Conférence de presse conjointe de M. Alain Le Roy et de Mme Susana Malcorra à l’occasion de la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DE M. ALAIN LE ROY ET DE MME SUSANA MALCORRA À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES CASQUES BLEUS DES NATIONS UNIES
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, a salué aujourd’hui lors d’une conférence de presse, au Siège de l’ONU, à New York, la contribution déterminante des femmes Casques bleus dans tous les domaines relatifs au maintien de la paix ainsi qu’aux processus de paix menés au niveau local.
Cette conférence de presse, à laquelle participait également Mme Susana Malcorra, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, était donnée à l’occasion de la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies, célébrée depuis 2002 le 29 mai de chaque année.
M. Le Roy a précisé que les célébrations de la Journée marquée par un hommage rendu aux 132 personnels de maintien de la paix, dont 10 femmes, qui ont perdu la vie en 2008 au service de la paix, « mettraient les femmes à l’honneur », afin notamment d’inciter les États Membres à accélérer la féminisation du maintien de la paix de l’ONU.
« Si 30% du personnel civil des opérations est composé de femmes, la proportion de femmes au sein de la police de l’ONU et du personnel militaire atteint respectivement à peine 8% et 2% », a indiqué M. Le Roy.
Mme Malcorra a ensuite estimé que la participation des femmes aux processus de relèvement et de réconciliation nationale dans les situations postconflit était vitale, celles-ci devant pouvoir compter sur l’appui d’un nombre supérieur de femmes Casques bleus sur le terrain pour pouvoir plus facilement prendre part à l’effort de développement dans des pays où de nombreux hommes ont été tués.
« La présence accrue des femmes dans les rangs des Casques bleus a un effet positif, comme on peut le constater dans un pays comme le Libéria », a poursuivi Mme Malcorra, qui est convaincue que les femmes Casques bleus ont une meilleure approche des enjeux culturels qui peuvent être à l’origine de tensions au sein des populations elles-mêmes et entre le personnel international et les habitants des communautés locales.
« Il est temps de réévaluer la place des femmes dans le maintien de la paix de l’ONU, au moment où ce secteur connaît d’importantes transformations », a déclaré M. Le Roy. Il a estimé que le nombre de séminaires récemment initiés par les États Membres, dont la France, le Royaume-Uni, le Japon et le Canada, ainsi que l’intensification du dialogue entre les pays contributeurs de troupes et le Conseil de sécurité, témoignait de la recherche d’un nouveau consensus sur ce que doit être l’avenir du maintien de la paix.
« Le Rapport Brahimi avait fixé en 2000 les grandes orientations et instauré une doctrine qui doit être remaniée à la lumière des changements qui affectent nos opérations », a encore dit le Secrétaire général adjoint.
« Ce rapport prévoyait par exemple le déploiement complet d’une seule opération complexe par an et il ne pouvait pas anticiper qu’en 2009, 113 000 Casques bleus seraient déployés à travers le monde, dans le cadre des 18 opérations réparties sur quatre continents », a-t-il poursuivi.
Pour M. Le Roy, l’augmentation de la demande de maintien de la paix et l’ampleur de la tâche à laquelle doivent répondre les opérations exigent une adaptation des orientations du Rapport Brahimi à ces nouvelles réalités. Il a annoncé qu’à la fin du mois, un document de travail serait remis aux États Membres identifiant les défis à relever, en particulier dans le domaine critique de l’appui aux missions.
Mme Malcorra a renchéri en soulignant qu’il était particulièrement important de mieux planifier la première année de déploiement des opérations. « Montrons-nous proactifs dans ces phases décisives qui, si elles sont mal négociées, peuvent provoquer de sérieux retards qu’il est ensuite très délicat de combler », a-t-elle préconisé.
Par ailleurs, M. Le Roy, répondant aux questions des journalistes, a annoncé qu’en matière de transparence et de responsabilité, deux rapports seront publiés à la fin du mois de juin, l’un sur les violences sexuelles et l’impunité, l’autre sur la protection des civils.
Mme Malcorra a estimé à ce propos que la politique de tolérance zéro à l’égard des auteurs d’abus et d’exploitation sexuels appartenant au personnel des Nations Unies, « commençait à porter ses fruits », le nombre total d’allégations étant passé de 127 en 2007 à 83 en 2008.
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