Conférence de presse du Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Amre Moussa
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA LIGUE DES ÉTATS ARABES, M. AMRE MOUSSA
« La question clef est la question palestinienne », a déclaré ce matin lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Amre Moussa, en espérant que la nouvelle Administration américaine saura formuler une politique plus équilibrée qui puisse mettre un terme à l’impasse actuelle dans laquelle se trouve le processus de paix.
De passage à New York pour inaugurer le Salon du Livre de New York (New York Book Fair) consacré cette année à la littérature arabe, M. Moussa a estimé qu’il y avait urgence pour les Américains, les Européens et la communauté internationale dans l’ensemble, de stopper les colonies de peuplement israéliennes. « Si ces colonies continuent de modifier la composition géographique et démographique du Territoire palestinien occupé, l’option d’un État palestinien ne sera plus viable », a-t-il prévenu.
« Nous sommes prêts pour la paix et la normalisation, à condition qu’Israël fasse sa part du chemin », a-t-il encore dit, avant de souligner l’espoir que suscite l’appel au changement de l’Administration américaine de Barack Obama. « L’appel au changement est porteur d’espoir et nous devons reconnaître que les fenêtres d’opportunités ouvertes dès les premiers mois par la nouvelle Administration américaine nous laissent penser que nous pouvons sortir de l’impasse actuelle. » Il faut laisser au Président Obama et à son gouvernement une chance de mettre en place une politique plus équilibrée, a-t-il encore dit, avant de rappeler l’urgence de geler les implantations de colonies de peuplement.
Répondant aux questions de journalistes sur les espoirs que suscite le prochain voyage dans la région du Président Obama, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes a noté que la nouvelle Administration américaine s’était immédiatement engagée dans le processus de paix, alors que la précédente avait attendu la fin de son terme pour faire ce pas. Il a salué la nomination par le Président Obama du Sénateur George Mitchell, une personnalité très respectable, selon lui, pour assumer le rôle d’émissaire pour la paix au Moyen-Orient. Il a toutefois regretté que le changement de gouvernement en Israël n’ait eu aucun impact et que le processus de paix demeure au même stade qu’auparavant.
S’agissant de la question de l’Iran, M. Moussa a indiqué que pour la Ligue des États arabes, l’Iran n’était pas plus dangereux qu’Israël. Il a mis l’accent sur l’objectif de la Ligue de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires, en estimant que la présence d’armes nucléaires en Israël était une menace pour toute la région. Il a dit qu’on ne pouvait faire de lien entre la question iranienne et la question palestinienne, en mettant en garde contre la stratégie qui vise à porter toute l’attention sur l’Iran pour s’éloigner de la situation en Palestine
Répondant à une question sur la démocratie dans le monde arabe, M. Moussa a rappelé que la démocratie n’était pas une fin en soi mais un long processus, en précisant qu’il existait au sein de la Ligue une association des parlementaires des pays arabes. Il s’est félicité de la place croissante accordée aux groupes d’opposition et à la société civile en précisant que le Sommet arabe de Koweït était le premier à donner la parole aux représentants de la société civile. Il a salué un mouvement positif dans ce sens alors que nous attendons avec impatience les prochaines élections au Liban pour lesquelles la Ligue des États arabes dépêchera des observateurs.
Concernant la situation des civils de la bande de Gaza, M. Moussa a déclaré que « les pays arabes ne laisseront pas passer ce qui est arrivé à Gaza, parce que la justice doit être au rendez-vous sur le chemin de la paix ». Il a souligné l’importance des commissions d’enquête internationales indépendantes comme celle du Conseil des droits de l’homme et du Secrétaire général, en rappelant que la Ligue des États arabes avait saisi le Procureur de la Cour pénale internationale pour obtenir justice pour les civils palestiniens.
Pour ce qui est des activités de la Ligue des États arabes visant à assurer une meilleure diffusion de la littérature arabe, M. Moussa a souligné l’importance de rendez-vous, comme le Salon du livre de New York cette année, pour promouvoir la littérature arabe en mettant en relation des éditeurs arabes avec le reste du monde. Il s’est félicité de l’impact d’une campagne initiée en 2004 avec la Foire du livre de Frankfort à laquelle ont participé 18 pays arabes. Il a dit qu’un millier de livres avaient depuis été traduits dans d’autres langues, certains l’ont été dans 70 langues.
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