Conférence de presse sur le pacte mondial des Nations Unies pour les changements climatiques à l’intention des décideurs
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE PACTE MONDIAL DES NATIONS UNIES POUR
LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES À L’INTENTION DES DÉCIDEURS
« Il sera difficile, mais pas impossible, de parvenir à un accord sur les changements climatiques à Copenhague », a estimé M. Al Gore, lauréat du prix Nobel de la paix 2007, ancien Vice-Président des États-Unis et Président de Generation Investment Management, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue ce matin au Siège des Nations Unies à New York, dans le cadre du Sommet sur les changements climatiques organisé à l’initiative du Secrétaire général.
M. Al Gore s’est dit convaincu que les États-Unis pouvaient jouer un rôle clef pour parvenir à la conclusion d’un accord mondial en ajoutant, à l’instar de l’acteur béninois, Djimon Hounsou, que l’ampleur sans précédent d’une telle menace sur notre planète exigeait une solution rapide.
À cette conférence de presse, dont le modérateur était M. Robert Orr, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et à la planification stratégique, avaient participé M. Helmy Abouleish, Directeur financier de SEKEM, M. Zhengrong Shi, Président de Suntech, et Mme Barbara Krumsiek, Présidente de Calvert Investments, acteurs du secteur privé qui investissent dans les énergies propres, ainsi que le Premier Ministre du Danemark, M. Lars Løkke Rasmussen. Mettant l’accent sur le potentiel économique des nouvelles technologies vertes, l’ensemble des intervenants ont souligné que la conclusion d’un accord à Copenhague, qui succèderait au Protocole de Kyoto en 2012, donnerait un signal fort pour promouvoir ces technologies et favoriser l’investissement.
À titre d’illustration, M. Zhengrong Shi a indiqué que le marché de l’énergie solaire avait augmenté de 50% au cours des cinq dernières années en Europe, aux États-Unis, en Chine et au Japon et que le coût de production de l’électricité solaire serait en concurrence, dans les cinq prochaines années, avec ceux de l’électricité produite par les centrales à gaz ou à charbon. Il a jugé essentielle une véritable coopération internationale, sans barrière commerciale ni protectionnisme, dans l’intérêt de la promotion des énergies propres.
De son côté, Mme Barbara Krumsiek, a présenté les efforts de sa société « Calvert Investments » qui investit dans des entreprises socialement et écologiquement responsables. Elle a assuré que la question des changements climatiques demeurait une préoccupation de premier plan des entreprises. Rappelant que la durabilité des sociétés, à long terme, dépendait des décisions prises aujourd’hui, elle a dit que les investisseurs attendaient un accord robuste à Copenhague pour pouvoir mesurer et gérer leurs risques.
En outre, M. Helmy Abouleish, Directeur financier de SEKEM, une ferme biologique devenue entreprise pionnière dans le désert égyptien, a estimé indispensable de parvenir à des accords ambitieux en matière d’agriculture et de reforestation en rappelant qu’il existait un lien entre la lutte contre la dégradation des sols et la lutte contre la pauvreté. Il a regretté l’absence de transferts de technologie vers les pays en développement en raison d’un manque de cadres et de mécanismes de financement. Pour sa part, M. Gore a exhorté tous les participants à faire des propositions concrètes pour le financement de l’adaptation et du transfert de technologie.
Répondant à la question d’un journaliste sur l’intervention de la Chine ce matin à la séance plénière du Sommet sur les changements climatiques, M. Gore a salué les initiatives d’un pays qui est le leader mondial en matière d’énergie solaire et d’énergie éolienne et qui a planté 2,5 fois plus d’arbres que le reste du monde réuni. Pour la Chine, a-t-il insisté, le verre est plutôt à moitié plein qu’à moitié vide. Par ailleurs, il a estimé que les États-Unis avaient un rôle unique en matière de leadership en faveur de la lutte contre les changements climatiques. Il s’est dit particulièrement encouragé par l’engagement pris, ce matin, par le Président Obama de s’investir personnellement pour que le projet de loi sur les changements climatiques soit adopté par le Sénat avant le Sommet de Copenhague. Ce serait un signe encourageant pour stimuler l’adoption d’un accord international, a-t-il dit, en souhaitant que l’on parvienne à des obligations communes et contraignantes, même si elles sont différenciées.
M. Gore a encore cité des avancées juridiques intéressantes visant à pénaliser les émissions de CO2 aux États-Unis, en précisant que la Cour suprême des États-Unis avait récemment statué que le CO2 était un polluant couvert par la loi de lutte contre la pollution de l’air (« Clean Air Act »), alors que hier, une Cour fédérale a estimé que les émetteurs de CO2 pouvaient être poursuivis en vertu du droit américain. Par ailleurs, il a mis l’accent sur la nécessité d’aborder, après Copenhague, la question du CO2 dans les sols, en notant que la quantité de CO2 se trouvant dans la nappe souterraine était plus importante que celle contenue dans les arbres et les végétaux. À l’instar de l’ensemble des intervenants, il a fait le lien entre la lutte contre la dégradation des sols, les émissions de CO2 et la sécurité alimentaire.
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