Conférence de presse de la Ministre des affaires étrangères du Honduras, Mme Patricia Rodas
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU HONDURAS, MME PATRICIA RODAS
La Ministre des affaires étrangères du Honduras, Mme Patricia Rodas, a exhorté, cet après-midi, la communauté internationale à rester ferme dans sa condamnation du gouvernement établi à la suite du coup d’État et à soutenir un retour au pouvoir du Président destitué, alors que s’approche l’échéance du 15 octobre pour trouver une solution négociée à la crise.
« La communauté internationale doit rester inflexible dans son refus de reconnaître le gouvernement de facto du Honduras, qui a suspendu toutes les garanties constitutionnelles et cherche à imposer une élection pour rendre légitime son crime », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse qu’elle a donnée au Siège des Nations Unies, à New York.
Alors que se rapproche l’échéance de jeudi pour trouver une solution politique au coup d’État perpétré en juin dernier, dans le cadre de discussions entamées la semaine dernière sous l’égide de l’Organisation des États américains (OEA), les violences contre les civils ne font que croître, a-t-elle rapporté. « Nous avons constaté une aggravation de la situation. Loin d’être respectés par le régime au pouvoir, les droits de l’homme sont de plus en plus bafoués », a-t-elle affirmé.
Interrogée sur la reprise prévue mardi du dialogue entre le camp du Président destitué, M. Manuel Zelaya, et celui du Président de facto, M. Roberto Micheletti, la Ministre des affaires étrangères du Honduras a affirmé que la revendication essentielle du côté de Zelaya n’avait pas abouti: « le régime n’a pas accepté le retour de Zelaya au pouvoir ». Si aucun accord sur le retour de M. Zelaya au pouvoir n’est conclu d’ici au 15 octobre, « il n’y aura pas d’autre solution que d’annoncer au monde que le Honduras est sous le coup d’une dictature », a-t-elle ajouté.
Interrogée sur la possibilité d’un compromis entre les deux camps, afin de trouver une issue à la crise politique, Mme Rodas a fermement rappelé que la demande du camp Zelaya restait au contraire « un strict retour à la situation d’avant le coup d’État ». « Nous ne pouvons pas envisager de troisième voie, car cela reviendrait à accepter une solution anticonstitutionnelle à une situation anticonstitutionnelle », a-t-elle expliqué.
La restauration de M. Zelaya à ses fonctions est le seul moyen de rétablir les droits de l’homme et de restaurer le respect de la Constitution et de l’état de droit au Honduras, a répété la Ministre, rappelant que le régime de M. Zelaya était constitutionnel et qu’il avait été mis en place sur la base d’élections démocratiques.
Elle a suggéré une intervention de la communauté internationale sous la forme de sanctions économiques, au-delà d’initiatives comme celles du Canada, qui a suspendu sa coopération militaire avec le Honduras. Rappelant que 70% des flux commerciaux et financiers du Honduras étaient effectués avec les États-Unis, elle a émis l’idée que l’Administration des États-Unis pourrait « utiliser des mécanismes multilatéraux pour appliquer des sanctions directes contre les auteurs du coup d’État. Il est possible de faire pression sur ces auteurs, par le biais de leurs activités et leurs comptes en banque », afin d’isoler ces derniers. « Cela devrait être utilisé pour défendre la démocratie » au Honduras, a-t-elle ajouté.
M. Zelaya, destitué par les militaires le 28 juin 2009, a dû quitter le Honduras, avant d’y retourner le 21 septembre en se réfugiant dans l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa. Dans le cadre des négociations orchestrées par l’OEA, le Président destitué a demandé à être rétabli dans ses fonctions avant jeudi prochain, 15 octobre, sans quoi il demanderait un report des élections présidentielle et législatives prévues le 29 novembre.
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