Conférence de presse de M. Ahmedou Ould-Abdallah, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. AHMEDOU OULD-ABDALLAH, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LA SOMALIE
La Somalie est un « malheureux pays pris en otage par ses élites », a déclaré aujourd’hui, M. Ahmedou Ould-Abdallah, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, qui a ajouté que ceux qui prétendaient se battre du fait de la présence de soldats éthiopiens dans le pays ne font que chercher un « alibi ».
Lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, où il était venu pour des consultations, M. Ould-Abdallah a affirmé que « des journalistes, des universitaires, des diplomates somaliens » lui avaient dit qu’ils combattaient « uniquement parce qu’ils ne souhaitaient pas voir les Éthiopiens » en Somalie. Mais a fait observer le Représentant spécial, les forces éthiopiennes s’étaient retirées le 15 novembre dernier, conformément à l’Accord de Djibouti ».
Affirmant qu’il n’y a actuellement aucun soldat éthiopien dans le pays, M. Ould-Abdallah a ajouté que ceux qui disent combattre seulement les Éthiopiens « combattent depuis 1990 », alors que l’Éthiopie n’était intervenue en Somalie qu’en décembre 2006. Il les a accusés de poursuivre le combat « parce que c’est devenu une activité à temps plein ou une entreprise profitable ».
Le Représentant spécial, qui a rappelé qu’il se trouvait lundi dernier à Mogadiscio pour rencontrer des membres du Gouvernement fédéral de transition et se faire une idée de la situation sur place, s’est dit « très triste de constater que cette capitale devenait un bidonville et comment la ville de Mogadiscio, sa population et tout le pays sont pris en otages par ceux qui combattent et détruisent leur pays depuis 20 ans ».
« Si les Somaliens qui combattent encore avaient la moindre sympathie pour les veuves, les orphelins et les blessés, ils devraient cesser de tuer des Somaliens et d’utiliser des alibis », a poursuivi le Représentant spécial, avant de rappeler que la Somalie a désormais un « gouvernement légal et légitime », un « gouvernement certes faible, mais qui est en place ».
Répondant à des journalistes, M. Ould-Abdallah a dit ne pas savoir si l’Érythrée avait apporté un soutien à certains des mouvements rebelles qui combattent par les armes le Gouvernement fédéral de transition de la Somalie. Il a rappelé qu’Asmara avait, à plusieurs reprises, démenti toute implication en Somalie mais qu’en revanche, le Gouvernement fédéral de transition de la Somalie et les pays membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pensent le contraire.
Il a par ailleurs ajouté que la présence de combattants étrangers auprès des rebelles ne fait aucun doute et a rappelé que ces groupes avaient, à de nombreuses reprises, fait savoir que de tels combattants étrangers étaient « les bienvenus ».
Le Représentant spécial a attiré l’attention sur la question de l’impunité en Somalie, un « problème de grande importance rarement mentionné ». Il a fait remarquer que « ceux qui prônent la violence, qui tuent, torturent, provoquent les déplacements de population » vivent « en Tanzanie, à Nairobi (Kenya) ou dans un pays de leur choix », ou encore, pour ceux qui sont en Somalie, qu’ils « ont mis leurs familles à l’abri à l’étranger ». Il a estimé qu’il faudrait traiter de l’impunité au niveau régional et a vu un « signe de solidarité » en faveur du peuple somalien lors de la récente réunion extraordinaire du Conseil des ministres de l’IGAD. Il a estimé que cette organisation s’apprêtait à jouer en Somalie « le même rôle » que celui joué par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en Sierra Leone ou par la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) dans les pays de la région.
M. Ould-Abdallah a enfin estimé que la présence navale internationale chargée de lutter contre la piraterie au large de la Somalie est « de plus en plus un succès ». En effet, a-t-il expliqué, les pirates doivent aller de plus en plus loin et dépenser davantage pour obtenir leur rançon. En outre, plus de 100 pirates ont été capturés et ceux qui les financent « savent qu’ils sont observés ». M. Ould-Abdallah a insisté sur le caractère international de cette « manifestation de solidarité » en rappelant qu’y participent des navires « russes, coréens, chinois, japonais, iraniens, arabes, américains et européens ».
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