« Les quasi-pauvres sont en train de devenir les nouveaux pauvres, déclare la Vice-Secrétaire générale »
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« LES QUASI-PAUVRES SONT EN TRAIN DE DEVENIR LES NOUVEAUX PAUVRES »,DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
« Les quasi-pauvres sont en train de devenir les nouveaux pauvres », a déclaré aujourd’hui Mme Asha-Rose Migiro, Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies, lors d’une conférence de presse au Siège de New York.
Accompagnée de M. Robert Orr, Sous-Secrétaire général à la planification des politiques, Mme Migiro présentait les conclusions initiales du rapport du Secrétaire général sur l’impact de la crise économique sur les pauvres et les vulnérables et sur une nouvelle initiative en vue de rendre plus accessibles des données en temps réel relatives à l’impact de la crise. Le rapport lui-même, intitulé « Voices of the Vulnerable : the Economic Crisis from the Ground up » (« Propos de personnes vulnérables: la crise économique vue d’en bas ») sera présenté à l’Assemblée générale par le Secrétaire général la semaine prochaine.
Mme Migiro a également brièvement présenté le projet de dispositif mondial d’alerte vulnérabilités et impacts (en anglais: GIVAS), qui doit permettre de collecter des informations en temps réel sur les crises et leurs conséquences « en utilisant les technologies adaptées du XXIe siècle, afin d’analyser les problèmes mondiaux du XXIe siècle ». « La connaissance représente un pouvoir et nous devons utiliser les connaissances dont nous disposons –et celles que nous devons acquérir– pour garantir le bien-être des populations », a-t-elle affirmé.
Selon le rapport, plus de 100 millions de personnes devraient tomber sous le seuil de la pauvreté cette année alors même que le sort de la plupart d’entre elles s’était amélioré durant la dernière décennie. Les travailleurs du secteur formel comme ceux du secteur informel sont cruellement affectés par la crise, notamment dans les secteurs de l’industrie, du commerce et de la construction. En outre, de nombreux migrants se trouvent dans une situation de plus en plus précaire et se voient contraints de réduire les envois d’argent à leur famille restée au pays. On estime actuellement que le montant des transferts de fonds dus aux migrants baisserait de 7,3% en 2009. Quant au chômage des jeunes, il enregistre une hausse dramatique de 18,2 millions de personnes cette année.
Face à une succession de crises –d’abord la crise alimentaire et énergétique, désormais la crise économique et financière, de nombreux migrants ont épuisé leurs stratégies de survie. En outre, ajoute le rapport, certains doivent aussi faire face à des crises plus localisées telles que sécheresse, inondations ou encore conflits.
Selon le rapport, certains signes indiquent que la crise pourrait avoir de graves conséquences à long terme. Mme Migiro a ainsi cité le chiffre de plusieurs dizaines de millions d’enfants qui pourraient être affectés intellectuellement et physiquement par la malnutrition provoquée par les effets cumulés des crises alimentaire et économique. Leur mode de vie futur en sera affecté, et il en résultera des conséquences sur les taux de croissance économique, a ajouté la Vice-Secrétaire générale.
Le rapport du Secrétaire général montre aussi qu’il faudra être à l’affût de signaux indicateurs d’autres problèmes. Il faut notamment surveiller l’évolution de la pandémie de grippe A/H1N1 ainsi que d’éventuelles catastrophes naturelles qui pourraient venir « briser les reins » de populations et de gouvernements déjà affaiblis.
Parmi les enseignements tirés de la dernière année figure la conscience d’un déficit d’information, a déclaré Mme Migiro. Il existe un décalage temporel dangereux entre le moment où survient une crise et celui où nous commençons à avoir une idée précise de ses conséquences. Le présent rapport constitue une première étape dans les efforts entrepris par le Secrétaire général pour tenter, avec les gouvernements, de combler ce fossé. C’est à cette fin, a rappelé Mme Migiro, que les Nations Unies mettent en place le GIVAS.
Interrogé sur les technologies en question, M. Orr a affirmé qu’il aurait été impossible,il y a encore cinq ou 10 ans, d’obtenir en temps réel des informations qui sont désormais potentiellement disponibles. Il a notamment mentionné le retour aux technologies des téléphones cellulaires, « dont presque chaque village au monde est aujourd’hui doté ».
Tant Mme Migiro que M. Orr ont insisté sur l’intérêt d’investir dans ces moyens d’information, ainsi que sur la nécessité de ne pas réduire en période de crise les services sociaux, malgré la pression financière. De telles coupes seraient mauvaises et il est très important pour les Nations Unies de se concentrer sur ces secteurs et sur les besoins à satisfaire, a insisté la Vice-Secrétaire générale. M. Orr a reconnu que le risque existe. Du fait du décalage entre le début de la crise, l’adoption des nouveaux budgets nationaux annuels et le versement de fonds par les États Membres aux Nations Unies, « on peut penser que le plus gros impact de la crise dans le financement de l’ONU reste à venir », a-t-il déclaré. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, le Secrétaire général insiste auprès des États Membres pour qu’ils n’opèrent pas de telles coupes. « C’est le moment de faire des investissements, pas de les réduire », a-t-il affirmé.
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