Conférence de presse du Coordonnateur régional du Sud-Soudan de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), M. David Gressly
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR RÉGIONAL DU SUD-SOUDAN DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU SOUDAN (MINUS), M. DAVID GRESSLY
Le Coordonnateur régional du Sud-Soudan de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) a souligné, ce matin devant la presse, que presque cinq ans après la signature de l’Accord de paix global, la situation dans la région restait précaire.
M. David Gressly, qui intervenait depuis Addis-Abeba, en Éthiopie, dans le cadre d’une conférence de presse par vidéoconférence organisée au Siège de l’ONU, à New York, a insisté sur la nécessité de faire en sorte que le référendum, qui se tiendra dans un an et demi pour déterminer le statut futur du Sud-Soudan, soit préparé dans les meilleures conditions possibles.
« Ce scrutin crucial déterminera si le Soudan demeure une nation unie ou si le Sud-Soudan devient indépendant », a rappelé M. Gressly. Il a ajouté que d’ici à la tenue du référendum, le rôle de la MINUS serait d’aider techniquement les parties à organiser la consultation populaire. Il a aussi évoqué la préparation d’une loi référendaire sur la base de laquelle le scrutin pourra être tenu et qui devrait être examinée dans les semaines à venir, lors de la rentrée parlementaire.
« Le jeune Gouvernement du Sud-Soudan et les autorités parlementaires doivent donner des gages à la communauté internationale: qui pourra voter? Combien faudra-t-il de votants pour que les résultats soient crédibles? Quelle forme doivent avoir les listes électorales? etc. », a poursuivi David Gressly.
Le Coordonnateur régional a ensuite indiqué que, dans ce contexte, le rôle de la MINUS était également d’aider les autorités à sécuriser la région, « soumise à la double menace des agissements de l’Armée de résistance du Seigneur (ARS) et des conflits intertribaux ».
Concernant l’ARS, il a rappelé qu’elle sévissait depuis plus de 10 ans, la signature de l’Accord de paix global ayant entraîné depuis 2006 un redéploiement de ses éléments à l’ouest du pays, puis le long des zones frontières entre le Soudan et la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine. « L’ARS n’agit plus que pour terroriser, elle est dépourvue d’idéologie et ne pense plus qu’à assurer sa survie », a constaté le conférencier.
Il a distingué les agissements de l’ARS de ceux des groupes armés tribaux du Sud-Soudan qui continuent de s’affronter pour l’accès aux ressources naturelles de territoires dont ils revendiquent la propriété.
« Dans tous les cas, le Gouvernement de Juba a les plus grandes difficultés à assurer la protection de ses citoyens, les combats et les violences ayant lieu dans des zones immenses dont certains coins, dénués de routes, sont inaccessibles pendant la saison des pluies », a-t-il précisé.
Le Coordonnateur régional a expliqué que l’armée régulière et la police sud-soudanaises n’en étaient qu’au stade du développement et que la MINUS n’était pas mandatée « ni même équipée » pour intervenir militairement.
« Le rôle de la Mission, conformément aux dispositions de l’Accord de paix global, est de contrôler le mouvement des troupes et d’assurer la protection des observateurs internationaux », a-t-il indiqué.
Revenant sur les échéances électorales au Soudan, le référendum sur le statut du Sud-Soudan prévu pour janvier 2001 et les élections présidentielles et législatives soudanaises de février prochain, M. David Gressly a affirmé qu’elles décideraient en grande partie de l’avenir du pays, « un avenir qui ne pourra tolérer une reprise du conflit entre le Sud et le Nord ».
Il a confié à ce propos qu’il était en poste au Soudan depuis plusieurs années, qu’il avait beaucoup circulé et rencontré de responsables des deux parties et que son sentiment était que « personne ne souhaite une rupture de l’Accord de paix global et la nouvelle guerre qu’elle entraînerait » .
Répondant aux questions des journalistes sur la présence massive d’armes dans la région du Sud-Soudan et sur l’intensité des combats dans la zone qui, en mars 2009, ont vu de nombreux civils, en particulier des femmes et des enfants, être pris directement pour cible par les groupes armés, M. Gressly a répété qu’en dépit de ces drames l’Accord de paix n’était pas menacé.
« Ce sont vraiment les élections dont nous avons parlé qui, en l’espace d’une année, orienteront l’avenir du Soudan », a-t-il conclu.
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