Conférence de presse du Secrétaire général sur l’annonce officielle de la nomination de M. Bill Clinton comme Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ANNONCE OFFICIELLE DE LA NOMINATION DE M. BILL CLINTON COMME ENVOYÉ SPÉCIAL DES NATIONS UNIES POUR HAÏTI
« Nous avons besoin de votre appui et de votre leadership. » C’est par ces mots que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a annoncé officiellement la nomination de l’ancien Président américain, M. Bill Clinton, comme Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti.
Aux côtés de l’ancien Président des États-Unis et du Ministre haïtien des affaires étrangères, M. Alrich Nicolas, le Secrétaire général a, pour justifier cette nomination, invoqué « le dynamisme » dont a fait preuve M. Clinton, lorsqu’il était Envoyé spécial des Nations Unies pour la reconstruction après le tsunami, en 2004.
Le Secrétaire général a assigné à son nouvel Envoyé spécial la tâche de transformer en véritables contributions la promesse de 353 millions de dollars que la communauté internationale a faite en avril dernier, lors de la Conférence des donateurs pour Haïti qui s’est tenue à Washington D.C..
« Personne n’est mieux placé pour cette mission », a expliqué le Secrétaire général, en ajoutant « le Président Clinton connaît le pays. Il aime les gens de ce pays. Les gens le lui rendent bien ».
M. Clinton l’a reconnu en réaffirmant qu’il avait, depuis longtemps, un intérêt pour Haïti qui, selon lui, « tient enfin sa première chance de sortir d’une période sombre de 30 ans » grâce au leadership du Président René Préval et au travail de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
Grâce aussi, a poursuivi l’ancien Président américain, à HOPE II, la loi de 2008, portant prorogation, pour une période de huit ans, des conditions préférentielles d’accès des produits haïtiens au marché américain. M. Clinton a enfin cité l’engagement du Secrétaire général et le succès de la Conférence des donateurs.
Comme priorités, l’ancien Président américain entend aligner tous ses efforts sur le programme de développement élaboré par le Gouvernement haïtien « Haïti, nouveau paradigme » et la reconstruction d’une Haïti « plus solide », à savoir des écoles, des hôpitaux, des logements et des infrastructures plus robustes.
Le Président Clinton a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les mécanismes d’atténuation des effets des catastrophes naturelles et de régler les problèmes liés à l’énergie, en améliorant l’efficacité énergétique et en propageant le recours à l’énergie propre.
« Beaucoup de gens sont impliqués dans les efforts en faveur d’Haïti », a indiqué M. Clinton qui a attiré l’attention sur sa propre fondation et, en particulier, sur son initiative « Call to Action for Haïti » qui, en septembre 2008, a permis d’élaborer plus de 20 projets d’une valeur de 130 millions de dollars.
Le Président Clinton a donc jugé que la première chose à faire est de dresser la liste de toutes les ONG qui travaillent dans le pays afin d’établir un mécanisme de coordination. L’ancien Président américain a espéré qu’à ses efforts, se joindra la diaspora haïtienne des États-Unis, du Canada et de France.
« Cette nomination est une mesure essentielle pour mobiliser l’énergie et la volonté politique de la communauté internationale en faveur d’Haïti », a déclaré le Ministre haïtien des affaires étrangères qui a lu le message du Président d’Haïti, M. René Préval.
Le Président y souligne la tâche « énorme» consistant non seulement à réparer les dégâts subis par le pays mais aussi à jeter les bases d’un développement durable; renforcer la sécurité alimentaire et le secteur agricole; réduire la vulnérabilité aux catastrophes naturelles; moderniser les institutions; lutter contre la corruption, créer des conditions favorables aux investissements étrangers directs; et améliorer les services de base pour tous les Haïtiens.
Haïti, dont 78% de la population vivent avec moins de deux dollars par jour, occupe la 146ème place sur 177 États selon l’Indice de développement humain des Nations Unies. Ce pays, qui importe plus de la moitié de sa nourriture, a été particulièrement vulnérable à la hausse des prix des denrées alimentaires en 2008. Avec une couverture végétale d’à peine 3% du territoire, Haïti est aussi très vulnérable à l’érosion des sols et aux inondations.
L’ancien Président américain n’a pas pu échapper à la question d’un journaliste sur la récente déclaration du Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahou, en faveur de la création d’un État palestinien. Le nouvel Envoyé spécial pour Haïti a salué « cette avancée » même si, a-t-il reconnu, les conditions posées par M. Netanyahou sont « pour le moment inacceptables » pour la partie palestinienne.
Le Premier Ministre israélien a exigé que le futur État palestinien soit « démilitarisé », n’ait aucun contrôle sur son espace aérien et ne puisse tisser des liens ni avec l’Iran ni avec le Hezbollah libanais. Il a aussi exigé la reconnaissance d’Israël comme l’État du peuple juif et l’acceptation du principe de « croissance naturelle » des colonies de peuplement.
« C’est comme dans une pièce de théâtre, nous n’en sommes qu’au premier acte et les choses peuvent évoluer », a rassuré l’ancien Président américain.
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Pour la transcription de cette Conférence de presse, voir notre communiqué en anglais SG/SM/12313.
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