Conférence de presse sur la manifestation « Donner la parole aux victimes et aux survivants de la traite des êtres humains » prévue le 22 octobre
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA MANIFESTATION « DONNER LA PAROLE AUX VICTIMES ET AUX SURVIVANTS DE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS » PRÉVUE LE 22 OCTOBRE
« La lutte contre la traite des êtres humains, un fléau qui touche près de 30 millions de personnes, exige que la voix des victimes soit entendue pour adapter nos politiques à leurs propres expériences », a déclaré cet après-midi la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Quatre survivants d’un phénomène que Navi Pillay a qualifié de « global » apporteront d’ailleurs leur témoignage au cours de la manifestation spéciale qui aura lieu demain, jeudi 22 octobre, au Siège de l’ONU à New York sur le thème « Donner la parole aux victimes et aux survivants de la traite des êtres humains ».
Navi Pillay, qui était accompagnée de la militante indienne, Ruchira Gupta, et de la Rapporteuse spéciale, Joy Ngozi, a donné aujourd’hui sa conférence de presse au Siège de l’ONU, après être intervenue à la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles de l’Assemblée générale (Troisième Commission).
« Je considère la manifestation spéciale à laquelle participera le Secrétaire général de l’ONU, comme le point de départ d’un autre type de réflexion au plus haut niveau de l’Organisation », a ajouté la Haut-Commissaire. Les Nations Unies et leurs partenaires doivent tenir éminemment compte des récits des survivants qui contiennent d’« authentiques recommandations » pouvant infléchir l’action des organisations engagées dans la lutte contre la traite, a-t-elle plaidé.
La militante indienne, Ruchira Gupta qui, demain, fera office de modérateur, a emboîté le pas de Mme Pillay, en indiquant que sur le terrain, elle avait pu constater le décalage entre les politiques antitraite et « ce que veulent les survivants ».
« Les victimes de l’exploitation sexuelle et de l’exploitation au travail nous disent d’abord leur soif de justice. L’ONU doit entendre cet appel à juger les responsables de crimes qui constituent des violations flagrantes des droits de l’homme », a déclaré Mme Gupta.
Elle a, à son tour, fait de la manifestation de demain l’occasion de réfléchir aux réponses coordonnées et efficaces que l’ONU peut apporter au problème de la traite des êtres humains, en plaçant au cœur de son action la voix des victimes.
« Quelles sont les formes de la traite? Qui en sont les victimes? Le phénomène reste opaque et les statistiques varient d’une organisation à l’autre. C’est pourquoi, a préconisé de son côté la Rapporteuse spéciale, il faut redoubler d’efforts pour améliorer la collecte d’informations afin d’appréhender de manière holistique le problème de la traite ».
Pour Joy Ngozi, il est « indispensable » d’obtenir des États la mise en place de points focaux au niveau national et l’élaboration de rapports complets sur la traite des êtres humains.
« C’est la seule façon de se conformer aux traités contraignants en vigueur pour protéger et réintégrer les victimes, punir les coupables, s’attaquer à la demande et accroître la coopération internationale grâce aux échanges de données », a souligné Mme Ngozi.
Pour confronter les gouvernements à la réalité de l’exploitation sexuelle, la Rapporteuse spéciale a jugé essentiel de poursuivre le travail de l’ONU et de la société civile pour que les législations nationales soient adaptées aux instruments du droit international pertinents, en premier lieu, le Protocole additionnelà la Convention contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimeret punir la traite des personnes,en particulier des femmeset des enfants.
Joy Ngozi a toutefois souligné que la manifestation de demain ne sera en aucun cas l’occasion d’épingler des pays en particulier, l’accent devant être mis sur les bonnes pratiques « dont nous devons nous inspirer pour avancer ». « Nous ne pouvons pas cibler un pays sans l’examen préalable de son rapport », a-t-elle rappelé, en ajoutant que la crise économique mondiale attise un phénomène dont les causes principales sont la pauvreté et le chômage.
Les conférencières ont ensuite mis l’accent sur l’importance d’inclure dans les programmes éducatifs la question de la traite car, comme l’a précisé la militante indienne, « l’exploitation sexuelle est vécue dans certains pays comme un rite de passage pour des enfants qui ignorent presque qu’ils sont victimes d’un crime odieux ».
Mme Gupta en a profité pour préciser que, du point de vue onusien, la traite des êtres humains, à chacune de ses étapes, est « toujours synonyme d’exploitation ». Concluant la conférence, elle a reconnu, elle aussi, la nécessité d’obtenir des statistiques fiables pour s’attaquer de façon globale au fléau de la traite, « même si nous savons déjà que le nombre des victimes augmentent et que leur âge ne cesse de baisser ».
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