En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse de l’Alliance des petits États insulaires sur les décisions relatives à la réduction des émissions de gaz à effet de serre

10/07/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE L’ALLIANCE DES PETITS ÉTATS INSULAIRES SUR LES DÉCISIONS RELATIVES À LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE


La Présidente de l’Alliance des petits États insulaires et Représentante permanente de la Grenade auprès des Nations Unies a tiré aujourd’hui la sonnette d’alarme au lendemain de la décision du G-8 de réduire de 50%, d’ici à 2050, les émissions mondiales de gaz à effet de serre et de 80% ou plus pour les pays industrialisés.


Au cours de la conférence de presse qu’elle a donnée au Siège de l’ONU à New York, aux côtés d’une dizaine de ses homologues, Mme Dessima M. Williams a déclaré: « nous voulons des cibles bien plus concrètes et plus ambitieuses, sinon, d’ici à 2050, de nombreuses îles auront déjà disparu ».  


Face à l’engagement du Forum des principales économies (MEF) de contenir le réchauffement mondial en dessous des 2 C par rapport aux niveaux préindustriels, la Présidente de l’Alliance a réitéré son appel en faveur d’une réduction des émissions qui, à court et à moyen termes, limiterait la hausse de la température à moins de 1,5 C.  Les 2 C proposés sont « inacceptables », parce qu’ils dépassent le seuil de sécurité requis pour la protection et la survie des petits États insulaires.


« Nous voulons, a-t-elle insisté, une réduction des émissions mondiales de gaz d’au moins 85%, d’ici à 2050, par rapport aux niveaux de 1990, et pour les pays développés, d’au moins 45%, d’ici à 2020 ».  « Nous sommes devant des problèmes urgents qui exigent des solutions urgentes », a-t-elle ajouté, en prévenant qu’il n’existe aucune autre alternative qu’un « programme ambitieux ». 


Les cibles doivent être « précises, quantifiables et définies » par rapport à l’année phare de 1990 reprise dans le Protocole de Kyoto*, a estimé la Présidente de l’Alliance.  Pour nous, a-t-elle averti, l’instrument qui succèdera à ce Protocole, et qui sera adopté à la Conférence de Copenhague en décembre prochain, « est une question de survie ». 


« Une décision faible à Copenhague pourrait signer l’arrêt de mort de nombreux petits États insulaires », a renchéri son homologue des Seychelles, qui a jugé « injuste » que le G-8 lie ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre à ceux de la Chine et de l’Inde.


Le problème, a rappelé M. Roland Jean Jumeau, a commencé dans les pays développés « qui doivent maintenant montrer l’exemple ».  Il a ajouté, par ailleurs, que la Chine, tant critiquée, est pourtant sur le point de devenir la championne de l’énergie éolienne.  


Les membres de l’Alliance des petits États insulaires ont trouvé tout à fait justifié que l’Assemblée générale ait saisi le Conseil de sécurité de la question des changements climatiques.  Il s’agit d’une réelle menace à la paix et à la sécurité, ont-ils expliqué, en illustrant leurs propos par la menace que constituent les « réfugiés climatiques » pour la stabilité des pays hôtes et par les tensions qui existent déjà entre les immigrés sri-lankais et les communautés indiennes qui les ont accueillis. 


Il est ironique de voir que sans un engagement adéquat, les pays qui ont le moins contribué au réchauffement de la planète sont ceux qui en paieront le prix fort, ont-ils accusé.  « Nos propositions doivent être comprises non pas comme des propositions arbitraires, mais comme des propositions fondées sur des données scientifiques », a souligné la Présidente de l’Alliance.


« On ne peut forcer personne à les adopter », a soutenu son homologue des Seychelles.  Mais, a-t-il prévenu, qu’on ne vienne pas nous dire ensuite: « nous ne savions pas ».  Cela fait 20 ans que les petits États insulaires appellent à une action résolue.  Tout le monde connaît les conséquences de l’ouragan Katrina qui a frappé les États-Unis en 2008.  Mais sait-on que pour un pays comme la Grenade, les pertes causées par l’ouragan Ivan en 2004 ont représenté 200% du Produit national brut (PNB), ont demandé les membres de l’Alliance.


Les petits États insulaires en développement sont des importateurs nets.  Sans un financement international de leurs efforts d’atténuation des effets des changements climatiques et d’adaptation à ce phénomène, ils ne pourront plus assurer à leurs populations des choses aussi fondamentales que l’alimentation, le logement ou l’éducation.


L’Alliance demande, ont indiqué ses membres, des financements spéciaux, ainsi que la mise en place d’un mécanisme assurant l’accès à des assurances et à des indemnisations pour les impacts inévitables des changements climatiques qui compromettent la réalisation des objectifs de développement.


Les membres de l’Alliance se sont félicités aujourd’hui de l’appel du MEF pour une augmentation urgente et substantielle des ressources financières.  Ils se sont dits optimistes car les propositions du G-8 montrent une prise de conscience collective du danger que constituent les changements climatiques. 


Leurs dirigeants ont prévu de se réunir quelques jours avant le Sommet des chefs d’État et de gouvernement que le Secrétaire général de l’ONU a convoqué, le 22 septembre prochain à New York, pour donner un dernier élan aux négociations sur l’instrument qui succèdera au Protocole de Kyoto, dont l’adoption devrait avoir lieu en décembre, à la Conférence de Copenhague. 


* Protocole sur les émissions de gaz à effet de serre dont les dispositions expireront en 2012.  Le Protocole se rapporte à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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