Conférence de presse sur la campagne « Start Freedom » visant à impliquer les jeunes dans la lutte contre la traite des êtres humains
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA CAMPAGNE « START FREEDOM » VISANT À IMPLIQUER
LES JEUNES DANS LA LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS
Steve Chalke, Fondateur de l’ONG « Stop the Traffik » a lancé aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU à New York, la campagne « Start Freedom », un projet inédit qui vise à impliquer les jeunes dans la lutte contre la traite des êtres humains par le biais de l’Internet.
Chaque minute, deux femmes ou deux fillettes tombent aux mains des trafiquants. La traite, qui est communément associée au commerce du sexe, est également un grand pourvoyeur de main-d’œuvre pour les fabricants de produits à usage courant comme la nourriture ou les vêtements.
Steve Chalke a dit placer un espoir particulier dans les jeunes car « ce sont eux qui ont le courage de poser les questions que tant de gens préfèrent ignorer ». Présenté sous la forme d’un webcast en huit langues avec une forte composante musicale, « Start Freedom » met l’accent sur la vulnérabilité des garçons et des filles face au fléau de la traite. Mis sur l’Internet par des élèves de l’École internationale de l’ONU (UNIS), le Webcast s’articule autour de quatre cours pour les adolescents et leurs camarades plus âgés.
Le projet connaîtra son couronnement pendant la semaine du 8 mars 2010, date de la Journée internationale de la femme, où, en participant à la « Semaine Start Freedom », les jeunes pourront télécharger les chansons, dessins et poèmes qu’ils auront créés pour susciter une prise de conscience face au problème de la traite.
Les cours autour desquels s’articule « Start Freedom » commencent par un aperçu de la traite avant de s’attarder sur la vulnérabilité des femmes et des fillettes, les chaînes d’approvisionnement des produits fabriqués par les victimes de la traite et la manière de s’impliquer davantage pour mettre un terme à ce fléau.
Steve Chalke, qui est aussi Conseiller spécial sur l’action locale contre la traite des personnes de l’Initiative mondiale de l’ONU, a souligné que la traite perdure à cause de la cupidité des trafiquants mais aussi de la complaisance du système juridique. « Il est temps de nous mettre en colère et d’agir contre ce fléau », a-t-il encouragé.
« Deux cents ans après l’abolition de l’esclavage, c’est une honte de devoir encore parler de ce crime », a déclaré Simone Monasebian, Chef du Bureau de New York de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui participait également à la conférence de presse.
- 2 - 14 octobre 2009
Jugeant impératif de donner la priorité à ce crime « très négligé », Mme Monasebian a dénoncé le fait que seuls 47% des États parties au Protocole relatif à la répression de la traite des êtres humains, la prostitution et l’exploitation d’autrui, avaient appréhendé un trafiquant au moins, au cours de l’année écoulée.
« Cela est d’autant plus troublant que tous les pays sont impliqués dans la traite, que ce soit en tant que pays d’origine, de transit ou de destination », a-t-elle dit. « On parle beaucoup, on fait des protocoles, on analyse mais on fait très peu d’actions concrètes sur le terrain », a renchéri Steve Chalke. « Nous voulons pousser les jeunes à s’impliquer en faisant un geste aussi simple que de refuser de manger du chocolat non équitable ».
Il a expliqué qu’environ 10 000 jeunes Maliens travaillent actuellement dans des conditions d’asservissement dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire, pays qui assume 43% de la production mondiale.
Aux États-Unis, les boîtes de thon précisent qu’aucun dauphin n’a été blessé pendant la pêche. « À quand des étiquettes précisant que notre nourriture et nos vêtements n’ont pas été entachés par la traite? », a lancé Mme Monasebian.
M. Chalke et Mme Monasebian étaient accompagnés de Taha Hegazy, un étudiant égyptien et animateur de groupes de jeunes de l’Initiative internationale de Suzanne Mubarak pour la paix. Préoccupé par les stéréotypes selon lesquels la « génération I-pod » ne se soucie guère des questions sociales, M. Hegazy a affirmé qu’au contraire, les jeunes sont prêts à jouer leur rôle pour répondre au fléau de la traite.
« Chacun de nous peut être pris pour cible. Il nous revient donc d’informer nos parents car la prise de conscience est essentielle » a-t-il déclaré. Il a également évoqué les nombreux outils de communication dont dispose sa génération, notamment Facebook et Tweeter.
« Stop Traffik » est une ONG qui regroupe plus de 1 300 organisations, réparties dans 50 pays. Ses activités se concentrent sur la sensibilisation, l’éducation et l’autonomisation des communautés, ainsi que sur la promotion de produits qui ne sont pas fabriqués par des victimes de la traite.
La conférence de presse était modérée par Mme Ruth Dearnley, Directrice générale de « Stop the traffik ».
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