Conférence de presse du Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, M. Tibor Tóth
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE EXÉCUTIF DE LA COMMISSION PRÉPARATOIRE DE L’ORGANISATION DU TRAITÉ D’INTERDICTION COMPLÈTE DES ESSAIS NUCLÉAIRES, M. TIBOR TÓTH
« Il est temps d’agir en nous appuyant sur l’élan politique qui, au cours des trois dernières années, nous a rapprochés de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ».
C’est en ces termes que le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), M. Tibor Tóth, s’est exprimé ce matin lors d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU, à New York.
M. Tóth a évoqué les deux manifestations de haut niveau qui se tiendront le 24 septembre prochain sur les questions de désarmement: la Conférence en vue de faciliter l’entrée en vigueur du TICE et la réunion au sommet que le Conseil de sécurité consacrera à la non-prolifération et au désarmement nucléaires.
Ces deux évènements devront, a-t-il estimé, donner une tournure concrète aux déclarations politiques sur la nécessité de parvenir à un monde exempte d’armes nucléaires. M. Tóth a ainsi fait référence à plusieurs reprises au discours de Prague, prononcé en avril dernier par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, dans lequel celui-ci avait plaidé pour la réduction des stocks d’armes nucléaires, l’arrêt complet des essais nucléaires et la lutte contre la prolifération.
« La réunion au sommet du Conseil est la première du genre depuis 1996 », a rappelé M. Tóth. Il est important, a-t-il souligné, que les cinq membres permanents réaffirment unanimement leurs engagements en matière de dénucléarisation.
Il a expliqué que la promotion du TICE en tant que pierre angulaire du régime de prolifération aux côtés du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) était indispensable, « tant pour inciter les pays qui ne l’ont pas encore fait à le signer ou à le ratifier que pour confirmer son rôle en matière de vérification et de détection d’éventuelles explosions nucléaires ».
Au 2 juillet 2009, 181 États Membres avaient signé le TICE et 149 l’avaient ratifié. Le Traité interdit toutes les explosions nucléaires expérimentales, qu’elles aient lieu à des fins militaires ou autres. Il ne pourra entrer en vigueur qu’une fois que les 44 États qui figurent en annexe 2 l’auront ratifié.
Ces pays qui participaient aux négociations sur le Traité à la Conférence du désarmement, possédaient alors des réacteurs ou autres installations nucléaires. Parmi ces 44 pays, 6 ont signé le TICE mais ne l’ont pas ratifié -la Chine, l’Égypte, les États-Unis, l’Indonésie, la République islamique d’Iran et Israël– et 3 ne l’ont pas encore signé: la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l’Inde et le Pakistan.
Répondant aux questions, M. Tóth a déclaré qu’il n’était pas en mesure de dire si les États-Unis, qui présideront la réunion au sommet du Conseil de sécurité, annonceront la ratification prochaine du TICE.
« Dans son discours de Prague, le Président des États-Unis, M. Barack Obama, s’est fait l’avocat des objectifs du Traité, et nous savons que le Sénat américain s’est engagé à examiner les conditions de ratification du Traité en s’attachant, à l’instar des autres pays, à mesurer les intérêts que les États-Unis auraient à passer ce cap », a indiqué Tibor Tóth.
Pour lui, « seuls les États-Unis peuvent se convaincre eux-mêmes de la pertinence d’une ratification du TICE, de la même manière que seuls l’Inde et le Pakistan peuvent décider de le signer au profit d’un renforcement de la sécurité dans leur région ».
M. Tóth a souligné que les neuf pays dont le Traité a besoin pour entrer en vigueur ont, au cours de la décennie écoulée, contribué activement au développement international du système de surveillance international instauré par le TICE.
« L’efficacité du régime de surveillance et de vérification du Traité, résultat d’un investissement de plus d’un milliard de dollars des États parties, a fait ses preuves, notamment en détectant l’essai nucléaire pratiqué le 25 mai 2009 par la RPDC et en précisant la nature », a-t-il dit.
M. Tóth a rappelé que les États-Unis, mais aussi la Chine « ou encore l’Iran et Israël », coopéraient activement avec l’OTICE en fournissant régulièrement des données sur leurs propres activités nucléaires et en aidant sur les plans technique et financier à la mise en place de centaines de stations de surveillance et de laboratoires.
Il n’a pas manqué de souligner que les États-Unis et la Chine, deux puissances nucléaires et les deux seuls membres permanents du Conseil de sécurité à n’avoir pas encore ratifié le Traité, avaient récemment envoyé les signaux les plus encourageants quant à leurs intentions.
« Le discours de Prague de M. Obama mais aussi une déclaration à Genève du Ministre des affaires étrangères de la Chine lors de la dernière session de fond de la Conférence du désarmement sont porteurs d’espoir », a résumé M. Tóth.
Le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’OTICE a, avant de conclure, souhaité dire un mot sur l’utilité du TICE, un instrument qui, « dans un monde de l’après 11 septembre où la sécurité régionale est mise à rude épreuve, contribuerait à renforcer, à ce niveau, la confiance entre les États ».
« N’oublions pas, a-t-il dit, qu’approuver le régime de non-prolifération du TICE équivaut à abandonner toute ambition dans le domaine du nucléaire à des fins militaires et, par conséquent, à crédibiliser d’éventuelles ambitions en matière de nucléaire civil ».
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