Conférence de presse de Mme Raquel Rolnik, Rapporteuse spéciale sur le logement convenable en tant qu’élément du droit à un niveau de vie suffisant
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME RAQUEL ROLNIK, RAPPORTEUSE SPÉCIALE SUR LE LOGEMENT CONVENABLE EN TANT QU’ÉLÉMENT DU DROIT À UN NIVEAU DE VIE SUFFISANT
Aujourd’hui, les débats sur les changements climatiques se concentrent sur la réduction des émissions de gaz, sur l’empreinte carbone des produits etc, mais pas sur l’impact des changements sur l’habitat, a regretté aujourd’hui la Rapporteuse spéciale sur le logement convenable en tant qu’élément du droit à un niveau de vie suffisant, Mme Raquel Rolnik, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York.
Mme Raquel Rolnik a souligné l’absence de débat sur la question de l’impact des changements climatiques sur l’habitat. Peu de propositions ont été formulées en ce sens dans les projets pour la Conférence de Copenhague, s’est-elle alarmée. Nous devons aujourd’hui porter cette question au cœur du débat, car c’est un droit humain que d’habiter dans un cadre convenable, a ajouté l’experte indépendante, ancienne collaboratrice de ONU-Habitat, qui a reçu son actuel mandat du Conseil des droits de l’homme.
Dans ce domaine, les plus vulnérables sont les pays pauvres et les petits États insulaires, car on y rencontre des problèmes d’urbanisation importants, voire une absence d’urbanisation, a poursuivi Mme Rolnik. Elle a cité l’exemple des inondations qui causent des dégâts considérables dans ces régions, où n’existent pas vraiment de politiques de l’habitat. Une des causes de la crise financière est l’absence de politique du logement, a-t-elle par ailleurs estimé, ajoutant que dans plusieurs pays, cette politique a été abandonnée aux secteurs privé et financier, ainsi qu’à la logique de marché.
Interrogée sur les demandes financières formulées par les pays pauvres, notamment par l’Union africaine pour financer les mesures d’adaptation aux conséquences des changements climatiques, Mme Rolnik a estimé que la question de l’argent ne devrait pas limiter ou empêcher les discussions. Le montant des ressources ne doit pas représenter la fin du débat mais son commencement, a-t-elle estimé. Que va-t-on faire de cet argent? Pour Mme Rolnik, il faut « entrer en profondeur dans le contenu de la stratégie de mitigation et d’adaptation aux conséquences du réchauffement climatique » et mettre cet argent « au service d’une politique d’habitat visant à faire respecter les droits de l’homme ».
Mme Rolnik a estimé qu’il y avait beaucoup de réticences dans les pays à considérer le droit à l’habitat convenable comme un droit de l’homme au même titre que les droits civiques. Pour beaucoup de personnes, un habitat convenable, ce sont des murs et un toit. Pour la Rapporteuse, « l’habitat convenable est plus que cela »; il englobe un environnent social satisfaisant, l’éducation, la santé ou encore les transports.
Mme Rolnik a remercié le Gouvernement américain pour son invitation, expliquant qu’elle effectuait son premier voyage officiel en tant que Rapporteuse spéciale. À ce titre, elle visitera les villes de Washington DC, New York, Wilkes-Barre en Pennsylvanie, Chicago, la Nouvelle Orléans, Los Angeles et la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. Les États-Unis, a expliqué Mme Rolnik, ont mis en place des programmes pour fournir des logements à tous. « Je veux voir leur fonctionnement et les impacts dans la perspective des droits de l’homme », a-t-elle conclu.
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