Conférence de presse sur le Programme de l'ONU pour la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement (UN-REDD)
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE PROGRAMME DE L’ONU POUR LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS CAUSÉES PAR LE DÉBOISEMENT ET LA DÉGRADATION DES FORÊTS DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT (UN-REDD)
De hauts représentants de pays abritant des forêts équatoriales ont plaidé, mercredi après-midi au Siège des Nations unies à New York, pour la mise en œuvre et le financement urgents du Programme de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement (UN-REDD).
Le Président de Guyana, M. Bharrat Jadgeo, le Premier Ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, M. Michael Somare, et le Ministre de l’environnement de la République du Congo, M. Henri Djombo, ont exhorté, lors d’une conférence de presse conjointe, à ce que « la forêt, par le biais du mécanisme REDD, soit intégrée à l’accord qui sera conclu à Copenhague, en décembre prochain ».
Le REDD, programme pour la préservation des forêts équatoriales d’Afrique, d’Asie Pacifique et d’Amérique latine-Caraïbes, ambitionne d’être intégré à la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Cette Conférence, qui se tiendra du 7 au 18 décembre prochain à Copenhague, au Danemark, devra finaliser un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour la période post-2012, qui succèdera au Protocole de Kyoto.
La déforestation et la dégradation des forêts, principalement la conséquence du développement de l’agriculture, de la conversion de surfaces en terres d’élevage, du développement d’infrastructures, de l’exploitation forestière intensive et des incendies, « sont responsables de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre », ont rappelé mercredi les intervenants lors du point de presse. C’est plus que les émissions causées par l’industrie des transports au niveau mondial.
L’impact de la déforestation est considérable: il affecte les populations locales, l’écosystème, la biodiversité et la conservation des sols. Au niveau planétaire, il accélère le réchauffement climatique en libérant dans l’atmosphère le dioxyde de carbone stocké par les arbres.
« Pour atténuer l’impact des changements climatiques dans des limites tolérables par les sociétés humaines, la variation des températures moyennes de la planète doit être stabilisée à deux degrés Celsius maximum », a rappelé M. Jadgeo. Or, « il est mathématiquement impossible d’atteindre un tel objectif sans résoudre le problème de la déforestation. Puisque la déforestation est un problème, elle doit faire partie de la solution », a-t-il martelé.
Pour ce faire, « nous avons besoin de financements », a renchéri M. Somare, tandis que M. Djombo a invoqué l’intérêt général mondial d’une « exploitation durable et responsable » des forêts tropicales.
Le projet REDD explore plusieurs pistes de financement autour d’une meilleure maîtrise de la déforestation des régions concernées. Il envisage notamment un marché du carbone, avec l’idée de faire du dioxyde de carbone stocké dans ces forêts une matière première négociée entre pays acheteurs et vendeurs de crédits carbone. Les plus gros pollueurs pourraient ainsi réduire leurs niveaux d’émissions de gaz à effet de serre en acquérant des crédits carbone, correspondant au dioxyde stocké par les forêts tropicales. Les fonds qui en résulteraient seraient reversés aux gouvernements des pays abritant ces forêts, à des organismes internationaux, à des structures locales et à des programmes de conservation de la forêt. Une autre piste de financement serait un fonds d’affectation spécial pour la forêt équatoriale, alimenté notamment par les pays développés.
Selon les estimations du programme REDD, un marché du carbone pourrait générer 30 milliards de dollars de revenus annuels. Une évaluation réalisée pour le compte du REDD par un cabinet indépendant a, quant à elle, chiffré entre 22 et 29 milliards de dollars les besoins de financement pour réduire d’ici à 2015 de 25% les volumes de déforestation.
Les intervenants, qui ont pris la parole à l’issue de la Réunionde haut niveau sur la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement, ce mercredi 23 septembre au Siège des Nations Unies, se sont conjointement inquiétés des financements.
« Il y a une large fraction des pays en développement qui est prête à conclure un accord » sur le REDD lors de la Conférence de Copenhague. « Mais les pays du Nord ne sont pas prêts à s’engager », a résumé M. Kevin Conrad, Envoyé spécial du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Aujourd’hui, « il y a eu un très large consensus sur le fait que nous ne pouvons résoudre le problème des changements climatiques sans la déforestation. Une question demeure désormais: « sommes-nous prêts à conclure un accord à Copenhague qui mettra réellement en œuvre ce qui est ambitionné sur le papier? », a poursuivi M. Conrad.
Le projet REDD a vu le jour en septembre 2008. Il est le fruit d’une collaboration tripartite d’institutions des Nations Unies: l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Neuf pays font partie d’un programme pilote du REDD: la République démocratique du Congo (RDC), la République-Unie de Tanzanie et la Zambie pour l’Afrique; l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Viet Nam pour l’Asie et le Pacifique; la Bolivie, le Panama et l’Uruguay pour l’Amérique latine. Une première enveloppe de 18 millions de dollars a été débloquée pour ce programme pilote, qui a en outre reçu une promesse de financement de la Norvège à hauteur de 52 millions de dollars.
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