Conférence de presse sur le lancement de l’Initiative Côte de l’Afrique de l’Ouest
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DE L’INITIATIVE CÔTE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
L’Initiative Côte de l’Afrique de l’Ouest a été officiellement lancée aujourd’hui, au Siège des Nations Unies, afin de renforcer la lutte contre la criminalité organisée et, plus précisément, contre la menace de plus en plus grave que fait peser le trafic illicite de stupéfiants sur l’état de droit dans les pays de la sous-région. Celle-ci, à cause notamment de ses frontières peu sûres, est devenue une plaque tournante majeure pour le trafic de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud et à destination de l’Europe.
Cette annonce a été faite cet après-midi par M. Antonio Maria Costa, Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC); M. Said Djinnit, Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest; M. Andrew Hughes, Conseiller pour les questions de police au Département des opérations de maintien de la paix (DOMP); et M. Harper Boucher, Représentant spécial d’INTERPOL auprès des Nations Unies. Ces organisations ou départements coparrainent cette Initiative.
En octobre 2008, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait organisé, au Cap-Vert, une conférence ministérielle qui avait abouti à l’adoption d’une déclaration politique et d’un Plan d’action régional pour lutter contre le trafic illicite de stupéfiants et la criminalité organisée dans la sous-région. L’Initiative Côte de l’Afrique de l’Ouest est destinée à appuyer la mise en œuvre du Plan d’action régional de la CEDEAO (2008-2011), en renforçant les capacités de police et d’application des lois dans quatre pays pilotes: la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau.
Dans le rapport* dont était saisi hier le Conseil de sécurité, le Secrétaire général notait que les progrès significatifs enregistrés ces dernières annéespar l’Afrique de l’Ouest dans les domaines du relèvementpostconflit, de la consolidation de la paix, de la gouvernance et de l’état de droit, demeurent « extrêmement fragiles », en raison de la persistance des causes profondes des conflits et de l’apparition de nouvelles menaces, comme le trafic illicite de stupéfiants, a rappelé aujourd’hui son Représentant spécial, M. Said Djinnit.
Outre ce problème de drogues, qui avait été identifié en 2002-2003, M. Djinnit a cité la réforme du secteur de la sécurité et les changements anticonstitutionnels de gouvernement comme deux autres défis qu’il faut relever dans plusieurs pays de la sous-région. Le Directeur exécutif de l’ONUDC, M. Antonio Maria Costa, y a ajouté celui de la pauvreté. En réponse à une question d’un journaliste, il a estimé que le renforcement des régimes juridiques nationaux était presque secondaire comparé aux besoins urgents en équipements et en personnels qualifiés.
M. Costa a également rappelé que ce n’est pas seulement la cocaïne qui fait l’objet d’un commerce illicite en Afrique de l’Ouest, mais aussi le pétrole du Nigéria, les cigarettes d’Europe et d’Asie, les contrefaçons de médicaments produits en Asie, les armes légères et de petit calibre et les déchets toxiques et électroniques en provenance d’Europe, « qui font de l’Afrique de l’Ouest une gigantesque décharge publique ». Sans compter les victimes des abus et exploitation sexuels et les travailleurs migrants, a souligné le Directeur exécutif.
Pour le Conseiller pour les questions de police au DOMP, M. Andrew Hughes, la criminalité organisée sape les efforts de maintien et de consolidation de la paix dans la sous-région. « Le meilleur moyen de combattre ces réseaux criminels est d’établir des structures efficaces, comme par exemple des unités contre la criminalité transnationale organisée et des services de douane formés et encadrés sur place par des experts internationaux et des Nations Unies.
De son côté, le Représentant spécial d’INTERPOL auprès des Nations Unies M. Harper Boucher, a indiqué que l’organisation pour laquelle il travaille s’appuierait sur ses quatre piliers fondamentaux pour faciliter la mise en œuvre du Plan d’action régional de la CEDEAO, à savoir la communication globale, le partage des bases de données criminelles, les services de police et enfin la formation et le développement.
* S/2009/332, voir communiqué de presse CS/9699
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