Conférence de presse du Coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, sur la situation humanitaire au Pakistan
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE, JOHN HOLMES, SUR LA SITUATION HUMANITAIRE AU PAKISTAN
De retour d’une visite de quatre jours au Pakistan, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence du système des Nation Unies, John Holmes, a appelé aujourd’hui les donateurs à se montrer plus généreux face aux besoins humanitaires des deux millions de Pakistanais déplacés par les combats dans la province de la frontière du nord-ouest.
S’il s’est dit confiant en la générosité de la communauté internationale, il a néanmoins tenu à rappeler qu’à ce jour, seuls 42% des 543 millions de dollars qui faisaient l’objet de l’Appel consolidé du mois de mai dernier ont été effectivement versés.
Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée, aujourd’hui, au Siège de l’ONU à New York sur « une situation humanitaire à laquelle la communauté internationale et les médias ne semblent pas prêter l’attention qu’elle mérite », John Holmes a indiqué que les sommes dont les agences humanitaires disposent à ce jour ne leur permettront de tenir que quelques semaines encore.
« Nous sommes devant une crise humanitaire majeure », a-t-il insisté, en rappelant que sur les deux millions de personnes déplacées au Pakistan, seulement 250 000 se sont installées dans les camps. Les autres ont trouvé refuge dans des familles d’accueil, dans des maisons louées, ou encore dans des abris qui sont forcément provisoires, comme les écoles.
Une situation dans laquelle des communautés de 1 500 membres accueillent 1 200 déplacés est-elle vraiment viable? a demandé sur un ton alarmant le Coordonnateur des secours d’urgence, bien qu’il se soit dit « impressionné » par la vitesse à laquelle le Gouvernement pakistanais et les agences de l’ONU ont répondu à la situation.
Il a salué les initiatives novatrices comme la distribution par le Gouvernement pakistanais de cartes de débit automatiques, ou la mise en place par les agences de l’ONU de 40 centres humanitaires pour répondre aux besoins des déplacés qui ne se sont pas réfugiés dans les camps où, d’ailleurs, du fait de l’extrême chaleur, les candidatures au retour dans les foyers d’origine se multiplient.
John Holmes ne s’est nullement opposé à ces retours. Mais ils doivent, a-t-il néanmoins souligné, se faire sur une base strictement volontaire. Il faut aussi, a-t-il ajouté, que ceux qui retournent chez eux puissent vivre dans la sécurité et avoir accès à des services de base opérationnels.
Il est indispensable, s’est expliqué le Secrétaire général adjoint, d’éviter une exacerbation de la situation humanitaire qui serait provoquée par de nouveaux départs. Il a, à cet égard, estimé que dans le district de Buner, les conditions sont « raisonnablement satisfaisantes ». Il n’a pas pu en dire autant de la vallée du Swat où, en raison de l’insécurité, l’équipe d’évaluation vient à peine de commencer son travail.
Le Secrétaire général adjoint chargé des affaires humanitaires a prévenu que, même s’ils retournent dans des conditions viables, les déplacés auront besoin de l’aide humanitaire pendant quelques mois encore. Bien que les donateurs continuent de répondre activement aux besoins alimentaires, ils semblent néanmoins, s’est plaint John Holmes, ignorer les secteurs de la santé, du logement, de l’éducation ou encore de l’agriculture.
Le Coordonnateur des secours d’urgence du système de l’ONU a dit craindre que les combats ne se propagent au sud de la région du Warisistan où 50 000 personnes ont déjà choisi de partir. La province pakistanaise de la frontière du nord-ouest a connu, en mai dernier, une recrudescence des combats entre les forces gouvernementales et les groupes insurgés.
Ces combats, a admis le Secrétaire général adjoint, bénéficient d’un large appui de l’opinion publique locale. « Le Gouvernement pakistanais a d’ailleurs très bien accueilli mes appels au respect du droit international humanitaire », a aujourd’hui assuré M. Holmes.
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