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Conférence de presse

Conférence de presse du Président des Palaos, M. Johnson Toribiong

25/09/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DES PALAOS, M. JOHNSON TORIBIONG


Le Président des Palaos, M. Johnson Toribiong, a annoncé devant la presse, cet après-midi, la création, dans les eaux territoriales de son pays, du premier sanctuaire mondial pour les requins.


« La création de ce premier sanctuaire permettra d’offrir un refuge à 137 espèces de requins et de raies reconnues comme étant menacées d’extinction ou particulièrement vulnérables », a déclaré M. Toribiong, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York.


Dans une zone de 629 000 kilomètres carrés, la pêche commerciale des requins est désormais formellement interdite par la législation des Palaos. 


Pour justifier cette initiative, M. Toribiong a rappelé les chiffres donnés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  À l’heure actuelle, plus de la moitié des espèces de requins sont victimes de la pêche intensive.  Chaque année, 73 millions de requins sont tués pour le commerce de leurs ailerons, consommés dans des soupes.  En raison de cette surexploitation, plusieurs espèces sont désormais menacées d’extinction.


Pour le Président des Palaos, qui s’exprimait après son discours devant l’Assemblée générale, c’est non seulement le fragile équilibre de l’écosystème de l’océan Pacifique qui est mis en péril, mais aussi l’économie de son pays dont l’un des piliers est le tourisme, avec des milliers d’amateurs de plongée sous-marine qui viennent découvrir la richesse des fonds marins des Palaos.


Dénonçant une pratique « odieuse » consistant à pêcher des requins pour leur retirer leurs ailerons avant de les rejeter morts ou agonisants en mer, le Président des Palaos a réitéré son appel à la communauté internationale pour l’adoption d’un mémorandum suspendant la capture de ces poissons.


Rappelant que son pays ne disposait que d’un seul patrouilleur pour surveiller la totalité de ses eaux territoriales, alors que des dizaines de navires étrangers y pénètrent illégalement chaque jour pour pêcher le requin, le Président a demandé aux États concernés de respecter la souveraineté des Palaos sur sa zone économique exclusive.


Présent aux côtés du Président, le Représentant permanent des Palaos auprès des Nations Unies, M. Stuart Beck, a présenté deux photos qui résument, selon lui, l’ampleur de la menace pesant sur les requins du Pacifique et justifient la création d’un tel sanctuaire.  Ces deux clichés, pris sur un bateau de pêche taïwanais qui se trouvait illégalement dans les eaux territoriales des Palaos, montrent des centaines de cadavres de requins aux ailerons arrachés qui attendent sur le pont d’être rejetés en mer.


Participant lui aussi à cette conférence de presse, le Directeur de la campagne pour la conservation des requins au sein du Pew Envrionmental Group, M. Matt Rand, a qualifié d’« historique » l’initiative des dirigeants des Palaos.  « L’action du Président Toribiong est un exemple fort pour le reste du monde », a-t-il dit.  « Nous attendons avec impatience que d’autres pays le suivent. »


M. Rand a également salué les autres requêtes formulées par M. Toribiong, plus tôt dans la journée, devant l’Assemblée générale.  Celui-ci avait en effet appelé à la fin de la pêche au chalut en haute mer, qui détruit l’écosystème corallien, et à la mise en place d’une coopération entre les îles du Pacifique pour organiser une gestion durable de la pêche au thon. 


Par ailleurs, le Président des Palaos a déclaré que les changements climatiques constituaient une réalité concrète pour son pays, « avec des grandes marées de plus en plus fortes qui entraînent inondations, érosions des côtes ou affaissements de berges aménagées par l’homme ».  M. Toribiong a également mis en garde contre toute augmentation de la température de l’océan Pacifique, rappelant que, dans les années 90, les courants chauds liés au phénomène climatique El Niño avaient détruit un tiers des récifs coralliens des Palaos.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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