Conférence de presse de M. B. Lynn Pascoe, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, sur la Somalie
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. B. LYNN PASCOE, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES POLITIQUES, SUR LA SOMALIE
« Personne ne veut plus se montrer trop optimiste sur la situation en Somalie et pourtant on a le sentiment qu’une stratégie forte est en place et qu’elle avance », a déclaré aujourd’hui M. B. Lynn Pascoe, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York.
M. Pascoe qui était accompagné de M. Charles Petrie, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour la Somalie, a expliqué qu’il s’était rendu récemment en Afrique du Sud, puis au Burundi et en Ouganda, les deux pays contributeurs de troupes à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). Il a ajouté qu’il devrait se rendre en Somalie le matin même où l’avion du Président du Gouvernement fédéral de transition a été pris pour cible sur l’aéroport de Mogadiscio et avait donc dû renoncer, avant de préciser qu’il avait pu s’entretenir le soir même, à Nairobi, avec le Premier Ministre somalien, M. Omar Abdirashid Ali Sharmarke.
« Je ne suis pas ici pour annoncer de grands succès mais les choses avancent en Somalie », a affirmé M. Pascoe, qui a rappelé que le Conseil de sécurité avait exprimé une position semblable lors de sa récente réunion consacrée à ce pays. « Quiconque parle de la Somalie ne pourrait qualifier la situation autrement que de fragile et c’est exact », a reconnu M. Pascoe. Pourtant, a-t-il ajouté, alors qu’il y a quelques mois certains annonçaient la chute imminente du Gouvernement fédéral de transition somalien, « je ne pense pas que quiconque fasse de telles prédictions aujourd’hui ».
Il y a bien sûr des « menaces très graves », et il faudra « beaucoup de temps pour faire avancer le processus », a reconnu le Secrétaire général adjoint. Il a estimé cependant que le Gouvernement fédéral de transition du Président Cheick Sharif Ahmed a « beaucoup progressé ». Sa politique inclusive a fait que de nombreux groupes d’opposition ont rejoint le Gouvernement, a expliqué M. Pascoe. Il a également affirmé qu’il existait « beaucoup de dissensions » dans les rangs des deux principaux groupes armés, Al-Shabaab et Hizbul Islam.
Parlant d’un processus « très progressif », M. Pascoe a toutefois ajouté que le Gouvernement fédéral de transition a « un plan très clair » et qu’il sait où il veut aller et comment il veut avancer.
M. Pascoe a rappelé que les Nations Unies soutiennent activement le Gouvernement fédéral de transition grâce au Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS), au Bureau d’appui de l’ONU pour l’AMISOM, basés à Nairobi, et à l’équipe de pays. Rappelant que l’un des problèmes du Gouvernement fédéral de transition consiste à trouver les ressources pour concrétiser sa volonté de réformes, il a précisé que les promesses de financement proviennent de deux sources principales: un accord entre l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) d’une part, et le Fonds d’affectation spéciale de l’UNPOS de l’autre.
Le Secrétaire général adjoint a estimé que le Gouvernement fédéral de transition avait pris des mesures pour bien utiliser les ressources qui lui étaient allouées, alors que la Somalie a longtemps eu « la mauvaise réputation d’être une zone où l’aide disparait ». Il a en outre annoncé qu’il demanderait davantage de fonds dans les mois à venir pour la sécurité ainsi que pour les services sociaux que le Gouvernement fédéral de transition tente de mettre en place. Par ailleurs, l’aide humanitaire reste à un très haut niveau, a-t-il rappelé.
La sécurité demeure avec le financement, un des problèmes majeurs du pays. À cet égard, M. Pascoe a estimé que l’AMISOM présente, ces derniers temps, de « bonnes performances ». L’aide apportée par les Nations Unies fait que les unités de l’AMISOM sont désormais correctement nourries et reçoivent l’essentiel de leur équipement logistique au même rythme que les Casques bleus des opérations de maintien de la paix de l’ONU, ce qui, a affirmé le Secrétaire général adjoint, a un effet bénéfique sur le moral des troupes.
« Beaucoup des éléments décourageants d’il y a un an ont disparu », a ajouté M. Pascoe, qui a rappelé que l’Ouganda et le Burundi, qui ont longtemps refusé de fournir plus de deux bataillons chacun à l’AMISOM, en avaient désormais fourni trois chacun en Somalie et envisagent d’en déployer un quatrième, tandis que « d’autres pays se montrent plus positifs » à l’idée de mettre des troupes à la disposition de la Mission. L’AMISOM qui compte actuellement environ 5 200 personnes, « se rapproche » de son effectif maximum autorisé de 8 000 personnes, a-t-il estimé. Le « modèle unique que nous avons mis en place » pour la Somalie va de l’avant, a-t-il commenté, jugeant que l’AMISOM est « une force de plus en plus viable ».
Il nous faut donner aux Somaliens une vraie chance, a encore estimé M. Pascoe, qui a rappelé que « sans doute, plus de la moitié de la population en Somalie a moins de 18 ans, et quiconque a moins de 18 ans en Somalie n’a jamais vécu autrement que dans le chaos ».
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