Conférence de presse sur la situation en République démocratique du Congo
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
« Pour faire face aux problèmes de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), il faut conjuguer nos efforts afin de résoudre à la fois la question de la protection des civils et celle de l’intégration dans l’armée nationale des groupes armés », a déclaré aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, M. Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général pour la RDC.
Après avoir informé le Conseil de sécurité ce matin de la situation en RDC, M. Alan Doss a fait part à la presse de ses inquiétudes concernant l’impact humanitaire des récentes opérations menées dans l’est du Congo. Mettant l’accent sur la protection des civils et le problème de l’impunité, il a insisté sur la nécessité de faire face au problème que posent les groupes armés dans l’est, ceci dans l’intérêt de la stabilisation de la région et du développement économique.
Tout en se félicitant des progrès significatifs qui ont été réalisés contre les groupes armés, il a reconnu les difficultés liées aux déplacements de populations en raison des opérations menées contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). En même temps, la fin de la rébellion du Congrès National pour la défense du peuple (CNDP) a permis à de nombreuses zones du Nord-Kivu de retrouver le calme. S’agissant des opérations menées contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), il a indiqué que ce groupe demeurait toujours une réelle menace malgré la baisse du niveau de violence.
Alan Doss a par ailleurs dit que la rapide intégration de groupes armés dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) était une source de problèmes en ce qui concerne la discipline, ce qui a de graves conséquences. Il a précisé que la Mission de l’Organisation des Nations Unies en RDC (MONUC) avait pris des mesures pour renforcer la protection des populations contre les violences sexuelles, notamment dans les zones enclavées, en aidant le Gouvernement congolais à mettre fin à l’impunité.
Répondant aux questions des journalistes, M. Doss a salué l’engagement du Bangladesh, de l’Égypte, de la Jordanie et de la République-Unie de Tanzanie à fournir 3 000 troupes additionnelles à la MONUC, dont 300 policiers et 200 formateurs militaires. Il a espéré que ces personnels seront sur place d’ici deux à trois mois, tout en regrettant que ces nouveaux engagements ne comprennent cependant pas les hélicoptères et les capacités de renseignements demandés par la Mission.
Alan Doss a indiqué qu’il n’était pas en mesure de commenter une étude d’Oxfam publiée aujourd’hui et faisant mention d’une augmentation du nombre des viols et de l’existence du phénomène de travail forcé, ainsi qu’une reprise des attaques, puisqu’il ne possédait pas d’informations confirmant ces allégations. Il a souhaité que l’on ait une image d’ensemble de la situation, en indiquant que si la violence pouvait augmenter à certains endroits, elle baissait cependant aussi dans d’autres. Il a réfuté toute allégation faisant état d’une certaine acceptation de dégâts collatéraux dans les efforts déployés pour faire face aux groupes armés. Il a dit qu’il était très inquiet des conséquences humanitaires des opérations et qu’elles n’étaient pas acceptables.
Alan Doss a déclaré que le principal problème qui se posait était celui des FDLR, qui représentent un État dans l’État, et qui contrôlent l’exploitation de ressources naturelles. En attaquant les populations civiles, a-t-il dénoncé, les FDLR ont tenté de porter atteinte à la confiance des populations dans le Gouvernement et la MONUC. Il a dit que l’action militaire était insuffisante et qu’elle devait être accompagnée d’une action d’incitation des FDLR à rejoindre le processus d’intégration, en notant que de nombreux membres des FDLR n’ont pas été impliqués dans le génocide rwandais.
Alan Doss a souhaité que les 50 000 troupes des FARDC stationnées dans les deux Kivus ne deviennent pas une partie du problème, en demandant que les salaires de ces soldats et les matériels de soutien dont ils ont besoin soient dûment versés et fournis. Car, a-t-il ajouté, la MONUC ne peut pas apporter un soutien sans fin à ces soldats. Il a indiqué qu’une évaluation conjointe des opérations avait été menée, avant de noter que la rapide intégration des anciennes milices dans l’armée était la source d’importants problèmes de discipline.
S’agissant des opérations menées par les FARDC contre les FDLR, le Représentant spécial du Secrétaire général a indiqué que le rôle de la MONUC était d’appuyer ces opérations dans le respect du droit international humanitaire. Il a rappelé que conformément à son mandat, et au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, la MONUC pouvait faire usage de la force, ce qu’elle a fait à plusieurs reprises, notamment pour empêcher le CNDP de prendre possession de centres urbains.
Répondant à d’autres questions, Alan Doss a déclaré que le problème de la violence sexuelle ne s’étendait pas à l’ensemble du pays et que l’épicentre de ce problème restait les Kivus. Il a noté que là où les combats avaient cessé, comme en Ituri, le niveau de violence sexuelle avait diminué de façon significative. Il a indiqué que la Stratégie des Nations Unies pour la lutte contre la violence sexuelle était une réalité, mais que la MONUC ne pouvait pas, à elle seule, faire face à ce fléau. Il a exhorté la société congolaise à faire face à ses responsabilités, en notant que la question de la violence sexuelle, qui reste un grand problème dans les zones postconflit ne pouvait pas être résolue sur une courte période.
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