateur des secours d’urgence, a commencé le compte rendu de ses déplacements par le Yémen où il s’est rendu pour constater les conséquences humanitaires du conflit qui sévit dans le Gouvernorat de Sa’ada, dans le nord du pays, entre les forces du Gouvernement et les rebelles Al Houthi.
Alors que les combats sont « particulièrement intenses », « la situation humanitaire se dégrade », a-t-il rapporté. À ce stade, on recense environ 250 000 personnes déplacées à cause de ce conflit, conduites dans des camps ou placées dans des familles d’accueil. « Il y a un besoin urgent d’abris, de nourriture, d’eau potable et d’installations sanitaires », a-t-il assuré, insistant sur la question de la santé, alors que les installations médicales et hospitalières se situent là où se concentrent les combats.
« Certains sites ont été attaqués, d’autres sont tout simplement à court de médicaments », a-t-il indiqué, notant que les agents humanitaires étaient confrontés « au problème de l’accès à ceux qui ont besoin de secours », accès qu’il a qualifié d’« extrêmement difficile et dangereux ». « Nous avons demandé au Gouvernement et publiquement aux forces Al Houthi de se mettre d’accord sur un cessez-le-feu ou des couloirs humanitaires, mais à ce jour, nous n’avons pas rencontré beaucoup de succès sur ces points », a-t-il admis.
Sur le plan financier, l’« appel éclair » de 23,7 millions de dollars lancé à la communauté internationale a permis de glaner 8,6 millions de dollars, soit environ 36% des fonds demandés. Il a appelé la communauté des donateurs à répondre plus généreusement à ces besoins, car il s’agit là, a-t-il dit, d’une « crise plutôt négligée à ce jour ».
M. Holmes a enchaîné sur ses voyages aux Philippines, frappées par les typhons Ketsana et Parma, et en Indonésie, à la suite du tremblement de terre dans l’ouest de Sumatra qui a ravagé la ville de Padang. Le Secrétaire général adjoint a fait état de « dégâts terribles » causés par les inondations aux Philippines, rappelant le bilan de 800 morts environ et faisant état de zones encore largement inondées plusieurs semaines après les sinistres, face au dysfonctionnement de systèmes locaux de drainage.
Des communautés vivent toujours dans ces zones inondées, a-t-il souligné, « ce qui rend préoccupante la question des maladies infectieuses, avec notamment l’émergence d’une épidémie de leptospirose qui a déjà tué environ 135 personnes ». « Les besoins sont là », a-t-il martelé, citant la nourriture, l’eau potable, les installations sanitaires, les soins et les abris pour ceux ne pouvant regagner leur domicile.
Sur le plan financier, l’« appel éclair » de 74 millions de dollars a permis de collecter environ 30% de la somme demandée. « Une évaluation complète des besoins postsinistre est en cours », menée conjointement par les Nations Unies, la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et le secteur privé, pour évaluer les besoins d’une reconstruction à long terme », a-t-il souligné.
En Indonésie, il a rappelé les dégâts « très significatifs » provoqués par le tremblement de terre, avec plus de 1 100 morts et plus de 200 000 habitations détruites sur l’île de Sumatra, mais aussi des écoles et des bâtiments publics.
Sur le plan financier, l’« appel éclair » a reçu à ce stade « une faible réponse » de la communauté internationale, avec seulement 6 millions de dollars apportés par le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires, sur un total de 38 millions de dollars demandés.
M. Holmes a précisé au passage que pour la République démocratique populaire lao, l’appel éclair de 10 millions de dollars lancé la semaine dernière avait permis de collecter 38% de la somme demandée.
Concernant l’Ouganda, le Secrétaire général adjoint s’y est rendu la semaine dernière pour deux raisons, a-t-il expliqué, évoquant en premier lieu la Convention sur les personnes déplacées dans leur propre pays qui a été adoptée par l’Union africaine (UA). « C’est une initiative tout à fait bienvenue », a-t-il déclaré, rappelant qu’il s’agit de la première convention régionale contraignante sur le sujet, et soulignant que ce document intègre non seulement les personnes déplacées internes à la suite de conflits mais aussi celles à la suite de catastrophes naturelles.
M. Holmes a profité de ce déplacement pour se rendre dans le nord de l’Ouganda, en particulier dans la région qui subit des attaques des rebelles de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) depuis une vingtaine d’années. « La bonne nouvelle, c’est que 85% des personnes déplacées internes à cause de la LRA ont pu rentrer chez elles ces dernières années, et ce processus se poursuit », a-t-il affirmé.
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